2014 : Les Nouveaux Gardiens du Box Office
L'article
2014 est une grande année pour les Walt Disney Animation Studios. Le succès de La Reine des Neiges se poursuit tout au long du premier semestre avec des records, le film atteignant la cinquième place historique du box office mondial avec 1 274 millards de dollars et devenant de la sorte le plus gros succès d'un film d'animation de tous les temps. Le film gagne en même temps l'Oscar du Meilleur Film d'Animation (une première pour les Walt Disney Animation Studios) et celui de la Meilleure Chanson. Le studio continue sur sa lancée avec Les Nouveaux Héros, son cinquante-quatrième film. Salué par la critique et le public,l'opus rapporte au final plus de 630 millions de dollars dans le monde, devenant le troisième plus gros succès du studio derrière La Reine des Neiges et Le Roi Lion, mais aussi le plus gros succès animée de l'année 2014 devant Dragons 2 de DreamWorks Animation. Les Nouveaux Héros se voit également couronné de l'Oscar du Meilleur Film d'Animation ! Pixar, une fois n'est pas coutume, n'a lui sorti aucun film en 2014 après avoir décalé The Good Dinosaur de 18 mois.
Au contraire du reste du monde, l'année 2014 n'est clairement pas la plus faste pour Disney en France. Les Nouveaux Héros ayant été décalé à février 2015, les fans français de la marque Disney doivent se contenter de seulement deux films de DisneyToon Studios qui, s'ils sont certes meilleurs que ce à quoi le studio a pu les habituer, sont loin d'être à la hauteur d'un Walt Disney ou Pixar Animation Studios. Ainsi, Clochette et la Fée Pirate et Planes 2 surprennent en proposant des aventures étonnamment épiques et travaillées. Néanmoins, la qualité de l'animation et le ton souvent trop simplet continuent à laisser les adultes sur le côté.
Chez Studio Ghibli, Le Vent se Lève de 2013 est proposé en France ainsi que Le Conte de la Princesse Kaguya. Ces deux films sont respectivement présentés comme les derniers films de Hayao Miyazaki et d'Isao Takahata, considérés comme les piliers du studio, qui annonce alors une cessation de production, Souvenirs de Marnie étant son dernier film (il sort en France en 2015).
Marvel Animation propose, quant à lui, deux films d'animation : Avengers Confidential : Black Widow & Punisher à l'animation traditionnelle rappelant celle des films japonais puis, uniquement sur Internet, Iron Man & Captain America : Heroes United à l'animation 3D digne d'une série Disney Junior (c'est dire à quel point c'est mauvais).
Dans le domaine des films à prises de vues réelles, le label Disney bénéficie de la nouvelle stratégie due à Alan Horn et propose un panel de films plus large et moins onéreux. Disney se repositionne comme un label de comédie familiale (avec Muppets Most Wanted et Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day, tous deux inédits en France), de drames sportifs (Un Lancer à un Million de Dollars ) tout en persévérant dans des films relevant de la relecture de contes de fées (le succès Maléfique et la comédie musicale Into The Woods : Promenons-Nous Dans les Bois). S'il est permis de croire que Disney a dit adieu aux budgets faramineux par film (John Carter, Lone Ranger : Naissance d'un Héros) et aux thèmes plus pointus mais il est possible de ses consoler avec l'arrivée prochaine d'À la Poursuite de Demain.
Le label Disneynature propose, pour sa part, Grizzly, un film dans la lignée de Félins et Chimpanzés, aux personnages forts et aux images époustouflantes. À noter que l'Inde a droit à une comédie romantique portant le label Disney : Khoobsurat. Ah et heureuse nouvelle : pas un seul film ne met en scène des toutous qui parlent !!
Marvel. Ah, Marvel. Ils ne cesseront jamais de surprendre le public. Non satisfaits d'avoir réalisé le troisième plus gros succès de l'histoire du cinéma en 2012 (Marvel's Avengers), d'avoir prouvé avec Iron Man 3 que le milliard de dollars était atteignable même avec un film solo en 2013, voilà qu'ils hissent en 2014 leurs deux productions maisons aux sommets du box-office avec les incroyables Captain America : Le Soldat de l'Hiver et Les Gardiens de la Galaxie. Ce dernier, alors qu'il repose sur des personnages improbables et inconnus du grand public, est le second plus gros succès de l'année aux États-Unis ! Dorénavant, il est clair que Marvel a carte blanche et peut tout se permettre ! Et pas question de se priver : l'annonce de la Phase 3 est plus ambitieuse que jamais avec des films qui promettent d'être explosifs.
