Les Trois Petits Cochons
Date de création : Le 27 mai 1933 Nom Original : The Three Little Pigs (Fifer Pig, Fiddler Pig, Practical Pig) Créateur(s) : Fred Moore (Les Trois Petits Cochons, Les Trois Petits Loups, Le Cochon Pratique) Dick Lundy (Les Trois Petits Cochons Jack King (Les Trois Petits Cochons) Ham Luske (Le Grand Méchant Loup) Eric Larson (Les Trois Petits Loups) Larry Clemmons (Le Cochon Pratique) Claude Smith (Le Cochon Pratique) Riley Thomson (Le Cochon Pratique) Ollie Johnston (Le Cochon Pratique) |
Apparition : Cinéma BD Télévision Parcs Jeux Vidéo Spectacle Voix Originale(s) : Nif-Nif (Fiddler Pig) : Mary Moder (Les Trois Petits Cochons, Le Grand Méchant Loup, Les Trois Petits Loups, Le Cochon Pratique) Nouf-Nouf (Fifer Pig) : Dorothy Compton (Les Trois Petits Cochons, Le Grand Méchant Loup, Les Trois Petits Loups, Le Cochon Pratique) Naf-Naf (Practical Pig) : Pinto Colvig (Les Trois Petits Cochons, Le Grand Méchant Loup, Les Trois Petits Loups) Tommy Wiggins (Le Cochon Pratique) Voix Française(s) : Emmanuel Curtil (Disney's Tous en Boîte) |
Le portrait
Les trois cochons anthropomorphiques sont apparus pour la première fois en 1933, dans un épisode de la série des Silly Symphonies, cartoons musicaux des années 1930 des studios Disney. Ils ont ensuite figuré dans d'autres épisodes de la série ainsi que dans de nombreuses histoires de bande dessinée et plusieurs films et séries télévisées, témoignant de leur grande popularité auprès du public.
Trente-sixième épisode des Silly Symphonies, le cartoon Les Trois Petits Cochons narre l’histoire de trois frères cochons dont chacun construit sa maison dans un matériau différent avant de se retrouver confrontés au Grand Méchant Loup qui rôde dans les parages. Il se base sur une version remontant au XVIIIe siècle d’un conte traditionnel européen, Les Trois Petits Cochons, qui met en scène trois jeunes cochons et un loup. La version de Disney est ainsi un mixte de l’histoire retranscrite en 1853 par James Halliwell et du traitement narratif utilisé par Andrew Langman dans The Green Fairy Book de 1892. À l'origine, Walt Disney militait d’ailleurs pour ne retenir que deux petits cochons, l'un paresseux et l'autre travailleur. C'est Burt Gillett, en fait, qui le convainc de la pertinence de conserver le troisième ; seule concession acceptée par le Maître qui exige de voir l’histoire passée à la moulinette disneyenne et expurgée de tout élément violent. Les deux premiers cochons ne sont donc pas dévorés par le Grand Méchant Loup mais se réfugient dans la maison du troisième, livrant de la sorte un hommage vibrant à la force de l’entraide familiale !
La version des studios Disney personnalise chacun des cochons, ce qui n’était pas le cas dans le conte traditionnel. Ainsi, le premier construit une maison en paille, porte un béret blanc, un nœud jaune autour du cou et joue du fifre, une sorte de flûte. Le deuxième construit une maison en bois, porte un béret et une veste bleus ainsi qu'un ruban noir et joue du violon. Le troisième, enfin, construit une maison en briques, porte une salopette et une casquette et joue du piano.
Les noms des trois personnages ne sont pas révélés dans le cartoon de 1933. Étonnamment, les artistes de Disney ne nommeront les trois petits cochons que sur le tard. Il faut, il est vrai, attendre le quatrième et dernier cartoon des personnages, Le Cochon Pratique, en 1939, pour les voir auréolés d’un patronyme. Désormais, le cochon jouant du fifre et habitant la maison de paille est Fifer Pig (en français, Nouf-Nouf) ; le cochon violoniste résident de la maison de bois est Fiddler Pig (en français, Nif-Nif) ; et le troisième larron, la tête sur les épaules, maçon et agriculteur, propriétaire de la maison de briques est Practical Pig (en français, Naf-Naf). Si dans la version originale anglaise, les cochons sont donc désignés dans leur nom par leur instrument ou leur qualité ("Fifer" le flûtiste, "Fiddler" le violoniste et "Practical" le raisonnable), la version française privilégie elle l'allitération, principe repris par la suite avec, entre autres, Riri, Fifi et Loulou.
Alors que les deux premiers, frivoles et paresseux, se pressent de bâtir leur maison pour pouvoir jouer de leur instrument préféré, le dernier est, quant à lui, travailleur, terre-à-terre et futé. Il prend soin de construire une maison solide qui le protégera d'éventuelles attaques du Grand Méchant Loup qui ne pense qu'à les dévorer. Rôdant dans les parages, le loup parvient en effet à détruire les maisons en paille et en bois en soufflant dessus, si bien que Nouf-Nouf et Nif-Nif sont contraints d'aller se réfugier chez Naf-Naf pour ne pas être attrapés et mangés. Le Loup tente alors d'utiliser des subterfuges pour que les cochons ouvrent la porte. Il se déguise en brebis puis en vendeur de brosses avec un masque qui fait de lui la caricature d'un juif. Cette scène, jugée antisémite, est d’abord ôtée puis réanimée par la suite (le Loup ne porte alors plus que des lunettes). Il existe ainsi quatre versions de l’opus, celle d'origine (disponible entre autres dans la version Zone 2 du titre de la collection des Walt Disney Treasures, Silly Symphonies : Les Contes Musicaux), celle réanimée mais avec le doublage d'origine comportant un accent juif prononcé, celle réanimée mais avec un redoublage effectué lors de sa diffusion à la télévision dans les années 50 et enfin celle ayant coupé totalement la scène !
Toutes les tentatives du Loup sont des échecs. Il essaie alors de passer par la cheminée mais atterrit dans une marmite brûlante remplie de térébenthine. Les cochons peuvent alors reprendre en cœur leur fameuse chanson Qui a Peur du Grand Méchant Loup ?, déjà entonnée au début du cartoon et restée célèbre, tandis que le loup prend la fuite en hurlant de douleur, gravement brûlé au derrière.
