Tic et Tac, les Rangers du Risque
Le Film

Titre original :
Chip ‘n Dale : Rescue Rangers
Production :
Walt Disney Pictures
Date de mise en ligne USA :
Le 20 mai 2022 (Disney+)
Genre :
Animation 2D / Animation 3D / Film "Live"
Réalisation :
Akiva Schaffer
Musique :
Brian Tyler
Durée :
97 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

De nos jours, Tic et Tac évoluent autant dans le monde de l’animation que dans celui des humains. Depuis la déprogrammation de la série dont ils étaient les héros, leurs vies ont pris des directions diamétralement opposées et ils ne se fréquentent guère plus. Mais lorsqu’un de leurs anciens partenaires d’aventure disparaît mystérieusement, ils n’ont d’autre solution que de renouer avec leur amitié passée pour mener l'enquête...

La critique

rédigée par
Publiée le 19 juin 2022

Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film est la surprise de l'année. Dès l'annonce du projet, nombreux - notamment les fans de la série - étaient en effet circonspects (euphémisme !) sur l'intérêt d'un tel reboot. Surtout que le long-métrage promettait d'être un film à prises de vues réelles mélangeant des personnages en animation CGI à la façon de la quadrilogie d'Alvin et les Chipmunks chez 20th Century Studios. Soit rien de très excitant, surtout s'il gardait le même ton enfantin un peu crétin. Mais dès la bande-annonce, cette mauvaise impression a été balayée. Car le long-métrage Disney s'avère bien plus que ça ! Il s'agit en réalité d'un come-back : un merveilleux hommage à l'animation sous toutes ses formes, à la culture geek avec des références méta à foison mais aussi au film noir et au buddy movie des années 1980. Au final, le spectateur se retrouve sûrement face au fils spirituel de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ; peut-être moins loufoque que son aîné mais un brin plus acide.

Tic & Tac sont entrés dans la postérité en tant qu'adversaires privilégiés de Donald. Pourtant, peu de gens le savent, mais c'est en fait Pluto qui a été leur premier adversaire. Ils ne disposent alors, ni de leur nom définitif, ni de leur faire-valoir attitré, Donald. Ce n'est, en effet, que trois ans plus tard, dans le cartoon de 1947 Donald chez les Écureuils, que Tic & Tac fixent leur identité et rencontrent leur "adversaire de toujours" avec lequel ils signent leurs plus beaux exploits. À la différence des neveux de Donald, qui ont tous le même caractère, Tic & Tac ont deux personnalités bien différentes. Si Tic (Chip en anglais) est le chef du duo, sérieux et réfléchi tout en ayant beaucoup d'humour, Tac (Dale), lui, est le clown de service, pas très futé. Cette différence de portrait est bien sûr prétexte à de nombreux gags, tous plus succulents les uns que les autres... Succès aidant, ces deux petits et espiègles personnages ont finalement accès à leur propre minisérie composée de seulement trois cartoons : Drôle de Poussin en 1951, Tic & Tac Séducteurs en 1952 et Tic & Tac au Far-West en 1954.

Après un passage à vide, sans nouvelles productions, Tic & Tac profitent, à la fin des années 80, de la politique de The Walt Disney Company qui, forte du succès des séries de télévision telles La Bande à Picsou en 1987 et Les Nouvelles Aventures de Winnie l'Ourson en 1988, se décide d'exploiter le capital-sympathie d'autres personnages de son catalogue avec la série Tic et Tac, les Rangers du Risque en 1989. Elle s'emploie alors à remettre à l'affiche l'espiègle duo d'écureuils. Pas question pour autant de les laisser sentir la naphtaline. Elle leur apporte, en effet, quelques modifications et adaptations notables. Ils sont ainsi désormais projetés dans l'ère contemporaine et, pour disposer de scénarios étoffés, développent un sens complet de la parole, là où jusqu'à présent, ils se contentaient le plus souvent d'onomatopées. Les deux écureuils sont également relookés même si leur personnalité reste au fond la même. Tac adopte ainsi la chemise hawaïenne à la façon de Tom Selleck dans la série Magnum et Tic revêt, lui, un blouson et chapeau, façon Indiana Jones. Le but de leurs aventures est bien sûr louable : résoudre des énigmes pour défendre, avec leur équipe (Gadget, Jack et Ruzor), l'opprimé. Les Rangers du risque sont au complet !