En parallèle, le studio continue sa collaboration (forcée) avec Columbia Pictures pour The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un Héros (qui divise les fans) et avec 20th Century Fox pour X-Men : Days of Future Past (qui divise aussi les fans). Bon...
Touchstone Pictures n'est plus que l'ombre de lui-même ! Depuis des années, voilà le label créé par Michael Eisner pour produire des films plus adultes utilisé pour la seule distribution des films DreamWorks Pictures. Cela semblait être une bonne idée, Steven Spielberg, ça ne se refuse pas. Mais le studio ne parvient décidément pas à remonter la pente et à proposer des films dignes de son aura. Need for Speed et Les Recettes du Bonheur sont de bons films, mais c'est bien trop en deçà des espoirs de Disney.
Lucasfilm Ltd. ne propose lui aucun film au cinéma et travaille d'arrache-pied sur Star Wars : Le Réveil de la Force qui a enfin le droit à ses premières images qui enflamment le web. Allez, plus qu'un an à patienter pour vivre la renaissance du studio.
Ses filiales, elles, ne chôment pas. Industrial Light & Magic se charge des effets visuels des productions de Michael Bay (Transformers : L'Âge de l'Extinction - plus gros succès mondial de l'année - et Ninja Turtles) mais aussi de nombreuses scènes des films Du Sang et des Larmes, Noé, Captain America : Le Soldat de l'Hiver, Lucy et Invincible.
Quant à Skywalker Sound, le studio sonorise de nombreux films tels que Rio 2, Dragons 2, Les Boxtrolls, Her, The Grand Budapest Hotel ainsi que de nombreux longs-métrages indépendants. A noter pour l'anecdote la sortie d'Echo, film prévu chez Disney mais finalement abandonné par la firme. Son seul lien reste le travail de recherche sonore effectué aux Walt Disney Studios.
Disney continue de produire et distribuer localement de nombreux films autour du monde. Il est possible de lister les longs-métrages Akte Grüninger (Suisse), Walt Disney et l'Italie : Une Histoire d'Amour (Italie), Benoît Brisefer - Les Taxis Rouges (France), SOS : Mulheres ao Mar (Brésil, avec le label Miravista), Aire Libre (Argentine avec le label Patagonik), Min så Kallade Pappa (Suède), Risto Räppääjä ja Liukas Lennart (Finlande), Office Party (Russie) et quatre productions d'Argentine : The Games Maker, Las Insoladas, Sexo Fácil, Películas Tristes et El Critico.
Enfin, les filiales internationales de Disney distribuent occasionnellement des films d'autres studios tels que ceux de Sony Pictures en Russie, Suède, Finlande, Norvège, Suisse et au Danemark (RoboCop, 22 Jump Street et Annie - le film L'Interview Qui Tue étant annulé suite aux menaces d'attentats revendiquées par des nord-coréens). Deepsea Challenge 3D : L'Aventure d'une Vie est proposé par Disney en France, 12 Years a Slave (Oscar du Meilleur Film) en Argentine, La Stratégie Ender (dont l'histoire a déjà été adaptée par Marvel Comics) au Japon, La Légende d'Hercule en Suède.
À l'image des films d'animation, les cartoons de l'année sont peu engageants (en considérant que tout comme Les Nouveaux Héros auquel il est rattaché, Le Festin, Oscar du Meilleur Court-Métrage Animé, sort en 2015 en France même s'il est présenté en avant-première au Festival du Film d'Animation d'Annecy). DisneyToon Studios livre deux cartoons parfaitement dispensables (Fée Maison et Meeting Aérien Vitaminamax), Pixar aucun univers original mais simplement des spin-offs dont deux sympathiques (Party Central et Toy Story : Hors du Temps) et un très mauvais (Les 500½ Miles de Radiator Springs). Disney Interactive Entertainment propose un Blank : A Vinylmation Love Story brouillon uniquement fait pour vendre des figurines ainsi que le court-métrage animé Club Penguin : Un Très Joyeux Morse à Tous.
Les courts-métrages live ne sont représentés que par un Marvel One-Shot, Longue Vie au Roi, probablement le moins marquant de la série. Restent les OVNIS The Tunes Behind the Toons et Make Believe, projets spéciaux des Walt Disney Animation Studios que seuls quelques chanceux ont pu voir.
Sur le petit écran ont lieu deux premières : le réussi Star Wars Rebels : Prémices d'une Rébellion, première collaboration Disney-Lucasfilm qui en profite pour lancer une nouvelle série d'animation ; et le tout premier Disney Junior Original Movie Lucky, un Canard à la Mer. En parallèle, La Maison de Mickey a droit à deux téléfilms (Capitaine Mickey et les Pirates et La Collection Hiver de Minnie) Phinéas et Ferb en a trois (L'Été en Péril, (l'excellent) Star Wars et Les Zombies de Doof) et Disney Junior propose Jake et les Pirates du Pays Imaginaire : À la Poursuite du Livre Magique et Princesse Sofia : La Malédiction de Princesse Eva.