Il peut être noté que si les parents des Trois Petits Cochons n’apparaissent pas directement à l’écran, des tableaux accrochés au mur de la maison de Naf-Naf présentent la mère allaitant une portée de porcelets tandis que le père est représenté par un chapelet de saucisses ou un gros jambon…
Les Trois Petits Cochons est l’un des cartoons les plus symboliques et les plus fondateurs des studios Disney. Il remporte un immense succès et marque un tournant indéniable pour le label, non seulement dans son utilisation de la musique mais aussi dans son processus de personnification des personnages. C'est d’ailleurs cette personnalisation qui vaut au cartoon l'éloge des critiques de l'époque. Ils reconnaissent, par là, la faculté des studios Disney à non seulement donner vie, mais aussi à différencier par le seul caractère des cochons physiquement identiques. Si cet exploit n’en est plus un à l’époque contemporaine, c’est, dans les années 30, une vraie gageure. Aucun studio n’était en effet parvenu jusqu’alors à distinguer des personnages sur leur seule personnalité ; le physique étant toujours prépondérant. Aidés dans leur conquête par l'utilisation intelligente de la couleur, les trois petits cochons atteignent alors une popularité inégalée à l'époque ; seul Mickey gardant une place à part dans le cœur des spectateurs. Les professionnels saluent également la qualité des (Les) Trois Petits Cochons qui remporte l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 1934, un an après Des Arbres et des Fleurs, premier cartoon primé dans cette catégorie. Rien d’étonnant, dès lors, à voir Nif-Nif, Nouf-Nouf et Naf-Naf revenir dans de nouvelles productions…
Fort de son succès populaire rencontré après la sortie des (Les) Trois Petits Cochons, le trio a eu droit, il est vrai, à d’autres apparitions dans des épisodes des Silly Symphonies. L’énorme potentiel du cartoon amène évidemment fort logiquement les distributeurs, les exploitants et le public à en redemander. Walt Disney se résigne donc à faire revenir ses personnages alors même qu’il n'était pas personnellement favorable aux suites. Il produit ainsi Le Grand Méchant Loup en 1934, Les Trois Petits Loups en 1936 et Le Cochon Pratique en 1939.
Les cochons réapparaissent d’abord dans le cartoon Le Grand Méchant Loup, dans lequel le loup se confronte à nouveau au trio, mais aussi au Petit Chaperon Rouge et à sa Mère-Grand. Le Petit Chaperon Rouge, une jeune fille blonde, entend ainsi rendre visite à sa Mère-Grand gravement malade. Elle passe devant la maison des Trois Petits Cochons. Naf-Naf, le plus responsable des trois, la met en garde : elle doit éviter de passer par le chemin des bois, plus court que la grande route mais dangereux, en raison du risque de tomber sur le Grand Méchant Loup. Nif-Nif et Nouf-Nouf rient au nez de leur frère, déclarant que « ce loup n'est pas du tout dangereux ». Ils accompagnent alors le Petit Chaperon Rouge en passant par les bois.
Voyant le trio arriver, le Grand Méchant Loup se déguise en Boucle d'Or, la reine des fées, afin de les berner, mais se voit rapidement démasqué. Les deux cochons prennent alors la fuite tandis que le loup se lance à la poursuite du Petit Chaperon Rouge qui parvient à s'échapper. Arrivé avant elle dans la demeure de sa Mère-Grand, il tente d'attraper la vieille femme qui se réfugie dans une armoire. C'est alors que le Petit Chaperon Rouge sonne à la porte. Le loup revêt la chemise et le bonnet de nuit de la Mère-Grand et prend sa place dans son lit afin de berner de nouveau la fillette qui trouve refuge dans l'armoire avec sa Mère-Grand. Prévenu par les deux autres cochons, Naf-Naf accourt et met discrètement du maïs et des braises dans le pantalon du Grand Méchant Loup qui, de nouveau brûlé, s'enfuit en courant dans les bois tandis que le maïs explose en pop-corn. Encore vaincu et humilié, le Grand Méchant Loup n'a une nouvelle fois rien pu se mettre sous la dent. Les Trois Petits Cochons, eux, se réjouissent de cette nouvelle victoire, entonnant leur chanson fétiche aux côtés du Petit Chaperon Rouge et de sa Mère-Grand, toutes deux saines et sauves.
Le Grand Méchant Loup est un cartoon dans lequel le spectateur retrouve avec plaisir ses personnages préférés tout en y découvrant deux nouveaux inspirés d’un autre conte traditionnel européen, Le Petit Chaperon Rouge, retranscrit par Charles Perrault en France et les frères Grimm en Allemagne. Malgré sa qualité indéniable, le court-métrage ne parvient toutefois pas à renouveler l’exploit commercial de son prédécesseur... Walt Disney ne l’attendait d’ailleurs pas : « On n'atteint pas le miracle deux fois avec la même recette », se plaisait-il à commenter...
Cela n’empêche pas la mise en production d’une deuxième suite inspirée des personnages parmi les plus emblématiques et populaires des studios Disney. La troisième apparition des Trois Petits Cochons se produit ainsi dans le cartoon Les Trois Petits Loups, sorti en 1936. Le Grand Méchant Loup revêt le costume de père pour apprendre à trois de ses fils turbulents l'anatomie et les meilleurs morceaux du cochon, avant de les emmener avec lui à la recherche des porcelets.
Fidèle à ses habitudes, le Grand Méchant Loup se déguise alors en bergère et, faisant mine d'avoir perdu ses brebis, demande de l’aide aux crédules Nif-Nif et Nouf-Nouf. Déguisés en brebis, les trois petits loups attirent alors les deux cochons vers leur tanière. Attrapés, Nif-Nif et Nouf-Nouf sont ficelés comme des rôtis dans un plat et mis sur le feu. Prévenu par le bruit d'une corne de brume, Naf-Naf vient de nouveau tirer ses frères d'affaire. Il utilise la machine à loup qu'il a mise au point pour donner une bonne leçon à leur vieil ennemi, qui se retrouve couvert de goudron et de plumes avant d'être propulsé à bonne distance à coup de canon.
Enfin, les Trois Petits Cochons figurent au casting d'une quatrième confrontation avec le Grand Méchant Loup dans le cartoon Le Cochon Pratique (1939). Naf-Naf, le plus ingénieux des trois, finit de mettre au point une nouvelle machine baptisée "le mensonge démasqué". Pendant ce temps, Nif-Nif et Nouf-Nouf profitent du bon temps en allant se baigner dans un étang. Le loup qui rôde se déguise alors en sirène et parvient de nouveau à attraper les deux cochons. Avant de les manger avec ses fils, il tente d'attraper Naf-Naf mais il fait les frais de son détecteur de mensonges. Nif-Nif et Nouf-Nouf parviennent ainsi à prendre la fuite du plat à four dans lequel ils avaient été ficelés et le loup est propulsé dans le ciel par une fusée sans avoir pu goûter à l'un des cochons.