Tic et Tac, les Rangers du Risque a droit à une avant-première sur Disney Channel, le 27 août 1988, avec la diffusion de l'épisode Les Évadés d'Alchat-traz. Elle verra ensuite sa première saison constituée de douze épisodes supplémentaires se poursuivre toujours sur la chaîne câblée de Disney du 4 mars 1989 au 21 mai 1989. Il est alors décidé de la transférer en syndication dans le bloc de programmes The Disney Afternoon pour une diffusion quotidienne, et ce, dès le 3 octobre 1989 jusqu'au 2 mai 1990 pour 42 épisodes auxquels seront ajoutés cinq épisodes supplémentaires à la rentrée 1990. Mais avant cela, pour lancer la série, un téléfilm pilote d'une durée de 100 minutes, Tic et Tac, les Rangers du Risque, à la Rescousse, est mis à l'antenne le 30 septembre 1989. Au total, avec le téléfilm divisé en cinq parties, ce sont pas moins de 65 épisodes qui sont proposés, le tout étalé sur trois saisons.

L'idée de Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film remonte à début 2014 quand les Walt Disney Studios annoncent leur intention de développer un film sur la série éponyme. Ce dernier raconterait comment la fine équipe s'est formée et constituerait un long-métrage mélangeant des prises de vues réelles avec de l'animation CGI, un peu à la façon de la franchise Alvin et les Chipmunks chez 20th Century Studios. Robert Rugan est alors envisagé en tant que réalisateur. Finalement, il est remplacé par Akiva Schaffer tandis que le scénario part dans une autre direction, se voyant confié à Dan Gregor et Doug Mand. Les scénaristes réorientent l'histoire vers un long-métrage méta, dans une veine autoréférentielle et cool. Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film peut être alors résumé en un croisement moderne de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit pour son mélange des différentes techniques d'animation des quarante dernières années avec de la prise de vues réelles et de L'Arme Fatale pour son côté buddy movie policier avec ses punchlines comiques entre deux coéquipiers. Le tout est destiné non seulement aux enfants mais également aux parents trentenaires et quarantenaires ayant connu la série et vécu l'évolution de l'animation, à la télévision comme au cinéma, à travers ses différents modes d'expressions graphiques.

Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film est au final un long-métrage assez étrange. En ce sens que si les enfants actuels apprécieront l'action et les facéties des personnages de Tic & Tac, ce sont les parents qui risquent étonnement d'être bien plus emballés. Car il vise en effet clairement les adultes qui ont grandi en regardant les dessins animés de The Disney Afternoon, et son équivalent français Le Disney Club, de la fin des années 1980 au milieu des années 1990. Ceux-ci se sont émerveillés à l'époque devant La Bande à Picsou, La Bande à Dingo ou Myster Mask. Ces enfants sont depuis devenus grands et certains ont eu envie de revenir à leur passion de jeunesse, en leur rendant hommage et leur apportant leur propre vision, comme le prouve d'ailleurs l'excellent reboot des aventures de Picsou et ses neveux sortis en 2017. Ici, le même processus est en marche. Et s'il est étonnant d'avoir choisi les deux écureuils en tant que protagonistes principaux - la série n'était pas fatalement la plus populaire dans les années 1990 -, le résultat final est miraculeusement bien mieux que ce que Disney avait envisagé au départ. Au lieu d'être une comédie enfantine, le spectateur se retrouve devant un buddy movie à la trame certes classique mais dont le cynisme parfois grinçant et l'incroyable hommage à l'animation sous toutes ses formes rehaussent grandement l'intérêt.

