Le Prince et le Pauvre
Titre original : The Prince and The Pauper Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 11 mars1962 (première partie) Le 18 mars1962 (deuxième partie) Le 25 mars1962 (troisième partie) Genre : Aventure Date de sortie cinéma Angleterre : Avril 1962 |
Réalisation : Don Chaffey Musique : Tristram Cary Durée : 150 minutes |
Le synopsis
1. The Pauper King
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 8 Épisode 1
Date de diffusion USA : Le 11 mars1962Réalisé par : Don Chaffey Durée : 50 minutes Edward futur roi d'Angleterre Edward VI, fils du roi Henri VIII, échange ses vêtements avec Tom Canty, un jeune homme pauvre et parfait sosie du prince de Galles... |
2. The Merciful Law of The King
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 8 Épisode 2
Date de diffusion USA : Le 18 mars1962Réalisé par : Don Chaffey Durée : 50 minutes Le prince Edward se fait kidnappé par le père ivrogne et fourbe de Tom Canty, dont il a pris l'identité... |
3. Long Live The Rightful King
Emission : Walt Disney’s Wonderful World of Color
Saison 8 Épisode 3
Date de diffusion USA : Le 25 mars 1962Réalisé par : Don Chaffey Durée : 50 minutes Aidé de Miles Hendon, un jeune noble rentré d'exil, le prince Edward tente de reprendre la place qui était la sienne avant qu'il échange son identité avec Tom Canty sur le point d'être couronné... |
La critique
Le Prince et le Pauvre est un téléfilm diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine NBC, Walt Disney's Wonderful World of Color.
L'histoire est basée sur le fameux roman de Mark Twain, un des plus grands
écrivains, essayistes et humoristes américains. De son vrai nom Samuel Langhorne
Clemens, il nait le 30 novembre 1835 à Florida dans le Missouri. Orphelin de
père à l'âge de 12 ans, il exerce avant de se fixer diverses activités dont,
entre autres, apprenti typographe, rédacteur d'articles dans le journal de son
frère ou encore pilote de bateau à vapeur sur le Mississippi. De cette dernière
expérience, il choisit d'ailleurs son pseudonyme ! En effet, alors qu'il tirait
la corde de sondage pour vérifier la profondeur du fleuve, son capitaine lui
criait : « Mark Twain !, Mark Twain ! », autrement dit « Marque deux sondes ! »,
actant ainsi une "profondeur suffisante". Ne voulant pas se battre au côté des
sudistes pour le maintien de l'esclavage, il s'enfuit vers les montagnes du
Nevada et devient chercheur d'or. À partir de 1864, il exerce l'activité de
reporter à San Francisco puis se rend en Europe en qualité de correspondant de
presse. De retour en Amérique, il s'installe, après son mariage avec Olivia
Langdon en 1870 à Hartford, Connecticut.
Dans ses premiers romans, Mark Twain évoque ses voyages en Europe et en
Polynésie (Les Innocents à l'étranger, 1869) en raillant les préjugés et
la conduite de ses compatriotes. Il aborde également sa période de chercheur
d'or (À la dure !, 1872). Deux de ses romans Les Aventures de Tom Sawyer
(1876) et Les Aventures de Huckleberry Finn (1885) lui apportent la
célébrité comme écrivain humoriste. D'autres ne sont pas en reste tel Le
Prince et le Pauvre (1882) et Un Yankee à la cour du roi Arthur
(1889). Mark Twain écrit, dans la seconde partie de son œuvre, des textes plus
graves dénonçant avec pessimisme les excès de la civilisation et de l'immoralité
érigée en morale. La fin de sa vie est assombrie par des ennuis financiers, la
mort de sa femme puis celle de l'une de ses filles. Il s'éteint le 21 avril 1910
à Redding dans le Connecticut.
