Jimmie Dodd
Date de naissance : Le 28 mars 1910 Lieu de Naissance : Cincinnati, dans l’Ohio, aux États-Unis Date de Décès : Le 10 novembre 1964 Lieu de Décès : Honolulu, Hawaï, aux États-Unis |
Nationalité : Américaine Profession : Acteur Chanteur Compositeur |
La biographie
“M-I-C”, “K-E-Y”, “M-O-U-S-E!”. Le 3 octobre 1955, les spectateurs d’ABC assistent au lancement d’une toute nouvelle émission pour la jeunesse, le Mickey Mouse Club. Diffusée tous les jours de la semaine, celle-ci mêle alors spectacles, numéros de danse, fictions, reportages et dessins animés, le tout joyeusement présenté par la bande des Mouseketeers et son leader emblématique, le chanteur et comédien Jimmie Dodd.
Ivan Wesley (Jimmie) Dodd naît le 28 mars 1910 à Cincinnati, dans le sud-ouest de l’Ohio. Son père, John, travaille pour une société de lithographie. Sa mère, Luella, issue d’une famille originaire d’Allemagne, est sténographe. Très jeune, Jimmie assiste au divorce de ses parents. Attristé par le départ de son papa qui s’installe non loin de là, dans une maison voisine, il vit alors avec ses sœurs et sa maman qui, abhorrant le prénom Ivan, l’appelle désormais James. En 1922, cette dernière se remarie avec Alfred Bauer. Son père épouse également une autre femme avec qui il a un fils, Jack.
Élève de la Withrow High School, Jimmie Dodd se découvre très tôt une passion pour la musique, notamment pour le banjo. Inscrit à l’Université de Cincinnati, il poursuit ses études au Conservatoire de la ville puis à la Schouster-Martin School of Dramatics. Là, il fait la rencontre du jeune Tyrone Power dont la maman est professeur de théâtre. Dodd débute sa carrière modestement en 1933 en tant que guitariste et chanteur sur une radio locale de St. Petersburg, en Floride. Il travaille ensuite à Nashville, dans le Tennessee, tout en reprenant ses études à l’Université Vanderbilt. En 1937, il rejoint Hollywood avec les autres membres de l’orchestre de Louis Prima. Fasciné par le cinéma, il apparaît dès 1940 dans ses premiers films, Those Were the Days! de Theodore Reed, Varsity Vanities de Larry Ceballos et le western Law and Order de Ray Taylor.
Souvent cantonné à de petits rôles parfois non crédités au générique, Jimmie Dodd poursuit sa carrière de comédien en apparaissant dans près d’une quarantaine de films entre 1941 et 1945. À l’affiche de The Richest Man in Town (1941), Private Snuffy Smith (1941), Les Tigres Volants (1942), Moon Over Las Vegas (1944), Twilight on the Prairie (1944) ou bien encore des (Les) Diables Jaunes (1945) et The Crimson Canary (1945), il se fait alors remarquer grâce au rôle de Lullaby Joslin qu’il incarne à six reprises aux côtés de Bob Steele et Tom Tyler avec qui il forme le trio des Three Mesquiteers dans la série de films produite par Republic Pictures en 1942 et 1943 (Shadows on the Sage, Valley of Hunted Men, Thundering Trails, The Blocked Trail, Santa Fe Scouts et Riders of the Rio Grande). Avec la chanteuse et danseuse Ruth Carrell qu’il épouse en 1940, Dodd participe dans le même temps à l’effort de guerre en se produisant devant les troupes américaines envoyées en Asie du sud, en Afrique du nord et dans les îles Aléoutiennes.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Jimmie Dodd s'invite régulièrement sur scène avec sa guitare. Apprécié pour sa bonne humeur très communicative, il poursuit en parallèle sa carrière à Hollywood avec des apparitions dans Rolling Home (1946), La Légende du Texas (1947), The Tender Years (1948), L’Extravagante Mlle Dee (1948), Flaming Fury (1949), Un Shérif à la Page (1950), La Deuxième Femme (1950), Sables mouvants (1950), G.I. Jane (1951) et Les Indomptables (1952). Figure familière des fans de westerns, il débute à la télévision dès 1951 grâce à l’entremise de Jinx Falkenburg rencontré lors de ses concerts aux armées dans le Pacifique. Il joue ainsi dans les séries Racket Squad et Fireside Theatre. Hospitalisé durant plusieurs semaines, Dodd, dont la santé est fragile, rencontre bientôt de graves problèmes financiers. La chanson Washington, qui devient l’hymne officiel du district de Columbia, lui permet de gagner un peu d’argent. Il apparaît aussi en 1952 dans Double Trouble, un épisode de Superman dans lequel il campe le rôle du Fingerprint Man. Une collaboration débute par ailleurs avec les studios Disney. Engagé par Jimmy Johnson, il travaille alors avec Bill Justice, l’un de ses partenaires de tennis, et X. Atencio sur un projet de séquence animée mettant en scène un crayon magique.
