The Beatles : Get Back
The Rooftop Concert
Titre original : The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert Production : Apple Corps Ltd. WingNut Films Date de sortie USA : Le 30 janvier 2022 Distribution : Disney Genre : Concert IMAX |
Réalisation : Peter Jackson Durée : 64 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Le 30 janvier 1969, après un mois de sessions de répétition et d’enregistrement pour un album devant se nommer Get Back, les Beatles décident de jouer plusieurs morceaux inédits sur le toit de leur immeuble londonien des Apple Studios. Ce concert, leur dernière représentation en public, interpelle les passants ainsi que la police. |
La critique
Événement à durée limitée réservé aux salles IMAX, The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert permet à ses spectateurs de vivre la dernière performance publique du Fab Four sur le toit de l’immeuble de leurs studios du 3 Savile Row, le 30 janvier 1969. Peter Jackson reprend alors des extraits de sa série documentaire The Beatles : Get Back pour ce film d’une heure qui vaut avant tout pour l’expérience, l’image et surtout le son de la salle IMAX.
Les (The) Beatles marquent l’histoire de la musique en quelques années seulement. Tous quatre nés à Liverpool entre 1940 et 1943, John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr connaissent très jeunes la consécration. En 1957, John Lennon forme depuis quelques mois le groupe The Quarrymen avec quelques camarades d’école lorsqu’il rencontre Paul McCartney (McCartney 3,2,1) et l’invite à les rejoindre. L’année suivante, Paul invite George Harrison, avec qui il est ami depuis leur rencontre dans un bus, à assister à une répétition du groupe pour lequel il finit par auditionner devant John. D’abord rebuté par son âge - George est né en 1943 contre respectivement 1942 et 1940 pour Paul et lui - John finit par être impressionné par le talent du guitariste lors d’une deuxième entrevue.
Alors que les camarades de lycée de John quittent le groupe, Stuart Sutcliffe, un ami de l’école d’art de Lennon, le rejoint à la basse en janvier 1960 et propose de le renommer en Beatals. Ils le rebaptisent en mai Silver Beetles puis Silver Beatles en juin, avant d’adopter le nom The Beatles entré depuis dans la postérité. Après le recrutement du batteur Pete Best, les Beatles arrivent le 17 août 1960 à Hambourg où leur manager non-officiel de l’époque, Allan Williams, leur a trouvé une résidence. Suite au départ de Sutcliffe, Paul s’installe définitivement à la basse, abandonnant son rôle de guitariste rythmique.
De retour à Liverpool entre deux résidences hambourgeoises, les Beatles rencontrent Brian Epstein qui devient leur manager en janvier 1962 et parvient rapidement à signer chez EMI avec le producteur George Martin. Ce dernier remarque vite les lacunes dans le jeu de Pete Best, remplacé par Ringo Starr, le meilleur batteur de Liverpool, en août 1962. Le single Love Me Do, paru le 5 octobre 1962 au Royaume-Uni, signe l’ascension du groupe vers son succès planétaire malgré une dix-septième place dans les charts. En janvier 1963, le single Please Please Me se hisse à la première place des classements. Il en est de même pour l’album éponyme, sorti en mars 1963, qui entame une incroyable série de onze albums consécutifs en tête des ventes britanniques.
Une véritable Beatlemania s’empare en effet du Royaume-Uni et de l’Europe puis, à compter de 1964, des États-Unis et du monde entier. John, Paul, George et Ringo enchaînent les tournées ainsi que les albums sur lesquels la complicité créative entre Lennon et McCartney engendre des tubes entêtants : With the Beatles en 1963, A Hard Day’s Night et Beatles for Sale en 1964 ainsi que Help! en 1965. L’enregistrement de Rubber Soul (1965), pour lequel le Fab Four passe plus de temps au sein du studio, pousse la créativité des quatre hommes et voit le style des compositions évoluer, ceci étant confirmé sur Revolver (1966). Ces nouveaux morceaux audacieux sont délicats à jouer sur scène, d’autant que les conditions dans lesquelles le groupe se produit sont de plus en plus dantesques : les foules en délire empêchent tout bonnement à la musique d’être audible. Les Beatles prennent ainsi la décision d’arrêter les concerts, le dernier d’entre eux se tenant devant un public payant ayant lieu au Candlestick Park de San Francisco en août 1966.
