Frank Thomas
Date de naissance : Le 05 septembre 1912 Lieu de Naissance : Fresno, en Californie, aux États-Unis Date de Décès : Le 08 septembre 2004 Lieu de Décès : Flintridge, en Californie, aux États-Unis |
Nationalité : Américaine Profession : Animateur Scénariste Acteur |
La biographie
Au cours d'une carrière longue de près de 43 ans, Frank Thomas fut sûrement l'un des artistes les plus prolifiques, les plus talentueux et les plus appréciés, que ce soit par la profession ou par le public. Il était capable de tout animer, de l'animal à l'humain, du héros au méchant, de l'action à la romance, de l'innocence à l'horreur. Acteur hors-pair, exerçant son talent non pas sur les planches d'un théâtre, mais sur la planche de sa table de dessin, ses amis et collègues le surnommaient le « Laurence Olivier de l'animation », sobriquet que lui avait donné Chuck Jones.
Franklin Thomas est né le 5 septembre 1912 à Santa Monica, en Californie, au sein d'une famille dont les ancêtres paternels, anglais, avaient été dans les premiers à s'installer en Amérique, dès le début du 17ème siècle. Son père, Frank W., était dans le passé un garçon de ferme de l'Indiana, descendant d'une longue lignée de pasteurs baptistes. Sa mère, Ina Gregg, d'origine irlando-écossaise, l'avait rencontré en participant à la chorale de l'église. La famille, qui a déjà deux garçons, s'installe en Californie lorsque Frank W. est engagé comme principal du Collège de Santa Monica. A peine Frank Thomas est-il né que la famille déménage pour Sacramento, où son père a été muté, puis pour la bourgade de Fresno.
Destiné par ses parents à apprendre un métier honorable, comme docteur ou avocat, Frank Thomas, qui n'a que quatre ans et qui refuse d'être isolé de ses frères, entre à l'école un an et demi avant la date prévue. Dès ses premières années, il cultive son amour pour le dessin, suivant les cours d'art appliqué, et illustrant le journal du collège. Il s'intéresse également au cinéma, et entreprend, après avoir vu un film d'étudiant pendant un passage à Hollywood, de réaliser le sien, intitulé The Soph Movie (de l'Anglais « Sophomore », qui qualifie les étudiants en deuxième année de Collège ou d'Université).
En 1931, Frank Thomas entre à l'université de Stanford, alors même qu'il n'a pas encore l'âge. Illustrateur du magazine humoristique de la faculté, il y fait la connaissance de James Algar et Thor Putnam, qu'il retrouvera quelques temps plus tard chez Disney, ainsi que de son meilleur ami, Ollie Johnston, dont le père dirigeait le Département des Langues romanes. Deux fois par semaines, ils se rendaient à San Mateo, afin de prendre des cours de dessin devant de vrais modèles. Diplômé en Arts, et avec l'aide de son père, Frank Thomas entreprend de continuer ses études en intégrant l'Art Center de Pasadena en juin 1933, qu'il délaisse finalement pour entrer dans le Chouinard Art Institute dès la fin de l'été. Colocataire d'une chambre avec son ami Putnam, il suit les cours de l'illustrateur Pruett Carter, célèbre pour avoir ses créations publiées dans nombre de magazines américains au premier rang desquels Good Housekeeping, ainsi que les leçons de Donald Graham. Rejoint à Los Angeles par Ollie Johnston à l'hiver 1933, puis par James Algar en juillet 1934, il tente sa chance au sein des studios Disney, où Algar et Putnam ont déjà été embauchés. Montrant son portfolio à Clarence Nash, dont la voix reste attachée au personnage de Donald Duck, Thomas est engagé et intègre les équipes du studio de Mickey le 24 septembre 1934, en qualité d'animateur intervaliste. Aux côtés d'autres jeunes artistes fraichement recrutés, il retrouve par ailleurs Don Graham afin de suivre des cours d'art appliqué.
