Mickey Mouse Club
1955 • 1959 : Mousekartoons
Titre original : Mickey Mouse Club Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : 03 octobre 1955 - 25 septembre 1959 Genre : Jeunesse |
Création : Walt Disney Bill Walsh Hal Adelquist Durée : 44 minutes (Par épisode Saisons 1 & 2) 22 minutes (Par épisode Saisons 3 & 4) |
Mickey Mouse Club - Autre(s) partie(s) : |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
La critique
Comme la première partie de l'émission comprenant les Newsreels, la dernière partie du Mickey Mouse Club n'était pas forcément la plus populaire parmi les jeunes téléspectateurs. Néanmoins, les Mousekartoons avaient un gros avantage : celui de justifier le nom du programme. En effet, bien que l'émission portait le nom de Mickey Mouse, la souris était au final peu présente et le personnage était plus un faire-valoir qu'autre chose. La diffusion d'anciens courts-métrages, pour la première fois à la télévision pour la plupart, permettait donc de mettre le héros en avant tout en l'introduisant à une nouvelle génération, contribuant ainsi à développer en parallèle, pour le studio Disney, le marchandisage autour du personnage. Dans ce dernier segment, en plus du cartoon, s'ajoutait aussi, juste avant le générique de fin, une morale, une chanson finale ainsi qu'un « au revoir » de Mickey via une animation inédite.
Cette quatrième partie de cette longue chronique de l'émission revient aussi sur les évolutions que va vivre le Mickey Mouse Club durant ses quatre saisons d'existence tout comme les raisons de son arrêt. Elle aborde également les autres apparitions des Mouseketeers en dehors de leur programme, que ce soit à la télévision, dans le Parc à thème Disneyland ou ailleurs. Elle propose ensuite de décrire quelques produits dérivés sortis à l'époque de la diffusion de l'émission ; marchandisages désormais collector. Enfin, elle conclut son exposé sur les dernières tournées d'adieu des Mouseketeers en Australie, marquant le point final d'une aventure télévisée.
Lors de sa création, le Mickey Mouse Club est divisé en quatre blocs bien distincts, appelés segments par les producteurs Bill Walsh et Hal Adelquist. Chacun des segments doit ainsi être différent l'un de l'autre et proposer un thème bien spécifique qui revient soit quotidiennement, soit de façon hebdomadaire. Cette manière de procéder présente deux avantages : s'adapter aux nécessités marketing de la chaîne ABC mais également faciliter le tournage de la première saison. Les segments étant indépendants, ils peuvent être tournés tout d'abord séparément sans cohérence, puis montés correctement dans l'ordre de diffusion, plus tard, dans un second temps.
Ouverture « Mousekartoons » (Saison 1)
Le segment des Mousekartoons commence, durant la première saison, par un écran-titre suivi d'une petite chanson composée par Jimmie Dodd sur des arrangements de Buddy Baker et entonnée par un ou plusieurs des Mouseketeers dont l'identité change d'un épisode à l'autre. La présentation se fait devant un décor en carton représentant l'entrée d'une mine appelée Mickey Mouse Treasure Mine. Grâce à une formule magique « Meeska, Mooska, Mouseketeer, Mousekartoon time now is here ! », les battants de la porte s'ouvrent et révèlent des tiroirs secrets et autres trésors. Après un petit sketch, faisant intervenir au moins un des jeunes présentateurs, un parchemin apparaît. Il est écrit dessus le titre du cartoon qui est alors lu puis affiché à l'écran. Pour le spectateur moderne, il est aussi intéressant de noter que l'origine de l'expression « Meeska, Mooska » que la série ludo-éducative La Maison de Mickey a popularisé vient en réalité de l'émission des années 1950. Le segment des Mousekartoons est, à l'époque, très populaire au lancement de la première saison auprès du jeune public.
Ouverture « Mousekartoons » (Saison 2)
Le segment des Mousekartoons perd malheureusement de sa superbe lors de la Saison 2. Les producteurs remarquent au fil des mois de diffusion lors de la première saison que les audiences baissent à ce moment-là de l'émission. Pour cette raison, ils décident que le segment ne sera désormais présent dans la deuxième saison que quatre jours par semaine, de façon aléatoire, tout en étant remplacé le cinquième jour principalement par un épisode de Jiminy Cricket Presents, que ce soit Encyclopedia, You... and Your, I'm No Fool... ou The Nature of Things. Néanmoins, durant la Saison 2, le format des Mousekartoons reste globalement le même, étant toujours précédés d'une petite présentation même si la durée lui étant dévolue diminue légèrement, passant de 50 secondes à seulement 30. Cette diminution a pour conséquence de voir les transitions devenir moins élaborées, les Mouseketeers allant directement à l'essentiel en interprétant leur chanson puis en annonçant le titre du court-métrage diffusé. Durant les deux premières saisons, chaque Mouseketeer a une chance de participer au segment, même si dans les faits, l'Équipe Rouge comprenant les jeunes présentateurs les plus populaires, participe plus fréquemment au lancement du segment que les Équipes Bleu et Blanche.
Ouverture « Mousekartoons » (Saison 3)
Pour la troisième saison, le format change du tout au tout. Il faut dire que l'émission elle-même a été complètement revue et le Segment Mousekartoons, beaucoup moins populaire, a été réduit à la portion congrue. Il n'est désormais proposé qu'une à deux fois par semaine, principalement le mardi, mais aussi quelques jeudis lorsqu'il est présent deux fois dans la semaine. La présentation est réduite à dix secondes, sans chanson. L'introduction se limite à voir Cubby ou Karen sortir, déguisés en clown, du « Mouseketeer-in-a-box », une sorte de diable en boîte, imitant en grandeur nature un jouet consistant en une boîte mécanisée qui s'ouvre brusquement toute seule après avoir joué de la musique pour qu'en jaillisse une figure humanoïde, ici un clown.