Des téléfilms live sont également diffusés sur les chaînes Disney (ABC Family étant étonnamment aux abonnés absents) : les Disney Channel Original Movies Cloud 9 : L'Ultime Figure, Zapped, une Application d'Enfer ! et Le Garçon Idéal ; le téléfilm spécial Jessie : Vacances de Noël à Hawaï ; et la production anglaise Evermoor, l'Héritage Maudit. La France a droit à un documentaire : Rendez-Vous en Terre Inconnue : Mélissa Theuriau chez les Maassaï.
Côté séries, les nouveautés de l'année les plus marquantes sont Star Wars : Rebels (la toute première production Lucasfilm après le rachat par Disney), Les 7N (grossièrement inspiré des nains de Blanche Neige et les Sept Nains), C'est Pas Moi ! (qui révèle Olivia Holt), Le Monde de Riley (qui fait suite à L'Incorrigible Cory, série culte d'ABC Studios diffusée de 1993 à 2001), Ultimate Spider-Man : Web-Warriors (qui fait suite à Ultimate Spider-Man), Disney Drive-On with The Muppets (une web-série dans laquelle les Muppets s'installent aux Walt Disney Studios) et Resurrection (la seule nouvelle série ABC Studios de l'année ayant réussi à capter un public suffisant pour être renouvelée : un enfant disparu il y a plus de trente ans y revenant d'entre les morts...).
L'année est également l'occasion pour de nombreuses séries préexistantes de se poursuivre. Ainsi, les téléspectateurs peuvent retrouver certains classiques (La Maison de Mickey, Phinéas et Ferb, Grey's Anatomy : À Cœur Ouvert, Esprits Criminels, Castle, Violetta) ou bien confirmer des succès plus récents (Jake et les Pirates du Pays Imaginaire, Souvenirs de Gravity Falls, Randy Cunningham, le Ninja, Princesse Sofia, Mickey Mouse, Wander, Docteur la Peluche, Henry Câlimonstre, Shérif Callie au Far-West, Jessie, Austin & Ally, #doggyblog, Liv & Maddie, Tatami Academy, Les Bio-Teens, Crash & Bernstein, Mighty Med, Super Urgence, Avengers Rassemblement, Hulk et les Agents du S.M.A.S.H., Cougar Town, Revenge, Scandal, Perception, Nashville, Mistresses, Devious Maids, Pretty Little Liars, Melissa & Joey, Switched at Birth, Baby Daddy, The Fosters, Mère et Fille et it's a small world - the animated series). Parmi elles, il convient de s'attarder particulièrement sur Once Upon a Time - Il Était une Fois qui développe un univers de conte de fées faisant régulièrement de l'œil aux productions Disney, le cas le plus évident étant l'intégration des personnages de La Reine des Neiges dans la quatrième saison. Sans oublier Les Agents du S.H.I.E.L.D. qui trouve une grande partie de son intérêt dans son intégration au Marvel Cinematic Universe et aux répercussions des évènements des films sortis parallèlement au cinéma.
L'année 2014 met également fin à de nombreuses séries, certaines pour laisser leur place à d'autres se déroulant dans le même univers (c'est le cas d'Ultimate Spider-Man et de Star Wars : The Clone Wars), d'autres essentiellement par baisse de succès ou par choix (Ça Bulle !, Bonne Chance Charlie, Section Genius, The Neighbors, Trophy Wife, Twisted, Trop Fée ! et Club Pingouin Présente). Les séries mortes-nées sont bien sûr toujours le lot de la chaîne avec des séries au potentiel pourtant bien là mais qu'elles n'auront pas su exploiter convenablement (Betrayal, Once Upon a Time in Wonderland, Killer Women, Intelligence, Mixology, Manhattan Love Story, Ravenswood et Mystery Girls).