Six mois plus tard, Frank Thomas est promu et devient l'assistant de l'animateur Fred Moore, dont il admirait l'œuvre, notamment sur la Silly Symphony The Flying Mouse, qui lui avait donné l'envie de travailler dans l'animation. Il côtoie également Hamilton Luske, proche de Moore, ainsi que Les Clark et Wilfred Jackson, auprès desquels il développe son expérience. En 1936, repéré par Ben Sharpsteen, Frank Thomas est remplacé à son poste d'assistant par Ollie Johnston, engagé quelques temps après lui, et continue son ascension en devenant l'un des animateurs junior des studios. C'est à ce poste qu'il travaille sur le court-métrage Le Cirque de Mickey, où il anime les otaries qui font tourner Donald en bourrique, puis sur L'Eléphant de Mickey, où il est en charge de scènes avec Pluto ainsi qu'avec le pachyderme, et enfin Un Petit Indien.
Repéré par Walt Disney et David Hand, il est sollicité, au même titre que d'autres jeunes comme Johnston, Kimball, Kahl, Larson, Algar ou Reitherman, pour un projet d'une plus grande envergure, Blanche Neige et les Sept Nains, provoquant au passage la jalousie de certains « vieux » animateurs, cantonnés aux courts-métrages. Pour le premier long-métrage des studios Disney, Thomas fut en charge des sept nains, aux côtés de légendes de l'animation comme Fred Moore et Vladimir Tytla. Travaillant sur la scène du lavement, il donna au personnage de Simplet cette démarche, si amusante qu'elle convainquit Disney de refaire les scènes déjà finalisées dans lesquelles le nain muet apparaissait. Thomas se rappelait quelques années plus tard qu'il avait réussi à se mettre rapidement à dos une partie de ses collègues ! Thomas créa également la scène au cours de laquelle, placés autour du lit, les nains, remplis de chagrin, désespèrent autour de la princesse inerte…
Devant la qualité de son travail, Thomas fut, avec Milt Kahl et Ollie Johnston, chargé de la création du héros du projet suivant, Pinocchio. Il y anime la marionnette avant qu'elle ne soit éveillée par la Fée Bleue, ainsi que la scène de la danse pendant le spectacle de Stromboli. Dans un autre registre, il a également créé la séquence de terreur au cours de laquelle le petit garçon en bois est prisonnier du marionnettiste, bien décidé à ne pas laisser s'échapper cette « poule aux œufs d'or » que représente Pinocchio. La réputation de Thomas était faite. Il était capable d'animer des scènes de comédie, d'émotion pure, et d'angoisse. En parallèle de Pinocchio, il fut également l'artisan de deux chefs-d'œuvre : Le Brave Petit Tailleur, et Chien d'Arrêt, où il anime Mickey.
Décembre 1939. Frank Thomas et Milt Kahl investissent le nouveau bâtiment que Walt Disney a fait construire pour ses animateurs à Burbank. C'est là qu'ils débutent leur travail sur Bambi, d'après l'œuvre de Felix Salten. Chargé de créer un faon aussi réaliste que possible, mais qui soit également facile à animer pour les artistes, Thomas créa plusieurs scènes mémorables, notamment celle au cours de laquelle Bambi apprend à parler, ou encore sa leçon de patinage sur l'étang gelé, avec le lapin Pan-Pan.
En 1941, Frank Thomas, jeune marié, participe au programme de bon-voisinage mis en place par le gouvernement américain, et part, avec Walt et Lillian Disney et quelques collègues, bientôt surnommés El Grupo, vers l'Amérique latine, afin de rassembler le matériel nécessaire à la création de films sur le sud du continent, futurs Saludos Amigos et Les Trois Caballeros. Thomas œuvre également à la conception de films de propagande, tels The Winged Scourge, et Education for Death, travail qu'il avoua, quelques années plus tard, avoir abhorré. Recruté par l'US Air Force en décembre 1942, il collabora à la réalisation de films d'entrainement.