Le superviseur de production, Bill Park, est responsable du choix et du montage des courts-métrages en plus de gérer les Newsreels et les Serials documentaires. Généralement, le montage consiste à supprimer l'écran titre et les crédits, tout comme à trouver l'emplacement idéal pour la coupure publicitaire. Quelques courts-métrages sont soit censurés car certains éléments ne sont plus appropriés pour le public des années 1950 ou découpés car le cartoon est trop long pour rentrer dans la case horaire prévue. Il peut être cité notamment Pluto and the Baby qui est en réalité un extrait de Mickey Papa. Le choix des cartoons au fil des saisons est globalement un résumé de la production animée des studios Disney au fil des décennies. La première saison voit ainsi cent cartoons proposés datant tous de 1929 à 1939, venant principalement des séries Mickey Mouse et Silly Symphonies. En réalité, il existe une exception à cette affirmation : le tout premier cartoon diffusé dans l'émission, Mickey et Pluto au Mexique, qui est un court-métrage de la série de Pluto datant de 1949.
Le nombre de cartoons inédits baisse significativement durant la seconde saison, passant à soixante-et-un dont huit sont des courts-métrages en deux parties, ce qui donne en réalité cinquante-sept opus différents. L'écart chronologique est bien plus large puisqu'ils datent de 1928 à 1949, sachant que la décennie 1940 et la série Donald Duck sont ici majoritaires. Les autres créneaux sont occupés par vingt autres cartoons rediffusés de la première saison. La troisième saison voit, quant à elle, la diffusion de ces cartoons s’effondrer, passant à seulement trente-cinq dont cinq rediffusions venant de la première saison. Là aussi, l'éventail chronologique est assez large puisqu'ils datent de 1932 à 1952 avec une prédilection pour les cartoons de la série Pluto. La liste exhaustive des cartoons diffusés dans le Mickey Mouse Club est proposée à la fin de cette chronique.
Juste après le cartoon, lors de la Saison 1, le Mooseketeer principal, aka le présentateur adulte leader, Jimmie Dodd, vient terminer l'épisode par un petit monologue. Il parle de la vie en général mais également de ce qui est prévu dans l'émission le lendemain, les jours suivants ou après le week-end. Il lui arrive également de faire la promotion des productions Disney ou de Disneyland. Lors de la Saison 2, ce monologue va clairement évoluer et être mis bien plus en avant. Il passe d'abord avant la diffusion du court-métrage et gagne quelques secondes au détriment de la présentation des Mouseketeers. Le ton change également. L'aspect promotionnel est gommé pour devenir une morale prononcée prônant les bons comportements que ce soit à l'école, avec ses parents ou avec ses amis. Jimmie Dodd encourage également les jeunes téléspectateurs à développer leurs talents et profiter de chaque opportunité. Avec le temps, ces petites morales ont gagné le surnom de « Doddism », dérivé du nom du présentateur. Ces sermons qui ne disent pas leurs noms sont tous écrits par Jimmie Dodd lui-même, un homme très pieux, et reflètent ses propres convictions religieuses et ses valeurs.
Ces petits conseils sont vus aujourd'hui comme nostalgiques et inoffensifs. À l'époque, en revanche, si les « Doddism » sont particulièrement appréciés des parents, les enfants sont eux bien moins enthousiastes, en particulier les adolescents, ceux-là mêmes que Walt Disney cherche à conquérir. Ces derniers doivent déjà écouter les remontrances des professeurs à l'école ou au collège, ils n'ont donc pas envie de les entendre à nouveau dans leur divertissement à la télévision. L'arrivée de ces morales fait clairement chuter les audiences de fins d'épisodes, expliquant la perte de popularité du Segment Mousekartoons. Pour pallier ce problème, la Saison 3 fait à nouveau évoluer le format de fin d'épisode. L'intervention de Jimmie Dodd repasse à la toute fin. Gil George et Paul Smith écrivent aussi des chansons pour des duos afin de faire intervenir de temps en temps un Mouseketeer avec Jimmie Dodd, ceci afin d'aider à rendre le tout plus naturel. Même si le reste du temps, le présentateur leader continue à faire des monologues moralisateurs, il se fait aussi aider de croquis de Roy Williams, l'autre adulte de l'émission, pour lancer sa démonstration de manière plus amusante.
Alma Mater (Saison 1)
Bien que ce segment ne soit pas le plus apprécié de l'émission, la chanson de fin, intitulée Mickey Mouse Club Alma Mater, est elle restée dans les mémoires. Tous les Mouseketeers se retrouvent pour la chanter. Les paroles, toujours écrites par Jimmie Dodd, sont dérivées du générique du début. La grande trouvaille est qu'elle est entonnée bien plus lentement, presque avec mélancolie, pour insister sur le fait que tout le monde est triste que l'émission arrive à son terme et ainsi donner une certaine impatience aux téléspectateurs de revenir devant leur petit écran pour l'épisode du lendemain. Là encore, le format va changer au cours des saisons. Lors de la première, les jeunes présentateurs sont assis sur des bancs devant un fond sans décor. Pour la seconde saison, les Mouseketeers se retrouvent derrière Jimmie Dodd et Roy Williams tandis que les décors changent en fonction de la thématique du jour. Enfin, lors de la troisième saison, tous les présentateurs, jeunes comme adultes, se retrouvent de façon moins formelle devant le quartier général des Mouseketeers, le « Official MouseClubOuse ».
Les paroles de la chanson de fin sont ainsi aussi vibrantes que fédératrices :
Après la chanson Alma Mater, le personnage animé de Mickey Mouse revient pour refermer l'épisode du jour et rappeler aux jeunes téléspectateurs de revenir le lendemain. Cette animation inédite est un reflet de celle qui suit le générique de début ; Walt Disney reprenant toujours spécialement le doublage de la souris pour l'occasion. Pour rappel, Mickey est déguisé pour bien illustrer le thème du jour de la semaine. Ainsi, le lundi, il est endimanché à la façon de la fin du XIXe siècle pour le Fun With Music Day ; le mardi, il est en smoking jouant du piano pour le Guest Star Day ; le mercredi, il reprend sa toge de L'Apprenti Sorcier dans Fantasia pour Anything Can Happen Day - même si ici, par magie, il change de vêtements et prend ceux du lendemain ; le jeudi, il est le Monsieur Loyal du Circus Day ; enfin, le vendredi c'est en cowboy qu'il présente le Talent Round-up Day.
