Buddy Ebsen

Buddy Ebsen
Date de naissance :
Le 02 avril 1908
Lieu de Naissance :
Belleville, dans l’Illinois, aux États-Unis
Date de Décès :
Le 06 juillet 2003
Lieu de Décès :
Torrance, en Californie, aux États-Unis
Nationalité :
Américaine
Profession :
Acteur

La biographie

rédigée par
Publié le 23 janvier 2022

Le 15 décembre 1954, la chaine ABC bat tous les records d’audiences avec Davy Crockett – Indian Fighter, le huitième épisode de la toute première saison de Disneyland, l’émission hebdomadaire lancée par Walt Disney en septembre. Rassemblés par millions devant leur poste, les téléspectateurs américains découvrent alors Fess Parker dans le rôle du célèbre trappeur mort à Fort Alamo en 1836. À ses côtés, une autre star du petit écran partage la vedette dans le rôle de George Russel, le comédien Buddy Ebsen.

Christian Ludolf (Buddy) Ebsen, Jr. naît le 2 avril 1908 à Belleville, dans le sud-ouest de l’Illinois. Son père, Christian Ludolf Ebsen, Sr. est un chorégraphe d’origine danoise qui s’est reconverti dans la préparation physique. Chargé de l’exploitation de la piscine de l’école, il est marié à Frances Wendt, une peintre issue d’une famille germano-balte de Lettonie. Élevé aux côtés de ses quatre sœurs, le petit Buddy grandit à Belleville jusqu’à ses dix ans avant de partir avec sa famille pour la Floride. Après avoir vécu deux ans à Palm Beach County, les Ebsen emménagent finalement à Orlando, au cœur de l’État, en 1920. C’est là que le garçon et ses sœurs apprennent les rudiments de la danse dans l’école de leur père. Scolarisé à la Orlando High School, Buddy Ebsen n’est encore qu’un adolescent lorsqu’il rejoint les rangs de l’Ordre de DeMolay, un ordre paramaçonnique fondé à Kansas City par Frank S. Land en 1919 afin de prendre en charge les orphelins de guerre. Là, il participe à diverses actions de charité tout en se formant pour l’avenir. Basé sur la camaraderie, la solidarité et le patriotisme, l’Ordre lui donne le goût d’aider son prochain. Buddy Ebsen se destine alors à une carrière de médecin et décide de poursuivre dès 1926 ses études à l’Université de Floride de Gainesville. L’année suivante, il rejoint les bancs du Rollins College de Winter Park. Ses études font cependant rapidement long feu. Les problèmes financiers de la famille empêchent Ebsen de poursuivre sa scolarité. Il quitte ainsi la fac en 1928...

La Naissance d'une Étoile (1936)
Capitaine Janvier (1936)

Âgé de vingt ans, Buddy Ebsen décide de quitter Orlando pour New York. Une vingtaine de dollars en poche, il décroche alors un petit boulot dans une cafétéria. Rejoint par sa sœur Vilma, il tente durant son temps libre de percer dans le milieu de la danse. Pour ce faire, tous les deux se produisent dans différents dîners-spectacles et autres vaudevilles sous le pseudonyme de « Baby Astaires ». Buddy et Vilma sont bientôt remarqués par Florenz Ziegfeld qui leur offre dès 1928 de jouer dans la comédie musicale Whoopee. Marié le 10 juillet 1933 à Ruth Margaret Cambridge avec qui il a deux filles, Elizabeth et Alix, Ebsen se produit ensuite dans Flying Colors et Ziegfeld Follies of 1934. Tournant dans toute la région, notamment à Atlantic City, le comédien commence ainsi sa carrière. Une bonne critique de la part du chroniqueur Walter Winchell du New York Daily Mirror lui permet de faire salle comble au Palace Theatre de New York. Avec sa sœur, il est également repéré par un cadre de MGM qui leur propose de faire des essais. Ces derniers sont concluants. Un contrat de deux ans avec le studio au lion est signé en 1935.