Les émissions spéciales bénéficient du regain d'intérêt pour certaines franchises. Ainsi, sur ABC, The Story of Frozen : Making a Disney Animated Classic présente les coulisses de La Reine des Neiges (que le public aurait aimer découvrir aussi dans des bonus vidéos étonnamment absents) et dévoile le projet de La Reine des Neiges - Une Fête Givrée tandis que la traditionnelle émission du jour de Noël dans les Parcs Disney américains devient Disney Parks Frozen Christmas Celebration. Marvel Studios : Assembling a Universe et Marvel : 75 Years, From Pulp to Pop ! contentent les fans de Marvel et Backstage with Disney on Broadway : Celebrating 20 Years marque le coup pour l'anniversaire de Disney Theatrical Productions. Disney Channel propose la cérémonie des Radio Disney Music Awards sur sa chaîne pour la première fois tandis que sa déclinaison française va plus loin en diffusant également Violetta : Le Concert et Disney Talents : Le Grand Show. Sur la TNT, la France a aussi l'occasion de découvrir Les Stars Chantent Disney de W9 (tournée au concert We Love Disney Live au Grand Rex de Paris), Noël à Disneyland : Dans le Secret du Plus Grand Parc d'Attraction d'Europe (qui, sur TMC, ravit les passionnés de Disneyland Paris) et la traditionnelle Disney Party : En Attendant Noël sur M6.
Les Américains suivent toujours avec plaisir les shows ABC Studios Amazing Race, Jimmy Kimmel Live, Live! with Kelly and Michael ou encore Katie. Les émissions de la chaîne ABC ne cessent de passionner les téléspectateurs fidèles (ABC News et son fameux Good Morning America, les talk-shows The View et The Chew, l'émission jeunesse Litton's Weekend Adventure, le soap Hôpital Central ainsi que des jeux). Impossible de passer outre les grands prime-times évènementiels que sont The Oscars (présenté par Ellen DeGeneres), American Music Awards (présenté par Pitbull), Miss America (qui couronne Nina Davuluri), le Tournoi de la Parade des Roses de Pasadena ou encore les Country Music Association Awards.
Les fans français sont gâtés cette année avec de nombreux ouvrages inédits ou traduits. La Grande Histoire du Journal de Mickey revient sur l'histoire du célèbre magazine, Blanche Neige et les Sept Nains - La Création du Chef-d'Oeuvre de Walt Disney est un essai par un historien passionné et passionnant et constitue le compagnon idéal de Blanche Neige et les Sept Nains : Toutes les Coulisses d'un Classique de l'Animation. Phénomène oblige, Dans les Coulisses de la Reine des Neiges sort en français, chose rare pour un livre d'art Disney. Les nouveaux films de l'année ont, comme d'habitude droit à leurs "Art Of" : The Art of Planes (premier livre de ce genre consacré à des productions DisneyToon Studios, il couvre les deux films), The Art of Big Hero 6, Captain America : The Winter Soldier: The Art of the Movie, Agents of S.H.I.E.L.D. : The Art of the Series et Guardians of the Galaxy : The Art of the Movie. Sans oublier Once upon a Dream : From Perrault's Sleeping Beauty to Disney's Maleficent qui profite de la sortie de Maléfique pour revenir sur l'histoire du conte La Belle au Bois Dormant et de ses adaptations Disney. Pour ceux qui veulent aller plus loin dans l'histoire des coulisses de l'animation Disney, deux légendes Disney sont à l'honneur avec Magic Color Flair : The World of Mary Blair et Marc Davis : Anatomie d'une Légende (sortie française en 2015) ; Mouse in Transition : An Insider's Look at Disney Feature Animation raconte le point de vue d'un animateur des Walt Disney Animation Studios entre la mort de Walt Disney et l'arrivée de Michael Eisner ; Walt Disney: Drawn from Imagination, A Mickey Mouse Reader et Mickey Mouse : Emblem of the American Spirit se consacrent à des sujets plus précis. Les aficionados de l'univers Star Wars se délectent avec Star Wars Costumes, The Imperial Handbook : A Commander's Guide ainsi que les deux premiers romans du nouvel univers étendu (le précédent ayant été relégué au statut de Legend), Star Wars : A New Dawn et Star Wars : Tarkin. A noter enfin la sortie de The Art of Disney : The Golden Age (1937-1961), une collection de cartes postales représentant des recherches visuelles des classiques Disney de l'Âge d'Or.
Marvel Comics vit une année assez calme. Marvel NOW!, la relance éditoriale opérée en 2012 poursuit son cours avec de nouveaux titres, et l'arc narratif Original Sin par Jason Aaron. Dan Slott termine de son coté l'histoire consacrée à The Superior Spider-Man et revient aux fondamentaux avec The Amazing Spider-Man Vol. 3. Le titre Miss. Marvel Vol. 3 par G. Willow Wilson met à l'honneur pour la première fois une héroïne américaine musulmane. Une synergie avec les Parcs Disney s'opère via l'édition de comics inspirés d'attractions dans la collection Disney Kingdoms (Seekers of the Weird et Figment). 2014 marque aussi l'annonce de l'arrivée prochaine de Star Wars chez la Maison aux Idées avec différentes séries (dont une sur Dark Vador) et des artistes stars comme John Cassaday. À noter que tout ce qui a été publié auparavant par Dark Horse appartient dorénavant à Disney.