Dans cette troisième et dernière suite des (Les) Trois Petits Cochons, les personnages désormais bien connus ont du mal à sortir de leur carcan narratif et à se renouveler. Nif-Nif et Nouf-Nouf sont ainsi toujours de gros naïfs tombant dans tous les pièges du Grand Méchant Loup tandis que Naf-Naf continue lui d'inventer des astuces de plus en plus incroyables pour sauver ses frères. Après la turpentine, les armes d'extermination et la machine à pacifier, c’est donc au tour d’un détecteur de mensonges d'être imaginé pour contraindre le méchant prédateur à révéler au grand jour ses intentions... Bien qu'il s'agisse de l'avant-dernier cartoon de la série des Silly Symphonies, le nom de la collection n'apparaît curieusement plus au générique. Il lui est en effet préféré un écran en début de cartoon reprenant la tête des trois cochons, un visuel laissant présager la création d’une série récurrente autonome... qui ne se concrétisera pourtant jamais ! Le Cochon Pratique est donc la dernière apparition de Nif-Nif, Naf-Naf et Nouf-Nouf en qualité de premier rôle.
À travers leurs confrontations dans leurs quatre cartoons, les Trois Petits Cochons et le Grand Méchant Loup se sont imposés comme des personnages reconnus et très appréciés du public au cours des années 1930. Beaucoup ont vu dans le Grand Méchant Loup tentant de dévorer les pauvres cochons sans défense l'incarnation de la Grande Dépression qui, à partir de 1929, a frappé durement de nombreux Américains, représentés quant à eux par le trio porcin. Les quatre personnages sont dès lors assurément les plus populaires de la série des Silly Symphonies. Au-delà des écrans, ils sont vite devenus des personnages très vendeurs par le biais du merchandising. De nombreuses peluches, mais aussi des objets estampillés de la tête des cochons ou du Grand Méchant Loup ont ainsi été vendus aux États-Unis et en Europe, tels que des réveils, des seaux de plage ou des brosses à dents ! Les Trois Petits Cochons sont restés également populaires par le biais de l'adaptation de leurs aventures en bandes dessinées au cours des années 1930.
Le design des décors et des personnages du cartoon Les Trois Petits Cochons a été pensé et réalisé par l'artiste Albert Hurter. Né en Suisse, fils d'un professeur de dessin, il s'oriente rapidement vers des études artistiques qu'il effectue à Berlin, avant d'émigrer aux États-Unis. Entré aux studios Disney en juin 1931 en tant qu'animateur, il s'oriente rapidement vers la conception graphique, influençant de son style de nombreuses productions Disney des années 1930. Il imagine alors plusieurs personnages des Silly Symphonies et devient le premier artiste des studios à travailler sur le projet d'adaptation de Blanche Neige et les Sept Nains. Par la suite, il crée une ribambelle de personnages et décors pour les films Pinocchio, Fantasia, Dumbo, Le Dragon Récalcitrant, Peter Pan ou encore La Belle et le Clochard.
Dans le cartoon Les Trois Petits Cochons, le trio a été principalement animé par deux artistes : Fred Moore et Dick Lundy. Embauché dans les équipes de Walt Disney en août 1930, Fred Moore débute sa carrière comme assistant de Les Clark. Il se démarque par sa rapidité d’exécution et la qualité de son travail sur plusieurs cartoons de Mickey Mouse. Dès octobre 1932, Moore reçoit sa première tâche d'animateur à part entière sur le court-métrage L'Atelier du Père Noël avant de participer à la création des (Les) Trois Petits Cochons. L’animateur fixe le design des trois frères, dessinant les model sheets (modèles de personnages) et offrant à chacun d'eux une personnalité propre, une manière de parler et de bouger particulière. Véritables personnages de cartoons, il leur insuffle les mêmes qualités que Mickey. Les cochons sont ainsi des « acteurs » vivants sans aucune rigidité et dont les corps, flexibles et élastiques, sont déformés à l'envie. C'est là le style Disney pour des décennies et des décennies que Moore définit, au grand dam de certains pionniers, incapables de se plier à cette révolution animée. Après son travail remarquable, Moore travaille sur d'autres cartoons de Mickey Mouse et des Silly Symphonies (Le Roi Midas, La Souris Volante, Hiawatha, Le Petit Indien…). Il anime de nouveau les cochons dans les trois suites de la série. Recruté dans l’équipe chargée d’animer Blanche Neige et les Sept Nains, il se charge de l’animation des Nains aux côtés de Vladimir Tytla, animant surtout les scènes avec Simplet.
Pour l’animation des Trois Petits Cochons, Fred Moore a été aidé par Dick Lundy qui a notamment animé la scène de Nif-Nif et Nouf-Nouf dansant durant la chanson Qui a Peur du Grand Méchant Loup ?. Il s’occupe de nouveau des cochons dans Le Grand Méchant Loup. Entré aux studios Disney en 1929, il est d’abord intervalliste avant de devenir un animateur à part entière, travaillant sur de nombreux cartoons des séries Silly Symphonies, Mickey Mouse et Donald Duck ainsi que sur Blanche Neige et les Sept Nains. À la fin des années 1930, il occupe le poste de réalisateur pour des cartoons de Donald avant de quitter les studios Disney en 1943. Il a successivement travaillé pour les studios Walter Lantz Productions, animant des cartoons de Woody Woodpecker, puis MGM et Hanna-Barbera.
L'animation des Trois Petits Cochons, du dessin original à la version finale
D’autres animateurs ont contribué à l’animation du trio porcin dans Les Trois Petits Cochons : Art Babbitt s’est en effet occupé de la scène où Nif-Nif et Nouf-Nouf sont attrapés par la queue par le Grand Méchant Loup, tandis que Jack King s’est chargé de l’animation de Naf-Naf jouant du piano.
Dans les trois suites, d’autres artistes sont également venus s’ajouter à la liste des animateurs ayant contribué à donner vie aux Trois Petits Cochons : Hamilton Luske et Les Clark dans Le Grand Méchant Loup, Eric Larson dans Les Trois Petits Loups, Larry Clemmons, Claude Smith et Ollie Johnston dans Le Cochon Pratique.
