Superdad
Titre original : Superdad Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 18 janvier 1974 Genre : Comédie |
Réalisation : Vincent McEveety Musique : Buddy Baker Shane Tatum Durée : 95 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
L'avocat Charlie McCready a déjà tout prévu pour sa fille Wendy. Il compte ainsi l'inscrire dans la meilleure université, lui trouver de parfaits amis et la voir épouser le mari idéal. S'il pense lui offrir de cette manière une vie belle et sereine, il se rend vite compte que ses jolis plans n'ont pas du tout le résultat escompté... |
La critique
Superdad a tout, sur le papier, de la comédie Disney, typique des années 70, emplie de gags visuels et de bons sentiments. Tout respire ici, en effet, le familier, à commencer par le casting qui, sans surprise, offre à Kurt Russell, chouchou des studios de Mickey dans les seventies, un septième rôle,
après
Demain... des hommes,
The One and Only, Genuine, Original, Family Band,
L'ordinateur en folie,
Un Singulier Directeur,
Pas Vu,
Pas Pris et
Charley et l'Ange et un an avant
L'Homme le Plus Fort du Monde, sa dernière prestation disneyenne. La scène du mariage tombe d'ailleurs à point nommé, actant de l'âge du jeune garçon, qui, ayant bien grandi, peut dès lors quitter le nid pour voler de ses propres ailes.
Deux autres figures des comédies disneyennes, Dick Van Patten (3
Etoiles, 36 Chandelles) et Joe Flynn (La cane aux oeufs d'or), lui donnent également la réplique et confirment, par la même, au spectateur qu'il est
décidément en terrain connu !
Cette sensation s'arrête cependant avec les personnages principaux qui échappent, eux, à la galerie habituelle des acteurs utilisés pas Disney. Bob Crane et Kathleen Cody, jouant les rôles respectifs du père et de la fille McCready, apportent, il est vrai, un peu de nouveauté bienvenue. Toutefois, si la jeune actrice, particulièrement fraîche et attachante, s'en sort plutôt bien, Bob Crane
lui en fait des tonnes et peine à se rendre drôle ou sympathique. Il est vrai, à sa décharge, que son personnage frisant la paranoïa ne lui laisse pas beaucoup de marge de manœuvres.
La présence d'acteurs non estampillés Disney dans les rôles principaux ne constitue pas la seule différence notable de
Superdad avec toutes les comédies disneyennes des années 70. Son thème est en effet plus poussé que ses prédécesseurs, et à quelques égards, clairement politiques. Il offre ainsi une vision des deux types de jeunes qui marquent pour l'un, la fin des années 60 et
pour l'autre, le début 70. Etablissant une comparaison entre la génération Beach Boys et la
Hippies, contestant pour les deux leur caractère durable et sérieux, le film
propose, il est vrai, à la première une analyse bienveillante (ses adeptes sont présentés certes paresseux mais inoffensifs) tandis que la seconde est vilipendée (ses partisans sont soupçonnés de vouloir déstabiliser la société). Défenseur de la famille traditionnelle, Disney a alors décidément bien du mal à accepter des modèles de vie différents.
Comédie sympathique, au discours bien pensant, Superdad montre aujourd'hui une vision du gap générationnel d'un autre temps. Il est ainsi amusant de voir comme l'histoire est un éternel recommencement, même si elle revêt des airs différents...