Le succès immédiat de la Saison 1 du Mickey Mouse Club assure sans aucun souci la mise en chantier d'une deuxième saison. Pourtant, malgré le fait que l'émission soit devenue populaire et plébiscitée aussi bien par les enfants que les parents, Walt Disney n'est pas fatalement content du résultat. Il faut dire qu'il s'est peu investi dans le programme, laissant son producteur Bill Walsh et son coordinateur Hal Adelquist superviser tous deux le réalisateur Dik Darley. Le créateur de Mickey instaure alors quelques changements, notamment en remplaçant le réalisateur par Sidney Miller et le coordinateur par Mike Holoboff. Le Maître de l'Animation veut ainsi améliorer la qualité et donner aux images un côté professionnel, notamment en travaillant les prises de vues, passant d'un tournage en multi-caméra avec une seule prise en une seule caméra en plusieurs prises mais aussi en ciselant mieux les dialogues et les chorégraphies. L'autre désir de Walt Disney est aussi de déplacer l'âge moyen du public à qui l'émission est proposée. À l'origine, l'audience que cherche à atteindre le Mickey Mouse Club est celle des enfants de trois à quatorze ans. Mais Walt Disney veut désormais que le programme vise plutôt les jeunes adolescents de douze ans environ, ceux-là mêmes qui commencent à se désintéresser des productions Disney, et ce, pour les faire venir vers les longs-métrages live-action ou encore visiter le Parc à thème Disneyland.
Sidney Miller, Walt Disney et Bill Walsh
sur le plateau de tournage du Mickey Mouse Club
Au printemps 1956, le tournage de la Saison 2 est donc sur le point de commencer. Pour les producteurs du Mickey Mouse Club, le ciel est au beau fixe. Les audiences, même si elles ont légèrement baissé depuis le lancement, restent excellentes. Le début des rediffusions commencé en mars n'a pas découragé le public qui reste fidèle au poste. Surtout, le flux de courriers de fans et l'intérêt de la presse n'ont jamais été aussi importants. L'équipe de l'émission ne le sait pas encore mais ils sont, en réalité, en train de vivre le pic de leur succès. Pour la deuxième saison, le format va ainsi rester globalement le même. Là où les changements seront les plus visibles, c'est dans le ton général et dans la qualité des images. Les décors, les dialogues et les scripts sont travaillés. Même si le nombre de Mouseketeers est diminué d'un tiers, le budget explose tout de même. Près de 30% du montant total est dédié notamment aux deux Serials que sont The Hardy Boys : The Mystery of the Applegate Treasure et Further Adventures of Spin and Marty ; le premier ayant même droit de monopoliser un des quatre soundstages du studio de Burbank. Certes, ces deux Serials seront extrêmement populaires et soutenus par l'audience, mais cela va poser un problème à la chaîne ABC et aux financiers du studio. Pour amortir les coûts, le reste de l'année sera complété par l'acquisition de deux films découpés ou de documentaires faits-maison. Or, aucun ne trouve le succès, faisant descendre automatiquement l'audience à partir de janvier 1957... Les sponsors, qui se sont pressés au portillon lors de la première saison, sont désormais plus difficiles à trouver pour ABC. Si tout ce qui est lié de près ou de loin au public Disney, comme les fabricants et marchands de jouets, les confectionneurs d'habits ou les industriels agro-alimentaires répondent à l'appel, tous les autres se posent la question de continuer à payer pour de la publicité au sein du Mickey Mouse Club.
Sponsor du Mickey Mouse Club
Il se passe en parallèle un « petit » évènement télévisé à Philadelphie. L'émission Bandstand animée par Dick Clark, diffusée sur la chaîne locale WFIL-TV, elle-même affiliée à ABC, fait sensation. Le programme de quatre-vingt-dix minutes voit en effet des couples d'adolescents danser en direct devant la caméra tandis que le jeune animateur interviewe des adolescents parfois timides en les faisant venir sur le plateau. Pour les curieux, cette émission a inspiré en partie le film Hairspray de John Waters de 1988, puis sa comédie musicale dérivée de 2002 tout comme son adaptation au cinéma de 2007. Le carton d'audience est alors incroyable. En revanche, le Mickey Mouse Club qui passe juste après sur cette chaîne locale s'effondre. Non seulement les adolescents ne regardent plus l'émission Disney qu'ils trouvent désormais ringarde, mais leurs petits frères ou petites sœurs en font de même imitant leurs ainés. Ainsi, ce qui se passe à Philadelphie préfigure ce que va se dérouler dans le reste du pays. Walt Disney, en réorientant le public, s'est manifestement trompé de cible. Certes, le Mickey Mouse Club fonctionne toujours mais bien moins qu'avant. Pour continuer à la garder à l'antenne, aussi bien ABC que Disney se rendent compte que des choix drastiques sont nécessaires, surtout que les annonceurs sont de plus en plus difficiles à convaincre, qui plus est pour un programme d'une heure.
Mais Disney ne veut toutefois pas brader le prix de ses encarts publicitaires ni la qualité globale de son programme. Il accepte en revanche de réduire la durée de l'émission de moitié la passant à trente minutes, ce qui va faciliter la recherche de sponsors. Grosso modo, la Saison 3 consiste principalement en des segments consacrés aux Serials et aux Mouseketeers. Les Newsreels et Mousekartoons sont drastiquement réduits tandis que la thématique journalière est laissée de côté abandonnant, notamment tout ce qui a trait au cirque. Les décors sont aussi simplifiés, les ouvertures et fermetures sont, quant à elles, identiques d'un jour à l'autre. Globalement les épisodes voient aussi leurs budgets diminuer, surtout que quelques séquences sont reprises des premières saisons. L'intervention des Mouseketeers est moindre tandis que le staff est divisé par deux. La production de cette troisième saison, hors Serials, est totalement tournée entre fin mars et début juillet 1957. Même le budget des Serials, pourtant porteurs d'audience, est revu à la baisse. La qualité de The Hardy Boys : The Mystery of Ghost Farm est notamment clairement en dessous de la première saison tandis que The Adventures of Clint and Mac profite de l'avantage fiscal d'être tourné en Angleterre. Tous les efforts budgétaires et de qualité sont portés uniquement sur les valeurs sûres que sont The New Adventures of Spin and Marty et Annette.