Enfin, un autre artiste a contribué à l'animation des Trois Petits Cochons : Ferdinand Horvath. Né en Hongrie, il fait des études d'art à Paris avant d'émigrer aux États-Unis au début des années 1920. Il est ensuite embauché aux studios Disney en 1933 où, animateur puis directeur artistique, il participe au développement de personnages pour plusieurs cartoons des Silly Symphonies (Le Vieux Roi Cole, Carnaval de Gâteaux, Cabaret de Nuit...). Il travaille notamment sur les courts-métrages Les Trois Petits Loups et Le Cochon Pratique, dessinant plusieurs planches de test de tenues vestimentaires pour le trio de cochons.
Mary Moder, Pinto Colvig et Dorothy Compton aux côtés de Walt Disney
La personnalisation de chacun des Trois Petits Cochons tient aussi à leur voix différente. Nif-Nif et Nouf-Nouf sont ainsi doublés par deux actrices américaines, Mary Moder et Dorothy Compton, dans chacun des épisodes des Silly Symphonies.
Naf-Naf, lui, prend pour voix celle de Pinto Colvig dans Les Trois Petits Cochons, Le Grand Méchant Loup et Les Trois Petits Loups. Né en 1892, il a d’abord été engagé aux studios Disney en tant qu'intervalliste pour la production de la série Oswald, Le Lapin Chanceux. En 1932, il se fait remarquer par Walt Disney pour le rire rauque qu’il donne à un chien anthropomorphique apparaissant dans le court-métrage Mickey au Théâtre de la série Mickey Mouse. Ce personnage est réutilisé par la suite, rejoignant Mickey et sa bande dans plusieurs courts-métrages de 1932 et 1933, avant de devenir officiellement le personnage de Dingo. Pinto Colvig en devient alors la voix officielle de 1932 à 1937, puis de 1944 jusqu’à sa mort en 1967. Il a aussi prêté sa voix à Grincheux et Dormeur et a interprété le hoquet de Simplet dans Blanche Neige et les Sept Nains. Ayant suspendu temporairement son contrat avec les studios Disney en 1937, Pinto Colvig ne double pas Naf-Naf dans Le Cochon Pratique sorti en 1939. Il est alors remplacé par Tommy Wiggins.
Au-delà de leurs quatre rôles remarqués dans les Silly Symphonies, les Trois Petits Cochons signent d'autres apparitions à l'écran. Ils sont d’abord réapparus dans le public du match de boxe opposant Toby la Tortue et Max le Lièvre dans Le Retour de Toby la Tortue (Silly Symphonies, 1936), tout comme le Grand Méchant Loup. Dans le court-métrage de Mickey Mouse, L'Équipe de Polo (1936), ils sont à nouveau dans les tribunes, entourant la version animée de Shirley Temple, première enfant star du cinéma ayant commencé sa carrière au début des années 1930, dès l’âge de trois ans. Les Trois Petits Cochons figurent parmi les spectateurs avec d'autres personnages des Silly Symphonies, tandis que le Grand Méchant Loup fait partie, avec Mickey, Donald et Dingo, de l'équipe des toons opposée à des acteurs célèbres d’Hollywood.
Le trio apparaît aussi dans deux cartoons de propagande produits durant la Seconde Guerre mondiale. En 1941, ils figurent en effet dans The Thrifty Pig, un remake des (Les) Trois Petits Cochons dans lequel le Grand Méchant Loup incarne un nazi tentant de détruire la maison d'un des cochons construite avec des bons de guerre canadiens. Réalisé en coopération avec le Department of National Defense, ce court-métrage de propagande montre le danger que représentent les nazis. Il a été peu onéreux à produire, la majorité de son animation étant, en effet, reprise des (Les) Trois Petits Cochons. Sur la durée totale du cartoon, les Trois Petits Cochons n’apparaissent finalement que trois minutes ; le reste de l’opus étant complété de séquences animées certes inédites mais minimalistes. Elles constituent ainsi de la pure propagande vantant l'achat de bons de guerre dont les fonds levés permettent de faire tourner les usines d’armements
The Thrifty Pig (1941)
En 1942, ils apparaissent plus furtivement dans le cartoon Food Will Win the War, une ode à la puissance de l'agriculture américaine. Ce cartoon est une commande du Département Américain de l'Agriculture. Il glorifie la productivité des fermiers américains capables de répondre à la demande de nourriture des pays alliés ravagés par la guerre. Durant cinq minutes, le narrateur détaille la production de diverses denrées agricoles, telles que le blé, le lait ou les œufs dont les abondantes quantités permettraient de faire pâlir les forces de l’Axe. Une scène réutilise une séquence du cartoon Les Trois Petits Loups : les Trois Petits Cochons y reprenant l’air de Qui a Peur du Grand Méchant Loup ?, suivis par les 100 millions de porcs américains prêts à nourrir la planète entière.
Devenus familiers du public, les Trois Petits Cochons sont intégrés dans le générique de Mickey Mouse Club, série d'émissions télévisées diffusées à la fin des années 1950 sur la chaîne américaine ABC. Ils traînent en riant le Grand Méchant Loup ligoté à une corde, puis figurent parmi le groupe de personnages Disney projetant Mickey dans les airs à l’aide d’un trampoline.
En 1958, ils figurent parmi les personnages Disney s'invitant dans l’épisode From All of Us to All of You diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine ABC, Walt Disney Presents. Il s’agit d’un épisode entièrement consacré à Noël dans lequel Walt Disney apparaît au début puis cède sa place à des personnages animés. L’émission propose certains cartoons ainsi que des extraits de Grands Classiques Disney. À la fin de l’épisode, Jiminy Cricket se retrouve devant une carte représentant un petit village enneigé. Il se met à chanter sa chanson phare, Quand On Prie la Bonne Étoile, devant un parterre de personnages Disney : les animaux et les nains de Blanche Neige et les Sept Nains, Alice, Pluto, les oiseaux de Cendrillon, Frère Renard et Frère Ours de Mélodie du Sud, les Trois Petits Cochons, Donald, Dingo, Rifi, Fifi et Loulou.