En France, Panini Comics continue de publier Marvel en mensuels et en librairie, avec de nouveaux titres et de nouvelles collections, et s'associe avec Hachette Publication qui lance Marvel Comics, la Collection de Référence. Panini Comics deviendra également l'éditeur des comics Star Wars (puisque désormais partie intégrante du catalogue Marvel), au détriment de Delcourt. Chez Glénat, La Dynastie Donald Duck de Barks, La Grande Épopée de Picsou de Don Rosa et L'Âge d'Or de Mickey Mouse de Gottfredson s'enrichissent de nouveaux albums tandis que sont éditées La Machine à Remonter le Temps et diverses compilations de comics Disney.
Par ailleurs, le monde des comics a été bouleversé ces dernières années par l'arrivée des tablettes qui ont permis à Marvel d'accéder à un nouveau public, de fournir des milliers de comics à travers le monde au bout d'un seul clic. Si 2014 n'a pas connu de bouleversement de ce côté-là, l'engagement de l'éditeur new-yorkais est toujours plus fort. Après avoir placé des codes dans tous ses comics mensuels et ses éditions cartonnées permettant d'obtenir une version digitale du même comics en 2012, cette année l'accent a été mis sur Marvel Unlimited ! Le Spotify du comics est ainsi accessible pour moins d'un dollar à deux reprises (Comic-Con et anniversaire de Marvel) sur une durée d'un mois, permettant l'accès à des milliers de titres. Le bémol sera mis sur l'application peu ergonomique, peu stable, et la mauvaise qualité des scans des comics qui n'égalent pas ceux vendus à l'unité sur Comixology.
La sortie vidéoludique principale de l'année est Disney INFINITY 2.0 Marvel Super Heroes conçu par Avalanche Software qui fait suite au jeu de 2013 et intègre avec beaucoup de succès les super-héros Marvel ainsi que de nouveaux Personnages Disney (Mérida, Stitch, Maléfique, Clochette, Donald, Aladdin, Hiro et Baymax).
Les autres titres de l'année sont Fantasia : Le Pouvoir du Son (un jeu rythmique développé par Harmonix et inspiré de Fantasia dans lequel le joueur crée des images du son sur des titres musicaux d'horizons variés), Disney Magical World (un jeu de simulation pour Nintendo 3DS dans lequel l'action se situe dans le cadre d'un café où il est possible de rencontrer et de discuter avec des Personnages Disney) et Planes 2 (le jeu d'action inspiré du film, sur Wii U et 3DS). À noter également que Disney Mobile propose Lost Light (un puzzle-game) et Star Wars Assault Team (un RPG).
En 2014, se remarque la volonté croissante de Disney de puiser dans son catalogue en proposant des éditions musicales de très grande qualité d'anciens films classiques chez Walt Disney Records avec la nouvelle The Legacy Collection qui a débuté cette année (Le Roi Lion, La Petite Sirène, Mary Poppins et La Belle au Bois Dormant) ou de pépites oubliées chez Intrada Records (Mission : Sauvetage, La Nuit de l'Évasion, Un Cri Dans l'Océan et Les Aventuriers de la Quatrième Dimension).
Tout cela sans doute pour cacher une actualité filmo-musicale assez morne : un Captain America : Le Soldat de l'Hiver pas au niveau du précédent opus de Silvestri, un Planes 2 dans la lignée du premier sorti l'an passé, un Gardiens de la Galaxie et un Maléfique efficaces mais trop classiques. Seul le Muppets Most Wanted de Christophe Beck (qui a le vent en poupe depuis La Reine des Neiges) tire son épingle du jeu, couplé avec son premier opus Les Muppets, le Retour sur une très belle édition Intrada sortie cette année.
Une autre tendance remarquable en 2014 est le grand retour du vinyle, qui prend une importance plus vue depuis les années 80, avec pas loin d'une dizaine de sorties de bandes originales sur ce support d'un autre temps, que ce soient la série Star Wars : The Clone Wars (la première édition Lucasfilm Ltd. chez Walt Disney Records), les grand classiques de l'animation (La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Aladdin, L'Étrange Noël de Monsieur Jack et La Reine des Neiges) ou les films "live" anciens ou nouveaux (Les Muppets, Ca C'est du Cinéma, Tron, Les Gardiens de la Galaxie). Ce dernier se paie même une sortie en cassette audio, un format que personne n'aurait jamais pensé revoir un jour.