Tourné en Angleterre, l'adaptation par Walt Disney pour la
télévision du roman de Mark Twain est à la hauteur de l'enjeu. Jouant la carte
de l'authenticité dans les décors et l'ambiance, épique à souhait, dramatique
tout en conservant de subtiles petites pointes d'humour, Le Prince et le
Pauvre est, en effet, le meilleur exemple de l'ambition suivie et de la
qualité recherchée par le papa de Mickey pour ses productions, y compris à
destination du petit écran. Le passage de son émission hebdomadaire d'ABC vers
NBC en début de saison joue beaucoup dans ce bilan élogieux. Moyens financiers
aidant, en plus de l'ajout de la couleur, Walt Disney apporte, il est vrai une
attention particulière à l'écriture ou l'adaptation des scénarios. Pour Le
Prince et le Pauvre, il fait ainsi appel à Jack Whittingham. Paradoxalement,
l'objectif est à la fois simple et compliqué.
Financièrement, le pari est peu risqué, puisque l'histoire, tombée dans le
domaine public, ne coute rien ou presque. Toutefois, l'exigence d'un tournage en
costumes renchérit considérablement l'investissement, même s'il présente à long
terme l'avantage non négligeable de mettre l'œuvre à l'abri de l'épreuve du
temps, la rendant intemporelle quant à l'année de sa création.
Artistiquement ensuite, l'adaptation d'un classique de la littérature présente
l'avantage certain de provoquer l'adhésion instantanée du public, qui, en
terrain conquis, n'a aucun mal à s'intéresser au récit. Le risque est en
revanche grand de le décevoir ; l'inconscient collectif plaçant haute l'exigence
de respect de l'œuvre adaptée, le moindre faux pas étant en l'espèce sévèrement
sanctionné par un rejet immédiat.
Walt Disney approuve personnellement le projet du (Le) Prince et le Pauvre. Il se montre particulièrement généreux d'un point de vue budgétaire. Il permet ainsi au film de s'offrir un casting de qualité, des décors superbes, des costumes à l'avenant et un tournage en Angleterre. La qualité du téléfilm est telle qu'il reçoit après sa diffusion le prix de meilleure œuvre dramatique par TV Guide, le seul (à l'époque) et très puissant journal télé aux USA.
Walt Disney décide de confier la réalisation à Don Chaffey, un prolixe vétéran de la maison aussi bien pour le grand écran (Bobby des Greyfriars, Les Trois Vies de Thomasina, Mais où est Donc Passé Mon Poney ? et Peter et Elliott le Dragon) que pour la petite lucarne (L'Affaire du Cheval Sans Tête et Born to Run).
Côté casting, la sécurité est aussi de mise avec de grands noms
des studios Disney.
Guy Williams, à jamais ancré dans l'inconscient collectif de générations
entières de téléspectateurs pour son incarnation de
Zorro, joue ici le rôle du séduisant Miles Hendon.
Sean Scully, connu lui pour ses prestations dans le téléfilm
L'Epouvantail (1964) et le film
Almost Angels (1962), assume avec brio
les personnages du prince Edward et de Tom Canty. Bénéficiant des procédés
utilisés un an plus tôt pour le film La Fiancée de
Papa, l'acteur en profite pour livrer une vraie performance.
Le Prince et le Pauvre a d'abord été présenté dans le format de trois épisodes. Il est ainsi diffusé dans l'émission Walt Disney's Wonderful World of Color les 11, 18 et 25 mars 1962. Il a droit, dans les mêmes conditions, à deux rediffusions les 12, 19 et 26 août 1962 et 16, 23 et 30 avril 1967. Le téléfilm dans une version raccourcie de 90 minutes débarque dans les salles obscures à l'international, hexagone exclu. La France se console dans les années 80 avec une édition en VHS de location reprenant une version constituée des 3 épisodes originels remontés en un opus de 120 minutes.
Superbe production émouvante et épique Le Prince et le pauvre est un condensé du savoir-faire de Walt Disney.
Le roman de Mark Twain est adapté une nouvelle fois par les studios Disney en 1990 dans le moyen-métrage animé, Le Prince et le Pauvre, mettant en scène bon nombre des stars historiques du studio, à commencer par Mickey, Donald et Dingo.