La trame principale du film est toutefois assez convenue, en ce sens qu'elle a été déjà vue à maintes reprises. Tic & Tac sont deux amis d'enfance, qui sont devenus populaires en étant propulsés héros d'une série à succès. Mais le show business a gonflé l'égo de Tac et il s'est persuadé qu'il pouvait mener une carrière solo. Sa décision a eu pour conséquence de stopper précipitamment la série qu'il avait avec Tic mais sans que la sienne aille plus loin. Résultat : ils sont sortis tous deux des radars du succès. Tic est devenu agent d'assurance tandis que Tac s'accroche à sa notoriété d'antan en allant de convention en salon dans l'espoir de retrouver sa chance et surtout de relancer la série qui l'avait rendu célèbre. Les deux amis ne se sont d'ailleurs sont plus vus depuis près de trente ans mais vont devoir à nouveau faire équipe quand l'un des acolytes de leur série est mystérieusement kidnappé. Le scénario aborde ainsi l'échec dans le milieu de la télévision et la difficile reconversion d'acteurs has-been dont certains ont du mal à tourner la page. Ce point de départ permet ensuite de mettre en place une relation à la façon de L'Arme Fatale dans laquelle les deux compères vont tenter de résoudre une enquête policière, comme ils le faisaient eux-mêmes pour de faux dans leur propre série, avec une bonne dose d'humour notamment via des réparties bien senties tout comme des scènes de poursuites et d'action plutôt bien trouvées. Le scenario du long-métrage possède aussi son lot de révélations et de surprises comme dans tout bon polar qui se respecte. Le propos n'a ici rien de foncièrement révolutionnaire mais fonctionne au point que l'ennui n'a pas vraiment sa place. Naturellement, il n'y a aucune surprise : l'amitié fracturée va se revitaliser dans l'adversité.

Le véritable plus de Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film est en réalité son sous-texte. Le long-métrage peut en effet être vu comme une sorte de suite / spin-off de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit. D'ailleurs, le lapin apparaît dans le nouveau film, ce qui peut laisser supposer de deux choses l'une : soit l'histoire est la suite de celle du film de 1988 dont le récit se déroule dans le Los Angeles de 1947 ; soit le Roger Rabbit entraperçu ici est celui qui a joué dans le film Qui Veut la Peau de Roger Rabbit alors que Tic & Tac allaient voir leur carrière décoller. Quelle que soit la réponse, Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film se permet en tout cas d'aborder avec délice le monde de l'animation à Hollywood avec tous ses travers caractéristiques des années 1990 et 2000. Il épouse un discours méta assez jouissif mais aussi plutôt comique. Il aborde ainsi pêle-mêle les conventions de geeks entre cosplay et fan-attitude, l'obligation de faire un remake moderne et si possible en 3D afin de garder une histoire populaire auprès de la jeune génération, la possibilité aussi de faire un reboot pour donner une nouvelle jeunesse à des personnages à travers un ton et un design plus modernes... Enfin, le plus amusant, mais que seuls ceux ayant vécu dans les années 1990 peuvent réellement comprendre et trouver très drôle, est peut-être la pique sur les adaptations frauduleuses et illégales de certains films d'animation. Il était en effet très courant à cette époque-là de trouver des VHS de productions à bas-coûts, à la qualité douteuse, mauvaises imitations de classiques de cinéma, souvent des grands films Disney d'ailleurs. Présentes généralement dans les hyper-marchés, elles imitaient les jaquettes des longs-métrages originaux afin de piéger le consommateur peu regardant qui achetait une cassette pour le petit dernier pendant les courses de la semaine. Les vrais fans et les enfants attentifs savaient reconnaître les bonnes éditions. Disney a d'ailleurs essayé de se prémunir du phénomène en collant un macaron argenté sur ses propres VHS pour en authentifier la qualité.

Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film se démarque par ailleurs en distillant un nombre incroyable de caméos. À moins de faire un arrêt sur image, il est difficile de tous les lister surtout que, comme Qui Veut la Peau de Roger Rabbit, le long-métrage ne se limite pas aux franchises du label Disney, qu'elles viennent de Walt Disney Animation Studios, Disney Television Animation, Disney Junior ou Disney Interactive Studios d'ailleurs, mais signe un vrai hommage à la culture populaire dans sa globalité, se concentrant essentiellement sur celle des trente dernières années. Les scénaristes vont alors puiser au sein des autres marques de la maison-mère que ce soit Marvel, Pixar, Lucafilm, Ltd., Touchstone, 20th Television Animation, 20th Century Studios et Blue Sky Studios. Et ce n'est pas tout, les artistes ont aussi obtenu l'autorisation de nombreux autres studios pour utiliser leurs personnages. Il peut être cité Warner Bros. Discovery, Paramount Global, NBCUniversal mais aussi Aardman Animations, The Jim Henson Company, Sony Pictures, Nintendo, Hasbro et plein d'autres. L'une des apparitions les plus drôles est sûrement celle de Sonic le Moche. Cette apparence du personnage de Sonic était celle montrée en 2019 dans la bande-annonce de Sonic - Le Film, l'adaptation en prises de vues réelles du fameux jeu vidéo. Mais les réseaux sociaux ont tellement craché sur le design de la créature, notamment sur ses dents humaines, que pour la sortie du long-métrage en 2020, Paramount a exigé du studio Moving Picture Company de le retravailler en lui donnant un aspect plus cartoonesque comme dans le jeu.

Malgré cette profusion, tout est fait ici avec intelligence. D'abord, les scénaristes ont voulu que l'utilisation d'un personnage soit nécessaire à l'histoire afin de ne pas l'alourdir ou de distraire le spectateur du récit principal. Un exemple parlant est peut-être celui de Wynnchel et Duncan, les policiers donuts du film Les Mondes de Ralph, qui sont ici présents car justement dans leur scène un besoin de forces de l'ordre se fait sentir. Ensuite, les artistes vont proposer des caméos sous différentes formes : soit en les utilisant en tant que vrai personnage avec de l'animation inédite ; soit en les faisant citer dans des dialogues de façon plus ou moins prononcée par l'un des protagonistes ; soit en les faisant apparaître sur une affiche, un objet, une publicité ou un extrait d'une de leur filmographie ; soit en les détournant dans une œuvre illégale comme par exemple Winnie ou Tigrou, complètement déformés lors d'un tournage clandestin ; soit en les représentant via un artefact caractéristique comme par exemple le fameux chapeau de Jiminy Cricket ; soit, enfin, en étant le sujet d'un déguisement ou d'un cosplay d'un acteur en chair et en os. Tout est ainsi exécuté en bonne intelligence et le but n'était clairement pas de se moquer méchamment des personnages. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles de nombreux studios ont autorisé, après de âpres négociations entre avocats, l'utilisation de certaines de leurs franchises. Au final, la richesse geek apportée au film est particulièrement incroyable et c'est un réel plaisir de chercher et de reconnaître les allusions sans, pour autant, qu'ils sautent perpétuellement aux yeux en faisant sortir le spectateur de la trame principale.