Les sorties dématérialisées se réduisent au profit du support physique, ce qui est une très bonne chose. Cependant, cette année le mp3 reste la seule façon d'écouter le dernier opus de Joel McNeely, Clochette et la Fée Pirate, Grizzly, Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day (encore Christophe Beck, décidément très présent cette année) et la légendaire bande originale du jeu vidéo japonais de La Bande à Picsou.
Quelques compilations se sont fait entendre, comme l'inévitable We Love Disney 2, sa version londonienne beaucoup plus studieuse The Essential Disney Collection (sortie chez Silva Screen) mais aussi Disney Channel Play it Loud (avec des chansons issues des séries de la chaîne) et DCONSTRUCTED (une réunion d'audacieux remixes de chansons Disney classiques).
En 2014, musicalement, Disney surfe ainsi plus que jamais sur le rétro (dépoussiérage d'anciennes musiques de film et du vieux support vinyle qui cartonne) afin de masquer un manque flagrant de créativité dans les productions de l'année et pour séduire les audiophiles qui avaient été semés durant la période du "tout mp3" d'il y a quelques années, heureusement révolue aujourd'hui.
Chez Hollywood Records, seulement deux albums sont proposés : Road Between qui révèle Lucy Hale (connue pour son rôle dans Pretty Little Liars sur ABC Family) et For You, le best-of de Selena Gomez porté par le nouveau tube The Heart Wants What It Wants et qui met fin à la carrière de la chanteuse chez Disney. Les fans assistent également à la timide émergence de Sabrina Carpenter, Bea Miller et Cole Plante qui livrent, respectivement, les EP (albums courts) Young Blood, Can't Blame a Girl for Trying et Colektiv. Bella Thorne fait son retour avec l'EP Jersey (son premier en temps qu'artiste solo), Olivia Holt (C'est Pas Moi !) signe chez le label en octobre après avoir enregistré Carry On pour le film Disneynature Grizzly, les R5 poursuivent leur carrière avec succès grâce à l'EP Heart Made Up on You puis leur single Smile annonçant leur nouvel prévu pour 2015, et enfin Demi Lovato conquiert ses fans lors de sa tournée évènementielle The Neon Lights Tour sur le continent américain.
Dans les Parcs à thème Disney, est à saluer avant toute chose l'ouverture de la superbe Place de Rémy du Parc Walt Disney Studios avec l'attraction Ratatouille : L'Aventure Totalement Toquée de Rémy, le surdimensionné Bistrot Chez Rémy et la boutique Chez Marianne - Souvenirs de Paris ; mais aussi Seven Dwarfs Mine Train, la toute nouvelle montagne russe du Magic Kingdom de Walt Disney World Resort, inspirée de Blanche Neige et les Sept Nains ; au Disneyland Park de Californie, Big Thunder Mountain Railroad et Alice in Wonderland rouvrent après une longue réhabilitation et l'ajout de nouveaux effets spéciaux tandis qu'à Tokyo Disneyland, Jungle Cruise devient Jungle Cruise: Wildlife Expeditions et propose une expérience plus immersive que jamais. Après des années de bons et loyaux services le médiocre Maelstrom (Epcot) et le célèbre Studio Backlot Tour (Disney's Hollywood Studios) ferment définitivement leurs portes pour laisser place à de futurs aménagements. Le Parc Disneyland français voit Town Square Photography disparaître au profit de New Century Notions - Flora's Unique Boutique, une régression aux yeux de nombreux fans.
De nouveaux spectacles sont également proposés : les parades Festival of Fantasy au Magic Kingdom, Disney Paint the Night à Hong Kong Disneyland, Hippity-Hoppity Springtime à Tokyo Disneyland, La Parade de Noël Disney au Parc Disneyland français ; ainsi que les spectacles nocturnes Once Upon a Time (sur le château de Cendrillon de Tokyo Disneyland), Symphony in the Stars (lors des Star Wars Weekends de Disney's Hollywood Studios), The Happy-ever-after New Year's Eve Spectacular! (le 31 décembre au Parc Walt Disney Studios, sur l'air de Libérée, Délivrée). De nouvelles saisons évènementielles sont l'occasion d'animations, de spectacles et de rencontres en tout genre lors du cinquantième anniversaire de "it's a small world", Rock Your Disney Side (un évènement dans les Parcs américains où les visiteurs, déguisés, profitent de 24 heures d'ouverture), La Balade Printanière (à Disneyland Paris, de nouvelles décorations et des spectacles pour célébrer le printemps), Frozen Summer Fun (un été célébrant La Reine des Neiges à Disney's Hollywood Studios avec un spectacle de karaoké et un feu d'artifice) ou encore la nouvelle mouture de la Saison Halloween Disney gravitant autour de Maléfique et des Méchants Disney. Les navires de Disney Cruise Line voient leur saison Halloween on the High Seas grandement améliorée et inaugurent les Very Merrytime Cruises pour Noël.
