La Légende de Lobo

James Algar, très connu pour ses films de la série de documentaires des True-Life Adventures (Le désert vivant ou Le jaguar, seigneur de l'Amazone) signe ici son dernier long-métrage pour Disney (auprès duquel il devient ensuite producteur) mais son tout premier docu-fiction (un genre initié par Walt Disney en 1957 avec Les aventures de Perri puis repris en 1961 avec Nomades du Nord). La différence essentielle avec les précédents opus du réalisateur en matière de documentaires animaliers réside donc dans le choix de scénariser le récit, en dressant notamment les animaux-acteurs. Afin de préserver l'authenticité du propos, le système de la voix-off est toutefois préférée à celui consistant à doter de parole les protagonistes à quatre pattes. James Algar fait ainsi appel à Rex Allen dont le timbre et le débit de voix collent parfaitement au film. Il interprète d'ailleurs, avec les Sons of Pioneers, les différentes chansons de La légende de Lobo, écrites par les frères Sherman, qui, déjà auteurs des tubes de La fiancée de Papa, sont en passe devenir, pour les années 60, les compositeurs officiels de la Walt Disney Company. Ces derniers ont d'ailleurs la très bonne idée de conserver tout au long du film un air commun qui, cimentant l'ensemble, assure au long-métrage un rythme cohérent.

Si La légende de Lobo est bien sorti au cinéma en 1962, c'est à la télévision qu'il rencontre son plus large public. Il a été, en effet, à de multiples reprises, diffusé sur le petit écran américain comme français et a acquis, dès lors, le rang envié de film culte pour des générations entières de téléspectateurs.

Modeste mais visiblement touché par la grâce, La légende de Lobo est un classique intemporel à (re)voir d'urgence.