Si les références sont excellentes et le scénario est sympathique, les personnages de Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film sont aussi plutôt bien travaillés. Le duo de héros est notamment correctement défini.
Tic, interprété en anglais par le comique John Mulaney connu pour son écriture de sketches dans l'émission Saturday Night Live, est un écureuil blasé qui suite à la fin de la série qui l'a popularisé a décidé de se ranger. Il est désormais courtier en assurance, employé du mois, et vit une vie tranquille dans une petite maison de banlieue avec sa chienne comme seule compagnie. Toute sa vie est millimétrée, et il est resté figé, comme dans sa jeunesse, en animation 2D rétro.
Tac, à l'inverse, regrette sa vie d'avant et la notoriété qui allait avec. Allant de célébrations en conventions pour essayer de retrouver sa gloire d'antan, il s'est payé un lifting en CGI afin de convaincre un producteur de faire un reboot de la série Tic et Tac, les Rangers du Risque, en vain jusqu'à présent. Il tente en réalité de réparer ce qu'il pense être la plus grosse erreur de sa vie. Toujours aussi impulsif et imprudent, le personnage est ici tenu en anglais par Andy Samberg, un autre comique du Saturday Night Live.
La relation entre les deux personnages fonctionne bien car elle se base sur une sorte de lien à la Roger Murtaugh / Danny Glover (Tic) et Martin Riggs / Mel Gibson (Tac) entre les deux amis. Néanmoins, Tic garde une rancœur sur ce qu'il considère comme une trahison de Tac. Les deux compères n'arrêtent alors pas de s'envoyer des vannes, semblant se détester pour mieux se retrouver. Mais au-delà de leurs personnalités, il y a plusieurs autres bonnes idées dans ce duo comme le fait d'avoir fait l'un en animation 2D et l'autre en 3D, permettant encore plus de les différencier et d'insister sur leur rivalité. Cela permet aussi d'installer inconsciemment que l'un est resté ancré dans le passé tandis que l'autre essaye tant bien que mal de se projeter dans l'avenir. Autre détail intéressant, les deux écureuils parlent avec une voix normale et non avec leur ton haut perché accéléré. Le film explique ainsi que celles-ci n'étaient en réalité qu'un effet sonore de langage dans leur série, démontant ce qui aurait pu constituer une incohérence par rapport aux voix que tout le monde connaît.

Un autre personnage intéressant dans Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film est sûrement son méchant, Cool Pete, dont la voix est tenue par Will Arnett (Muppets Haunted Mansion). Il s'agit en réalité de Peter Pan qui, ayant mal vieilli, est devenu aigri. Frustré de ne plus avoir été rappelé pour être la vedette d'autres films, il a monté un studio de contrebande où il tourne des films clandestins, dans le but de sortir des éditions pirates lucratives, le tout en kidnappant des toons has-been et en les transformant physiquement afin de les rendre méconnaissables. Ainsi, métaphoriquement, il y a beaucoup de choses à dire sur l'antagoniste. Déjà, il est le seul des personnages de dessins animés du film à vieillir. Tous, quand ils ont atteint l'âge adulte, ne prennent plus une ride. Il arrive pourtant que les toons grandissent dans cet univers comme le prouve le fait que Tic & Tac aient été enfants au début du film. En attendant, il y a un certain cynisme à ce que le seul personnage qui joue dans son film un garçon qui ne peut grandir se fasse éjecter justement car... il grandit. Certains fans Disney y ont vu aussi une allusion à peine voilée à Bobby Driscoll, le jeune acteur qui fit la voix de Peter Pan dans le film de Walt Disney, et son destin tragique lorsqu'il fut abandonné par le studio du Maître de l'Animation puis par les autres majors d'Hollywood avant de finir drogué et mourir seul, sans le sous, dans la rue, à l'âge de 31 ans. Difficile à dire si les scénaristes Dan Gregor et Doug Mand ont pensé à l'acteur quand ils ont écrit le rôle de ce Peter Pan méchant et dépressif puisqu'il ne l'ont jamais revendiqué mais le parallèle est tout de même troublant.

