Le Chihuahua de Beverly Hills
Le synopsis
Chloé, une petite chienne Chihuahua de Beverly Hills se retrouve, bien malgré elle, égarée dans Mexico. Elle n'aura pas de trop de l'aide de Delgado, un berger allemand, chien des rues et de Papi un congénère énamouré, pour retrouver le chemin de sa maison... |
La critique
De Fidèle Vagabond à Quatre Bassets pour un Danois en passant par Benji, la Malice, sans compter bien sûr les films d'animations, les chiens ont toujours eu une place de choix dans le catalogue des studios Disney. Le Chihuahua de Beverly Hills perpétue donc la tradition en livrant une nouvelle aventure canine, drôle et touchante.
Le film s'inscrit dans le style déjà suivi pour L'Incroyable Voyage. Il prend, en effet, le parti de donner la parole aux animaux, en la limitant toutefois aux seules conversations menées entre eux, sans que les humains ne puissent jamais s'en rendre compte. Cette astuce de réalisation présente l'énorme avantage de rendre les personnages instantanément attachants en facilitant grandement la compréhension de leurs émotions. Elle rend, en outre, le récit accessible dès le plus jeune âge ; les spectateurs adultes oscillant, eux, entre le rejet total ou la lecture au second dégré bienveillante.
A l'inverse de l'atmosphère dégagée par sa bande-annonce, Le Chihuahua de Beverly Hills se situe à mille lieux de la comédie de potaches mais s'inscrit au contraire dans le genre du divertissement familial, jouant aussi bien la carte de l'humour gentillet que celle du dépaysement exotique.
Le film repose ainsi tout entier sur la présence des
compagnons canins dont il use et abuse du capital-sympathie, naturellement élevé.
Rendant les toutous plus craquants les uns que
les autres, il offre une galerie de personnages irrésistibles. En tête du
palmarès se situent bien évidemment les chihuahuas.
Le personnage de Chloé reste le premier d'entre-deux. Parfaitement définie,
cette chienne, qui emprunte sa voix dans la version originale à la comédienne
Drew Barrymore, apparait d'abord comme une pimbêche capricieuse et insupportable
à bien des égards. Son caractère va pourtant évoluer tout au long du récit et
révéler finalement un être aux racines fortes et à la personnalité plus
complexe qu'il n'y parait.
Papi est, quant à lui, le mâle de service qui désespère de séduire un jour la riche héritière
placée miraculeusement sur sa route. Digne représentant du séducteur hispanique
type tombeur de ces dames, il semble devoir se casser les dents sur
la seule chienne qui se refuse à lui.
Les deux chihuahuas sont bien sûr entourés d'une meute de chiens de tous genres
qui ponctuent, avec délice, leur aventure. Delgado, un berger allemand vagabond, doublé par Andy Garcia, est le premier d'entre eux. Il prend, en effet, bien
vite sous son aile la "malheureuse" égarée et en profite, au passage, pour prendre
du recul sur sa propre existence. Sur un autre registre, les pendants canins des
habitants de Beverly Hills sont, quant à eux, particulièrement réussis, à
commencer par le bouledogue précieux au possible ou
encore le doberman, abonné au rôle de méchant de service.
Si Le Chihuahua de Beverly Hills assoie tout son édifice sur les prestations des compagnons à quatre pattes, il ne s'interdit pas l'utilisation parcimonieuse d'effets spéciaux 3D pour sublimer leurs performances. Grâce aux procédés assistés par ordinateur, les gueules des toutous miment, en effet, à merveille les paroles échangées. Certains personnages animaux n'existent, en outre, que virtuellement ; les jeux demandés étant inatteignables par une simple action de dressage. Si les lions des montagnes apparaissent d'ailleurs perfectibles dans leur réalisation 3D, Manuel le rat et Chico l'iguane sont, eux, deux rôles secondaires fort réussis. Le premier roublard à souhait est, il est vrai, toujours prêt à commettre quelques larcins bien sentis au contraire du second, peureux à l'excès et aux prises à de permanents examens de conscience. Le doublage français des animaux réels ou virtuels est assuré par la troupe du Jamel Comedy Club, dont Jamel Debbouze pour le personnage de Manuel.
Les acteurs humains ont logiquement peu de place dans Le Chihuahua de Beverly Hills. Jamie Lee Curtis (Freaky Friday : Dans la Peau de ma Mère) endosse ainsi le rôle secondaire de la propriétaire richissime de Chloé dont la nièce, Rachel, jouée par Piper Perabo, perd le chien lors d'une virée au Mexique. Elle appelle à la rescousse Sam, le jardinier de sa tante, interprété par Manolo Cardona, pour retrouver le toutou égaré. Le film n'offrant pas vraiment de possibilités aux acteurs de livrer des prestations exceptionnelles, ils assurent tous le minimum syndical dans une œuvre qui apparait, pour eux, juste bonne à "payer leurs impôts".
Outre une galerie de personnages animaux ultra-attachants, Le Chihuahua de Beverly Hills offre également une carte postale du Mexique particulièrement belle, qu'elle soit d'ailleurs constituée de décors naturels et authentiques ou virtuels et imaginaires. La musique, enfin, apporte à l'ensemble une impression de grande qualité, inattendue pour le genre.
Dépourvu de surprises, classique dans sa trame, Le Chihuahua de Beverly Hills n'en reste pas moins un divertissement familial de qualité : à ne pas bouder.