Généreusement payé 1 500 dollars par semaine, une somme confortable pour un jeune artiste, Buddy Ebsen s’envole pour la côte Est. Avec Vilma, il s’installe à Hollywood et débute au cinéma dans La Naissance d’une Étoile. Le film musical de Roy Del Ruth avec Jack Benny, Eleanor Powell, Robert Taylor et Una Merkel signe alors un joli petit succès qui décroche une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur Film. Buddy Ebsen s’en donne à cœur joie. Vilma, quant à elle, livre ici sa seule prestation sur grand écran avant de se retirer du show business. La filmographie de Buddy Ebsen se complète petit à petit avec des apparitions dans Capitaine Janvier de David Butler avec Shirley Temple (1936), Saint-Louis Blues de John Cromwell avec Barbara Stanwyck et Walter Brennan (1936) et Yellow Jack de George B. Seitz avec Robert Montgomery (1938). Le comédien retrouve en outre Roy Del Ruth qui le fait tourner avec Eleanor Powell et James Stewart dans L’Amiral Mène la Danse (1936), dans Le Règne de la Joie avec Robert Taylor (1937) puis dans My Lucky Star avec Sonja Henie et Richard Greene (1938). Il est également le partenaire de danse de Judy Garland dans Broadway Melody of 1938 (1937). Il partage l’affiche avec Jeanette MacDonald dans La Belle Cabaretière (1937) et The Girl of the Golden West de Robert Z. Leonard (1938).

L'Amiral Mène la Danse (1936)
The Girld of the Golden West (1938)

Désormais connu et reconnu pour sa manière de danser, remarquable, et ses aptitudes pour le chant, Buddy Ebsen parvient, en à peine dix ans, à se faire un nom à Hollywood. Admirant son style, Walt Disney l’invite alors régulièrement dans ses studios afin que le comédien exécute quelques pas de danse devant les animateurs au travail sur les cartoons de Mickey et certaines Silly Symphonies. À l’affiche de Four Girls in White (1938) et The Kid From Texas de S. Sylvan Simon (1939), Buddy Ebsen est courtisé par tous les patrons de studios, notamment Louis B. Mayer qui lui offre de poursuivre leur collaboration avec un contrat en or. Le comédien décline cependant la proposition. Il refuse en effet de travailler exclusivement pour MGM. Vexé, Mayer lui promet qu’il ne travaillera plus jamais à Hollywood.

Four Girls in White (1939)
Test pour Le Magicien d'Oz (1939)

Le grand patron de MGM revient cependant rapidement sur ses propos en lui tendant le script du (Le) Magicien d’Oz. Ebsen accepte alors le rôle de l’Épouvantail. Il l’échange cependant avec Ray Bolger, initialement choisi pour camper celui de l’Homme de fer blanc. Après un passage en studio pour enregistrer les différentes chansons de la bande originale du film, Buddy Ebsen participe aux nombreux tests de costumes et de maquillage. Habillé par Adrian Greenberg et maquillé par Jack Dawn, il débute ensuite le tournage. Mais rapidement, la situation déraille. Ebsen est victime de crampes musculaires et de fortes douleurs... Il a régulièrement le souffle coupé... Une hospitalisation est indispensable pour faire des examens. Ces derniers révèlent que l’aluminium contenu dans le maquillage est un poison en train d’endommager sérieusement sa santé. La mort dans l’âme, Buddy Ebsen doit jeter l’éponge et abandonner ce qui aurait pu être le rôle de sa vie... Il est alors remplacé par le comédien Jack Haley qui réenregistre les chansons. La voix d’Ebsen est cependant gardée pour certaines rares scènes chantées.

Sing Your Worries Away (1942)
Under Mexicali Stars (1950)

Après des semaines de soin, Buddy Ebsen entame des poursuites contre MGM. Il disparaît alors de l’affiche durant près de dix ans, ne revenant ponctuellement que dans trois longs-métrages produits par RKO, Idylle en Argentine de Leslie Goodwins et Jack Hively avec Maureen O’Hara (1941), Parachute Battalion de Leslie Goodwin avec Robert Preston et Nancy Kelly (1941) et Sing Your Worries Away d’A. Edward Sutherland avec Bert Lahr, Patsy Kelly et June Havoc (1942). Éloigné des écrans, Buddy Ebsen apprend les rudiments de la navigation et devient un marin aguerri. Au moment où les États-Unis entrent à leur tour dans la Seconde Guerre mondiale, il demande alors un commandement au sein de la Navy mais ses demandes sont systématiquement refusées. L’US Coast Guard accepte néanmoins de lui octroyer le grade de lieutenant. Buddy Ebsen sert ainsi comme agent de contrôle puis comme officier sur la frégate USS Pocatello qui mouille au large de Seattle afin de faire des relevés météorologiques.

