Films "Live"

Walt Disney Pictures

Si Walt Disney avait déjà réalisé des films comportant quelques personnages réels dans beaucoup d'animation (Fantasia, Saludos Amigos, Coquin de Printemps, Mélodie Cocktail), quelques animations autour d'une flopée de personnages réels (Le Dragon Récalcitrant, Mélodie du Sud et Danny, Le Petit Mouton Noir) ou des courts-métrages documentaires (L'Île aux Phoques), ses studios ont attendu 1950 avec L'Île au Trésor pour enfin oser un film "live" digne de ce nom.

Pourquoi franchir le pas ? Walt Disney, enclin à valoriser le moindre dollar, surtout en temps d'après-guerre, a en fait l'idée d'utiliser des fonds bloqués en Angleterre datant du Second Conflit Mondial pour réaliser des films au Royaume-Uni. Ne disposant d'aucun animateur britannique chevronné, il décide ainsi de produire des films en prises de vues réelles dont L'Île au Trésor inaugure pour Disney le genre. Trois suivent : Robin des Bois et ses Joyeux Compagnons (1952), La Rose et l'Épée (1953) et Echec au Roi (1954) mais tombent aussitôt dans l'oubli, scellant par la même, la fin de la production britannique de The Walt Disney Company, bien décidée, en revanche, à poursuivre l'aventure du cinéma traditionnel sur le sol américain.

Le premier film dont la production est menée aux studios de Burbank, mués pour l'occasion en véritables studios de cinéma, est 20 000 Lieues Sous les Mers. Les années 50 marquent alors pour les studios Disney un cycle « westerns et films d'aventures » sans oublier les fameux documentaires de la série des True-Life Adventures. Dans les années 60 et 70, deux nouveaux genres sont explorés : le docu-fiction, une évolution naturelle des documentaires animaliers, et les comédies de situations dont Quelle Vie de Chien ! en 1959 inaugure le genre.

La mort de Walt Disney en 1966 marque pour son studio un repli sur soi paralysant, caractérisé par un profond manque d'inspiration, notamment pour les films "Live". Un sursaut est alors tenté à la fin des années 70 avec Le Trou Noir, une occasion ratée de retrouver le public adolescent. Dans la première moitié des années 80, tous les films Disney poursuivront d’ailleurs ce même objectif et tous seront des échecs commerciaux monumentaux de Tron aux (Les) Yeux de la Forêt.

Alors que tous les films Disney, animation comme "Live", étaient réalisés jusqu’alors sous l’unique bannière Walt Disney Productions, une filialisation de la compagnie est menée à marche forcée. Le 1er avril 1983, la filiale Walt Disney Pictures est ainsi créée pour se charger de toutes les productions audiovisuelles, de leur réalisation à leur marketing. Un an plus tard, le 9 mars 1984, la filiale Touchstone Pictures est, elle, mise sur les rails pour distribuer des films plus matures. Au fur et à mesure du temps, le rôle de Walt Disney Pictures se spécifie allant jusqu’à perdre la responsabilité de la télévision puis se limiter à la sortie des films du seul label Disney.

A partir du milieu des années 80, le label Walt Disney Pictures n’est même plus le seul producteur de ses films mais s'associe désormais avec d'autres pour coproduire voire uniquement distribuer : Great Oaks, Jerry Bruckheimer, Spyglass Entertainment, Walden Media ou Mandeville Films...

Le label Disney se réveille ensuite dans les années 90 avec une mise en production de nombreux films qui s’avèreront pour la plupart anecdotiques car très familiaux pour ne pas dire enfantins. Les années 2000 le voit enfin gagner en prestige et balayer plus large dans sa cible. Des films comme Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl ou Benjamin Gates et le Trésor des Templiers redorent, en effet, le blason du château enchanté. Sûr de son renouveau, le label en profite pour changer de logo en 2006 : exit le premier (un château blanc sous fond bleu) créé dans les années 80 ! Désormais, le logo est en 3D, étoffé, avec un château réaliste, souligné d’un tir de feux d'artifice sous le soleil couchant, le tout sur un air tonitruant... Le nom du label Walt Disney Pictures se simplifie en devenant un simple Disney.

Le marché international a toujours été lucratif pour The Walt Disney Company. Ainsi, rapidement, elle présente des œuvres à l'étranger n'ayant pas été diffusées au cinéma sur son marché natif. Dans un premier temps, Walt Disney recycle ainsi à l’international, et pour le circuit des salles obscures, des fictions de télévision américaines que la plupart des pays n'ont jamais eu l'occasion de diffuser sur leur petit écran. Sa recherche perpétuelle de qualité facilite d’ailleurs le processus dans la mesure où le Maître n'a aucunes difficultés particulières à proposer ses œuvres d’un circuit à l’autre. Investissant sans compter dans la production, qu’elle soit pour la télé ou le cinéma, il est sûr du retour sur investissement. Ainsi, il filme ses épisodes télés en couleur même s'ils sont diffusés en noir et blanc sur les réseaux. La première œuvre inédite a être présentée à l'étranger de la sorte est Zorro Contre Aigle Noir en 1959. Dans un premier temps, les films proposés sur ce modèle sont de simples compilations d'épisodes de séries ou de mini-séries comme Elfego Baca ou Texas John Slaughter dont le montage s'éloigne notablement de l'intégrité de l'œuvre télévisuelle ; la dernière à connaitre le même sort étant A Holster Full of Law (1966). Par la suite, Disney se contente de convertir au cinéma certains de ses téléfilms diffusés dans les émissions Walt Disney's Wonderful World of Color ou The Wonderful World of Disney. Cette pratique s'arrête en 1979 avec la diffusion de The London Connection...

La branche vidéo Walt Disney Home Video, renommée plus tard Walt Disney Home Entertainment, va se charger de distribuer les productions du label originel, Disney , mais également, de temps à autres, des films non produits par Disney, et dont la firme de Mickey a acquis les droits pour une distribution vidéo.

Voici la liste exhaustive de tous les films du label Disney, étant précisé qu’elle ne comporte que les longs-métrages produits par ce label (avec ou sans sa signature) ou distribués par lui sur le sol américain, les films "Live" américains du label Walt Disney Productions sortis en dehors des Etats-Unis ainsi que ceux de Walt Disney Home Entertainment...