Le trio est réapparu à la télévision le 11 mars 1960 dans l'épisode Donald, Vedette de Télévision diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine ABC, Walt Disney Presents. L'épisode, qui rend hommage à la carrière audiovisuelle de Donald Duck en rediffusant d'anciens cartoons du canard, voit alors de nombreux personnages Disney réunis pour l'occasion. À la fin de l'émission, Nif-Nif, Naf-Naf et Nouf-Nouf défilent de nouveau en tirant le Grand Méchant Loup ligoté, puis sont rassemblés avec d’autres personnages autour de Donald pour rendre hommage au plus célèbre des canards des studios Disney.
En 1963, les Trois Petits Cochons signent une apparition dans un film qui occupe une place particulière dans la carrière de Walt Disney. Cri-Crí, El Grillito Cantor est, en effet, le résultat non prévu d'une rencontre à la fin de l'année 1962 entre Walt et Carlos Amador, un producteur mexicain qui lui annonce préparer un film "live" sur la vie d'un chanteur compatriote, Francisco Gabilondo Soler, surnommé Cri-Cri, le Grillon Chanteur. L’une des chansons prévues pour l'opus, intitulée Cochinitos Dormilones (Les Cochons Dormant) donne l'idée à son producteur, Carlos Amador, d'utiliser les Trois Petits Cochons de Disney dans une séquence animée de quatre minutes. Le papa de Mickey se laisse vite convaincre sur la seule motivation que la moitié des recettes du long-métrage revient, par contrat, à des associations de prise en charge des enfants pauvres du Mexique organisant notamment la fourniture d'un repas gratuit par jour.
Cri-Cri, El Grillito Cantor (1963)
Cette séquence animée s’ouvre ainsi sur deux enfants qui, confortablement installés dans leur lit, admirent un tableau des trois petits cochons eux-mêmes couchés. Le tableau prend alors vie : leur maman, vue pour la première fois, vient déposer un baiser sur chacun d'eux afin de rendre leur nuit plus douce. Ils s'endorment tous les trois aussitôt et se mettent à rêver d'aventures bien différentes. Nouf-Nouf imagine ainsi être roi et accéder à toute la nourriture qu'il souhaite. Nif-Nif rêve, lui, qu'il possède un bateau pour voguer sur les flots même s'il avère délicat de s'y embarquer correctement. Naf-Naf, pour sa part, fidèle à sa réputation de « cochon pratique », cauchemarde et voit le Grand Méchant Loup poser un ultimatum à leur mère pour qu'elle règle ses dettes, le lendemain. Le fiston décide alors de prendre les choses en main et, avec l'aide de ses deux frères, part à La Fiesta de Las Flores pour participer à un concours de danse. Remportant le premier prix, ils rentrent tout guillerets chez eux, en sifflotant sur le chemin l'air de Qui a Peur du Grand Méchant Loup ?. Mais l'infâme loup entend les déposséder de leur pécule et les attaque sauvagement. Leur intelligence les sauve fort heureusement de ses griffes : ils peuvent dès lors rentrer retrouver la douceur de leur mère...
Si Cri-Crí, El Grillito Cantor est aujourd'hui totalement tombé dans l'oubli, n’ayant été disponible que sur le marché mexicain, il a donné au public l'opportunité de retrouver des personnages à jamais ancrés dans l'inconscient collectif dans le monde entier.
Plus récemment, les Trois Petits Cochons sont apparus dans plusieurs séries télévisées Disney. Ils ont ainsi fait quelques apparitions dans plusieurs épisodes de la série The Mouse Factory (1972-1973), émission de télévision créée par Ward Kimball qui utilise des scènes de cartoons Disney pour alimenter un thème hebdomadaire. Chaque épisode est alors présenté par un invité connu (Don Knotts, Kurt Russell...) qui interagit avec des Personnages en costume de Disneyland avant de lancer les extraits animés. Les Trois Petits Cochons figurent dans certains cartoons des Silly Symphonies rediffusés pour l’occasion.
Lil Bad Wolf dans Mickey Mania (1999)
En 1999, les Trois Petits Cochons figurent dans un cartoon diffusé dans l’épisode Lil Bad Wolf de la série télévisée Mickey Mania (1999-2001). Le Grand Méchant Loup y tente d’enseigner à son fils Petit Loup comment mettre la main sur les Trois Petits Cochons, sans parvenir à ses fins... une nouvelle fois !
Le trio de cochons est aussi apparu à plusieurs reprises dans la série télévisées Disney's Tous en Boîte (2001-2003) dans laquelle Mickey et ses amis tiennent un club où ils accueillent de nombreux personnages Disney. Dans l’épisode Le Grand Méchant Loup, les Trois Petits Cochons sont musiciens dans un groupe de jazz où le chanteur est le Grand Méchant Loup. Les cochons révèlent avoir souscrit un contrat avec le loup qui s’est engagé à ne pas les manger tant qu’ils jouent pour lui. Ils apparaissent aussi dans plusieurs autres épisodes, ainsi que dans les films Mickey, la Magie de Noël (2001) et Mickey, le Club des Méchants (2002) dérivés de la série.
Disney's Tous en Boîte (2001)
Les trois frères apparaissent aussi rapidement à la fin d’un épisode de la série télévisée d’animation intitulée Les 7N. Produite par Walt Disney Television Animation et diffusée sur les chaînes Disney XD et Disney Junior entre 2014 et 2016, elle est centrée sur les Sept Nains de Blanche Neige et les Sept Nains. Elle raconte ainsi leurs aventures au sein d’un royaume merveilleux appelé Jollywood et dirigé par la Reine Délicieuse qu’ils doivent défendre et protéger de méchants. Dans cette série, les Nains épousent un design inédit très éloigné de celui qu’ils ont dans le Grand Classique de 1937, tout comme les Trois Petits Cochons lors de leur courte apparition.
Plus récemment encore, les Trois Petits Cochons sont apparus brièvement dans l’épisode Il Faut Savoir Dire Non de la série télévisée d’animation Mickey Mouse (depuis 2013), puis dans l’épisode Le Grand Gentil Loup de la série Le Monde Merveilleux de Mickey, diffusée en 2020 sur Disney+. Dans ce dernier épisode, Mickey tente de convaincre le Grand Méchant Loup, qui vient de s’installer dans le quartier, de devenir gentil. Ce dernier en profite pour manger discrètement tous ses amis, parmi lesquels les Trois Petits Cochons. Quand il s’en rend compte, juste avant de subir le même sort, Mickey s’échappe puis libère les personnages avalés, avant d’expulser le loup à des milliers de kilomètres, rendant sa quiétude au quartier.