Alternant entre le cinéma et la télévision, Jimmie Dodd est alors repéré par Walt Disney qui le confie aux bons soins du producteur Bill Walsh qui, avec les directeurs de casting Lee Traver et Jack Lavin, est en train de constituer une équipe de jeunes talents pour animer une future émission, le Mickey Mouse Club. Produit en collaboration avec Perce Pearce, Mike Holoboff et Hal Adelquist, le programme est déjà annoncé comme l’événement de la rentrée 1955 sur la chaîne ABC. Diffusé en fin d’après-midi du lundi au vendredi, il réunira devant la caméra un groupe de vingt-huit enfants et adolescents bientôt surnommés les Mouseketeers. Pour les encadrer, trois adultes, les Mooseketeers, sont également engagés. Parmi eux, le scénariste Roy Williams incarne le Big Mooseketeer, le Mooseketeer aux rondeurs sympathiques. À ses côtés, Robert (Bob) Amsbery participe à l’écriture des numéros musicaux. Très apprécié par Walt qui aime beaucoup ses compositions, Jimmie Dodd complète le tableau dans le rôle du maître de cérémonie. Travaillant de concert avec le directeur musical Buddy Baker, il compose au passage The Mickey Mouse March, une marche pour fanfare utilisée comme générique de l’émission.
Crevant l’écran, Jimmie Dodd passe ainsi plusieurs semaines sur le plateau 2 des studios Disney à enregistrer les centaines d’épisodes du Mickey Mouse Club diffusé sur ABC entre 1955 et 1959. Son nom devient alors synonyme de joie dans tous les foyers américains qui saluent ses performances. Le succès se poursuit d’ailleurs dans les bacs où ses compositions, éditées par la maison de disque Disneyland Records, s’arrachent comme des petits pains à l’image de The Pussy Cat Polka, Annette, Hey! Cubby Boy!, The Mickey Mouse Mambo, I’m No Fool, Encyclopedia, The Friendly Farmer et Animals and Clowns. Travaillant main dans la main avec sa femme Ruth, Jimmie Dodd participe également à un disque dérivé de Sur la Piste de l’Oregon et enregistre la narration de plusieurs livres-disques parmi lesquels l’adaptation de Bambi, Cendrillon, Peter Pan et des (Les) Aventures de Perri d’après le long-métrage de Paul Kenworthy Jr. et Ralph Wright sorti en 1957. Il prête en outre sa voix à Bucky Beaver, le castor animé des publicités de la marque de dentifrice Ipana pour lesquelles il compose au passage une nouvelle chanson, Brusha, Brusha, Brusha.
Se rendant régulièrement auprès des enfants hospitalisés avec son comparse Roy Williams, Jimmie Dodd passe de merveilleuses années sur le plateau du Mickey Mouse Club. Présent lors des grands événements organisés à Disneyland, il adore tout autant se produire sur scène avec sa Mousegetar lors de ses tournées à travers tous les États-Unis. Sa participation au Mickey Mouse Club Circus, l’éphémère cirque créé par Walt au sein de son Parc, est elle aussi un excellent souvenir.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Se voyant offrir le rôle du lion peureux, il est notamment très triste d’apprendre en 1957 que le long-métrage Rainbow Road to Oz, dans lequel devaient jouer les Mouseketeers, ne verra finalement pas le jour. Surtout, en 1958, c’est avec une peine profonde qu’il apprend que le Mickey Mouse Club vient d’être supprimé de sa grille de rentrée par la chaîne ABC. Les audiences, en berne, n’ont en effet cessé de chuter au cours des derniers mois. Les derniers enregistrements ont lieu en 1958. Condamnée, l’émission tire finalement sa révérence après un ultime épisode diffusé le 25 septembre 1959.
