Carnaval des Gâteaux
Titre original : The Cookie Carnival Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 25 mai 1935 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Ben Sharpsteen Musique : Leigh Harline Larry Morey Durée : 8 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Une jeune fille gâteau aidée de son ami, un jeune garçon gâteau, tente de devenir la reine du carnaval des gâteaux... |
La critique
Carnaval des Gâteaux est un cartoon qui ressemble beaucoup de part sa thématique à The Hot Choc-Late Soldiers, une séquence du film "revue" de 1934, Hollywood Party, produit et distribué par la MGM. Walt Disney avait en effet alors accepté de faire participer Mickey dans une courte scène avec Jimmy Durante et produit un court-métrage qui lorgnait beaucoup dans la forme et le ton à une Silly Symphonie, même si sa conclusion avait tendance à se finir plus mal que dans la série officielle. Dans les deux courts-métrages, il s'agit ainsi d'un pays de sucrerie à quelques nuances près : dans le premier, le sujet est un carnaval et la désignation de sa reine et de son roi ; dans le second il s'agit plutôt d'une guerre entre le pays du chocolat et celui des pâtisseries.
La ressemblance devient plus évidente encore quand il est su que les deux cartoons ont été supervisés par Ben Sharpsteen en tant que directeur de l'animation sur la séquence de 1934 et en tant que réalisateur sur le cartoon de 1935. Il s'agit d'ailleurs de la première fois qu'il est assigné à ce poste de responsabilité dans la série des Silly Symphonies bien qu'il ait débuté la réalisation sur le cartoon Mickey Tireur d'Élite de la série Mickey Mouse. Né le 4 novembre 1895 à Tacoma dans l'état de Washington, Ben Sharpsteen rentre chez les studios Disney en 1929 et va très vite animer des cartoons de Mickey. Passé réalisateur, il est très vite associé aux longs-métrages d'animation comme Blanche Neige et les Sept Nains, Pinocchio ou Dumbo. Par la suite, à la fin des années 40, il devient producteur des documentaires des True Life Adventures puis dans les années 50 des documentaires de la série People and Places ou de l'émission d'anthologie à la télévision. Il prend sa retraite en 1962 et décède le 20 décembre 1980 à Calistoga en Californie.
Carnaval des Gâteaux revisite donc l'histoire de Cendrillon. Un jeune garçon gâteau s'évertue, en effet, à transformer une jeune femme gâteau en reine du carnaval. Durant une scène succulente, il va ainsi à la manière d'un beau styliste rendre la jeune fille, élégamment vêtue, superbement coiffée et richement décorée, la faisant passer d'une mendiante à une reine. Les deux personnages sont tout de suite réellement attachants surtout le garçon dont l'aura est rehaussée en anglais par la voix de Pinto Colvig, connu pour incarner le personnage de Dingo. Naturellement, la jeune fille sera choisie par les juges pour être la reine du défilé.
Le cartoon change alors de ton tandis que la nouvelle reine doit choisir son roi. Le spectateur découvre en effet devant lui un carrousel où va défiler une pléiade de prétendants. Chacun apparaît via six brefs vaudevilles qui reprennent une variation du morceau Sweet Rosie O'Grady de 1896. Il y a les sucres d'orge Dandy Candy Kids, les vieux Old Fashionned Cookies, les gâteaux angéliques Angel Food Cakes, les gâteaux au chocolat Devil's Food Cakes, les gâteaux renversés Upisde Down Cakes et les gâteaux au rhum Jolly Rum Cookies. Pourtant, malgré cette riche offre, la belle choisit au final comme roi son faiseur de miracle, celui-là même qui lui a permis de passer de l'ombre à la lumière.
Le cartoon se voit par ailleurs agrémenté de chansons dont, en plus de celles entonnées sur le carrousel, trois ritournelles bien construites : The Cookie Carnival en ouverture, The Sweetest One of All lors de la transformation de la jeune fille et enfin Hail the Queen quand elle est désignée reine.
Carnaval des Gâteaux est un court-métrage haut en couleur et en saveur. Son pays de sucrerie est décidément dépaysant à souhait tout en étant très chaleureux. Un cartoon plaisant à voir dont le charme ne se dément pas malgré le poids des années...