Presque des Anges
Titre original : Almost Angels Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 26 septembre 1962 Genre : Comédie dramatique |
Réalisation : Steve Previn Musique : Heinz Schreiter Durée : 93 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Le talent pour le chant de Tony, un jeune garçon de 12 ans, lui ouvre les portes de la fameuse école des choristes de Vienne. Son intégration ne se fait pourtant pas sans difficultés tant la compétition entre élèves est rude. Mais l'amitié se révèle souvent dans l'adversité... |
La critique
Presque des Anges prend des airs de rencontre entre Le Cercle des Poètes Disparus et Les Choristes. Narrant la vie d'écoliers dans une prestigieuse école de choristes, son récit est, en effet, une belle leçon d'amitié entre deux jeunes garçons. Le premier, Tony, interprété par Vincent Winter, déjà vu dans le film Bobby des Greyfriars ou le téléfilm L'Affaire du Cheval Sans Tête, réalise son rêve malgré les nombreux obstacles placés par la vie sur son chemin tandis que le second, Peter, joué par Sean Scully, remarqué dans le film Le Justicier aux Deux Visages et le téléfilm Le Prince et le Pauvre, connait des bouleversements radicaux dans son existence, pressé de trouver une nouvelle voie ; tout deux étant conseillés avec bienveillance par leur professeur de chant.
Presque des Anges affiche ainsi une belle intention éditoriale. La trame est dense et aborde des thèmes variés allant de l'ambition à tout crin à la poursuite de ses rêves, en passant par l'accomplissement de soi et la force de l'amitié. Il introduit également le spectateur dans le monde fermé et ultra-sélectif des écoles de choristes. De nombreux morceaux d'opéras classiques, plus ou moins connus, sont ainsi joués et supportés par des décors absolument superbes, Vienne servant en effet de lieu idéal au récit. La production n'a visiblement pas rechigné sur les moyens offrant au film une grande authenticité dans ses prises de vues, en intérieur et extérieur.
Salué par la Critique, Presque des Anges rate pourtant sa présentation au public. Mal soutenu par son studio, couplé fort curieusement à une ressortie de La Belle et le Clochard en 1962, il est littéralement boudé dans les salles. Il paye là au prix fort un mauvais bouche-à-oreilles, provenant non de son absence de qualité mais de son mauvais positionnement commercial. La campagne publicitaire orchestrée autour du film, accroches et affiches en tête, plaidait, il est vrai, pour une histoire d'apprentis chanteurs, certes, mais chahuteurs et bagarreurs ; une atmosphère à mille lieux du récit. Dès lors, la catégorie de spectateurs attirés a été piégée, tombant sur une œuvre dont elle ne soupçonnait pas la sensibilité. Parallèlement, le public, plus adulte, susceptible de l'apprécier passe son chemin, repoussé par l'image outrancière donnée par les publicités.
Film émouvant, au ton juste et sensible, Presque des Anges est une pépite oubliée. A redécouvrir d'urgence.