De retour chez Disney le 1er avril 1946, Frank Thomas travailla sur presque tous les longs-métrages d'animation suivant, supervisant l'animation du pique-assiette Ichabod Crane dans Le Crapaud et le Maître d'Ecole, de la redoutable Lady Tremaine dans Cendrillon, du Bouton de porte et de l'excentrique Dame de Cœur dans Alice au Pays des Merveilles, du loufoque et infâme Capitaine Crochet dans Peter Pan, des Trois Fées dans La Belle au Bois Dormant ou encore de Pongo et Roger dans Les 101 Dalmatiens. Parmi ses créations les plus marquantes, citons la scène mythique de La Belle et le Clochard, durant laquelle Lady et le Clochard dégustent un plat de spaghettis au son de la musique de Tony et Joe, ou encore le duel entre Merlin et Madame Mim, ainsi que la scène des écureuils dans Merlin l'Enchanteur, qui resta l'une des séquences favorites de l'animateur. Son talent ne s'arrête pas là. Sur Mary Poppins, ultime succès du vivant de Walt Disney, il crée les pingouins dansant avec Dick van Dyke, et sur Le Livre de la Jungle, en collaboration avec son ami Johnston, il supervise plusieurs scènes avec Mowgli et Baloo. Après la mort de Disney, il collabore aux Aristochats, Robin des Bois, Les Aventures de Bernard et Bianca, Les Aventures de Winnie l'Ourson et Rox et Rouky, travaillant notamment sur les personnages de Robin, de Winnie et Porcinet, ou encore de Bernard et Miss Bianca.
Pianiste du groupe des Firehouse Five Plus Two, qui réunit plusieurs artistes des studios Disney, et qui se représentait régulièrement à Disneyland U.S.A., Frank Thomas se retire le 31 janvier 1978, en même temps qu'Ollie Johnston. Sa carrière dans l'animation n'en reste cependant pas là, puisqu'avec ce dernier, il consacre la fin de sa vie à conseiller les jeunes animateurs, à parler au cours de conférences, et à écrire des ouvrages qui restent aujourd'hui des incontournables, de Two Funny for Words aux Méchants de Disney, en passant par Bambi : The Story and the Film et Disney Animation : The Illusion of Life, qui reste la référence dans son domaine.
En 1993, son fils, Theodore Thomas, lui consacre, ainsi qu'à son ami Ollie Johnston, un documentaire, Frank & Ollie, qui retrace une partie de l'histoire de l'animation Disney en parallèle de l'histoire d'amitié entre les deux hommes. En 1999, les hommages continuent. Frank et Ollie prêtent leur voix à deux seconds rôles du film Le Géant de Fer, réalisé par un des jeunes animateurs formé par eux, Brad Bird qui, quelques années plus tard, leur offrira à nouveau une petite apparition dans Les Indestructibles.
Frank Thomas est mort le 8 septembre 2004. Couronné d'un Disney Legends Award, en même temps que les autres « Nine Old Men », il reste l'un des artistes les plus brillants de sa génération. Son fils disait de lui : « Il était jovial, mais aussi extrêmement exigeant avec lui-même. S'il devait faire quelque chose, il s'attachait à ce que ce soit bien fait. Son leitmotive était qu'il devait être bien meilleur que quiconque dans sa tâche »...
La filmographie
017 |
The Grain That Built A Hemisphere
Animateur • Animation 2D • Coordinator of Inter-American Affairs
1943
Cinéma
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1943
Cinéma
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019 |
Un Fléau Ailé
Animateur • Animation 2D • Coordinator of Inter-American Affairs
1943
Cinéma
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1943
Cinéma
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027 |
One Hour in Wonderland
Intervenant • Promotionnel • Animation 2D / "Live"
1950
Télévision
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1950
Télévision
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033 |
Dateline Disneyland
Intervenant • Promotionnel • "Live"
1955
Télévision
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1955
Télévision
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053 |
Les Aventures de Bernard et Bianca
Directeur de l'Animation / Scénariste • Animation 2D
1977
Cinéma
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1977
Cinéma
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054 |
Disney Animation : The Illusion of Life
Intervenant • Documentaire
1981
Télévision
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1981
Télévision
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056 |
Celebrating Walt Disney's Snow White and the Seven Dwarfs : The One That Started It All
Intervenant • Promotionnel • Animation 2D
1990
Télévision
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1990
Télévision
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057 |
Intervenant • •
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058 |
The Wonderful World of Disney : 40 Years of Television Magic
Intervenant • Compilation
1994
Télévision
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1994
Télévision
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