Willie and the Yank
Mosby's Marauders
Titre original : Willie and the Yank Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 8 janvier 1967 (première partie) Le 15 janvier 1967 (deuxième partie) Le 22 janvier 1967 (troisième partie) Genre : Guerre Date de sortie cinéma Angleterre : Mai 1967 |
Réalisation : Michael O'Herlihy Musique : George Bruns Durée : 139 minutes |
Le synopsis
1. The Deserter
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 13 Épisode 1
Date de diffusion USA : Le 8 janvier 1967Réalisé par : Michael O'Herlihy Durée : 50 minutes Durant la Guerre de Sécession, Willie Prentiss, un Confédéré de 15 ans, tire accidentellement sur son officier. Henry Jenkins, un Yankee, l'aide à échapper à la cour martiale... |
2. The Mosby Raiders
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 13 Épisode 2
Date de diffusion USA : Le 15 janvier 1967Réalisé par : Michael O'Herlihy Durée : 50 minutes John Mosby, l'officier blessé accidentellement par Willie, lui demande en guise de réparation d'intégrer son bataillon, et ce, en vue d'organiser l'enlèvement d'un général nordiste... |
3. The Matchmaker
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 13 Épisode 3
Date de diffusion USA : Le 22 janvier 1967Réalisé par : Michael O'Herlihy Durée : 50 minutes Henry tombe amoureux de la cousine de Willie, Oralee Prentiss. Mais le conflit entre le Nord et le Sud complique leur désir de mariage... |
La critique
Willie and the Yank est un téléfilm diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine NBC, Walt Disney's Wonderful World of Color.
En 1961, Walt Disney claque la porte de la chaîne ABC après sept années de bons et loyaux services au cours desquelles il présente le show Disneyland. Refusant de se faire enfermer dans un genre, il décide, en effet, de rejoindre NBC qui lui offre de nouvelles et grandes opportunités pour développer son savoir-faire naissant en matière d'œuvres de télévision. Le papa de Mickey dispose désormais non seulement d'un budget plus conséquent mais aussi d'une très large autonomie dans le choix de ses programmes là où, justement, ABC lui imposait la production de westerns à la Davy Crockett. Le transfert d'une chaîne à l'autre offre également aux productions télé de Disney l'avantage de la couleur. Ni une, ni deux, l'émission Disneyland se mue en logiquement nommée Walt Disney's Wonderful World of Color, dès septembre 1961. L'une des toutes premières conséquences visibles de l'arrivée sur NBC est la disparition progressive des séries à nombreux épisodes (Texas John Slaughter...) au profit de téléfilms de qualité, limités à deux ou trois parties (Le Prince et le Pauvre, Escapade in Florence...).
Le scénario de Willie and the Yank repose sur un épisode historique de
la Guerre de Sécession, connu sous le nom des « Mosby's Rangers » . Au début de
1863, le lieutenant John Mosby, un officier confédéré, obtient, en effet,
l'autorisation de former une unité destinée à opérer derrière les lignes
ennemies en Virginie et au Maryland. Les « rangers de Mosby » constituent ainsi
une véritable guérilla recevant ses ordres de l'armée régulière du sud.
Rapidement devenue l'ennemie de l'ombre responsable de sensibles pertes dans le
camp nordiste, des chasses à l'homme et actions de représailles sont organisées
contre elle par les Yankee qui punissent au passage les civils protégeant ses
membres. Les exactions se multiplient alors dans les deux camps...
La minisérie de Disney ne s'attarde pourtant pas trop sur ces dernières ; elle
insiste plutôt sur l'ambigüité de ses adversaires, anciens voisins ou amis,
avec, un parti-pris assez marqué pour le camp sudiste, envisagé avec une
relative bienveillance. Au-delà, le message se veut clair : en temps de guerre,
l'important est de rester fidèle aux siens. Dès lors, Willie and the Yank
s'évertue à restituer le terrible dilemme qui habite les protagonistes, dont
l'histoire personnelle se heurte aux enjeux de l'Histoire qui se
déroule sous leurs yeux... Comment aimer (ou continuer à aimer) son voisin, ami
ou amant quand le destin l'a placé dans le camp adverse ?
Côté casting, Willie and the Yank fait appel à deux acteurs
estampillés Disney à l'époque : l'un est sur le départ et l'autre se prépare à
devenir la future égérie du studio.
Campant Henry Jenkins, un caporal nordiste empêtré dans ses sentiments amoureux
et son devoir d'officier, James MacArthur tient donc ici son tout dernier rôle
pour Disney. L'acteur a, en effet, débuté chez Mickey en 1958 dans
Rebelle de la Prairie. Incarnant de
façon magistrale le jeune John Butler, il impressionne alors littéralement Walt
Disney qui fait de nouveau appel à lui pour
Le Troisième Homme sur la Montagne
en 1959, L'Enlèvement de David Balfour
en 1960 et Les Robinsons des Mers du Sud
en 1960.
Kurt Russell, chouchou des studios de Mickey dans les seventies, assume pour sa
part son premier rôle chez Disney dans un téléfilm. Il y incarne Willie Prentiss,
un jeune sudiste de 15 ans embarqué dans des situations aux enjeux qui le
dépassent mais qu'il surmonte, malgré son jeune âge, avec courage, ténacité et
humanité. L'acteur participe ensuite à un second téléfilm en 1969 dans The
Secret of Boyne Castle. Il reste pourtant surtout connu pour ses rôles au cinéma
: Demain... des
Hommes (1966), The One and Only, Genuine, Original, Family Band (1968),
L'ordinateur en Folie (1969),
Un Singulier Directeur (1971),
Pas Vu, Pas Pris (1972),
Charley et l'Ange (1973),
Superdad (1974) et
L'Homme le Plus Fort du Monde (1975).
Valant essentiellement pour le jeu de ses deux acteurs principaux, Willie and the Yank est une minisérie au discours plus ambitieux qu'il n'y parait aux premiers abords. Sa valeur historique est en revanche toute relative...
Willie and the Yank a une droit à une sortie cinéma à l'international, en particulier en Angleterre où il débarque en salles en mai 1967. Le film, d'une durée ramenée à 80 minutes par rapport à la série, prend le titre de Mosby's Marauders.