Le Monde Merveilleux de Mickey (2020)
Les Trois Petits Cochons signent évidemment nombre d'apparitions sous la forme de caméos dans d’autres productions Disney. Dans le moyen-métrage Le Noël de Mickey (1983), adaptation du conte de Charles Dickens A Christmas Carol, ils sont ainsi vus en arrière-plan chantant des cantiques le jour de Noël, aux côtés du Grand Méchant Loup portant lui un costume de Père Noël. Dans le film Qui Veut la Peau de Roger Rabbit (1988), ils figurent parmi les nombreux toons visibles à l’écran lorsqu'Eddie Valiant pénètre dans Toonville.
En 2022, les Trois Petits Cochons signent une apparition surprise dans Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film, un long-métrage en prises de vues réelles mêlant des personnages en animation CGI, inspiré de la série Tic et Tac, les Rangers du Risque diffusée à la fin des années 1980. En ouverture sont narrés ainsi la rencontre de Tic et Tac sur les bancs de l’école, le début de leur carrière d’acteurs et le succès rencontré par leur série télévisée. Le trio de cochons apparaît alors avec le duo de tamias lors d’une fête hollywoodienne célébrant le succès de la troisième saison de leur série fétiche. Ils dansent ensemble aux côtés du lapin Roger Rabbit.
Tic et Tac, les Rangers du Risque - Le Film (2022)
En 2023, à l’occasion de la célébration de leur centième anniversaire, les studios d’animation Disney révèlent au public Il Était une Fois un Studio, un court-métrage spécial rassemblant des centaines de personnages Disney. Après le départ des employés, Mickey et Minnie sortent en effet de leur cadre fixé au mur et réunissent de nombreux amis sur l’esplanade devant le Roy E. Disney Animation Building pour une grande photo de famille. Les Trois Petits Cochons sont de la partie, visibles au premier plan sur ce mythique cliché souvenir réalisé pour marquer l'événement.
Il Était une Fois un Studio (2023)
Les Trois Petits Cochons connaissent également une belle carrière dans la bande dessinée. À partir de 1932, de nombreux cartoons des Silly Symphonies ont en effet été déclinés dans des comic strips publiés le dimanche sur une page toute en couleur, aux côtés d’une histoire sur Mickey Mouse. La plupart des histoires ont ainsi été dessinées par l’artiste Al Taliaferro, secondé par Earl Duvall pour les dessins et l’écriture du scénario. La publication principale est une histoire racontant les aventures de Bucky Bug, une coccinelle anthropomorphique qui tombe amoureux de June avant de se retrouver embarqué dans l’armée dans une guerre contre les mouches. La série est publiée entre janvier 1932 et mars 1934, et se termine par le mariage avec sa belle de celui qui devient le premier héros Disney né en bande dessinée. Elle inspire par ailleurs Les Insectes Amoureux, dernier cartoon en noir-et-blanc des Silly Symphonies qui sort le 1er octobre 1932. Le succès de la publication conduit logiquement Al Taliaferro à adapter en BD des cartoons des Silly Symphonies déjà diffusés : il est alors assisté de Ted Osborne à l’écriture suite au départ d’Earl Duvall des studios Disney. En 1934, les premiers cartoons adaptés sont alors Woody Goguenarde (1931), Histoire de Pingouins (1934), Une Petite Poule Avisée (1934), un cartoon marquant la première apparition à l’écran de Donald Duck, et Le Petit Chat Voleur (1935). Un peu plus tard, les Trois Petits Cochons inspirent une première adaptation sur papier intitulée The Further Adventures of the Three Little Pigs qui est publiée durant sept mois, entre janvier et août 1936. Deux ans plus tard, elle est suivie d’une deuxième aventure titrée The Practical Pig, proposée elle entre mai et août 1938. Cette année-là toutefois, les histoires inspirées des cartoons de Donald Duck et de Pluto remplacent celles adaptées des Silly Symphonies.
Les comic strips des Silly Symphonies édités entre 1932 et 1945 ont fait l’objet d’une compilation en quatre volumes parus entre 2016 et 2019. Jamais republiées dans leur intégralité et dans l'ordre de publication, ces planches sont précieuses pour les passionnés des comics du studio de Mickey. Les deux aventures des Trois Petits Cochons figurent ainsi dans le deuxième volume qui couvre la période 1935-1939.
P'tit Loup (Walt Disney's Comics and Stories, 1945)
À partir de 1940, une grande partie des comic strips de Mickey Mouse, Donald Duck et des Silly Symphonies sont diffusés de nouveau aux États-Unis dans la publication Walt Disney’s Comics and Stories. Le numéro 52 édité en janvier 1945 contient la première histoire de P'tit Loup ("Li'l Bad Wolf »), un nouveau personnage inspiré des fils du Grand Méchant Loup apparus dans les cartoons. Désormais fils unique, P’tit Loup contrarie son père (rebaptisé Zeke) qui tente de lui inculquer sa méchanceté légendaire. Incapable de faire le mal, le louveteau préfère en effet s’amuser avec les Trois Petits Cochons qu’il rencontre dans le numéro 54, au grand dam du Grand Méchant Loup qui n'est toujours pas parvenu à mettre la main sur eux. Les histoires de P'tit Loup, où les Trois Petits Cochons font des apparitions régulières, ont été publiées jusqu’en 1962 au sein de Walt Disney’s Comics and Stories.
Les Trois Petits Cochons sont aussi apparus dans des bandes dessinées publiées en Europe et en Amérique du Sud. En France, ils ont fait 19 fois la couverture du Journal de Mickey, en trio ou parfois seuls, souvent aux côtés du Grand Méchant Loup ou de P’tit Loup, voire en compagnie d’autres personnages Disney (n°51 en mai 1953, n°55 en juin 1953, n°59 en juillet 1953, n°69 en septembre 1953, n°159 en juin 1955, n°420 en juin 1960, n°458 en mars 1961, n°500 en décembre 1961, n°511 en mars 1962, n°594 en octobre 1963, n°677 en mai 1965, n°826 en mars 1968, n°832 en mai 1968, n°862 en décembre 1968, n°955 en octobre 1970, n°1073 en janvier 1973, n°1132 en février 1974, n°1192 en avril 1975, n°1261 en août 1976). Plusieurs bandes dessinées dans lesquelles ils apparaissent ont également été publiées dans le magazine.