Après la déprogrammation du Mickey Mouse Club, Jimmie Dodd s’embarque durant un an dans une incroyable tournée en Australie en compagnie de certains Mouseketeers. À la tête de son propre groupe de danse, il continue de composer des chansons comme Lonely Guitar, un tube écrit pour son amie Annette Funicello. En mai, il reprend ses concerts en Australie avec Cheryl Holdridge et Roberta Shore. Dodd poursuit ensuite sa collaboration avec les studios Disney. Il ajoute ainsi Closing Bows / Drums à la bande originale de The Enchanted Tiki Room, la nouvelle attraction d’Adventureland inaugurée en juin 1963. Depuis septembre 1962, il participe également à l’enregistrement de quelques séquences de présentations inédites pour le Mickey Mouse Club, à présent diffusé en syndication sur certaines chaînes locales à travers tous les États-Unis. Il partage alors l’écran avec son ami Roy Williams et la comédienne Ginny Tyler qu’il retrouve sur un plateau installé au cœur de la Main Street Opera House de Disneyland.
En août 1964, Jimmie Dodd apparaît pour la toute dernière fois devant les caméras des studios Disney. L’artiste fait bonne figure mais souffre déjà d’une méchante maladie infectieuse. Installé à Honolulu, dans l’archipel des îles Hawaï, il prépare avec sa femme Ruth la création d’une nouvelle émission pour la jeunesse intitulée Jimmie Dodd’s Aloha Time. Il profite également de son temps libre pour recevoir ses proches et ses amis, notamment la jeune Cheryl Holdridge, une ancienne membre des Mouseketeers venue pour passer la lune de miel avec son mari Lance Reventlow. De plus en plus fébrile, Jimmie Dodd est finalement hospitalisé le 24 août 1964, deux jours seulement après son arrivée sur l’île d’Oahu. Les examens révèlent des troubles sanguins graves. Certains parlent de cancer. Malade du cœur, l’artiste meurt le 10 novembre 1964. Il n’a alors que cinquante-quatre ans...
Enterré au Forest Lawn Memorial Park d’Hollywood Hills, sur les hauteurs de Los Angeles, Jimmie Dodd aura incontestablement marqué toute une génération de jeunes téléspectateurs qui, presque quotidiennement, ont chanté ses chansons, écouté ses pensées (ses doddisms), apprécié ses narrations et ri à ses plaisanteries. Inoubliable Mooseketeer au sourire merveilleux, une étoile du Hollywood Walk of Fame installée le 8 février 1960 porte son nom au 1600 Vine Street. Il est de plus récompensé en 1992 d’un Disney Legends Award pour l’ensemble de sa carrière au sein des studios Disney. « Je n’aurai qu’une seule vie », aimait-il répéter en citant le philosophe français Étienne de Grolier, « Aussi, si je peux faire montre d’une quelconque forme de gentillesse, si je peux accomplir quelque chose de bon, je souhaite qu’on me laisse le faire dès à présent sans le reporter ni l’abandonner, car je ne fais que passer ».
La filmographie
001 |
Dateline Disneyland
Intervenant • Promotionnel • "Live"
1955
Télévision
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1955
Télévision
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002 |
Mickey Mouse Club
Acteur : Lui-même / Compositeur • Jeunesse
1955 • 1959
Télévision
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1955 • 1959
Télévision
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003 |
I'm No Fool...
Compositeur • Animation 2D • 6 Épisodes
1955 • 1977
Télévision
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1955 • 1977
Télévision
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004 |
You... and Your
Compositeur • Animation 2D • 8 Épisodes
1955 • 1964
Télévision
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1955 • 1964
Télévision
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005 |
The Nature of Things
Compositeur • Animation 2D / Film "Live" • 4 Épisodes
1955 • 1956
Télévision
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1955 • 1956
Télévision
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011 |
The Nature of Things : The Elephant
Compositeur • Animation 2D / Film "Live"
1956
16 mm
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1956
16 mm
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019 |
Annette
Compositeur • Comédie dramatique • 20 Épisodes
1958 • 1958
Télévision
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1958 • 1958
Télévision
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