En réalité, si Walt Disney accepte de revoir complètement le concept du Mickey Mouse Club lors de la Saison 3, ce n'est pas fatalement pour arranger les problèmes de l'émission mais plutôt pour libérer des ressources des studios afin de les assigner à un autre projet qui lui tient bien plus à cœur : la série Zorro qui est prévue de débuter sur la chaîne ABC le 10 octobre 1957. Ce troisième programme télévisé, le dernier réalisé du vivant de Walt Disney, se démarque en effet des deux autres car il est né d'un pur désir de création de la part du Papa de Mickey et non d'un besoin de financement pour son Parc à thème comme pouvaient l'être l'émission d'anthologie ou le Mickey Mouse Club. La baisse d'investissement sur le Mickey Mouse Club l'arrange donc. Il ne l'avoue pas en public mais il pense que l'émission est en bout de course même si le nouveau format adopté pour la Saison 3 stoppe la chute de l'audience. Grosso modo, elle reste constante durant sa troisième saison et dans des niveaux équivalents à ceux qu'ils étaient à la fin de la deuxième. C'est bas mais loin d'être catastrophique, surtout depuis que les coûts ont baissé. Néanmoins, le Mickey Mouse Club a fait son temps : innovant lors de son lancement, professionnel dans sa seconde saison, la troisième montre clairement un essoufflement artistique et qualitatif. Mais comment l'arrêter sans mettre en danger le renouvellement de la série Zorro qui, elle, cartonne avec 35,7 % de part d'audience ? Les studios Disney ont alors l'idée de faire une quatrième saison composée intégralement de rediffusions extraites des deux premières saisons. Le format change néanmoins légèrement : les lundi, mercredi et vendredi reprennent le précédent format en mélangeant Mousekartoons et Mouseketeers ; les mardi et jeudi sont eux consacrés aux rediffusions des Serials, en offrant plusieurs épisodes à la suite. Pour l'occasion, le Mickey Mouse Club change alors de nom durant ces deux jours de la semaine et se mue en Adventure Time. Le renouvellement des trois programmes télévisés Disney est ainsi annoncé en mai 1958 tandis que l'émission d'anthologie change de nom et devient Walt Disney Presents. Il est tout de même vraiment étrange de voir ABC accepter sans sourcilier cette Saison 4 bâtarde qui débute le 29 septembre 1958. Et comme il fallait s'y attendre vu son contenu, l'audience du Mickey Mouse Club s'écroule plongeant de 30 % par rapport à celle de la Saison 3 déjà basse, ce qui a pour conséquence de faire fuir les annonceurs.
Les tensions entre Disney et ABC commencent à être de plus en plus vives. Lorsqu'il s'agit de renouveler le Mickey Mouse Club et Zorro en janvier 1959 pour respectivement une cinquième et une troisième saison, les négociations capotent. Seule l'émission d'anthologie est prévue pour une nouvelle année, de par les obligations d'investissement d'ABC dans Disneyland. Cette décision est particulièrement étonnante pour Zorro dont l'audience a carrément augmenté durant la Saison 2, passant à 38,9 % en moyenne. Walt Disney a, de plus, reçu une proposition de NBC pour transférer ses programmes sur la chaîne du paon, avec en prime une diffusion en couleur et des moindres coûts. Non seulement ABC refuse de s'aligner, mais augmente en plus ses tarifs de diffusion. Mais surtout, il interdit à Disney, grâce à un flou contractuel, de proposer ses programmes sur d'autres chaînes. Le studio s'en émeut auprès d'ABC qui commet la maladresse de prétendre indûment que les programmes en question lui appartiennent exclusivement. Le 2 juillet 1959, Walt Disney assigne donc en justice son diffuseur historique pour obtenir l'invalidation du contrat qui les lie. Il ne conteste d'ailleurs pas le droit de la chaine de stopper la diffusion de ses séries, (elle est évidemment maîtresse de sa grille !) mais combat les manœuvres visant à l'empêcher de les proposer par ailleurs. Le différend juridique arrive à sa conclusion en juin 1960 par un arbitrage en faveur de Disney. Au final, ce sera un match nul. Zorro, la cause principale du litige, restera finalement hors des ondes et n'aura jamais droit à une troisième saison digne de ce nom, en dehors des quatre épisodes diffusés dans Walt Disney Presents ; le public étant passé à autre chose. Quant au Mickey Mouse Club, il faudra deux ans de plus pour que les studios Disney arrivent à le vendre en syndication. Quand tombe le verdict, Disney exerce son option de rachat de la participation restante d'ABC dans Disneyland. Le contrat initial avec ABC étant désormais expiré, il est libre de transférer l'émission d'anthologie sur NBC. Ce qu'il fait le 24 septembre 1961 avec Vive la Couleur, premier épisode bien nommé de Walt Disney's Wonderful World of Color, nouveau nom du programme.
Naturellement, les Mouseketeers sont apparus principalement dans le Mickey Mouse Club. Néanmoins, Walt Disney a toujours su promouvoir ses différentes productions d'un programme à l'autre, et ce peu importe le média. Les jeunes présentateurs ont donc été vus plusieurs fois dans des productions des studios autres que leur émission phare.
Dateline Disneyland (1955)
La véritable première apparition télévisée des Mouseketeers se produit en réalité le 17 juillet 1955 dans l'émission spéciale Dateline Disneyland. Il s'agit alors de la diffusion en directe de l'inauguration du Parc à thème Disneyland, devant une audience estimée à 90 millions de téléspectateurs. Véritable défi technique pour l'époque, le programme repose sur 24 caméras et des centaines de techniciens. Parmi les présentateurs de l'évènement, il peut d'ailleurs être reconnu un certain Ronald Reagan ! Les Mouseketeers apparaissent, quant à eux, accompagnés de Jimmie Dodd et de Roy Williams, à la fin de l'émission, afin de clôturer la visite du Land Fantasyland. Ils sortent de l'emplacement du futur Mickey Mouse Theater, qui ouvrira ses portes quelques semaines plus tard, puis se mettent à danser en interprétant la chanson Talent Round-up. Les Mouseketeers, déguisés en cowboys, offrent ici une chorégraphie sympathique et dynamique qui sera reprise tous les vendredis à la télévision.
