La Revanche de Pablito
Titre original : The Littlest Outlaw Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 22 décembre 1955 Genre : Aventure |
Réalisation : Roberto Gavaldon Musique : Jeff Chandler William Lava Durée : 75 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Au Mexique, Pablito, un jeune garçon d'écurie au service du général Torres, se prend de passion pour Conquistador, un cheval de compétition en difficulté. L'animal de toute beauté souffre, en effet, d'un rythme d'entrainement effréné, imposé par le gestionnaire du ranch, Chato. Sa situation se complique d'ailleurs sérieusement quand, épuisé, il échoue, d'abord, dans un concours de saut d'obstacles et blesse, ensuite, bien malgré lui, la fille du général. Mal conseillé, ce dernier accepte de voir l'étalon abattu... Pour sauver Conquistador, Pablito s'enfuie, avec lui, de la demeure des Torres... |
La critique
Dans les années 50, Walt Disney entend bien démontrer au public comme aux professionnels qu'il ne se limitera pas aux seuls films d'animation. Il est, en effet, décidé à investir en masse dans les films à prises de vues réelles, parfaitement convaincu que la diversité des productions est la clé de la réussite d'un studio. Dès les années 40, il accueille d'ailleurs dans son équipe, Larry Lansburgh, un spécialiste des docu-fictions animaliers filmés en extérieur, sans acteur ou artifice. Ce dernier se voit alors confié, fort logiquement, des court-métrages "live" à l'exemple de Ouragan sorti en 1954.
Mais Larry Lansburgh a d'autres ambitions, et parmi elles, la production de longs-métrages. Il propose, ainsi, en 1954, à Walt Disney, l'histoire de La revanche de Pablito dont il a déjà entièrement développé le script. Il emporte la mise et se voit nommé producteur du film tandis que la réalisation est confiée à Roberto Gavaldon. Le tournage se déroule au Mexique et utilise les techniques employées jusque là par Larry Lansburgh dans ses court-métrages. La présence d'acteurs est la seule différence structurelle. Son choix se porte sur des comédiens de renom, tous mexicains, à l'exception notable de Joseph Calleia jouant le "padre". Le casting ne souffre d'ailleurs d'aucune critique. Andres Velasquez, véritable perle rare, sert, il est vrai, un Pablito, émouvant à souhait, sans jamais sombrer dans la niaiserie. Ses échanges avec Joseph Calleia sont d'ailleurs particulièrement convaincants. Rodolfo Acosta est, quant à lui, un méchant, affreux et terrifiant, qui rayonne, de bout en bout, par sa noirceur, jusqu'à sa scène dans l'église où la puissance divine le rappelle à l'ordre.
Au delà de son casting, La revanche de Pablito puise son charme et sa finesse dans ses images. L'histoire, très (ou trop) simple, n'est, en effet, que prétexte à servir aux spectateurs de belles vues où la tendresse a toujours sa place. Certaines scènes restent cependant particulièrement impressionnantes tel le combat dans l'arène contre le taureau où la vision réaliste de la violence peut en étonner plus d'un, sous la signature Walt Disney.
La Critique reproche unanime à La revanche de Pablito son manque criant d'ambition. Là où elle s'attendait à l'artillerie lourde à la manière de 20000 lieues sous les mers, elle ne trouve, en effet, qu'un petit film, certes charmant, mais sans aura. Walt Disney, lui, se déclare satisfait du résultat, considérant qu'il est utile pour son studio d'alterner les genres. Pour autant, il ne signera plus avec Larry Lansburgh de longs-métrages mais le confinera, jusqu'à la fin des années 60, aux formats courts mêlant enfants et animaux.
Sans pouvoir revendiquer autre chose qu'un statut de "petit film", La revanche de Pablito est à voir pour sa capacité à offrir un divertissement de qualité.