Devenus des musiciens de studio, les Beatles repoussent les limites de la création musicale avec l’album mythique Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (1967). Après les projets de films musicaux Magical Mystery Tour (1967) et Yellow Submarine (1968), ils enregistrent leur double album The Beatles communément surnommé “Album Blanc” (1968). Après les sessions du début d’année 1969 destinées à enregistrer l’album Get Back, finalement sorti en 1970 à titre “posthume” sous le nom de Let It Be, le quatuor enregistre l’excellent Abbey Road (1969) en guise d’album d’adieu.
Les tensions entre les membres du groupe les conduisent en effet à ressentir une envie croissante de voler de leurs propres ailes. Alors que la séparation des Beatles est effective mais tenue secrète depuis plusieurs mois, John Lennon ayant annoncé son départ à ses anciens compères en septembre 1969, Paul McCartney déclare à son tour quitter le groupe le 10 avril 1970, officialisant la rupture.
Chronologiquement proches de la fin des Beatles mais en plein bouillonnement créatif pour le Fab Four, les “sessions Get Back” sont un moment historique de la vie du groupe et un rare épisode particulièrement documenté. En effet, deux mois et demi seulement après la fin de l’enregistrement de leur "album blanc" en octobre 1968, les quatre musiciens se retrouvent le 2 janvier 1969 pour un nouveau projet : la préparation d’un concert événement, initialement prévu pour le 18 janvier, doit être retracée dans une émission de télévision réalisée par Michael Lindsay-Hogg, qui a déjà collaboré avec le groupe pour des vidéos promotionnelles (notamment pour Paperback Writer et Hey Jude) et a réalisé The Rolling Stones Rock and Roll Circus (1968). Le programme verrait les Beatles répéter leurs nouveaux morceaux dans les studios de cinéma de Twickenham, dans l’ouest de Londres, où Ringo Starr doit jouer dès la fin du mois aux côtés de Peter Sellers dans l’inénarrable film The Magic Christian (1969).
Après moult péripéties, le groupe quitte les studios de Twickenham et improvise le 21 janvier une installation au sein des studios d’Apple Corps, qu’ils ont créés pour s'autoproduire, situés au 3 Savile Row, dans le West End londonien. Les musiciens y répètent leurs nouveaux morceaux, toujours sous l'œil des caméras de Lindsay-Hogg, et sont rejoints par le joueur de clavier Billy Preston. Après de nombreuses tergiversations sur la tenue ou non d’un concert public, l’idée d’une représentation sur le toit de l’immeuble émerge et devient réalité le jeudi 30 janvier. Les badauds entendent ainsi avec surprise des voix familières entonner des morceaux encore inconnus : trois prises de Get Back, deux prises de Don’t Let Me Down et I’ve Got a Feeling ainsi qu’une prise de One After 909 et Dig a Pony. Mémorable, l'ultime représentation donnée en public par les Beatles entre vite dans la culture populaire. Elle sera notamment parodiée dans l’épisode Le Quatuor d’Homer de la cinquième saison des (Les) Simpson, tandis que le groupe irlandais U2 s'en inspirera en filmant un concert sur un toit de Los Angeles - mettant la police en alerte - pour le clip de Where the Streets Have No Name (1987).
Trois semaines après cette performance mythique, les Beatles débutent l’enregistrement d’Abbey Road. Sa publication le 26 septembre 1969, qui retarde celle de l’album censé être nommé Get Back, est précédée du départ du groupe de Lennon, encore confidentiel. Le projet de documentaire sur les sessions de janvier 1969 émerge à nouveau quelques mois plus tard pour une sortie au cinéma. Let It Be, dont le point d’orgue est constitué par des extraits du concert sur le toit, est ainsi projeté en première mondiale le 13 mai 1970 à New York.
Pour l’accompagner, Lennon et Harrison font appel au producteur américain Phil Spector pour assembler les morceaux enregistrés au sein d’un album. Paru le 8 mai 1970, Let It Be reprend notamment trois morceaux enregistrés sur le toit de l’immeuble d’Apple Corps (I’Ve Got a Feeling, One After 909, Dig a Pony).
En quatre-vingts minutes, le long-métrage Let It Be ne montre qu’une vision - pessimiste et centrée sur les tensions au sein du groupe - de ce mois de janvier 1969 dont bien d’autres témoignages existent. En effet, les deux magnétophones Nagra installés par l’équipe de Michael Lindsay-Hogg ont enregistré cent cinquante heures de bandes, tandis que ses deux caméras ont capté soixante heures d’images en 16 mm. Restées dans les coffres-forts d’Apple Corps durant près d’un demi-siècle, ces archives émergent et sont mises à la disposition de Peter Jackson.