À noter également, Rendez-Vous avec Spider-Man à Disneyland Paris (une première dans un Parc Disney), l'arrivée d'Oswald le Lapin Chanceux à Disney California Adventure après avoir fait ses preuves à Tokyo DisneySea, la nomination du premier Ambassadeur d'Aulani, a Disney Resort and Spa, la soirée Ice Party du Parc Walt Disney Studios et les courses toujours plus funs de RunDisney avec des semi-marathons Avengers, Princesses ou encore Clochette.
Enfin, Disneyland Paris, étouffé depuis ses origines par une dette colossale, se donne les moyens de s'en sortir durablement avec un projet de recapitalisation historique qui, grâce au soutien de The Walt Disney Company, permettrait de mettre en chantier des réhabilitations de grande ampleur à l'aune du vingt-cinquième anniversaire du complexe.
Disney Theatrical Productions propose enfin Aladdin à Broadway et étonne essentiellement avec le personnage du Génie qui est acclamé par tous. À Londres, la pièce de théâtre Shakespeare in Love vise un public plus restreint et conquiert les critiques, tandis que La Belle et la Bête en France poursuit ses représentations jusqu'à la fin du printemps. DisneyLive! : Les Grands Contes de Fées ravit les enfants férus de princesses au Grand Rex et la fin de l'année se termine avec une reprise de Disney sur Glace : 100 Ans de Magie (quelle déception comparativement à la richesse du catalogue) alors que les Américains ont droit à un spectacle inspiré de La Reine des Neiges (l'évidence même). Outre-Atlantique, Marvel Universe LIVE! tente l'expérience d'un spectacle familial de super-héros.
Les amateurs de musique profitent des concerts de Disney : Pixar en Concert, We Love Disney Live et Violetta En Concert en France, Tale as Old as Time et Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence à l'étranger. Sans oublier le traditionnel Disney ON CLASSIC: A Magical Night japonais, avec cette année, Life, Love, Light.
Les férus de culture sont allés au musée Art Ludique de Paris découvrir les expositions L'Art des Super-Héros Marvel puis Dessins du Studio Ghibli sans oublier la célèbre Star Wars Identities dont la tournée mondiale passe cette année-là à Paris et à Lyon. A noter aussi la très ludique tournée The Marvel Experience qui a débuté aux États-Unis et qui propose aux visiteurs d'intégrer le S.H.I.E.L.D. au cours d'une expérience interactive.
Côté cast, l'année 2014 a vu la perte de nombreux artistes, acteurs, chanteurs, exécutifs qui ont, de près ou de loin, participé aux activités de The Walt Disney Company.
Maximilian Shell, à l'affiche du (Le) Trou Noir et Kalahari, meurt le 1er février, suivi le lendemain de Philip Seymour Hoffman, acteur dans La 25ème Heure. La légendaire Shirley Temple disparaît le 11 février. La jeune actrice qui avait remis l'Oscar à Walt Disney pour Blanche Neige et les Sept Nains, avait eu l'honneur d'un biopic, Shirley Temple : la Naissance d'une Star, produit par Disney pour la télévision. James Rebhorn, qui joue Marvin dans Real Steel, meurt le 21 mars. Le 6 avril marque la disparition de Mickey Rooney à l'âge de 93 ans. Au cours de ses presque 90 ans de carrière, le partenaire à l'écran de la jeune Judy Garland, caricaturé dans Chasseur d'Autographes, est notamment apparu dans Peter et Elliott le Dragon, Les Muppets, le Retour et a prêté sa voix à Rox dans Rox et Rouky et à Sparky dans La Belle et le Clochard 2 : L'Appel de la Rue. Une autre légende du cinéma disparaît le 29 avril. À l'affiche de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit, Nixon, ou Le Drôle de Noël de Scrooge, Bob Hoskins s'éteint à Londres à l'âge de 71 ans. Eli Wallach, à l'affiche d'Au Nom d'Anna en 2000, meurt le 24 juin à 98 ans. Pinocchio perd sa voix le 7 juillet avec la mort de Dickie Jones à l'âge de 87 ans. Le 19 juillet, James Garner, légendaire Maverick à la télévision, s'éteint à 86 ans. Chez Disney, il a notamment joué dans Un Petit Indien, Un Cowboy à Hawaï et a doublé le Commandant Rourke dans Atlantide, l'Empire Perdu.