Une Journée Dans la Vie de Donald (1956)
Les Mousekeeters participent ensuite pour la première fois à l'émission d'anthologie lors de l'épisode Une Journée Dans la Vie de Donald diffusé le 1er février 1956 lors de la Saison 2. Dans cet épisode, Donald voit ainsi Jimmie Dodd lui proposer une chanson parlant de lui à travers le monde avec des images storyboardées de ses aventures. Tout le petit groupe passe ensuite par le bureau des scénaristes afin de vérifier l'avancement d'un nouveau projet. Le canard se voit ensuite confier par Walt Disney la tâche d’accueillir les « mouseketeers » et de leur faire visiter les studios. Les jeunes présentateurs nomment alors Donald membre honorifique du Mickey Mouse Club. Après un passage au district des effets sonores, les jeunes gens et leur hôte à plumes rejoignent le département peinture où une dame va se charger de lui redonner des couleurs. Enfin, ils retrouvent Roy Williams qui va s'amuser à dessiner des devinettes... Durant toutes ses pérégrinations, des cartoons narrant des aventures du canard sont bien sûr également diffusés.
At Home with Donald Duck (1956)
L'autre allusion au Mickey Mouse Club dans l'émission d'anthologie a lieu lors de la Saison 3, le 21 novembre 1956 exactement, au sein de l'épisode At Home with Donald Duck. Riri, Fifi et Loulou veulent faire un cadeau à leur oncle Donald pour son anniversaire mais ce dernier ne comprend rien et ne trouve pas mieux que de les humilier. Pour se faire pardonner, il décide de faire une fête avec ses neveux en diffusant ses propres films. Mais en réalité, ce qu'attendent impatiemment les trois canetons, c'est 17h afin de pouvoir regarder leur émission préférée : le Mickey Mouse Club. Ils revêtent leur chapeau avec les oreilles de Mickey et s'installent ainsi devant le poste de télé. L'extrait de l'émission que regardent les trois garnements reprend un épisode du Mickey Mouse Club diffusé le 27 décembre 1955. Cubby O'Brien y présente le fameux groupe des Firehouse Five Plus Two. La fin d'At Home with Donald Duck se termine avec un Donald Duck qui perd une nouvelle fois son sang-froid : le canard fonce alors au studio de télévision afin de choisir lui-même le mousekartoon diffusé à la fin de l'épisode du Mickey Mouse Club qui est naturellement l'une de ses propres aventures. Il est amusant de noter que le décor « Mickey Mouse Treasure Mine » est montré ici dans une forme animée.
Sur la Piste de l'Oregon (1956)
Le long-métrage Sur la Piste de l'Oregon, sorti au cinéma le 20 décembre 1956, n'est pas lié directement au Mickey Mouse Club mais voit plusieurs de ses Mouseketeers dans le casting. Le film raconte ainsi comment le Docteur John Grayson, à la tête d'un convoi de chariots, longe la piste de l'Oregon afin d'amener des familles d'immigrés venues du Missouri s'installer dans les contrées verdoyantes du Nord Ouest du Pacifique. Walt Disney lui-même construit le casting, avec, pour ligne de mire, l'idée de reproduire le succès de Davy Crockett en faisant même appel à l'acteur fétiche du ranger, Fess Parker. Pour jouer le rôle de certains des enfants du convoi, il choisit quatre jeunes Mouseketeers : Doreen Tracey, Cubby O'Brien, Tommy Cole et Karen Pendleton. Enfin, le personnage de Dan, l'enfant kidnappé par les Indiens, est quant à lui interprété par le jeune David Stollery. Ce dernier est devenu populaire auprès du jeune public grâce à son rôle de Marty dans la série du Mickey Mouse Club The Adventures of Spin and Marty.
The Fourth Anniversary Show (1957)
Le dernier épisode de l'émission d'anthologie auquel participeront les Mouseketeers marque, en réalité, la dernière tentative des studios Disney pour relancer la popularité des jeunes présentateurs du Mickey Mouse Club. Walt Disney fête en effet le quatrième anniversaire de son émission de télévision dans l'épisode bien nommé The Fourth Anniversary Show, diffusé le 11 septembre 1957 comme entame de la quatrième saison. Au milieu de l'émission, il est rejoint par les Mouseketeers du Mickey Mouse Club et présente, avec eux, ses futures séries télé comme Zorro ou The Saga of Andy Burnett. En dehors de Bobby, Karen, Annette et des autres jeunes gens, le public retrouve également Tim Considine du serial The Adventures of Spin & Marty, Tommy Kirk du serial The Hardy Boys et même le tout aussi célèbre Moochie. En début de séquence, les enfants showmen et showgirls proposent un petit spectacle musical destiné à revenir sur les trois années de l'émission d'anthologie Disneyland et ses épisodes vedettes.
The Rainbow Road of Oz
L'aspect le plus intéressant de The Fourth Anniversary Show est sûrement la dernière partie de l'émission. Il est alors étonnant d'entendre les jeunes présentateurs avouer qu'ils grandissent et qu'ils ne seront plus des Mouseketeers encore très longtemps, comme si les studios Disney et eux-mêmes savaient déjà que le temps du Mickey Mouse Club était compté. À l'époque, une des idées pour recycler ces jeunes talents est de les faire participer à un tout nouveau film musical, The Rainbow Road of Oz, sachant qu'à la rentrée 1957 quand est diffusée l'émission, la pré-production du long-métrage est déjà sur les rails. Walt Disney fait ainsi croire dans The Fourth Anniversary Show que ce sont les Mouseketeers qui le convainquent d'adapter le film. Ceux-ci lui proposent, en effet, un livre avec des illustrations et trois séquences chantées, toutes censées apparaitre dans la version finale du film : Happy Little Patchwork Way, Oz Can Hop et The Rainbow Road to Oz, cette dernière étant d'ailleurs particulièrement entêtante. Pendant quinze minutes, Walt Disney va s'efforcer de donner envie aux téléspectateurs de courir voir cette superproduction... Mais voilà, après la diffusion de The Fourth Anniversary Show, le Maître de l'Animation se heurte bien vite à des problèmes insurmontables qui le font stopper le projet The Rainbow Road of Oz en 1958 ! Pourquoi une tel renoncement ?! Plusieurs raisons semblent circuler : le budget est devenu trop important, les Mouseketeers n'ont pas assez de carrure pour porter le film, le scénario est trop faible, les chansons pas assez charismatiques par rapport à la référence de 1939, Le Magicien d'Oz... Une chose est sûre : Walt Disney lui-même a perdu confiance dans le projet.
The Fourth Anniversary Show (1957)
Pour être tout à fait complet, trois Mouseketeers apparaissent aussi furtivement dans l'épisode de l'émission d'anthologie Au Royaume de la Fantaisie, diffusé le 9 avril 1958. Dans ce programme, la Fée Clochette propose une visite guidée de Disneyland et les Mouseketeers sont aperçus en train de donner un spectacle aux employés des studios Disney sous la tente du cirque du Land éphémère Holidayland.