Né le 31 octobre 1961, le cinéaste néo-zélandais grandit dans l’amour du cinéma, reproduisant notamment en stop-motion son film favori, le classique de 1933 King Kong dont il signe plus tard un remake en 2005. Après plusieurs films indépendants connaissant un succès très mesuré, Jackson rencontre les louanges des critiques avec Créatures Célestes (1994), distribué par Miramax, puis Fantômes Contre Fantômes (1996). Mais le point culminant de sa carrière est évidemment constitué par la trilogie Le Seigneur des Anneaux (2001, 2002, 2003), qui lui permet de retrouver l’univers de J.R.R. Tolkien au cours de la décennie suivante avec Le Hobbit (2012, 2013, 2014).
Peter Jackson découvre très indirectement les Beatles à l’âge de neuf ans, son père ramenant un soir un 45 tours d’une reprise de Something signée par Shirley Bassey. Quelques années plus tard, alors qu’il a douze ou treize ans, il souhaite dépenser son argent de poche durement gagné en vendant des champignons cueillis sur les pentes abruptes de Pukerua Bay. Se rendant à Wellington pour acheter un modèle réduit d’avion en plastique, il passe finalement par hasard devant un magasin de disques et est happé par deux compilations des Beatles (1962-1966 et 1967-1970) et leurs pochettes caractéristiques du groupe posant à deux époques différentes dans un cadre tantôt rouge, tantôt bleu. Après avoir dépensé l’argent dans ces deux disques, le jeune Peter tombe dans la marmite fantastique composée par les quatre hommes de Liverpool.
C’est donc une véritable aubaine pour lui, bien des années plus tard, de disposer de la totalité des archives tournées par Michael Lindsay-Hogg et de réaliser un documentaire montrant une nouvelle facette des événements de Let It Be. Annoncé le 30 janvier 2019 comme un long-métrage, The Beatles : Get Back prend finalement la forme d’une série documentaire en trois épisodes d’une durée totale de près de huit heures et est mise en ligne les 25, 26 et 27 novembre 2021 sur la plateforme Disney+.
Succès critique indéniable, la série documentaire constitue un événement largement mis en avant par Disney qui voit sans doute là l’occasion d’attirer un nouveau public sur sa plateforme. La série documentaire marque également de manière globale l’actualité des Beatles avec la sortie aux éditions Seghers d’un beau-livre éponyme et, chez Apple Records, d’une édition spéciale de Let It Be. L’événement se poursuit l’année suivante avec la sortie pour une durée limitée et dans une sélection de salles du film The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert.
Le long-métrage ne propose alors rien d’inédit par rapport à la série documentaire. De fait, il a uniquement pour ambition de permettre, comme son nom l’indique, d’assister à la performance des Beatles sur le toit du 3 Savile Row, déjà restituée en intégralité dans le troisième épisode de The Beatles : Get Back. Le film n’en constitue pourtant pas moins une œuvre autonome et cohérente. Il débute ainsi en reprenant l’introduction très réussie du premier épisode de la série documentaire. Celle-ci plonge progressivement, en dix minutes seulement, le spectateur dans l’univers du Fab Four afin de lui permettre de rejoindre les musiciens en ce mois de janvier 1969. Elle déroule pour ce faire une rapide rétrospective de la carrière du groupe en images et en musique, le tout accompagné de textes descriptifs narrant les événements. Outre le plaisir d’entendre des tubes intemporels, cette introduction contextualise à merveille le concert et permet aux spectateurs moins au fait de la biographie du groupe de saisir le moment dans lequel s’inscrit la performance. La fin de l’introduction diffère entre le long-métrage et la série, la transition sur Hey Jude conduisant cette fois au 3 Savile Row avec des images différentes alors qu’elle s’achève au sein des studios de Twickenham dans le documentaire.
La longue séquence du concert reprend ensuite exactement celle figurant dans le troisième épisode du documentaire. Elle est suivie de la même manière par la scène montrant le groupe en train d’écouter des extraits de sa performance sur le toit, puis par les enregistrements effectués le lendemain qui se prolongent durant le générique de fin. Quelques différences mineures peuvent néanmoins être identifiées, avec la disparition des transitions avec le calendrier ainsi que celle des textes précisant l’identité des personnes montrées à l’écran, il est vrai moins essentielles ici que dans un documentaire se voulant plus didactique.
