Guy Williams

Guy Williams
Date de naissance :
Le 14 janvier 1924
Lieu de Naissance :
Manhattan, New York, aux États-Unis
Date de Décès :
Le 30 avril 1989
Lieu de Décès :
Buenos Aires, en Argentine
Nationalité :
Américaine
Profession :
Acteur

La biographie

rédigée par
Publié le 16 mars 2023

« Un cavalier qui surgit hors de la nuit, court vers l'aventure au galop. Son nom, il le signe à la pointe de l’épée, d’un Z qui veut dire Zorro ! ». Le 10 octobre 1957, les téléspectateurs d’ABC découvrent un nouveau héros, Zorro, le Renard qui combat l’injustice dans une Californie appartenant encore aux colons espagnols. Déjà adaptée en 1920 avec le distingué Douglas Fairbanks dans le rôle-titre, la légende est alors cette fois portée à l’écran par une autre icône, Guy Williams.

De son vrai nom Armando Joseph Catalano, Guy Williams naît le 14 janvier 1924 dans le quartier de Washington Heights, au nord de Manhattan. Son père, Attilio Catalano, est courtier en assurances. Fils d’un immigré qui quitta jadis Messine, dans le nord-est de la Sicile, pour s’installer dans le New Jersey où il achète un lopin de terre, il avait épousé Clara Acara, une jeune femme elle-même d’origine sicilienne. Victime d’une pauvreté extrême, la famille Catalano pose finalement ses cartons dans le quartier de Little Italy. Comme sa petite sœur Valerie, Armando est scolarisé à la Public School 189. Possédant la bosse des maths, il entre ensuite à la George Washington High School. Obligé malgré tout de travailler dès l’adolescence afin de subvenir aux besoins de ses proches et participer au financement de ses études, il s’assoit finalement sur les bancs de l’Académie militaire de Peekskill avec l’espoir d’entrer un jour à West Point.

Devenu l’un des meilleurs joueurs de l’équipe de football américain de l’université et un véritable passionné d’échecs, Guy Williams se destine bientôt à une carrière d’acteur. Pour ce faire, il décide de renoncer à ses études, s’attirant sans tarder les foudres de sa mère qui espérait le voir suivre son père dans le domaine des assurances. Balayant d’un revers de main les reproches des uns et des autres, Williams enchaîne d’abord les petits boulots : ouvrier, soudeur, comptable... Alors que les États-Unis s’engagent dans la Seconde Guerre mondiale, il sert comme contrôleur de qualité pour l’aéronautique. Il occupe ensuite un poste de vendeur de valises chez Wanamaker. C’est à cette époque qu’il réalise son premier book envoyé à plusieurs agences de mannequinat. Remarqué, il est rapidement rappelé pour poser dans différentes revues et journaux, notamment le magazine de mode féminin Harper’s Bazaar. Son portrait et son physique avantageux apparaissent également sur de nombreuses affiches et en couverture de quelques livres.

Bonzo Goes to College (1952)
Le Déserteur de Fort Alamo (1953)

À son tour, le cinéma commence à lui faire les yeux doux. Élève de la chorégraphe Martha Graham qui lui donne quelques cours de comédie, l’artiste doit néanmoins faire un sacrifice. Un réalisateur refuse en effet de l’engager car son nom, Armando Catalano, changé en Guido Armando, est jugé trop étranger. Sur les conseils de son agent, Henry Wilson, il décide donc d’adopter le pseudonyme grâce auquel il ne tarde pas à se faire connaître, Guy Williams. Dès 1946, un contrat d’un an est signé avec MGM. Désormais installé à Hollywood, Williams endosse ainsi le costume du pilote ayant lâché la bombe atomique sur Nagasaki dans le film de guerre Au Carrefour du Siècle de Norman Taurog (1947). Non crédité au générique, il enchaîne ensuite avec d’autres productions. Devant pour l’heure se contenter de petits rôles, Guy Williams peine à percer et fait finalement le choix de quitter la côte Ouest afin de rentrer à New York. Là, il se lance dans la publicité et apparaît dans différentes réclames pour des cigarettes, des produits de toilette ou du dentifrice. Il reprend en outre sa carrière de mannequin. Au cours d’un shooting photo pour John Robert Powers, il rencontre Janice Cooper qu’il épouse le 8 décembre 1948. Le couple donnera naissance à deux enfants, Guy Steven né en 1952 et Antoinette en 1958.