En dehors de leurs programmes télévisées, enregistrés ou en direct, les Mouseketeers feront aussi un certain nombre d'apparitions publiques dans des écoles, des hôpitaux ou des évènements de charité. Un exemple parmi d'autres est notamment la venue de certains membres de l'émission lors du réveillon de Noël de 1955 dans la ville de Yuba City après qu'une inondation a détruit la localité. Ceci dit, la majorité des sorties des jeunes présentateurs se font pour des motifs publicitaires et promotionnels. Ceux-ci sont particulièrement vus à Disneyland, surtout lors de la première année d'opération du Parc à thème et bien au-delà du jour d'ouverture. L'émission sert aussi d'inspiration pour deux attractions et même un lieu de spectacle.
L'attraction Mickey Mouse Theater ouvre le 27 août 1955. Ce lieu de spectacle est une salle de cinéma colorée de 400 places où sont projetés des dessins animés classiques de Walt Disney dans une salle entièrement climatisée. Le premier programme lors de l'ouverture se nomme Cartoon Carnival et comprend les cartoons suivants : Les Locataires de Mickey (1946), Bon Pour le Modèle Réduit (1951), Dingo Et Dolores (1948) et Lambert, le Lion Bêlant (1952). L'attraction change ensuite de nom en Mickey Mouse Club Theater, un peu moins d'un an plus tard, lorsque le second programme vient remplacer l'ancien. Le nom de la salle de cinéma est une référence à la fameuse émission de télévision Mickey Mouse Club, et ce changement coïncide avec le début du programme 3D Jamboree qui débute le 16 juin 1956.
Comme son titre l'indique, 3D Jamboree est un film en trois dimensions. La première expérience cinématographique en trois dimensions remonte en fait au début de l'année 1935. Elle est alors menée par le studio MGM et nécessite le port de lunettes à verres de papier transparent, de couleurs différentes selon le côté, rouge et bleu. Il faut ensuite patienter presque vingt ans pour revoir le procédé mis à la une. En 1953, Hollywood tremble, en effet, devant la démocratisation de la télévision soupçonnée des pires conséquences, et notamment de la disparition pure et simple de l'industrie cinématographique. Tous les moyens sont alors bons pour retenir le public dans les salles : l'innovation technique est le premier d'entre eux. Le format CinemaScope et la projection en 3-D inaugurent ainsi cette nouvelle politique.
Pour le coup, Walt Disney, pourtant réputé précurseur, se contente de suivre le mouvement en proposant lui aussi des films en 3-D. Il surprend tout de même son monde quand il présente, le 28 mai 1953, le tout premier cartoon en trois dimensions, extrait de la collection Special, Adventures in Music : Melody. Le papa de Mickey teste à l'occasion le goût du public et se renseigne sur la pérennité de la technologie. Il lance ensuite un deuxième chantier de cartoon en 3-D, avec cette fois-ci des poids lourds d'audience, Donald Duck et Tic & Tac. Le 11 novembre 1953 sort donc Les Cacahuètes de Donald, le deuxième court-métrage animé en trois dimensions de Disney... Et le dernier ! Le jeu n'en vaut, en effet, pas la chandelle, le public s'étant très vite lassé de la technologie. Walt Disney ne l'enterre toutefois pas complètement. Il propose ses deux cartoons agglomérés à des scènes de transition en couleur interprétées par les Mouseketeers pour une durée totale de 26 minutes. Ce film est alors la seule occasion de voir les présentateurs du Mickey Mouse Club en couleur puisque l'émission était en effet tournée en noir et blanc. À travers des chansons et des sketches, les Mouseketeers s'amusent avec tous les trucs 3-D afin de faire sursauter les visiteurs de Disneyland.
La sauce 3-D ne prend néanmoins toujours pas. Le programme est modifié quelques années plus tard en étant remplacé à partir de 1958 par une compilation dédiée au western comprenant Pecos Bill et Dingo en Argentine. Le programme change ensuite régulièrement en proposant, par exemple, des cartoons dédiés aux fêtes de fin d'année. Il n'y aura plus, par contre, d'attractions 3-D avant des décennies. Il faudra, en effet, attendre l'attraction Magic Journeys en 1982 dans le pavillon Journey Into Imagination à Epcot en Floride pour retrouver cette technologie dans un Parc Disney. La salle, elle, garde le nom de Mickey Mouse Club Theater jusqu'en 1964 où, actant que l'émission télévisée n'est désormais qu'un lointain souvenir, elle est rebaptisée Fantasyland Theater. Elle continue de diffuser des cartoons Disney durant des années comme par exemple Winnie l'Ourson Dans le Vent (1968). L'attraction ferme définitivement ses portes en 1981 pour laisser la place à l'attraction Pinocchio's Daring Journey qui ouvre en 1983.
Aujourd'hui, il est difficile de le croire mais quelques mois après son ouverture, Disneyland a eu droit à son propre cirque, le Mickey Mouse Club Circus. Suite à l'inauguration de son Parc à thème, Walt Disney reçoit en effet de nombreuses propositions pour améliorer l'offre de divertissement. Parmi elles, le showman R. E. Anderson approche en septembre 1955 le Créateur de Mickey pour lui proposer l'idée d'un Wild West Show à Frontierland. Walt Disney est intéressé par l'idée d'un spectacle vivant mais penche plutôt pour le cirque. Le Maître de l'Animation a toujours aimé les cirques depuis qu'il a assisté à un spectacle itinérant quand il était un petit garçon à Marceline dans le Missouri. De plus, cette idée de cirque lui permettrait aussi de faire plus facilement la promotion de sa nouvelle émission, le Mickey Mouse Club. Il ne lui reste plus qu'à trouver comment lier les deux ensemble.