Constituant donc une reprise, The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert propose néanmoins une expérience inédite : assister au concert du 3 Savile Row dans les conditions d’image et de son proposées par une salle de cinéma, qui plus est au format IMAX ! Les images récupérées par Peter Jackson ont déjà fait l’objet, pour la série, d’une restauration exploitant une technique déjà employée par le studio de Wellington Park Road Post pour le documentaire de Jackson sur la Première Guerre mondiale, Pour les Soldats Tombés (2018). Ce travail colossal concerne également le son, avec le développement d’une intelligence artificielle capable de scinder les pistes des voix et des différents instruments (guitares, basse, batterie) pour assurer un mixage harmonieux.
Pour le film, l’ensemble a bénéficié de la technologie IMAX Digital Media Remastering (DMR) afin d’élargir l’image pour l’écran géant des salles IMAX et d’offrir un son exploitant pleinement les capacités des salles.
Bien sûr, le rendu reste en deçà de ce que proposent les films sortant habituellement au format IMAX, ces images vieilles de plus d’un demi-siècle ayant été capturées au format 16 mm contre le plus habituel 35 mm utilisé au cinéma, probablement pour des raisons de coût. La taille de l’écran met ainsi davantage en évidence les défauts du lissage de la restauration, des effets de flou étant souvent visibles.
Cependant, ceci ne gâche en rien le plaisir du visionnage, l’immersion proposée par le format d’image IMAX étant exceptionnelle tandis que le son est comparable à ce qui serait offert dans une bonne salle de concert, donnant véritablement l’impression d’assister à une prestation en live. Le spectateur a ainsi le sentiment d’assister à un événement mémorable, et partage aisément l’avis du réalisateur Peter Jackson qui évoque également son plaisir : “Je suis enchanté que le concert sur le toit puisse être expérimenté en IMAX, sur cet écran gigantesque. C’est le dernier concert des Beatles, et il n’existe pas de meilleur moyen pour le voir et l’entendre”.
Si les conditions de visionnage de The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert sont uniques, son contenu bénéficie également d’une excellente réalisation. Peter Jackson et son monteur Jabez Olssen (Le Hobbit, Rogue One : A Star Wars Story) découpent de manière très efficace les images captées par les dix caméras positionnées par Michael Lindsay-Hogg sur le toit, sur celui d’un bâtiment situé de l’autre côté de la rue, dans la rue elle-même afin d’interroger les passants ainsi que dans la hall du 3 Savile Row.
Pour ce faire, ils procèdent par des écrans partagés afin de reproduire la performance des Beatles tout en montrant les réactions de la foule présente dans la rue et de la police qui est alertée par le tapage et essaye vainement d'y mettre fin. Ce choix permet d’éviter la monotonie que pourrait entraîner le visionnage seul du concert, certains morceaux étant répétés à plusieurs reprises. Après Get Back jouée deux fois, le groupe enchaîne en effet avec Don’t Let Me Down, I’ve Got a Feeling, One After 909 et Dig a Pony puis reprend à nouveau I’ve Got a Feeling, Don’t Let Me Down et termine par une nouvelle performance de Get Back.
En dépit de cette répétition, les quarante-deux minutes du concert passent à toute vitesse. Jackson raconte l’histoire que souhaitaient montrer les Beatles. Provocateur, Paul McCartney savait en effet que la performance était interdite et qu’elle risquait d’attirer l’attention de la police et des riverains. L’humour est ainsi présent durant la totalité du concert. Les séquences d’interview sont amusantes et donnent une image d’Épinal de la société londonienne de la fin des années 1960. Les interventions de la police, qui ne manque pas d’intervenir comme anticipé par Paul mais se révèle impuissante, sont également férocement drôles et illustrent l’irrévérence voulue par le groupe.
Habile, le montage n’en oublie pas l’essentiel, la musique, et consacre la performance des Beatles comme fil rouge de la séquence, permettant aux spectateurs d’en voir pleinement les parties les plus significatives. Sont ainsi mises en évidence les variations entre les différentes prises des morceaux, qu’il s’agisse de légères différences, d’improvisations ou d’erreurs issues d’oublis de paroles et de soucis techniques. Le jeu des Beatles apparaît éclatant, ces quelques hésitations rendant la prestation joyeuse, naturelle et unique pour des fans n’écoutant quasiment que des enregistrements du groupe en studio, le nombre de captations de concerts du Fab Four étant réduit. Durant l’ensemble du concert, la magie opère et le spectateur est entraîné, heureux d’assister en intégralité à ce moment historique, battant du pied et ne pouvant s’empêcher de scander les paroles comme il le ferait en assistant à la performance en live.
