Le Chat N'Est Pas Là
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Titre original : The Cat's Out The Cat's Nightmare Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 28 juillet 1931 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Wilfred Jackson Musique : Frank Churchill Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
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La critique
Le Chat N'Est Pas Là est un cartoon des Silly Symphonies qui offre une superbe séquence de cauchemar dont l'idée sera reprise des années plus tard.
Le Chat N'Est Pas Là est marqué dans sa conception par la présence de quelques grands noms de l’animation tels que Dave Hand ou Ben Sharpsteen, tandis que l'animation du coq à la fin du cartoon se voit, elle, reprise de celle produite par Wilfred Jackson dans le court-métrage de 1929 La Danse Macabre. La composition de la musique est confiée pour sa part à Frank Churchill. Le cartoon utilise d'ailleurs, comme les précédents opus de la série des Silly Symphonies, de nombreux morceaux en guise d'accompagnement musical. Peuvent ainsi être reconnus des extraits de Blumenlied ou Flower Song (1890) de Gustav Lange, Home ! Sweet Home ! (1823) d'Henry Rowley Bishop, Listen to the Mockingbird (1855) d'Alice Hawthorne, March of the Spooks (1924) de Maurice Baron, Down South (début du XXe siècle) d'Hubert Middleton, Sneak (1922) d'Ignacio Herb Brown, Fire Dance (1927) de Charles Huerter et du chant populaire For He's a Jolly Good Fellow (1783).
Le cartoon commence de nuit devant une belle maison à la campagne éclairée par le clair de la pleine lune. La caméra avance devant la porte d'entrée qui s'ouvre et qui voit un chat mis dehors. Le matou miaule en espérant amadouer son maître pour rentrer, mais sans succès. Il décide alors de faire le tour du voisinage, grimpant sur une rambarde en bois tout en continuant sa sérénade. Sauf que cela énerve les voisins qui lui envoient une paire de chaussures afin de le faire taire. L'une d'elle se coince sur sa tête ce qui l'affole et le fait fuir sur la barrière. Il tombe alors la tête la première dans une bassine pleine d'eau, une chute qui lui permet de se débarrasser de la chaussure. Il entend alors un oiseau qui chante perché sur la girouette d'une grange. Il l'escalade aussitôt dans l'idée d'en faire son petit-déjeuner. Il arrive alors à attraper le volatile par la queue mais ce dernier parvient à s'envoler. La matou essaye de le retenir mais ses plumes s'arrachent, ce qui le fait chuter violemment du haut du toit.
Le chat s'écrase alors au sol et reçoit la girouette sur la tête. Une scène inventive est alors proposée. Le spectateur voit en effet des anges quitter le corps du chat et monter au ciel. Chacun possède une toge et une harpe. Ce qui est amusant ici est d'en compter neuf ; neuf comme les neuf vies que la légende affirme que les chats possèdent. Ceci dit, alors que la neuvième âme est sur le point de le quitter, le félin arrive à la rattraper avec sa queue et la faire réintégrer son corps, lui permettant ainsi de rester en vie. L'oiseau qu'il chassait réapparaît alors devant lui. Mais tandis que le matou est sur le point de l'attaquer à nouveau, il se met à grossir à vue d'œil. Et le chat, de prédateur, devient proie. L'oiseau géant lui fait comprendre qu'il a bien l'intention de se venger des plumes disparues de son derrière. Et chose encore plus étrange, le volatile se démultiplie en six. Le groupe d'oiseaux entoure alors le félin, l’empêchant de s'enfuir et l'attaquant à coups de becs. Le chat se débat de toutes ses forces quand les volatiles géants disparaissent soudainement.
Le malheureux se rend alors compte qu'il est entouré d'une bande de hiboux. Effrayé, il part se cacher près d'une pompe à eau. Ce qu'il ne sait pas, c'est que l'objet est vivant lui aussi, dans un beau moment d'anthropomorphisation. La pompe envoie ainsi le matou contre un épouvantail qui prend également vie et commence à danser devant lui. La séquence dure près d'une minute et permet aux animateurs de s'amuser avec l'absurde comme, par exemple, quand l'épouvantail perd plusieurs fois son pantalon. Là encore, il se dédouble jusqu'à atteindre quatre exemplaires de lui qui finissent par se regrouper et retrouver leur place initiale au milieu du champ. Mais du chapeau de l'épouvantail sort une chauve-souris qui se met à danser également devant la lune. Le chat envoie une citrouille pour la faire s'envoler mais rate son coup et touche le chapeau. Le résultat est que d'autres chauves-souris sortent et foncent sur lui. Les animateurs proposent alors ici un bel effet avec les mammifères volants qui rejoignent la caméra au point qu'ils la recouvre et qu'il fasse tout noir.
Les mésaventures du chat ne sont malheureusement pas terminées. Il est, en effet, attaqué par six grosses araignées qui tentent de le mordre. Le félin arrive à s'enfuir bien que les arachnides s'accrochent à sa queue. Il passe par le trou d'une balustrade, ce qui a pour conséquence heureuse de faire lâcher les araignées qui se retrouvent alors coincées en boule toutes les six. Mais le chat n'est pas au bout de ses peines : il devient le jouet de deux arbres, là aussi anthropomorphisés, qui s'amusent avec le matou et lui tapent dessus avec leurs branches. Le gros oiseau du début se pose alors sur l'un d'eux et se moque du sort du chat. C'est à ce moment-là que le félin se réveille de ce qui n'était qu'un horrible cauchemar. Il est allongé sur le sol, devant la grange depuis laquelle il était tombé. Le matin s'est levé et le coq chante. Le chat s'empresse alors de rentrer chez lui et miaule pour que son maître lui ouvre. Ce dernier s’exécute mais c'est en réalité pour prendre seulement le lait. Il remet le chat dehors après qu'il s'est faufilé à l'intérieur, vexant alors le félin.
Le Chat N'Est Pas Là se démarque par sa séquence remarquable du cauchemar. L'idée est d'ailleurs tellement bonne que les studios Disney la réutiliseront dans Le Jour du Jugement de Pluto en 1935.
Le cartoon possède un imbroglio au niveau de son titre anglais. Connu aujourd'hui sous le nom de The Cat's Out, qui était à l'époque son titre de travail, il est réellement sorti au cinéma en tant que The Cat's Nightmare, comme l'atteste d'ailleurs son copyright. La confusion vient peut-être de sa première diffusion à la télévision dans le Mickey Mouse Club. Il est alors découpé en deux parties : la première le 23 janvier 1956 avec le titre The Cat's Out et la seconde le 27 février 1956 avec le titre The Cat's Nightmare ; chacune des dénominations représentant alors l'action de la partie diffusée du cartoon.