Le synopsis
Au début des années 1900, Amy Medford décide de changer de vie. Déboussolée par la mort de son fils, né sourd puis placé en institution, déçue par le peu d'attention de son mari, un riche homme d'affaires, elle entend, en effet, désormais se consacrer aux enfants handicapés. Elle atteint son premier objectif quand elle parvient à se faire recruter comme enseignante dans une école pour sourds et aveugles... |
La critique
Amy aborde principalement le thème délicat de la discrimination causée
par les handicaps que sont la surdité et la cécité. Pour se faire, il choisit de
dresser le portrait d'une femme hors du commun qui évolue dans des situations
certes d'une grande simplicité mais surtout d'une émotion incroyable. Quelle
réponse apporter, en effet, à un enfant sourd qui veut apprendre à parler pour
pouvoir communiquer avec sa mère aveugle ? Comment appréhender un grand garçon
de 19 ans qui, par manque d'éducation et à cause de sa surdité, reste dans sa
tête et sa gestuelle un gamin ?
Le film s'interroge ensuite, en filigrane, sur la place de la femme dans la
haute bourgeoisie du XIXe siècle. Remisée à un simple rôle de faire-valoir, elle
est, il est vrai, réduite à devenir la génitrice des enfants du couple, qui se
doivent, pour ne pas la voir taxée de bonne à rien, d'être en pleine santé.
Amy doit sa réalisation à Vincent McEveety une pointure des studios
Disney qui signe là, pour eux, son tout dernier long-métrage après, entre
autres, La Coccinelle à Mexico,
Le Retour du Gang des Chaussons aux Pommes,
La Coccinelle à Monte-Carlo,
Le Trésor de Matacumba ou
La Cane aux Œufs d'Or. Si son savoir-faire ne fait
aucun doute, tant l'émotion est au rendez-vous, le réalisateur pêche ça et là
par sa volonté affichée d'en dire trop et trop vite. Les scènes donnent ainsi
parfois le sentiment de se succéder les unes aux autres sans vraiment de liens
entre elles, ni d'unités ; la notion du temps étant elle-même malmenée.
L'incroyable force du casting parvient toutefois à faire oublier ces menus
désagréments.
La séduisante Jenny Agutter, d'abord, est parfaite dans le rôle d'Amy se rendant
tour à tour sensible, forte et attachante. Les enfants, ensuite, joués
remarquablement par des acteurs sourds ou aveugles, n'ont, aucun mal à
convaincre de leurs talents. Le spectateur sort du récit tout simplement
bouleversé.
Film magnifique, Amy délivre une leçon de vie à ne rater sous aucun prétexte.
A noter :
Le film fut également proposé en 16 mm, la même année, sous le titre Amy-on-the-Lips.