The Lone Ranger (1955)
Highway Patrol (1956)

En 1950, Guy Williams commence à devenir un visage familier auprès des téléspectateurs américains grâce à ses apparitions dans diverses publicités. Cette petite notoriété naissante lui permet d’obtenir un tout petit rôle au début du (Le) Jour Où la Terre s’Arrêta de Robert Wise (1951) puis de jouer dans The Paris Feeling, un épisode de la série Studio One réalisé par Franklin J. Schaffner (1951). De retour à Hollywood, Williams signe ensuite chez Universal. Il inscrit alors son nom au générique de Bonzo Goes to College de Frederick de Cordova (1952), Le Gentilhomme de la Louisiane de Rudolph Maté (1953), La Légende de l’Épée Magique de Nathan Juran (1953), Le Déserteur de Fort Alamo de Budd Boetticher (1953) et Take Me to Town de Douglas Sirk (1953). Sévèrement blessé après une chute de cheval qui lui laissera une longue cicatrice sur l’épaule gauche, Guy Williams est finalement contraint de se retirer des écrans durant quelques mois. Il repart alors pour New York et reprend sa carrière de mannequin. Déjà formé par son père avant son décès en 1951, il reprend par ailleurs des cours d’escrime aux côtés des frères Nedo et Aldo Nadi.

Guy Williams est finalement de retour à la télévision en 1955 grâce au rôle du shérif Will Harrington dans Six-Gun Artist, un épisode de la série à succès The Lone Ranger diffusé sur ABC le 30 juin. La même année, il passe chez Columbia qui lui offre le rôle du lieutenant Benton dans La Charge des Tuniques Bleues d’Anthony Mann (1955). Partageant l’affiche avec Victor Mature, Guy Madison, Robert Preston et Anne Bancroft, il incarne ensuite l’officier Hanson dans Runaway Boy, un opus d’Highway Patrol mis à l’antenne le 28 mai 1956. Il enchaîne après avec le long-métrage I Was a Teenage Werewolf de Gene Fowler, Jr. (1957).

I Was a Teenage Werewolf (1957)
Guy Williams et sa famille

Au début de l’année 1957, le destin frappe à la porte de Guy Williams. Après deux apparitions dans les séries Men of Annapolis et State Trooper, il passe en effet le casting de Zorro, l’adaptation par les studios Disney des histoires de Johnston McCulley. Il s’agit alors de la première série télévisée produite par Walt qui, charmé, conseille au comédien de commencer d’ores et déjà à se laisser pousser la moustache ! Payé 2 500 dollars par semaine, une coquette somme, Guy Williams obtient ainsi le rôle de Don Diego de la Vega, un notable californien qui, le soir venu, revêt le costume et le masque de Zorro pour défendre la veuve et l’orphelin. Apprenant à jouer de la guitare auprès de Vicente Gomez et perfectionnant sa maîtrise de l’épée aux côtés du champion Fred Cavens qui avait jadis épaulé Douglas Fairbanks, Errol Flynn et Tyrone Power, l’acteur joue dans treize épisodes réalisés par Norman Foster et Lewis R. Foster. Pour contenir les coûts de production qui ont explosé lors de la construction des décors, choix est alors fait de tourner en noir et blanc.


Guy Williams et Walt Disney

Diffusé à partir du 10 octobre 1957, Zorro est présenté comme l’événement de la rentrée pour la chaîne ABC. Walt Disney lui-même a mis de grands espoirs dans son feuilleton présenté au public dans The Fouth Anniversary Show, un numéro de l’émission Disneyland proposé le 11 septembre 1957. Mais contre toute attente, le public ne répond pas présent. Les treize premiers opus qui racontent l’affrontement entre Zorro et le commandant Monastorio laissent plus d’un spectateur perplexe. Les audiences sont décevantes. Pour Disney, il faut reprendre la série en main rapidement sous peine d’assister à sa déprogrammation certaine. Le scénariste Lowell Hawley et le réalisateur Robert Stevenson sont priés de revoir le script. À partir du 9 janvier 1958, une nouvelle intrigue est ficelée. Et cette fois, l’alchimie fonctionne.

The Fourth Anniversary Show (1957)
Presenting Señor Zorro (1957)

Réalisé par Stevenson puis John Meredith Lucas, Charles T. Barton, Norman Foster et Charles Lamont, chaque épisode de Zorro rassemble désormais des millions de téléspectateurs. Après un accueil timide, le Renard devient semaine après semaine un véritable phénomène. Guy Williams est lui-même élevé au rang d’icône. Dans les magasins, les produits dérivés se vendent comme des petits pains. La chanson du générique écrite par George Bruns et interprétée par The Mellomen truste les premières places du Hit Parade. Williams commence même à se produire à Disneyland durant des journées spéciales, les Zorro Days, largement plébiscitée par les visiteurs. Après la diffusion du dernier épisode le 3 juillet 1958, une seconde saison est immédiatement mise en chantier sous l’égide des réalisateurs William Witney, Charles Barton, Hollingsworth Morse, Harmon Jones et Charles Lamont qui tournent trente-neuf épisodes supplémentaires. Les aventures de Zorro sont par ailleurs remontées pour être diffusées au cinéma à l’étranger puis aux États-Unis dans Signé Zorro et Zorro Contre Aigle Noir.