Enfin, parmi les autres personnages, il peut être aussi cité Ellie Steckler (KiKi Layne), une policière humaine, fan inconditionnelle de Tic et Tac, les Rangers du Risque, qui s'allie avec les deux anciennes stars pour essayer de résoudre l'enquête de l'enlèvement de leur ami. Elle est placée sous les ordres du Capitaine Mastique, un officier en pâte à modeler doublé en anglais par J. K. Simmons (Spider-Man). Les acolytes de Cool Pete sont aussi sympathiques dans leurs clins d'œil, que cela soit Jimmy, un ours polaire en CGI inspiré du plantigrade la publicité Coca-Cola ou encore Bob, le nain viking en capture de mouvement au regard vide - moquerie appuyée à l'uncanny valley de la technique d'animation du personnage. Ce dernier est joué en anglais par Seth Rogen. L'acteur est connu pour avoir interprété Pumbaa en VO dans le remake du (Le) Roi Lion en 2019 ; il est d'ailleurs amusant d'entendre qu'il prête à nouveau sa voix au phacochère qui fait aussi une apparition dans Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film dans une scène où il interagit justement avec Bob le viking mais aussi avec deux personnages de films DreamWorks Animation que Seth Rogen a justement aussi doublés.

Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film est presque parfait. En réalité, la seule petite ombre au tableau est peut-être le manque de moyens pour un film si ambitieux techniquement. Et encore, vu le budget avoisinant les 70 millions de dollars, dont la moitié allouée rien qu'à l'animation, le résultat est relativement satisfaisant. Il faut dire qu'il représente une goutte d'eau par rapport aux coûts d'un film de cinéma surtout venant de Pixar ou des Walt Disney Animation Studios. Le long-métrage utilise pourtant de nombreuses techniques d'animation que ce soit l'animation 2D traditionnelle, l'animation 2D façon cel shading, le CGI, la motion-capture, la stop-motion, et même des marionnettes à la façon du Muppet Show. L'animation est principalement réalisée par le studio Moving Picture Company assisté par Passion Pictures et Mercury Filmworks. Il est d'ailleurs amusant de voir MPC reprendre leur design retoqué de Sonic dans un film qui s'en moque justement. Globalement, si le CGI est excellent, surtout pour un film de streaming, l'animation traditionnelle est moins convaincante. Cela passe néanmoins car elle est utilisée pour des personnages secondaires en arrière plan durant à peine quelques minutes. Les personnages principaux en 2D, dont Tic, ont eux été animés avec la technique du cel shading. Il s'agit en effet d'une animation en 3D à laquelle est ajouté un effet visuel pour lui donner une impression de 2D. Ici, cela se voit que la technique est éloignée de celle qui était proposée en animation traditionnelle pour le personnage, y compris pour celle de la série télévisée pourtant d'une qualité moindre que les cartoons cinéma. Néanmoins, vu le budget et les contraintes techniques, il aurait été difficile d'en utiliser une autre. En effet, l'avantage principal est que les interactions des deux écureuils, pourtant dans une technique et un design totalement différents, fonctionnent à merveille. Les deux sont crédibles notamment quand ils s'enlacent ou se touchent. Quand à Tic, il reste toujours avec une apparence uniforme d'un plan à un autre. Le même rendu aurait été très difficile à faire en animation traditionnelle sans exploser les coûts. Bien sûr, tout le monde aurait voulu un film à la qualité cinéma d'un Qui Veut la Peau de Roger Rabbit mais au final, avec les contraintes connues, le spectacle n'en demeure pas moins convaincant même s'il ne peut entièrement gommer ses moyens serrés. Autre point technique, la bande originale du compositeur Brian Tyler (Clouds) est efficace et fait le job.

Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film est au final un film vraiment fun. Hommage à l'animation et aux programmes jeunesse des années 1990 à 2010, il offre un come-back réussi des deux écureuils facétieux que sont Tic & Tac, deux détectives hors pair qui font la paire pour dénouer les fils du mystère. Action, frissons, des émotions à haute tension... le long-métrage est aussi bourré de clins d'œil où presque chaque plan propose un caméo amusant à deviner. Pouvant être cynique et divertissant selon le degré de lecture du spectateur, il offre à chaque membre de la famille la certitude de passer un excellent moment lors de son visionnage. À savourer sans modération !

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