Titre original : McCartney 3,2,1 Production : Diamond Docs Endeavor Content Film 45 MPL Communications Shangri-la The Kennedy/Marshall Company Date de mise en ligne USA : Le 16 juillet 2021 (Hulu) Distribution : Hulu Genre : Documentaire |
Réalisation : Zachary Heinzerling Durée : 147 minutes |
Liste et résumés des épisodes
1. These Things Bring You Together
Ces Choses qui Rassemblent
Genre : Épisode
Emission : McCartney 3,2,1
Saison 1 Épisode 1 Date de diffusion USA : 16 juillet 2021Réalisé par : Zachary Heinzerling Durée : 31 minutes Paul relate les premières années des Beatles et ses rencontres de jeunesse avec George et John… |
2. The Notes that Like Each Other
Les Notes qui s'Aiment
Genre : Épisode
Emission : McCartney 3,2,1
Saison 1 Épisode 2 Date de diffusion USA : 16 juillet 2021Réalisé par : Zachary Heinzerling Durée : 31 minutes Paul explique sa manière de composer un morceau et évoque l'influence de Bach et Fela Kuti… |
3. The People We Loved Were Loving Us
Les Gens qu'On Aimait Nous Aimaient
Genre : Épisode
Emission : McCartney 3,2,1
Saison 1 Épisode 3 Date de diffusion USA : 16 juillet 2021Réalisé par : Zachary Heinzerling Durée : 29 minutes Paul se souvient des musiciens ayant inspiré les Beatles ainsi que le séjour déterminant du Fab Four en Inde... |
4. Like Professors in a Laboratory
Comme des Professeurs dans un Labo
Genre : Épisode
Emission : McCartney 3,2,1
Saison 1 Épisode 4 Date de diffusion USA : 16 juillet 2021Réalisé par : Zachary Heinzerling Durée : 30 minutes Paul évoque la volonté d'innover des Beatles, aidés par leur producteur George Martin ou le sens du néologisme de Ringo… |
5. Couldn't You Play it Straighter?
Joue Plus Droit
Genre : Épisode
Emission : McCartney 3,2,1
Saison 1 Épisode 5 Date de diffusion USA : 16 juillet 2021Réalisé par : Zachary Heinzerling Durée : 30 minutes Paul retrace l'évolution au fil des années du style des Beatles... |
6. The Long and Winding Road
La Longue Route Sinueuse
Genre : Épisode
Emission : McCartney 3,2,1
Saison 1 Épisode 6 Date de diffusion USA : 16 juillet 2021Réalisé par : Zachary Heinzerling Durée : 27 minutes Paul analyse l'évolution de ses compositions, son duo créatif avec John et sa carrière solo… |
La critique
Musicien connaissant une célébrité planétaire depuis soixante ans, Paul McCartney a déjà eu mille occasions d’évoquer sa carrière et la décennie bénie des Beatles, tandis que la littérature sur le sujet est aussi abondante que les documentaires. McCartney 3,2,1 parvient pourtant à enchanter son audience en proposant un long entretien entre le musicien prodige et le producteur de disques américain Rick Rubin.
Il ne semble en effet pas nécessaire de présenter Paul McCartney ! Né le 18 juin 1942 à Liverpool, au Royaume-Uni, il vit une enfance heureuse au sein d’une famille appartenant à la classe ouvrière de la cité portuaire anglaise. Son père, pianiste et trompettiste, lui donne le goût de la musique et l’encourage à prendre des cours, mais le jeune Paul préfère être autodidacte et adopte rapidement la guitare. En 1957, il rencontre John Lennon et intègre son groupe de musique, les Quarrymen, que rejoint également rapidement George Harrison, ami avec Paul depuis leur rencontre dans un bus trois ans plus tôt. Les Quarrymen deviennent en août 1960 les (The) Beatles et jouent à Hambourg où ils sont rejoints par Ringo Starr qui remplace le batteur Pete Best en août 1962. Entre-temps, Paul a pallié le départ de Stuart Sutcliffe en jouant de la basse, abandonnant son rôle de guitariste rythmique.
Le single Love Me Do, paru le 5 octobre 1962 au Royaume-Uni, lance le succès planétaire du groupe. Une véritable Beatlemania s’empare en effet du Royaume-Uni et de l’Europe puis, à compter de 1964, des États-Unis et du monde entier. John, Paul, George et Ringo enchaînent les tournées ainsi que les albums sur lesquels la complicité créative entre Lennon et McCartney engendre des tubes entêtants. L’enregistrement de Rubber Soul (1965), pour lequel le Fab Four peut passer plus de temps au sein du studio, pousse la créativité des quatre hommes et voit le style des compositions évoluer, ceci étant confirmé sur Revolver (1966). Ces nouveaux morceaux audacieux sont délicats à jouer sur scène, d’autant que les conditions dans lesquelles le groupe se produit sont de plus en plus dantesques : les foules en délire empêchent tout bonnement à la musique d’être audible. Les Beatles prennent ainsi la décision d’arrêter les concerts, le dernier d’entre eux se tenant devant un public payant ayant lieu au Candlestick Park de San Francisco en août 1966.
