Voilà le Printemps
Titre original : Springtime Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 24 octobre 1929 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Ub Iwerks Musique : Carl W. Stalling Durée : 6 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
La fantaisie du printemps est révélée au travers des créatures vivant dans les bois... |
La critique
Premier cartoon des Silly Symphonies à être basé sur une saison, Voilà le Printemps s'avère particulièrement imaginatif pour l'époque, mettant parfaitement en avant les possibilités du son et de la musique synchronisés avec l'animation.
Troisième cartoon de la série Silly Symphonies, Voilà le Printemps est aussi le premier des quatre courts-métrages centrés sur les saisons ; suivront ensuite Été le 16 janvier 1930, L'Automne le 15 février 1930 et finalement C'est l'Hiver le 30 octobre 1930. Dans chacun d'eux, les artistes Disney développent des thématiques autour de la nature tandis que des extraits instrumentaux, plus ou moins connus, accompagnent les images. Voilà le Printemps est ainsi réalisé par Ub Iwerks - il s'agit alors la toute première fois qu'il occupe ce poste - tandis que le compositeur Carl W. Stalling utilise plusieurs morceaux pour illustrer musicalement le court-métrage. Il peut ainsi être entendu Morrning tiré de la pièce Peer Gynt (1876) d'Edvard Grieg, Bluemengeflüster (1899) de Franz von Blon et surtout La Danse des Heures du ballet La Gioconda (1876) d'Amilcare Ponchielli. Walt Disney utilisera à nouveau cette dernière musique en 1940 dans l'une des séquences du film d'animation Fantasia.
Le cartoon commence par une scène où des arbres et des fleurs dansent gaiement. Ce passage servira ensuite d'inspiration à un autre classique des studios, Des Arbres et des Fleurs, plus de deux ans plus tard, connu surtout pour être le premier court-métrage du cinéma en Technicolor. Il enchaîne ensuite sur trois fleurs qui dansent en claquant du pied lorsque l'une d'elles se rapproche de la caméra pour montrer deux coccinelles se trémousser sur les pétales. La séquence suivante voit elle une chenille se dandiner puis ses paires de pattes se séparer les unes des autres. Un corbeau portant un chapeau remarque l'insecte et va manger alors goulument chaque morceau de celui-ci, un à un. L'oiseau se met à son tour à danser ; ses jambes puis son corps s'allongeant au fur et à mesure de ses mouvements. Il rejoint ensuite sa compagne sur une branche ; elle qui est en train de couver ses œufs. Les oisillons sortent alors de leur coquille et se mettent également à sautiller en rythme.
Le passage suivant voit la pluie arriver. Il est amusant de voir l'effet donné par les artistes : un éclair frappe un nuage, ce qui le déchire, permettant à un torrent d'eau de se déverser vers le sol. Un arbre qui se trouve sous la pluie en profite aussitôt pour se doucher. Un passage comique le montre alors se frotter partout comme s'il s'agissait d'un être humain en train de se laver dans une baignoire, allant même jusqu'à utiliser une brosse pour le dos. Mais un nouvel éclair frappe l'arbre anthropomorphe sur le postérieur, lui découvrant l'arrière-train, ce qui a pour conséquence de le faire fuir au loin, mort de honte. Une fois le soleil revenu, un duo de sauterelles quitte son abri sous des champignons et se met à sautiller partout avant d'être avalé par une grenouille. Il est intéressant de s'arrêter sur l'apparence du batracien. Il est en fait un précurseur du personnage principal qu'inventera Ub Iwerks pour sa nouvelle série, Flip la Grenouille, lorsqu'il quittera les studios Disney quelques mois plus tard pour former un studio indépendant concurrent.
Une fois rassasiée, la grenouille se met alors à sauter en rythme d'un nénuphar à un autre. Une congénère joue elle de la batterie en tapant avec des roseaux sur le dos et la tête de tortues. À ce moment-là, il faut absolument remarquer la superbe animation du reflet du batracien sur l'eau. L'effet est tout simplement saisissant pour l'époque, à mille lieues de ce que proposait le studio sur les décors des cartoons d'Oswald, le Lapin Chanceux. La séquence suivante se concentre elle sur une araignée qui commence à faire peur au public grâce à un gros plan où elle se montre agressive avant de revenir plus douce et de jouer de la harpe sur sa toile. Le court-métrage montre enfin d'autres grenouilles en train de danser avant qu'elles ne se fassent courser par un héron qui veut les manger. Le volatile y arrive finalement puis se dandine en signe de victoire mais il ne se rend pas compte que l'une des flaques dans lesquelles il plonge n'a pas de fond...
Voilà le Printemps est un cartoon inventif qui montre l'incroyable talent qu'ont acquis les artistes Disney depuis leur début, et notamment l'animateur et réalisateur Ub Iwerks.