America's Heart & Soul
Titre original : America's Heart & Soul Production : Walt Disney Pictures Date de sortie USA : Le 2 juillet 2004 Genre : Documentaire |
Réalisation : Louie Schwartzberg Musique : Joel McNeely Durée : 84 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Le coeur et l'âme de l'Amérique se retrouve dans chaque américain : du danseur de Samba de Los Angeles au fermier du Vermont en passant par l'aveugle qui escalade les montagnes du Colorado. Leur point commun ? L'amour de la liberté... |
La critique
Documentaire strictement réservé au marché américain, America's Heart & Soul n'est autre que la réponse des dirigeants de Disney (Michael Eisner en tête) au pamphlet anti-Bush du subversif Michael Moore, Fahrenheit 9/11, (palme d'or à Cannes en 2004, excusez du peu) que la filiale Miramax (remarquablement dirigée par les frères Bob et Harvey Weinstein) s'était vu interdite de distribuer sur le marché US.
Parfaitement bien réalisé (les images sont en effet très belles), America's Heart & Soul est un modèle du genre. Outil de propagande qui ne dit pas son nom, entièrement dédié à la cause des Républicains, il accumule les clichés rassurants et exacerbe l'auto-congratulation et l'égocentrisme du peuple américain. Sans faire d'anti-américanisme primaire, ce pseudo-documentaire est une offense à l'intelligence et montre, s'il en était encore besoin, que Disney, détourné de sa mission de divertissement, est une redoutable machine à formater et à convaincre. Mais si l'action de propagande de Disney fut louable, dans le passé, au pires heures de la deuxième guerre mondiale notamment (Victoire dans les airs, Der Fuehrer's Face), la Compagnie de Mickey se fourvoie ici dans un parti-prix politique contestable. Et c'est toute la Signature Disney qui s'en trouve entachée !
Le public américain ne s'est pourtant pas laissé aussi facilement duper. Si Fahrenheit 9/11 a pulvérisé en effet le record de recettes au box-office américain pour un documentaire, America's Heart & Soul fut un véritable flop. L'histoire montrera d'ailleurs que George W.Bush n'avait pas besoin de cette ignominie pour accéder à un second mandat. En revanche, la Walt Disney Company aura sans doute beaucoup perdu de son âme dans cette laborieuse expérience de propagande politicienne.
A voir sans perdre le contexte de vue.