Devenus des musiciens de studio, les Beatles repoussent les limites de la création musicale avec l’album mythique Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (1967). Après les projets de films musicaux Magical Mystery Tour (1967) et Yellow Submarine (1968), ils enregistrent leur double album éponyme communément surnommé “Album Blanc” (1968). Après les sessions du début d’année 1969 destinées à enregistrer l’album Get Back, finalement sorti en 1970 à titre “posthume” sous le nom de Let It Be, le quatuor enregistre l’excellent Abbey Road (1969) en guise d’album d’adieu.
Les tensions entre les membres du groupe les conduisent en effet à ressentir une envie croissante de voler de leurs propres ailes en solo. Alors que la séparation des Beatles est effective mais tenue secrète depuis plusieurs mois, Paul McCartney annonce quitter le groupe le 10 avril 1970, à point nommé pour promouvoir la sortie, une semaine plus tard, de son premier album solo sobrement intitulé McCartney.
Le musicien poursuit alors son parcours musical avec son épouse Linda, leur collaboration donnant l’album Ram (1971) puis la formation du groupe Wings au sein duquel il écrira de nombreux tubes jusqu’en 1981 dont Live and Let Die (1973), Jet (1973), Band on the Run (1973), Silly Love Songs (1976) et Coming Up (1979). Paul mène durant les décennies suivantes sa carrière solo, alternant la production d’albums (pêle-mêle McCartney II en 1980, Flowers in the Dirt en 1989, Flaming Pie en 1997, Egypt Station en 2018 et McCartney III en 2020) avec des tournées mondiales rencontrant un succès à la hauteur des titres qu’il reprend souvent dans les plus grandes salles et stades. Le performeur participe également à des concerts événements tels que le Live Aid en 1985, le show de la mi-temps du Super Bowl en 2005, le Live 8 de 2005 ou la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres en 2012. Après l’assassinat de John Lennon en 1980 et le décès de George Harrison en 2001, il incarne avec Ringo Starr l’héritage des Beatles.
Entré dans l’histoire du XXe siècle et du début du XXIe siècle, Paul McCartney imprègne la pop culture de son époque, les fans de The Walt Disney Company pensant notamment à ses apparitions dans Les Simpson (Saison 7, épisode 5, Lisa la Végétarienne, 1995) et Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar (2017). Pour son apport à la musique, il est anobli par la reine Élisabeth II en 2007. Impossible à mesurer, son impact sur la musique est aussi immense que l’éternité promise à son œuvre.
La promesse de McCartney 3,2,1 d’offrir à cet incroyable artiste une chance de revenir sur sa carrière est donc ambitieuse. Tandis que de nombreuses productions s’intéressant à des musiciens s’arrêtent sur la grande histoire ou les petites histoires ayant fait la légende des groupes, la série documentaire place le plus important en son cœur : la musique.
Ce choix se matérialise dans la personne de l’interlocuteur de Paul McCartney au fil de ces six épisodes : le célèbre producteur Rick Rubin. Né le 10 mars 1963 à Long Beach aux États-Unis, il fonde au lycée le label Def Jam Recordings, qui se spécialise rapidement dans le hip hop et révèle notamment Public Enemy, les Beastie Boys et Run-DMC. Sa carrière le voit ensuite créer un autre label, American Recordings, puis diriger Columbia, collaborant ainsi notamment avec les Red Hot Chili Peppers, Slayer, Johnny Cash, Weezer, Mick Jagger et Adele. Cité en 2007 par le magazine Time parmi “les 100 personnalités les plus influentes du monde”, Rubin reçoit la même année le Grammy Award du Meilleur Enregistrement pour Not Ready to Make Nice (2006) des Dixie Chicks.
La mini-série documentaire est ainsi un simple dialogue de six épisodes d’une trentaine de minutes entre les deux hommes. Par son érudition et son évidente capacité à maîtriser les subtilités de l’enregistrement d’un morceau, Rick Rubin est le parfait interlocuteur pour mettre en avant le travail des Beatles et de Paul McCartney, évoquant tant les incontournables comme Yesterday que les tubes oubliés à l’image de Baby’s in Black.
Les questions de Rubin sont toujours pertinentes et permettent au natif de Liverpool de se remémorer les souvenirs de la création des chefs-d'œuvre servant de support à la discussion, délivrant quelques anecdotes précieuses. S’il en sait à l’évidence beaucoup, Rubin ne cherche jamais à capter la lumière et se contente de relancer et de passer les plats au musicien. Évidemment fan de l’artiste, il sait aussi éviter une attitude de fan béat qui pourrait rapidement parasiter le propos. Habitué à côtoyer les plus grands, le producteur ne se démonte pas face à McCartney, sans pour autant cacher une admiration bien compréhensible.