Zorro Contre Aigle Noir (1959)
Signé Zorro (1960)

Une mésentente entre les frères Disney et la chaîne ABC provoque cependant la suppression de la série dès 1959... Le 3 avril, la chaîne annonce en effet son souhait de déprogrammer le Mickey Mouse Club et surtout Zorro, remplacé dès la rentrée suivante par The Donna Reed Show. Stupéfaits, Walt et Roy sont consternés. ABC souhaite tuer la poule aux œufs d’or. Pour eux, il est évidemment hors de question d’en rester là. Immédiatement, ils tentent de reprendre la main, en vain... Imaginant un temps proposer le feuilleton à la concurrence, ils doivent faire face à l’intransigeance de Leonard Goldenson et des cadres de la chaîne qui font valoir leur contrat d’exclusivité de sept ans. Après des mois de négociations houleuses face à la justice, un accord entre les studios et ABC est toutefois trouvé. Le 6 juillet 1960, Roy parvient enfin à racheter les droits de Zorro. À défaut de pouvoir remettre la série à l’antenne avant deux ans, les studios lancent la production d’une nouvelle minisérie avec quatre épisodes d’une heure réalisés par William Witney puis James Neilson et diffusés au sein même de l’émission Walt Disney Presents.

Zorro Day
Le Prince et le Pauvre (1962)

Toujours sous contrat avec Disney qui repropose Zorro en syndication sur plusieurs chaînes locales, Guy Williams obtient le rôle de Miles Hendon dans le téléfilm Le Prince et le Pauvre réalisé par Don Chaffey qui pose pour l’occasion ses caméras en Angleterre. Diffusé en trois parties dans l’émission Walt Disney’s Wonderful World of Color les 11, 18 et 25 mars 1962, il s’agit là de la dernière collaboration entre l’acteur et les studios de Mickey. Retrouvant sa liberté, Williams fait alors le choix de rester en Europe. Il tourne ainsi dans Le Tyran de Syracuse, un long-métrage produit par MGM et réalisé en Italie par Curtis Bernhardt (1962). L’acteur voyage ensuite en Allemagne où il joue le rôle principal de Capitaine Sinbad de Byron Haskin (1963).

Ce travail terminé, Guy Williams revient une fois encore à Hollywood où il reprend sa carrière à la télévision en jouant Will Cartwight dans la série Bonanza. Également scénariste de quelques épisodes, le comédien devient rapidement l’un des personnages principaux du western en remplacement de Pernell Roberts. Guy Williams change ensuite totalement de registre en prêtant ses traits au professeur John Robinson dans la série de science-fiction Perdus dans l’Espace produite pour CBS (1965-1968). Il s’agit là de son tout dernier succès.

Le Tyran de Syracuse (1962)
Capitaine Sinbad (1963)

Après les trois saisons de Perdus dans l’Espace, Guy Williams décide en effet de raccrocher les gants. Choisissant de vivre de ses investissements boursiers, il parcourt le monde et s’arrête en 1973 en Argentine. Fasciné par ce pays, sa culture et son peuple qui se souvient de son interprétation de Zorro, le comédien fait finalement le choix de s’installer à Recoleta, dans la région de Buenos Aires. Bientôt rejoint par son compère et ami Henry Calvin qui campait le sergent Garcia, il monte un cirque, le Circo Real Madrid, dans lequel se produisent plusieurs champions d’escrime et l’acteur Fernando Lupiz.

Bonanza (1964)
Perdus dans l'Espace (1965-1968)

À présent divorcé de Janice Cooper, Guy Williams fait un ultime retour à Los Angeles en 1983 pour apparaître dans deux épisodes du jeu télévisé Family Feud (Une Famille en Or). Il retrouve alors June Lockhart, Angela Cartwright, Bob May et Marta Kristen, ses partenaires de Perdus dans l’Espace qui affrontent successivement une partie du casting de Batman puis de L’Île des Naufragés. Williams accepte également l’invitation de la matinale Good Morning America le 8 septembre 1983.

Family Feud (1983)
Good Morning America (1983)

Rentré dans son Argentine adorée, Guy Williams ne reviendra désormais plus jamais sur les écrans. Le 6 mai 1989, alors que le comédien a totalement disparu des radars, la police retrouve son corps inanimé dans son appartement de Recoleta. Victime d’une rupture d’anévrisme, l’artiste était mort depuis une semaine déjà... Il avait soixante-cinq ans. Incinéré, ses cendres sont placées au cimetière de la Chacarita, dans le carré réservé aux acteurs. Deux ans plus tard, elles sont finalement dispersées dans l’océan Pacifique, au large de Malibu, en accord avec ses dernières volontés.

Idole d’une génération dont la légende n’a jamais cessé de briller, Guy Williams est inscrit au Bronx Walk of Fame en 2000. L’année suivante, l’acteur voit son nom ajouté à titre posthume sur le Hollywood Walk of Fame suite à une pétition de fans. Les studios Disney honorent enfin eux-mêmes la vedette en 2011 en lui décernant un Disney Legends Award.

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