Au cours de leurs nombreuses apparitions en bande dessinée, les Trois Petits Cochons ont évidemment côtoyé des autres personnages de la galaxie Disney. Outre Mickey, Donald, Dingo et leurs proches qu'ils ont rencontrés plusieurs dizaines de fois, Nif-Nif, Naf-Naf et Nouf-Nouf ont plus étonnamment croisé la route des personnages du film Mélodie du Sud. Le renard Basile (Frère Renard) et l'ours Boniface (Frère Ours) ont ainsi fait équipe de nombreuses fois avec le Grand Méchant Loup pour tenter de mettre la main sur les Trois Petits Cochons qui, eux, se sont liés d'amitié avec Bibi Lapin (Frère Lapin) dans une multitudes d'histoires publiées entre les années 1950 et 1980 aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Norvège, au Danemark, en Finlande, en France, au Brésil, en Italie et dans de nombreux autres pays. Chose notable, le trio porcin a aussi rencontré plusieurs fois Riri, Fifi, Loulou et les Castors Juniors.
Jack Bradbury
Parmi les nombreux artistes qui ont dessiné les Trois Petits Cochons figure Jack Bradbury. Embauché aux studios Disney en 1934, il travaille d'abord en tant qu'intervalliste sur des cartoons de Mickey Mouse et des Silly Symphonies. Pour Blanche Neige et les Sept Nains, il figure parmi l'équipe d'artistes chargés de la mise au propre des dessins, avant de devenir animateur pour Pinocchio, Fantasia et Bambi. En 1941, il quitte Disney après la grève qui paralyse les studios et se voit embauché par Warner Bros pour quelques années. À la fin des années 1940, il se spécialise dans la bande dessinée, réalisant de nombreuses histoires pour plusieurs publications de Warner Bros., Walter Lantz, et Disney. Artiste prolifique, il dessine les aventures de dizaines de personnages Disney, parmi lesquels les Trois Petits Cochons, le Grand Méchant Loup et P'tit Loup dans plus d'une centaine d'histoires, mais aussi Donald Duck, Tic et Tac, Mickey Mouse, Géo Trouvetou et bien d'autres.
Devenus très populaires, les Trois Petits Cochons ont continué à rayonner au-delà de leurs apparitions sur les écrans de cinéma ou en bande dessinée. En 1961, un livre-disque de 12 pouces - 33 tours - reprenant les histoires des cartoons est édité par Disneyland Records. Intitulé The Stories and Songs of Walt Disney’s Three Little Pigs, How They Fooled the Big Bad Wolf & Three Little Wolves and Invented a Wolf-Spanking Machine, le disque reprend les chansons des courts-métrages, dont la plus célèbre, Qui a Peur du Grand Méchant Loup ?, orchestrées par Tutti Camarata, compositeur et chef d’orchestre américain. Les histoires sont quant à elles narrées par Sterling Holloway, interprète de la Cigogne de Dumbo (1941) et narrateur du segment Pierre et le Loup de La Boîte à Musique (1946). Le disque commence par une courte introduction d’Holloway, avant que l’orchestre de Caramata joue en musique l’adaptation musicale du premier cartoon, Les Trois Petits Cochons. La suite de l’album voit Holloway raconter deux histoires intitulées « The Wolf-Warning Horn » et « The Wolf Spanking Machine », inspirées du cartoon Les Trois Petits Loups. La pochette de l’album montre, pour sa part, les Trois Petits Cochons jouer de la musique dans leur maison, observés par la fenêtre par le Grand Méchant Loup et ses trois fils.
Le disque est réédité seul en 1966, puis avec un livre en 1967. La nouvelle pochette de l’album montre deux louveteaux s’apprêtant à capturer Nif-Nif et Nouf-Nouf avec une corde, tandis que le troisième semble inquiet du sort qui attend les cochons. Il rappelle ainsi la personnalité bienveillante de P’tit Loup, ami du trio de cochons en bande dessinée.
En 1978, un nouveau livre-disque est édité avec la musique de Caramata, intitulé Walt Disney’s Story of the Three Little Pigs. L’histoire est désormais narrée par l’actrice américaine Linda Gary, spécialiste de doublage.
En France, le premier livre-disque narrant les aventures des Trois Petits Cochons a été commercialisé dans la collection Walt Disney Présente en 1968 en format 45 tours (réédité en 1981 en format 33 tours). L’histoire est racontée par Jacques Duby, acteur connu du grand public pour ses rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre. D’autres disques présentant des histoires inédites ont ensuite été édités dans l’Hexagone : Les Trois Petits Cochons, P’tit Loup et le Moulin à Poivre (1974) et Les 3 Petits Cochons Rencontrent les 7 Nains (1978).
De nouvelles générations ont découvert les aventures des Trois Petits Cochons à travers la ressortie de leurs cartoons originaux sur le marché de la cassette vidéo puis sur celui du DVD. Ils figurent notamment dans les compilations Walt Disney Treasures - Silly Symphonies : Les Contes Musicaux (2001), Contes & Légendes : Les Trois Petits Cochons et Autres Contes (2004) et Walt Disney Collection Animation : Les Intemporels - Les Trois Petits Cochons (2009).
De façon anecdotique, les Trois Petits Cochons ont figuré dans le jeu vidéo Epic Mickey : Le Retour des Héros (Disney Interactive Studios, 2012).
Les Trois Petits Cochons sont apparus dans le Disneyland Park à Anaheim dès le 17 juillet 1955, jour de l’inauguration du Parc. Créés et utilisés lors des Ice Capades, un spectacle itinérant de danse sur glace dans lequel les cochons apparaissaient, leurs premiers costumes étaient toutefois très sommaires. Conçus pour être adaptés à des danseurs sur glace, ils consistaient en un masque plus proche d’une réelle tête de cochon que de celle des personnages anthropomorphiques et cartoonesques des Silly Symphonies, et des vêtements simples permettant de se mouvoir facilement. Ces Ice Capades ont été utilisés dans le Disneyland Park jusqu’à la fin des années 1950.
Les Trois Petits Cochons à Disneyland Park en 1958 et 1961
Ces costumes ont ensuite été remplacés par des nouveaux plus réalistes et plus proches de l’apparence physique des Cochons dans les cartoons, tant au niveau de la tête que de la tenue vestimentaire permettant de les reconnaître et les distinguer. Ils n’ont toutefois été utilisés que quelques années dans le Disneyland Park puisque, dès le début des années 1960, de nouveaux sont créés. Les Trois Petits Cochons apparaissent alors avec des têtes plus grosses sur des corps plus petits, et portent d’immenses chapeaux, renforçant leur aspect « cartoon ». Ils arborent des habits plus colorés que ceux qu’ils portent dans les courts-métrages (Nif-Nif est en vert, Nouf-Nouf en rouge et Naf-Naf en bleu). De plus, chacun épouse une expression faciale différente : si Nif-Nif et Nouf-Nouf sourient, Naf-Naf, lui, a un air sérieux, fidèle à sa personnalité dans les cartoons. Il est enfin à noter que ces costumes ne permettent pas aux artistes qui les portent de bouger les mains.
