Ride a Northbound Horse
Titre original : Ride a Northbound Horse Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 16 mars 1969 (1ère partie) Le 23 mars 1969 (2ème partie) Genre : Western Date de sortie cinéma Angleterre : Le 10 août 1969 |
Réalisation : Robert Totten Musique : Durée : 90 minutes |
Le synopsis
Cav Rand, un jeune adolescent tout juste orphelin, vise à intégrer une équipe de responsables de bétail dans le Grand Ouest américain. Il s’achète pour cela un superbe cheval dont un charlatan non seulement s'accapare mais le fait aussi accuser du vol à sa place. L'adolescent se retrouve alors emprisonné par un shérif complice… |
La critique
Ride a Northbound Horse est un téléfilm diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine NBC, Walt Disney's Wonderful World of Color.
En 1961, Walt Disney claque la porte de la chaîne ABC après sept années de bons et loyaux services au cours desquelles il présente le show Disneyland. Refusant de se faire enfermer dans un genre, il décide, en effet, de rejoindre NBC qui lui offre de nouvelles et grandes opportunités pour développer son savoir-faire naissant en matière d'œuvres de télévision. Le papa de Mickey dispose désormais non seulement d'un budget plus conséquent mais aussi d'une très large autonomie dans le choix de ses programmes là où, justement, ABC lui imposait la production de westerns à la Davy Crockett. Le transfert d'une chaîne à l'autre offre également aux productions télé de Disney l'avantage de la couleur. Ni une, ni deux, l'émission Disneyland se mue en logiquement nommée Walt Disney's Wonderful World of Color, dès septembre 1961. L'une des toutes premières conséquences visibles de l'arrivée sur NBC est la disparition progressive des séries à nombreux épisodes (Texas John Slaughter...) au profit de téléfilms de qualité, limités à deux ou trois parties (Le Prince et le Pauvre, Escapade in Florence...).
Ride a Northbound Horse est un western Disney assez anecdotique ; la faute à une histoire peu prenante. Le scénario ne sait, en effet, jamais quel chemin suivre. La première partie semble vouloir explorer l'amitié entre un cowboy vétéran Will Parker et un jeune adolescent Cav, puis bifurque sur celle du jeune homme et de son cheval pour se finir en affrontement entre Cav et Shawnee, un truand. La deuxième partie est, elle, un peu plus cohérente avec Cav qui rejoint Parker mais conserve la crainte de la menace que représente pour lui Shawnee.
Outre un récit qui hésite décidément trop, le téléfilm pêche également par la faiblesse de son personnage principal. Campé par Michael Sheaj, Cav ne parvient,
il est vrai, jamais à se rendre foncièrement attachant. Il est transparent et n’a pas du tout la capacité à porter sur ses épaules les aléas du script. Ni la définition du personnage, ni le jeu de l’acteur n’arrivent, il est vrai, à conserver ou même attirer l’attention des téléspectateurs qui se désintéressent tout de go de son sort, pourtant seul élément central du téléfilm.
Restent tout de même quelques bonnes idées pour rendre le western beaucoup moins lisse qu’il n’y parait. D’abord, Shawnee est un gros filou parfaitement à sa place : son apparence charmante mais son fond méchant en font un personnage clairement réussi. Carroll O'Connor, qui tient le rôle, joue d'ailleurs à merveille cette ambivalence et sait être aussi bien avenant qu’effrayant. C’est assurément le plus bel atout du téléfilm !
L’autre bonne idée est à rechercher du côté du shérif corrompu, joué par un Jack Elam. A la mine patibulaire, il comprend parfaitement que le gamin s’est fait rouler par le charlatan mais plutôt que
de rendre justice, décide de faire chanter Shawnee pour s’en mettre plein les poches. Il faut dire que toute la petite ville lui appartient et qu'il ne vise, en réalité, que pouvoir et argent ; le maintien de la loi n'étant qu'un outil à son service. Son passage - qui dure un quart du téléfilm - n’est certes pas le cœur du récit mais offre le côté le plus sombre et le plus vrai de ce western aux fondations trop bon enfant pour convaincre. Il y a manifestement dans cette séquence une représentation du Far West que Jean-Michel Charlier et Jean Giraud, les auteurs de Blueberry, ne renieraient pas.
Côté réalisation, la tâche est confiée à Robert Totten. Ce dernier, plutôt habitué aux westerns, livre ici une prestation convenable avec des images de qualité mais sans bravoure ou panache. Il s’agit pour le réalisateur de sa première production pour Disney. Il réalisera ensuite un film pour le cinéma, Le Pays Sauvage (1971), et deux téléfilms, Michael O'Hara (1972) et Le Mystère du Château de Dracula (1973).
Ride a Northbound Horse est un téléfilm anecdotique plombé par un problème d’écriture criant sur le personnage principal et son aventure. Reste la prestation de Carroll O'Connor et de Jack Elam qui, tous deux, sauvent le long-métrage du naufrage total.
Ride a Northbound Horse a une droit à une sortie cinéma à l'international, en particulier en Angleterre où il débarque en salles en 1969, en première partie d'une combinaison avec une ressortie des (Les) 101 Dalmatiens.