Bruce Bushman, Dick Irvine et George Whitney sont les principaux Imagineers sur ce projet, créant des storyboards pour le spectacle et supervisant la conception des panneaux et des stands intermédiaires. L'attraction débute elle le 24 novembre 1955 après une grand parade d'ouverture où Fess Parker et Walt Disney sont les invités spéciaux. Suite à cela, une parade défile chaque jour le long de Main Street, U.S.A. avec tout le casting du cirque, artistes comme animaux, puis se dirige vers un immense chapiteau rayé situé à Fantasyland, proche de l'actuel Matterhorn Bobsleds. Deux représentations de soixante-quinze minutes sont données par jour, y compris à Noël et au Jour de l'An. Ted DeWayne, dont la troupe acrobatique s'est produite lors du premier épisode du Circus Day du Mickey Mouse Club, coordonne les numéros de cirque, tandis que les spectacles sont mis en scène par Hal Adelquist qui a travaillé sur la première saison du programme télévisé.
Les jeunes Mouseketeers comme les Mooseketeers adultes, qui viennent de terminer le tournage de la première saison du Mickey Mouse Club, vont participer activement au spectacle. Jimmie Dodd est le Monsieur Loyal, Roy Williams l'Homme Fort et Bob Amsberry joue Bob-O le Clown. Les Mouseketeers - et certaines de leurs mères - tiennent divers rôles, notamment ceux de clowns, d'animaux « sauvages », de voltigeurs déguisés en Fée Clochette pour les filles et en Peter Pan pour les garçons. Ils prennent également part à la parade sur Main Street, U.S.A. en début de spectacle. Durant chaque représentation, plusieurs numéros sont proposés. Il peut notamment être cité Professor George Keller and His Feline Fantastics : treize animaux sauvages dont des lions, des pumas, des léopards et des tigres sont à l'affiche de cette présentation dans laquelle le dompteur travaille sans fouet, sans pistolet ni chaise. Il s'ensuit aussi des clowns, des acrobates mais aussi un défilé de nombreux autres animaux comme des poneys, des chiens, des phoques, des chameaux, des lamas et des éléphants sans compter un spectacle impressionnant de chevaux. Enfin, comme le cirque faisait partie des festivités de fin d'année, il est également proposé un immense arbre de Noël de treize mètres ainsi que la présence du Père Noël et de son traîneau.
Malheureusement, le Mickey Mouse Club Circus est un gros échec, l'un des rares à Disneyland du vivant de Walt Disney. Les causes en sont multiples. Pour les visiteurs, la très grande majorité des attractions du Parc à thème sont extraordinaires et uniques. Or, ils préfèrent donc passer les soixante-quinze minutes potentiellement bloqués dans le chapiteau à explorer le reste de Disneyland et découvrir ce qu'ils ne pouvaient voir ailleurs. Un cirque, ils ont la possibilité d'en voir près de chez eux alors qu'il n'existe qu'un seul Disneyland. Résultat : les 2 500 places disponibles dans le grand chapiteau sont rarement pleines, voire parfois bien vides. S'ajoutent à cela des problèmes logistiques qu'amène un spectacle vivant, notamment des animaux comme les lamas qui s'enfuient et courent dans Main Street, U.S.A. ou d'autres comme les félins qui s'attaquent entre eux car leurs cages sont trop proches l'une de l'autre, sachant que cette violence se produit devant des visiteurs horrifiés. Sans parler aussi des clowns qui, souvent alcoolisés, ont des comportements déplacés en coulisses. L'attraction ferme ainsi le 8 janvier 1956 et l'expérience d'un cirque à Disneyland ne sera plus jamais renouvelée. Néanmoins, le numéro du Professeur George Keller est préservé un temps dans la tente principale puis transféré dans une plus petite. L'attraction prend alors le nom de Keller's Jungle Killers et se voit proposée du 19 février au 7 septembre 1956. La tente principale est ensuite réutilisée dans Holidayland, un terrain à l'ouest du Parc, de 1957 à 1961. Le reste du matériel du cirque servira lui dans d'autres productions Disney comme par exemple les chariots qui peuvent être vus dans le long-métrage de cinéma Le Clown et l'Enfant sorti en 1960.
Comme pour Davy Crockett, le succès du Mickey Mouse Club amène un large marchandisage aussi varié que des disques audios, des comics, des livres ou même des jouets reproduisant quelques objets de l'émission.
Même avant le début de la diffusion, un premier plan de marketing consiste à lancer un nouveau label audio qui permettra non seulement de promouvoir l'émission mais également toutes les productions Disney. Le label Official Mickey Mouse Club Records est ainsi créé avec une répartition des responsabilités poussée : le pressage est réalisé par Golden Records tandis que la distribution est confiée à Am-Par Records, la nouvelle filiale musicale d'ABC, ABC-Paramount. De nombreux disques autour de l'émission vont alors sortir de 1955 à 1958. Il peut être ainsi cité parmi les nombreux titres proposés : Musical Highlights From The Mickey Mouse Club TV Show, Mouseketunes, Jiminy Cricket Sings 5 Mickey Mouse Club Songs ou We're The Mouseketeers. Le succès du label décide ensuite Walt Disney de voir son studio se charger désormais, via sa filiale Walt Disney Music Company créée en 1949, de la sortie des disques liés à ses films et à ses programmes de télévision en reprenant en interne toutes les étapes, allant de la production à la distributionen en passant par la réalisation. Le label Disneyland Records est créé à cette fin le 7 février 1956.
Le Mickey Mouse Club a également droit à quelques comics. Walt Disney's Mickey Mouse Club Parade sort notamment chez Dell Giant Comics en décembre 1955. D'environ cent pages au total, la première histoire s’étend sur huit et se voit dessinée par Al Hubbard : elle donne le nom au recueil et voit des jeunes Mouseketeers rejoindre Mickey dans une mine afin de partir à la recherche d'un trésor. Les Serials seront aussi adaptés en bandes dessinées, notamment Spin and Marty, The Hardy Boys, Corky and White Shadow, Annette ou Clint and Mac. La série éducative de Jiminy Crickett, The Nature of Things, accède également à deux numéros. Tous ces titres sont édités par Dell dans sa collection de One-Shot, Four Color Comics.
Le marchandisage proposé autour du Mickey Mouse Club, au-delà des disques et des comics, a été assez varié. Il est sorti par exemple un livre de coloriage Walt Disney's Mickey Mouse Club Coloring Book, un livre où les enfants doivent relier les points Walt Disney's Mickey Mouse Club Dot to Dot, un livre d'activités Walt Disneys Mickey Mouse Club Scrap Book contenant des plastrons de collage et découpage, une caméra du Mickey Mouse Club qui permet de visionner quelques Newsreels, une reproduction en plastique de la Mousegetar de Jimmie Dodd pour que les enfants puissent jouer du ukulélé comme leur présentateur fétiche ou encore le Mousekartooner comprenant des modèles de dessin et des crayons pour que les enfants marchent dans les pas du dessinateur Roy Williams... Et encore, ceci n'est qu'un éventail de tout ce qui a été proposé durant la diffusion de l'émission.