Les costumes des Trois Petits Cochons ont continué à évoluer progressivement entre la fin des années 1960 et les années 1990, leur permettant à partir des années 1970 de maîtriser l’usage de leurs bras et de leurs mains. Les tenues vestimentaires qu’ils portent ont également changé : Nif-Nif porte des habits verts et blancs avec un noeud papillon jaune, Nouf-Nouf, un costume bleu de marin et Naf-Naf, une salopette bleue avec un bandana rouge noué autour du cou. Ces costumes ont été utilisés à Disneyland Park, mais aussi dans le Parc Magic Kingdom de Walt Disney World Resort après son ouverture en 1971 puis dans le Parc Tokyo Disneyland dès son inauguration en 1983. Dans les années 1990, la tête des Trois Petits Cochons change de nouveau pour devenir plus petite, tandis que les costumes évoluent encore progressivement, jusqu’à ceux qu’ils portent encore aujourd’hui.
À l'époque contemporaine, les Trois Petits Cochons apparaissent à certaines occasions dans les Parcs à thèmes Disney à travers le monde, généralement lors d'événements particuliers ou lors de parades. Leurs sorties les plus fréquentes se font à Tokyo Disney Resort, souvent en compagnie du Grand Méchant Loup. Ils viennent à la rencontre des visiteurs à World Bazar et Toontown dans le Parc Tokyo Disneyland. Dans les autres Parcs, leurs apparitions se font plus rares et limitées à des événements ponctuels.
À Disneyland Resort, les Trois Petits Cochons apparaissaient ainsi lors de la scène finale du spectacle nocturne Fantasmic! joué dans le Disneyland Park entre 1992 et 1994, avant d’être remplacés par d’autres personnages. Dans le Parc Disney California Adventure, ils ont défilé dans une tenue traditionnelle chinoise à l’occasion du Nouvel An chinois en 2019 pour le lancement de l’année du cochon.
À Walt Disney World Resort, ils figuraient sur l’un des chars d’une unité inspirée des Silly Symphonies, dans certaines versions de la parade nocturne Spectromagic (1991-1999 puis 2001-2010).
ÀTokyo Disney Resort, ils défilaient lors des parades Jubilation! (2008-2013) et Happiness is Here Parade (2013-2018) ainsi que lors de la parade nocturne Tokyo Disneyland Electrical Parade: DreamLights, de 2001 à 2010.
À Hong Kong Disneyland Resort, les Trois Petits Cochons ont été mis en avant lors des célébrations de l’année du cochon en 2019. Le trio est ainsi sorti dans le Parc Hong Kong Disneyland à la rencontre des visiteurs tandis que des statues des personnages en tenues traditionnelles chinoises ont été installées sur sa place centrale.
À Disneyland Paris, les Trois Petits Cochons apparaissent depuis 2016 lors de la Parade de Noël Disney qui défile dans le Parc Disneyland lors de la saison de Noël. Ils ont aussi figuré sur l’un des chars de la Célébration Halloween de Mickey entre 2013 et 2016, défilant lors de la saison Halloween dans le Parc Disneyland. En 2018, ils ont dansé sur la scène de Central Plaza à l’occasion de la Célébration Halloween de Mickey fêtant les 90 ans de la souris. Les Trois Petits Cochons ont aussi été de sortie à l’occasion de La Cavalcade de la Grande Célébration fêtant les 25 ans de Disneyland Paris le 12 avril 2017 et lors de L’Incroyable Parade du Nouvel An présentée les 31 décembre 2017 et 2018 pour célébrer le passage à la nouvelle année.
Près de 90 ans après leur première apparition, les Trois Petits Cochons de Disney demeurent populaires partout dans le monde. Les studios de Walt ont ainsi été les premiers à exploiter le conte traditionnel européen et à le rendre aussi célèbre grâce à ses personnages à la personnalité attachante constamment menacés par le Grand Méchant Loup.
Par la suite, de nombreuses autres adaptations se sont inspirées de celle de Disney, sans parvenir à rencontrer autant de succès. En 1942, Tex Avery réalise Der Gross Méchant Loup (Blitz Wolf) dans lequel le Grand Méchant Loup, sous les traits d’Adolf Hitler, affronte les Trois Petits Cochons dans une parodie du conte originel. En 1943, Friz Freleng, animateur passé par les studios Disney, réalise le cartoon La Polka des Pourceaux (Pigs in a Polka) produit par Warner Bros. et s’inspirant de la confrontation entre le loup et les cochons. Deux suites ont été réalisées en 1949 avec Un Lapin dans le Vent dans lequel figure Bugs Bunny, et en 1957 avec Les Trois Petits Bip-Bops. À chaque fois, le design des cochons (comme celui du loup) n’est pas sans rappeler celui des célèbres personnages créés par Disney. D’autres cochons anthropomorphiques ont par ailleurs essayé de s’imposer auprès du public, comme Porky Pig (personnage des Looney Tunes créé en 1935 par Bob Clampett pour Warner Bros.) ou Peter Pig (créé en 1934 dans le cartoon Disney Une Petite Poule Avisée) sans avoir la même longévité ni popularité que leurs illustres prédécesseurs.
Inscrits depuis des décennies dans le patrimoine des studios Disney tout comme dans l'inconscient collectif de générations entières, les Trois Petits Cochons forment l'un des plus célèbres trios de personnages créés par la firme de Mickey, aux côtés de Riri, Fifi et Loulou et des Trois Caballeros incarnés par Donald, José Carioca et Panchito Pistoles. Le visionnage de leurs cartoons demeure encore aujourd’hui un vrai plaisir, tant les Trois Petits Cochons constituent du pur porc indémodable à la sauce Disney !
La filmographie
014 |
Cri-Crí, El Grillito Cantor
Animation 2D / Film "Live" • Carlos Amador • Mexique
1963
Cinéma
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1963
Cinéma
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016 |
Mickey et Compagnie
Compilation • 2 Saisons
1972 • 1973
Télévision
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1972 • 1973
Télévision
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