Le Jardin de Mickey

Après, deux passages au noir-et-blanc dans Les Joyeux Mécaniciens et Mickey's Kangaroo, Le Jardin de Mickey est le deuxième cartoon de la série Mickey Mouse à bénéficier de la couleur. Un avantage dont la célèbre souris ne se départira plus, vivant désormais ses aventures en Technicolor.

Le Jardin de Mickey reprend un schéma déjà vu dans ses cartoons en noir-et-blanc : Mickey se met à rêver qu'il lui arrive des aventures extraordinaires et se voit sauvé in extremis d'un danger inextricable par un réveil salutaire. Cette fois-ci, c'est la Nature qui grandit au point d'atteindre des proportions démesurées. Tandis que Pluto affronte une citrouille géante, Mickey se retrouve donc face à des insectes géants et regrette là inconsciemment d'avoir traité son jardinet à l'insecticide ; son cauchemar transformant les petites bêtes dont il a voulu se débarrasser en monstres vengeurs.

Graphiquement, le cartoon est superbe. Il utilise ainsi parfaitement les nuances de couleurs et fait de sa jungle disproportionnée un lieu unique à visiter avec des décors bluffants. Mais là où Le Jardin de Mickey est véritablement excellent, c'est à l'évidence dans la galerie des monstres qu'il met en place avec le scarabée, l'araignée ou la chenille. Les plus attentifs remarqueront également la cigale qui coupe la branche sur laquelle Mickey est assis. Il s'agit, en effet, de la version méchante d'un personnage venu à l'origine du cartoon de 1934 de la série Silly Symphonies, La Cigale et la Fourmi : un sentiment renforcé par l'imitation façon maléfique du "hyuck" de Dingo dont la version originale est due à Pinto Colvig, le doubleur de la même Cigale dans le Silly Symphonie. Enfin, et sur le registre de l'animation, le rodéo de Mickey sur le ver de terre vaut mention particulière...

Classique dans sa construction, Le Jardin de Mickey brille par la qualité de sa réalisation, invitant le spectateur à l'aventure, tout autant que Mickey lui-même !