La plupart des scènes de McCartney 3,2,1 réunissent les deux hommes devant une table de mixage en train d’écouter les masters d’origine des merveilleuses compositions des Beatles (et pas uniquement celles de Paul !), de Wings ou issues de la carrière solo de Paul McCartney. Ces morceaux mythiques dévoilent ainsi une part cachée qu’ignorent même celles et ceux qui ont écouté la discographie du génie de Liverpool en boucle ou… Paul lui-même ! La console dévoile en effet les différentes composantes des bandes, permettant à Rubin et à McCartney d’isoler les voix, la basse ou les solos de guitare afin de les mettre en valeur.
Cet outil permet ainsi d’entendre des détails inaudibles avec la version mixée des chansons, mais aussi de se projeter dans l’ambiance des enregistrements d’époque, les anecdotes du musicien explicitant les choix instrumentaux, la juxtaposition des styles et les petits hasards qui ont conduit à ces grandes réussites. Si le spectateur prend un plaisir palpable à découvrir des trésors cachés au sein de chansons qu’il croyait connaître sur le bout des doigts, c’est également le cas pour Rubin et McCartney qui savent relever les éléments marquants mais s’étonnent aussi, ce dernier ayant parfois oublié des détails sur ces enregistrements datant de plus de cinquante ans !
Au-delà de la table de mixage, une guitare et un piano sont mis à la disposition de Paul. Le musicien peut alors jouer quelques riffs ou accords célèbres mais fait également des démonstrations didactiques sur sa façon de composer un morceau. Assis devant son piano, il montre par exemple qu’une chanson peut être créée en faisant se succéder certains accords des plus simples. Le virtuose joue également sa toute première composition, écrite à l’âge de 14 ans. Composer un chef-d’œuvre semble alors aussi aisé que naturel ! Le spectateur est presque frustré de ne pas voir Paul faire une démonstration de basse, d’autant qu’un échange consacré à son jeu sur cet instrument, si particulier et innovant, s’avère passionnant et aurait mérité une illustration.
Ces séquences sont en tout cas tout bonnement fascinantes et il convient de rassurer le public ne possédant pas de notions musicales : ces démonstrations ne sont jamais techniques et il n’est nullement nécessaire de maîtriser le solfège pour apprécier le génie de Paul McCartney qui relève de l’irrationnel, comme lorsque ce dernier raconte avoir inventé Yesterday en rêve. Lui-même explique d’ailleurs ne pas lire la musique de manière classique, cette entorse à la convention lui ayant sans doute permis de sortir des sentiers battus pour innover.
McCartney 3,2,1 place donc les chansons au centre de son récit mais ne possède pas une structure clairement définie. La série n’évoque en effet pas les morceaux dans leur ordre chronologique de sortie mais les mêle au gré de la discussion dans un montage habile, éditorialisant le propos en le regroupant dans des thématiques cohérentes mais qui pourraient finalement être interchangées sans nuire à la qualité de la série documentaire.
D’abord déroutante, cette absence de structure visible favorise finalement la fluidité des échanges et du contenu. Le spectateur se laisse transporter de chanson en chanson, guidé par une conversation agréable qu’il ne se lasse pas d’écouter, enchaînant les sujets naturellement comme il rêverait de le faire lui-même s’il pouvait partager une soirée avec son idole.
Au travers de cette discussion fleuve, McCartney 3,2,1 permet d’entrer dans l’intimité (ou les intimités) de Paul à plusieurs époques. Son enfance et son adolescence dans les rues de Liverpool sont narrées comme si elles s’étaient déroulées hier, le souvenir de la rencontre avec George Harrison dans le bus les menant à l’école pour garçons étant particulièrement vivace. Il en va de même pour la relation avec John Lennon et la complicité qui naît entre les deux hommes, chacun amenant ses idées alternativement pour finaliser ensemble un morceau dans une émulation créative.
Chaque autre membre des Beatles reçoit ainsi un large hommage, le témoignage de Paul permettant de saisir leur apport, y compris celui de Ringo Starr, plus classiquement sur son jeu de batterie mais aussi de manière originale avec les néologismes comme les expressions-titres Hard Day’s Night ou Tomorrow Never Knows dont il est à l’origine. Au-delà des Beatles, le rôle majeur joué par Linda McCartney, première épouse de Paul décédée d’un cancer en 1998, dans la vie et la musique de l’artiste, est justement évoqué.
