Le Prince Donegal
Titre original : The Fighting Prince of Donegal Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 1er octobre 1966 Genre : Aventure |
Réalisation : Michael O'Herlihy Musique : George Bruns Durée : 110 minutes |
Disponibilité(s) en France : | Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Lors du règne d'Elisabeth I, la cour d'Angleterre a peur de voir l'Espagne attaquer son territoire en passant par l'Irlande. Aussi, afin de se protéger, envoie t'elle ses troupes occuper l'ile voisine. Mais c'est sans compter sur la résistance locale, emmenée par le galant et vaillant prince Donegal, Hugh O'Donnel... |
La critique
Le prince Donegal est le dernier film de cape et d'épée, réalisé du vivant de Walt Disney, six ans après L'enlèvement de David Balfour. Mais c'est pourtant à un autre long-métrage du genre (Echec au roi, 1954) qu'il lorgne sans vergogne tant les ressemblances sont frappantes.
Les deux films racontent, en effet, l'histoire d'un chef de clan qui se rebelle contre l'occupant anglais. Echec au roi conte ainsi la résistance écossaise tandis que Le prince Donegal met en vedette les combattants irlandais. Dans chacun des récits, le leader est fait prisonnier, conduit au cachot pour finalement s'évader et conduire la bataille finale. Dès lors, la ressemblance est évidente. De là à dire que Disney s'autoplagie, il n'y a qu'un pas vite arrêté par l'ambiance radicalement différente des deux films.
Le prince Donegal s'éternise beaucoup sur la capture et l'emprisonnement de son héros. Ce dernier passe, en effet, la majeure partie de son temps au cachot à tenter de s'évader, avec - c'est cousu de film blanc - une tentative avortée. Le film tout entier semble ainsi axé sur la volonté du jeune combattant à recouvrer la liberté, oubliant même de développer une once de consistance aux autres personnages. Même l'idylle entre la belle et le rebelle est à peine effleurée. Kathleen MacSeewney (interprétée par Susan Hampshire) se jette, il est vrai, un peu vite dans les bras d'O'Donnel (joué pourtant avec talent par Peter McEnery). Là où Echec au roi installait avec finesse l'amour entre le héros et sa dulcinée, Le prince Donegal, lui, expédie le propos à une vitesse surprenante. Il en est d'ailleurs de même avec l'aspect politique du récit qui est également survolé à vitesse grand V, se limitant à la méchanceté d'un capitaine de garde anglais particulièrement haineux. La reine d'Angleterre brille ainsi lamentablement par son absence. Une fois encore, Le prince Donegal s'éloigne du, décidément plus inspiré, Echec au roi qui insistait, lui, sur la complexité politique du conflit et l'absence de manichéisme des protagonistes. La différence de traitement des deux œuvres trouve peut-être sa source dans le caractère historique des personnages et événements pour l'un (Echec au roi), là où l'autre (Le Prince Donegal) relate des aventures fictives d'un héros bien réel...
Fort curieusement, alors même qu'il est à l'évidence perfectible, Le Prince Donegal est mieux accueilli par la critique qu'Echec au roi. Elle lui préfère, en effet, sa limpidité scénaristique et sa grande capacité à divertir. Le public, lui, est bien loin de ses considérations et renvoi les deux films dos à dos, en les boudant de la même façon !
Le prince Donegal est un film ennuyeux qui manque d'action et de personnages attachants. Il est sans doute à délaisser au profit d'Echec au roi.