La Grande Prairie
Titre original : The Vanishing Prairie Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 17 août 1954 Genre : Documentaire |
Réalisation : James Algar Collection : True-Life Adventures Musique : Paul J.Smith Durée : 71 minutes |
Disponibilité(s) en France : | Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Les Etats-Unis possèdent deux barrières naturelles (les montagnes Rocheuses et le fleuve Mississipi) qui divisent le pays en trois parties bien définies. De tailles quasi identiques, elles disposent, en effet, de paysages radicalement différents. Ainsi, à l'ouest des Rocheuses, la région est montagneuse et désertique tandis que l'est du fleuve bénéficie de forêts verdoyantes, sans oublier l'entre d'eux qui accueille une immense prairie. Le continent américain était bien sûr vierge de toute présence humaine avant l'arrivée des colons, exception faite des tribus indiennes. Ces dernières avaient, toutes, la particularité de vivre en harmonie avec la nature et notamment la riche faune constituée, entre autres, de bisons, coyotes, couguars et chiens de prairie... |
La critique
Le second long-métrage de la série des True-Life Adventures, La grande prairie, sort, en 1954, moins d'un an après le premier opus. Rien de vraiment étonnant à cela ! Alors même que Le désert vivant est, en effet, en simple phase de montage (ses prises de vues étant toutes en boite) Walt Disney missionne en personne ses photographes naturalistes sur un autre sujet : la grande prairie américaine. Le documentaire sera d'ailleurs, comme son aîné, enrichi d'images tournées par des caméramans indépendants ayant eu la bonne idée de proposer leurs rushes aux studios Disney.
Le film vaut surtout pour deux séquences.
La première met en scène des chiens de prairie de façon inédite. Les
réalisateurs sont, il est vrai, parvenus à filmer à l'intérieur des
galeries, révélant comme jamais, le mode de vie des petits animaux.
L'immersion dans l'habitat est complète et révèle alors des pratiques
insoupçonnées. Le spectateur assiste, même, aux premières loges, aux combats
contre les attaques répétées des prédateurs, le furet en tête.
La seconde offre des images spectaculaires des bisons. La caméra, placée au
coeur du troupeau, pénètre véritablement l'intimité du clan. D'ailleurs,
pour parvenir à cette prouesse, le naturaliste-cadreur utilise un habile
stratagème consistant à filmer les scènes en se couvrant, lui et son
attirail, d'une ancienne peau de bison. Il adopte, ici, une technique
ancestrale des indiens utilisée pour la chasse. Le spectateur médusé assiste,
ainsi au plus prés, à la naissance d'un petit bison. Cette séquence, jugée
trop crue, subit d'ailleurs les foudres du bureau de la censure de l'Etat
de New-York. Pour la première fois, une œuvre du studio de Mickey manque de
se voir interdire ! Au delà de l'absurdité de la décision, à l'origine de
bien des ricanements dans la profession, le risque de voir le succès
commercial du film entravé est bien trop grand pour ne pas voir Walt Disney
prendre la menace au sérieux. Il engage dès lors le bras de fer avec
le bureau de censure. Après d'âpres négociations et, surtout une plainte
déposée par l'Union Civil Américaine des Libertés, ce dernier lève
finalement l'interdiction prononcée. Le film peut par conséquent être montré à l'Amérique toute entière, sans
restriction aucune.
Issu de la collection, alors naissante, des True-Life adventures, La grande prairie partage avec Le désert vivant des images magnifiques et un montage efficace. Les mêmes règles produisant les mêmes effets, le film obtient aussi l'Oscar du Meilleur Film Documentaire. La critique, il est vrai, bien moins virulente à son égard, salue notamment l'excellence de sa photographie.
La grande prairie reste encore aujourd'hui une grande réussite des studios Disney. Il conserve sa capacité à proposer aux spectateurs une immersion dans la nature comme jamais. A (re)découvrir d'urgence.