Buddy Ebsen retourne à la vie civile en 1946. Marié en secondes noces à Nancy Wolcott McKeown, une de ses collègues lieutenant qu’il épouse un an plus tôt, il assiste alors à la disparition tragique de son fils, Christian Ludolf Ebsen III, mort vingt-deux jours après sa naissance... Dévasté, il soigne sa douleur par le travail et reprend sa carrière d’acteur. Il joue ainsi à la télévision dans un épisode de The Chevrolet Tele-Theatre diffusé en 1949. Il enchaine ensuite avec des séries comme Stars Over Hollywood, Gruen Guild Playhouse, Broadway Television Theatre, Schlitz Playhouse of Stars, Tales of Wells Fargo, Playhouse 90, Johnny Ringo... À la même époque, Buddy Ebsen apparaît au cinéma devant la caméra de George Blair dans les westerns Under Mexicali Stars (1950), Silver City Bonanza (1951), Thunder in God’s Country (1951). Partageant l’affiche avec Rex Allen, il est également au générique de Rodeo King and the Senorita et Utah Wagon Train de Philip Ford (1951). Ne quittant plus les plateaux de tournage, il n’en délaisse pas pour autant sa famille qui s’agrandit, année après année, avec les naissances de Bonnie, Kiki, Dustin, Susannah et Cathy.

Utah Wagon Train (1951)
Les Gens de la Nuit (1954)

C’est en 1951 que le bon souvenir de Buddy Ebsen revient à l’esprit de Walt Disney. Celui-ci cherche à l’époque un danseur hors pair pour un projet très personnel. Le papa de Mickey nourrit en effet une belle passion pour les miniatures et les dioramas. Souhaitant avec certains de ses techniciens mettre au point un automate capable de danser de manière réaliste, il demande alors à Ebsen de leur prêter main forte. Le comédien est ainsi invité aux studios en 1951 pour participer à ce que tout le monde appelle le Project Little Man. Debout devant un écran blanc marqué d’un quadrillage noir, il exécute quelques pas de danse à la demande de Walt. Réunis devant lui, Roger Broggie et ses collègues n’en perdent pas une miette. Filmés, ses mouvements servent ensuite de référence pour programmer la machinerie rudimentaire assemblée pour faire bouger le petit automate. Bien que passionnant, le projet est toutefois mis au placard au moment où Disney se lance dans un chantier bien plus grand, celui de son futur Parc, Disneyland.


Buddy Ebsen et Walt Disney, 1951

Si le Project Little Man n’a pas véritablement abouti, Walt Disney n’oublie pas son bon ami Buddy Ebsen. Pour financier son Parc et le faire connaître aux Américains, le cinéaste s’est en effet mis en tête de produire une émission de télévision hebdomadaire. Simplement baptisée Disneyland, elle offrira aux téléspectateurs de voir ou revoir les classiques animés passés des studios. Le public profitera également de documentaires et de fictions totalement inédits. Pour mettre en valeur Frontierland, la ville de Far-West de son futur Parc, Walt Disney lance ainsi la production d’un feuilleton inspiré de la vie légendaire de Davy Crockett. Un temps envisagé pour Buddy Ebsen, le rôle-titre est finalement donné à Fess Parker que Disney a repéré dans le film Des Monstres Attaquent la Ville de Gordon Douglas. Ebsen n’est toutefois pas oublié. Il récupère le rôle de George Russel, le compagnon de route de Davy Crockett dans les trois premiers épisodes de la série qui rencontrent, tous, un succès incroyable.

Davy Crockett (1954)
Corky and White Shadow (1956)

À l’affiche de Red Garters de George Marshall (1954) et Les Gens de la Nuit de Nunnally Johnson (1954), Buddy Ebsen devient une véritable star grâce à son interprétation de George Russel. Le triomphe est tel qu’il reprend le chemin des studios pour tourner deux autres épisodes diffusés à la fin de l’année 1956. Endossant son costume lors de nombreuses manifestations organisées à Disneyland, en particulier lors de l’inauguration du Parc le 17 juillet 1955, Buddy Ebsen apparaît également dans la série Corky et White Shadow programmée au sein du Mickey Mouse Club du 31 janvier 1956 au 22 février 1956. Grâce à Disney qui lui a remis le pied à l’étrier, il voit sa carrière revenir au sommet. Au cinéma, il est engagé au casting d’Attaque ! de Robert Aldrich (1956) et Le Temps et la Colère de Francis Gwaltney (1956). À la télévision, il joue dans Bonanza, Maverick, 77 Sunset Strip, Tales of Wells Fargo, Have Gun, Will Travel... Il partage aussi la vedette avec Keith Larsen dans Northwest Passage, une série d’aventures produite par MGM et diffusée sur NBC durant la saison 1958-1959.