Il est étonnant de savoir que les dernières performances des Mousekeeters originaux du Mickey Mouse Club ont lieu... en Australie ! La raison est toute simple. La télévision est arrivée bien plus tard dans ce pays du Commonwealth. Pour la saison 1957 / 1958, un consortium australien de télévision dont la portée s'étend essentiellement dans les villes du sud-est du pays achète ainsi les droits de la première saison du Mickey Mouse Club aux studios Disney. Bill Watson, un producteur local, a alors l'idée de faire venir l'année suivante, en 1959, certains des Mouseketeers pour promouvoir le programme. Les studios Disney demandent dès lors à Jimmie Dodd d'organiser le tour avec certains des anciens jeunes présentateurs, à l'exception notable d'Annette Funicello, qui est la seule Mouseketeer à être restée sous contrat chez Disney et que ce dernier refuse d'envoyer à l'autre bout du monde. Burbank compte désormais émanciper son égérie de l'image dépassée du Mickey Mouse Club, préférant qu'elle soit vue désormais comme une star de la chanson et une actrice de cinéma.
© National Library of Australia
Jimmie Dodd arrive ainsi à convaincre six anciens membres de l'Équipe Rouge - Tommy Cole, Doreen Tracey, Bobby Burgess, Sharon Baird, Cubby O'Brien et Karen Pendleton - tout en organisant ce qui gravite autour de la tournée, de l'itinéraire aux costumes en passant par l'utilisation des logos. Le groupe part de Los Angeles direction l'Australie au début du mois de mai 1959. Les Mouseketeers sont alors surpris de l’accueil qui leur est fait à leur descente de l'avion à l'aéroport de Sydney. Pas moins de 10 000 fans enthousiastes les attendent et les acclament, à peine surpris par leur apparence plus âgée vu le temps passé depuis le tournage de la première saison que les téléspectateurs australiens connaissent uniquement. Pour les jeunes présentateurs, il s'agit sûrement de la plus grande effervescence qu'ils auront connue en lien avec leur rôle dans l'émission Disney. Il est assez ironique qu'elle arrive un an après qu'ils ont arrêté de tourner et, qui plus est, en dehors des États-Unis. La tournée des Mouseketeers dure trois semaines et couvre de nombreuses grandes villes australiennes dont Melbourne.
© State Bank of Victoria
Les Mouseketeers reviennent l'année suivante, en mai 1960, mais avec un casting remanié et moins intéressant. Doreen Tracey et Sharon Baird sont absentes et sont remplacées par Cheryl Holdridge, bien moins populaire, et par Roberta Shore, qui n'est pas à proprement parler une Mouseketeer mais a uniquement eu un rôle secondaire dans Annette, le Serial de la troisième saison. Mais voilà, l'enthousiasme des téléspectateurs australiens est déjà retombé et cette deuxième tournée est loin de l'hystérie provoquée par la première. De plus, un mini scandale se produit durant ce deuxième voyage en terre australe lorsque Cheryl Holdridge flirte avec Lucky Starr, un chanteur australien. Même si certains Mouseketeers se retrouveront au cours des décennies suivantes dans des émissions spéciales célébrant la nostalgie passée, cette deuxième tournée australienne de 1960 marque en réalité la fin officielle de l'aventure du Mickey Mouse Club original.
© State Bank of Victoria
« Now it's time to say goodbye... » Pour les jeunes téléspectateurs de l'époque, il était difficile de dire au revoir aux Mouseketeers après avoir passé une heure en leur compagnie. Ainsi, même si le segment des Mousekartoons n'était pas le plus populaire du programme, il avait en lui une forte portée émotionnelle. Étrangement, il était aussi symptomatique de tous les changements et autres bouleversements qu'a subis l'émission au cours de sa courte durée. Innovante et extrêmement populaire lors de son lancement, elle s'est peu à peu assagie au fur et à mesure que son public et ses présentateurs grandissaient mais aussi que Walt Disney s'en désintéressait. Néanmoins, elle a réussi à marquer son époque au point d'être désormais une référence de la télévision américaine, aidée en cela par une nostalgie bienveillante des années 1950. Très vite, le public va vouloir revoir ce programme qui l'a tant bercé dans son enfance... D'où le succès de sa syndication.
Les MousekartoonsDiffusés lors de la Saison 1
006 |
La Locomotive de Mickey
Animation 2D
1929
Cinéma
|
1929
Cinéma
|
009 |
Les Rythmes de la Jungle
Animation 2D
1929
Cinéma
|
1929
Cinéma
|
019 |
Midnight in a Toy Shop
Animation 2D
1930
Cinéma
|
1930
Cinéma
|
020 |
La Fête Joyeuse
Animation 2D
1930
Cinéma
|
1930
Cinéma
|
021 |
Monkey Melodies
Animation 2D
1930
Cinéma
|
1930
Cinéma
|
023 |
Le Pique-Nique
Animation 2D
1930
Cinéma
|
1930
Cinéma
|
026 |
Les Joueurs de Pan
Animation 2D
1930
Cinéma
|
1930
Cinéma
|
029 |
L'Esseulé
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
032 |
The Delivery Boy
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
034 |
Mickey est de Sortie
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
035 |
Le Chat N'Est Pas Là
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
036 |
The Cat's Nightmare
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
039 |
Fishin’ Around
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
040 |
Quel Bazar !
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
041 |
Diffusion Maison
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
042 |
L'Araignée et la Mouche
Animation 2D
1931
Cinéma
|
1931
Cinéma
|
043 |
The Bird Store
Animation 2D
1932
Cinéma
|
1932
Cinéma
|
044 |
La Chasse au Canard
Animation 2D
1932
Cinéma
|
1932
Cinéma
|
068 |
Mickey Postier du Ciel
Animation 2D
1933
Cinéma
|
1933
Cinéma
|
072 |
Le Premier Amour
Animation 2D
1933
Cinéma
|
1933
Cinéma
|
074 |
The Pet Store
Animation 2D
1933
Cinéma
|
1933
Cinéma
|