Le 11 août, le monde est sous le choc en apprenant le suicide de Robin Williams. Celui qui a superbement interprété le Génie d'Aladdin a participé à plusieurs productions Disney dont Popeye, son premier film, Good Morning Vietnam, Le Cercle des Poètes Disparus, Jack, Flubber et L'Homme Bicentenaire. La mort de Williams éclipse en partie celle de Lauren Bacall, survenue le lendemain, le 12 août. Celle qui fut la dernière épouse d'Humphrey Bogart a prêté sa voix à la Sorcière des Landes dans Le Château Ambulant. Les 4 et 10 septembre marquent la mort de Joan Rivers, qui apparaît dans Les Muppets à Manhattan, et de Richard Kiel, éternel Requin dans L'Espion qui m'Aimait, Moonraker et Inspecteur Gadget, apparu dans Gus et qui double Vladimir, le collectionneur de licornes de Raiponce. Le 14 octobre, Mirage, l'un des personnages des (Les) Indestructibles, perd la voix d'Elizabeth Peña, aussi à l'affiche du (Le) Clochard de Beverly Hills, réalisé par Paul Mazursky, également mort cette année, le 1er juillet.
En France, trois voix s'éteignent. Micheline Dax, superbe Ursula et inoubliable Miss Piggy, Jacques Herlin, Grimsby dans La Petite Sirène, et Pierre Vassiliu, Adam de la Halle dans Robin des Bois, disparaissent les 27 avril, 7 juin et 14 août.
Loin des écrans, dans les coulisses, les studios Disney perdent également l'artiste décorateur Walt Peregoy, ainsi que Milt Albright, l'un des exécutifs des Parcs Disney. L'écrivain Mary Rodgers, auteur entre autre du livre Freaky Friday et scénariste de son adaptation, Un Vendredi Dingue, Dingue, Dingue, disparaît le 26 juin.
Difficile de se forger une opinion tranchée sur l'année 2014 de Disney. Pour le passionné d'animation (qui reste le cœur de la société), c'est un bilan plutôt amer en France avec d'un côté les productions peu ambitieuses de DisneyToon Studios et de l'autre la mise en sommeil du Studio Ghibli, dernier représentant de l'animation traditionnelle. Même les cartoons ne relèvent pas vraiment le niveau. Heureusement que les Américains ont pu découvrir, eux, Les Nouveaux Héros et Le Festin. A contrario, le cinéma à prises de vues réelles est en forme avec des Marvel explosifs et un label Disney qui se diversifie (sauf en France puisque seul deux des cinq films seront proposés dans l'hexagone) en trouvant son rythme de croisière. Alors que les chaînes Disney sont florissantes, ABC semble de plus en plus à la traîne, et particulièrement ABC Studios qui n'a réussi à imposer qu'une seule nouvelle série. Marvel Comics propose une année sans évènement véritable, Walt Disney Records dépoussière ses classiques faute de nouveautés marquantes tandis que Disney Theatrical Productions connaît un joli succès avec Aladdin. Les Parcs à thème capitalisent sur des saisons et évènements divers mais seuls Disneyland Paris et Hong Kong Disneyland Resort innovent véritablement avec Ratatouille : L'Aventure Totalement Toquée de Rémy et Disney Paint the Night (le Seven Dwarfs Mine Train de Walt Disney World Resort, bien que sympathique n'est pas un classique instantané).
Pourtant, malgré un manque réel d'innovations, Disney se porte mieux que jamais et semble conserver l'image d'une société à qui tout sourit. Comment expliquer cela ? Par l'utilisation intensive et très intelligente des franchises qui marchent le mieux. Aucun film d'animation d'envergure en France ? Peu importe puisque La Reine des Neiges accapare l'attention de tous et se décline de toutes les façons possibles. Pas de nouvelles séries ABC Studios qui cartonnent ? Pas d'inquiétude car Once Upon a Time - Il Était une Fois, Castle et Esprits Criminels sauvent la mise. Pas de nouvelle bande originale à succès ? Il est temps de reproposer les classiques.
Ainsi, le public traditionnel verra Disney en grande forme tandis que le fan s'inquiètera légèrement. Pas de drame à déplorer mais attention à ne pas se reposer sur ses acquis trop longtemps. Heureusement, l'année 2015 devrait sans doute être bien plus ambitieuse à tous les niveaux et les espoirs des fans se placent dans des évènements tels qu'Avengers : L'Ère d'Ultron, À la Poursuite de Demain, Vice-Versa, Star Wars : Le Réveil de la Force, The Good Dinosaur, Galavant, Agent Carter, Secret Wars (qui va chambouler l'intégralité du Multivers Marvel) et le soixantième anniversaire de Disneyland Resort. En route vers le futur !