Paul McCartney rend également compte de l’atmosphère propice à la création musicale et plus généralement artistique qui régnait à l’époque, citant les contemporains comme les Beach Boys, les Kinks, Eric Clapton, Jimi Hendrix ou Bob Dylan. Une large part est enfin consacrée aux artistes ayant inspiré Paul et le groupe, du rhythm 'n' blues américain (avec, de manière plus méconnue, les lignes de basse mélodiques de James Jamerson) aux inspirations plus originales que sont le compositeur classique allemand Johann Sebastian Bach ou le musicien et activiste nigérian Fela Kuti. Dans les influences plus exotiques, le séjour des Beatles en Inde auprès du Maharishi Mahesh Yogi, souvent fantasmé, est relaté de manière amusante.
Crucial dans la carrière du groupe comme dans celle de Paul en solo, le rôle de George Martin ressort largement des différents épisodes. Souvent présenté comme le cinquième Beatle, le producteur décédé en 2016 est évoqué pour ses idées créatives sublimant les morceaux mais aussi pour son sens du cinéma dont l’impact peut notamment se ressentir sur Live and Let Die. Il reçoit ainsi un hommage mérité.
L’omniprésence de la musique des Beatles et de Paul dans McCartney 3,2,1 est sublimée par une mise en scène aussi minimaliste que réussie. Le réalisateur Zachary Heinzerling, uniquement connu pour le documentaire nommé aux Oscars Cutie and the Boxer (2013) et la web-série Self-Titled de la star Beyoncé (2013), offre en effet une proposition laissant la part belle à la discussion des deux acteurs et aux morceaux qu’ils écoutent. Au sein d’un décor simple, celui d’un studio avec quelques salles simplement équipées d'une console, d’un piano, d’un clavier, d’une guitare et de chaises, la caméra observe ces échanges sans être intrusive, se posant parfois dans un coin pour jeter le regard pudique qu’adopteraient la plupart des fans s’ils étaient présents dans cette pièce avec Paul McCartney.
De même, le choix du noir et blanc est avisé, donnant à l’image une sobriété qui permet de laisser toute l’attention sur la musique. Cette discrétion ne nuit toutefois aucunement à l’esthétique - bien au contraire ! -, les deux acteurs étant parfaitement mis en valeur par une photographie soignée et une utilisation intelligente de la lumière. Ce focus sur la musique est mis en évidence, par contraste, avec le choix de la couleur pour les seules images d’archives des Beatles, de Paul ou des artistes qui l’ont influencé - lorsque celles-ci sont disponibles en couleur. De très belle qualité, ces extraits sont bien choisis et habilement insérés dans le montage pour illustrer les propos sans entraîner de rupture dans la conversation qui reste le fil rouge des épisodes.
Notamment co-produits par Frank Marshall (Les Aventuriers de l’Arche Perdue, Qui Veut la Peau de Roger Rabbit) au travers de la société The Kennedy/Marshall Company qu’il a fondée avec son épouse Kathleen Kennedy, présidente de Lucasfilm Ltd., les six épisodes de McCartney 3,2,1 sont mis en ligne le 16 juillet 2021 sur Hulu, la plateforme américaine de vidéo à la demande contrôlée par The Walt Disney Company. En Europe et notamment en France, la série débarque quelques semaines plus tard, le 25 août, sur Disney+ au sein de son univers Star, comme pour d’autres productions originales de Hulu telles que Love, Victor ou Only Murders in the Building. Il s’agit alors de la première incursion des Beatles sur Disney+ avant l’événement constitué par la mise en ligne les 25, 26 et 27 novembre 2021 de The Beatles : Get Back, le documentaire en trois parties de Peter Jackson entrant, à partir d’images d’archives inédites, dans l’intimité du Fab Four durant l’enregistrement de ce qui donnera l’album Let It Be.
Il est à noter que les titres français des épisodes révèlent le peu de cas de Disney France pour la gestion éditoriale de sa plateforme, ceux-ci étant des traductions littérales qui sonnent assez mal et paraissent maladroits. La palme du raté revient au sixième et dernier épisode nommé La Longue Route Sinueuse quand le titre original, reprenant de manière évidente le titre de la célèbre chanson The Long and Winding Road, n’aurait pas nécessité de traduction. Ces errances ne gâchent heureusement en rien le plaisir procuré par la mini-série, qui est toutefois tel que celle-ci mériterait le plus bel écrin sur toutes les déclinaisons de sa plateforme d’accueil.
McCartney 3,2,1 est un moment de grâce au cours duquel le prodige retrace sa longue carrière au fil des morceaux intemporels qui l’ont marquée. Témoignage du génie de Paul McCartney, la série documentaire bénéficie d’une forme aussi sobre que soignée laissant toute la lumière aux compositions du musicien de Liverpool. Indispensable pour les fans des Beatles, elle a également tout pour convaincre quiconque a déjà fredonné l’un des airs mémorables du Fab Four !