Ouragan, le Pur-Sang
Titre original : Stormy, the Thoroughbred with an Inferiority Complex Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 12 mars 1954 Série : Genre : Docu-Fiction |
Réalisation : Larry Lansburgh Durée : 46 minutes |
Le synopsis
Ouragan, un superbe cheval, est vendu à un ranch car il est sept mois trop jeune par rapport au reste de sa promotion et ne peut ainsi participer à une course équestre. Il apprécie sa nouvelle vie quand il constate qu'il est désormais la propriété d'un fameux joueur de polo qu'il va pouvoir aider à gagner avec ses talents de coureur... |
La critique
Dans les années 50, Walt Disney entend bien démontrer au public comme aux professionnels qu'il ne se limitera pas aux seuls films d'animation. Il décide, en effet, d'investir en masse dans les films à prises de vues réelles, parfaitement convaincu que la diversité des productions est la clé de la réussite d'un studio. Ainsi, parallèlement aux collections True-Life Adventures et People and Places, dès 1954 et jusqu'en 1984, les studios Disney mettent en production des courts et moyens-métrages dits "spéciaux", en ce sens qu'ils n'appartiennent à aucune collection ou série, mais restent uniquement des "one shot". La première moitié est constituée de moyens-métrages, dont la durée est comprise entre 35 et 50 minutes et l'autre, de courts-métrages inférieurs à 35 minutes. Ouragan, le Pur-Sang est, lui, le tout premier de ces moyens-métrages "spéciaux".
Larry Lansburgh prend en charge sa réalisation. Accueilli dès les années 40 dans l'équipe de Walt Disney, l'homme est un grand spécialiste des docu-fictions animaliers filmés en extérieur, sans acteur, ni artifice. Au sein du studio, il s'occupe d'abord des parties "live" des films d'animation comme Saludos Amigos, Les Trois Caballeros ou Danny, Le Petit Mouton Noir puis se voit confier, fort logiquement, des court-métrages "live" à l'exemple de Ouragan, le Pur-Sang sorti en 1954.
Mais Larry Lansburgh a d'autres ambitions, et parmi elles, la production de longs-métrages. Il propose ainsi en 1954, à Walt Disney, l'histoire de La Revanche de Pablito dont il a déjà entièrement développé le script. Etant lui-même un cavalier hors pair, il réalise également autour du thème de l'équitation de nombreux courts-métrages dont The Horse With the Flying Tail (1960) qui décroche l'Oscar du Meilleur Court-Métrage, mais aussi Rodéo Fantastique (1966) ou encore Hang Your Hat on the Wind (1969). En dehors des chevaux, il signe d'autres court-métrages animaliers dont un est nommé à l'Oscar du Meilleur Court-Métrage, Cow Dog (1956) tandis qu'un autre le remporte, The Wetback Hound (1957). Il travaille parallèlement beaucoup pour la télévision, et ce, même après sa retraite des studios Disney prise en 1971, avec notamment, The Horse of the West (1957), Hacksaw (1971), Chester, Yesterday's Horse (1973) ou Runaway on Rogue River (1974).
Ouragan, le Pur-Sang reste l'œuvre qui a véritablement mis le pied à l'étrier du réalisateur. Plus qu'un simple documentaire, elle révèle, en effet, le talent de Larry Lansburgh pour la mise en scène d'une histoire scénarisée dont le personnage central – un cheval – développe alors un étonnant capital-sympathie. Le spectateur est ainsi surpris de voir à quel point le scénario est bien écrit et parvient à délivrer des moments touchants à souhait, à l'exemple de la scène où Ouragan est obligé de quitter sa mère. Les décors et les scènes de bravoures pour le rodéo ou le jeu de polo font le reste pour combler l'auditoire.
Au charme désuet, Ouragan, le Pur-Sang offre, toujours malgré son âge, une belle capacité de divertissement.
A noter :
Aprés les salles obscures, Ouragan, le Pur-Sang est diffusé
au sein de l'émission d'anthologie Disneyland,
le 14 mars 1956. Son titre anglais est alors rétréci pour l'occasion passant de
Stormy, the Thoroughbred with an Inferiority Complex à Stormy, the
Thoroughbred. De même, son narrateur change ; George Fenneman cédant sa
place à Winston Hibler. Walt Disney profite également de l'occasion pour
présenter les différents chevaux qui travaillent dans son parc à thèmes –
premier du nom -
Disneyland dans un reportage de
cinq minutes, tout à fait sympathique...