The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert constitue donc une expérience à part entière, à l’issue de laquelle l’enthousiasme est à son comble, les chansons restent en tête et le sentiment d’avoir assisté à un grand moment culmine. Pour autant, le long-métrage ne remplit pas pleinement son qualificatif et laisse justement un goût de trop peu. La qualité de projection offerte par une salle IMAX et l’aperçu donné des répétitions du 31 janvier 1969 à la fin du film font regretter qu'il n’ait pas proposé davantage d’extraits des répétitions des “sessions Get Back”.
Certes, le long-métrage respecte la promesse faite et se cantonne au concert. Le spectateur peut néanmoins se désoler qu’un documentaire n’ait pas été proposé dans les salles de cinéma, potentiellement en IMAX, comme cela était prévu à l’origine avant que The Beatles : Get Back ne prenne la forme d’une série documentaire mise en ligne sur Disney+. Fort de ces contenus, qui peuvent être montés et remontés à la guise de Peter Jackson, qui en envisage d’ailleurs une version longue, Disney pourrait ainsi avoir la bonne idée de proposer à l’avenir un retour du Fab Four sur le grand écran, pour le plus grand plaisir des mélomanes et fans des Beatles !
The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert est diffusé dans soixante-sept salles IMAX des États-Unis le 30 janvier 2022, pour le cinquante-troisième anniversaire de la performance, suivi d’une séance de questions et réponses avec Peter Jackson retransmise en direct. Il bénéficie ensuite d’une sortie étendue dans le monde entier entre le 11 et le 13 février, dans un nombre limité de salles. En France, il est projeté dans les salles IMAX au rythme d’une séance par jour entre le 23 et le 28 février 2022, avant de connaître des séances supplémentaires en avril 2022 dans quelques salles ordinaires. La réception est très positive, The Guardian le qualifiant notamment d’”émouvant et incontournable”. Compte tenu de sa sortie très limitée, son box-office est également honorable avec une recette de 2,2 millions de dollars dans le monde.
Afin de prolonger le plaisir, la sortie du long-métrage est précédée le 28 janvier 2022 par la publication, sur les plateformes de streaming musical, d’un album réunissant les enregistrements du concert, The Beatles: Get Back - The Rooftop Performance. S’il est impossible de retrouver l’expérience du concert en IMAX avant que de nouvelles séances voient le jour, s’offrir ce plaisir avec l’audio dans un casque reste donc à portée !
Enfin, il convient de noter la particularité de The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert au sein du label Disney. Le célèbre château est en effet absent en début de film comme à la fin, tandis qu’aucune mention à la filiale distribuant le long-métrage, Walt Disney Studios Motion Pictures, n’est faite au sein du générique final. Son appartenance au label Disney est pourtant certaine en raison de la présence de la mention “Disney presents [...]” (“Disney présente [...]”) dans le texte situé sur la partie basse de l’affiche. Il s’agit ainsi du seul film du label Disney présentant ce cas de figure.
Derrière cette discrétion se cache sans doute la peur de dissuader les fans du Fab Four qui pourraient prendre peur en raison de la présence d’un label encore trop souvent considéré comme enfantin. La compagnie aux grandes oreilles peut également avoir craint d’associer son label historique, par essence familial, à une œuvre tendant parfois vers l’irrévérence. La promotion de la série documentaire The Beatles : Get Back, mettant largement en avant la plateforme Disney+, aurait dû prouver que cela n’était pas un problème...
The Beatles : Get Back - The Rooftop Concert constitue une opportunité incroyable d’assister dans une salle IMAX au mythique concert donné par les Beatles le 30 janvier 1969 sur le toit de leur immeuble, leur toute dernière prestation en public. Transportant véritablement le spectateur et le faisant chanter en chœur, le film d’une heure a presque un goût de trop peu et donne envie de s’exclamer “Get Back!” pour en voir davantage dans de telles conditions de projection.
“You’ve been out too long, Loretta! You’ve been playing on the roofs again, and that’s no good! ‘Cause you know your mommy doesn’t like that! Oh she gets angry, she’s gonna get you arrested! Get Back!”
“Tu es sortie trop longtemps, Loretta ! Tu as encore joué sur les toits, et ce n’est pas bien ! Parce que tu sais que ta maman n’aime pas ça ! Oh, ça l’énerve et elle va te faire arrêter ! Reviens !”
Paul McCartney, improvisant durant la troisième prise de Get Back, après avoir constaté la présence d’officiers de police sur le toit du 3 Savile Row à Londres durant le concert donné sur celui-ci par les Beatles le 30 janvier 1969.