Attaque ! (1956)
Diamants sur Canapé (1961)

Acteur récurrent de la série Bus Stop entre octobre 1961 et mars 1962, Buddy Ebsen tourne devant la caméra de Jacques Tourneur et George Waggner dans Fury River (1961). Il donne la réplique à Audrey Hepburn dans Diamants sur Canapé de Blake Edwards. Visible dans The Andy Griffith Show, The Barbara Stanwyck Show, Gunsmoke, Rawhide et La Quatrième Dimension, il est dirigé par David Swift dans Les Internes (1962) puis par Burt Kennedy dans À l’Ouest du Montana (1964). Pour CBS, il endosse le costume de Jed Clampett dans la série The Beverly Hillbillies. Créé par Paul Jennings, son personnage, un montagnard qui s’installe à Beverly Hills après avoir fait fortune dans le pétrole, marque considérablement les esprits. Tout de suite, le succès est au rendez-vous. Mieux, c’est un triomphe ! Soixante millions de téléspectateurs se réunissent chaque semaine devant les deux-cent-soixante-quatorze épisodes qui sont mis en boîte et programmés entre 1962 et 1971 ! En 1968, Buddy Ebsen revient ponctuellement aux studios Disney pour qui il incarne Calvin Bower dans The One and Only, Genuine, Original, Family Band de Michael O’Herlihy.

En 1973, Buddy Ebsen décroche un autre rôle emblématique. Dans Barnaby Jones, il prête en effet ses traits à un enquêteur à la retraite qui, avec sa belle-fille Betty incarnée par Lee Meriwether, prend la tête d’une agence de détective privé à Los Angeles. Diffusé sur CBS, le feuilleton est un autre succès pour Ebsen. Cent-soixante-dix-huit épisodes se succèdent alors entre 1973 et 1980. Dans le même temps, le comédien apparaît dans les téléfilms The Horror at 37,000 Feet (1973), Tom Sawyer (1973), The President’s Plane is Missing (1973), Carambolages (1976), Leave Yesterday Behind (1978), The Bastard (1978), The Critical List (1978), The Paradise Connection (1979).

The Beverly Hillbillies
(1962-1971)
The One and Only, Genuine,
Original, Family Band (1968)

Dans les années 1980, Buddy Ebsen, qui a fêté ses soixante-dix ans en 1982, n’est pas encore prêt à raccrocher les gants. Pour Disney, il sert comme narrateur de la série documentaire Disney Souvenirs dans laquelle sont dépeintes les carrières des plus grands artistes des studios. Il narre aussi l’épisode Paul Bunyan de la série Reading Rainbow produite par Steven Kellogg pour le compte de PBS. Il joue dans le téléfilm Fire on the Mountain (1981), la série Matt Houston (1982), dans Stone Fox (1987). Marié en troisièmes noces à Dorothy (Dotti) Knott qu’il épouse en 1985, il participe à Working Tra$h en 1990 puis reprend le costume de Barnaby Jones pour un caméo dans le film The Beverly Hillbillies, l’adaptation de la série sur grand écran (1993). En 1994, il apparaît pour la dernière fois à l’écran dans la série Burke’s Law. Il obtient enfin son ultime rôle en 1999, celui de Chet Elderson dans l’épisode Les Rois du Texas de la série animée King of the Hill.

Barnaby Jones (1973-1980)
Matt Houston (1984-1985)

Retiré des écrans, Buddy Ebsen se consacre à sa famille et à ses enfants qui mènent tous une carrière d’artistes ou de cavaliers. Républicain très engagé, il nourrit une belle passion pour les pièces de monnaie anciennes qu’il collectionne avec ses amis du Beverly Hills Coin Club qu’il cofonde en 1987 aux côtés du comédien Chris Aable. Il passe également son temps à écrire des romans tels que Kelly’s Quest et Sizzling Cold Case. Lauréat d’une étoile sur le Hollywood Walk of Fame et sur le St. Louis Walk of Fame, Buddy Ebsen a quatre-vingts ans lorsqu’il revient une ultime fois aux studios Disney pour recevoir un Disney Legends Award remis en 1993 pour son inestimable contribution. La même année, il se lance dans l’écriture de son autobiographie, The Other Side of Oz, publiée par Stephen Cox en 1994. Présent au générique du documentaire Walt, L’Homme Au Delà du Mythe qui célèbre la vie et l’œuvre de Walt Disney, il enregistre en outre au début des années 2000 les albums Buddy’s Originals et Buddy Ebsen Says Howdy.

Hospitalisé au Torrance Memorial Medical Center, Buddy Ebsen s’éteint le 6 juillet 2003 des suites d’une pneumonie. Âgé de quatre-vingt-quinze ans, il reçoit alors une pluie d’hommages de la part du public et de la profession qui saluent unanimement une carrière longue de plus de soixante-dix ans marquée par des rôles emblématiques comme celui de George Russel dans Davy Crockett...

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