Walt Disney Animation Studios
Un peu d’histoire...
Walt Disney s'installe à Hollywood, en juillet 1923, convaincu qu'il devait se trouver là où l'industrie du cinéma était florissante. Par la même, il se permet le luxe de "snober" New York où, pourtant, tout le petit monde de l'animation se trouve à l'époque. Le 16 octobre 1923, il y signe ainsi son premier contrat. Cette date marque également le début de l'entreprise, Disney Brothers Studios, connue aujourd'hui sous le nom de The Walt Disney Company.
Dans un premier temps, le studio est exclusivement tourné vers la production de courts-métrages d’animation avec les Alices Comedies et les Oswald, le Lapin Chanceux. Le succès vient avec les Mickey Mouse et les Silly Symphonies. Mais la véritable révolution a lieu en 1934 lorsque Walt Disney prend la décision folle de produire le tout premier long-métrage d’animation ; Blanche Neige et les Sept Nains sortant sur les écrans en 1937...
Dès lors, les studios du grand Walt vont enchaîner les films d’animation dont nombreux deviendront des classiques du cinéma. Mais la deuxième guerre mondiale et les difficultés financières qu'elle engendre, associées à la volonté permanente de diversification de Walt Disney (qui a décidément toujours un coup d'avance !), change bien des choses. Ses studios investissent, en effet, très rapidement de nouveaux périmètres. En plus de l'animation, ils se mettent ainsi à produire des films « Live » pour le grand écran et des téléfilms, séries, sérials et autres show télé pour la petite lucarne. Pour autant, l’animation ne sera jamais sacrifiée. Que cela soit sous la gouvernance de Walt Disney lui-même ou de ses successeurs familiaux (son frère, Roy O. Disney et son gendre, Ron Miller), les studios de Mickey continuent, il est vrai, de produire de l’animation aux côtés des autres genres, et ce, toujours sous le label de Walt Disney Productions.
Tout change en 1984, lorsque Roy E. Disney, le neveu de Walt Disney, démissionne du conseil d’administration, faisant tomber avec fracas la Direction en place. Il entend ainsi faire venir du sang neuf, entres autre Michael Eisner et Frank Wells, pour réveiller la belle endormie qu'est devenue la signature Walt Disney. Son studio est notamment complètement repensé dans un ensemble devenu The Walt Disney Company. Une des premières conséquences est la rationalisation des équipes de production avec un regroupement par pôles de compétence. Ainsi, à partir de 1986, l’animation est regroupée sous la filiale Walt Disney Animation qui sort son "premier" film avec Basil, Détective Privé. En 1994, celle-ci est renommée Walt Disney Feature Animation.
L’autre conséquence de la modernisation des studios est la classification des œuvres antérieures désormais rangées dans des listes. Ainsi, le court-métrage Once Upon a Mouse, sorti en 1981, fait de Rox et Rouky le 20ème Grand Classique Disney. Cinq ans plus tard, le suivant immédiat, Taram et le Chaudron Magique, débarque lui laborieusement à la 25ème place du classement général ; la nouvelle Direction de Disney ayant modifié entre-temps le mode de calcul, y rajoutant quatre films d'anthologies. Il est par contre difficile de savoir parmi les sept du genre (Saludos Amigos, Les Trois Caballeros, La Boîte à Musique, Coquin de Printemps, Mélodie Cocktail, Le Crapaud et le Maître d'École, Les Aventures de Winnie l'Ourson) pourquoi certains n’étaient pas considérés par Disney comme des longs-métrages officiels susceptibles d'intégrer le fameux classement... La manœuvre n’a, en réalité, pour unique but que d’offrir aux aventures de Taram (alors conspuées par une Critique unanime) un argument commercial de plus ; le rang de 25ème long-métrage étant censé sonner mieux que 21ème. Si le geste peut paraître dérisoire d'un point de vue marketing, il se révèle, en revanche, tout à fait cohérent sous l'angle historique...
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Durant les années 2000, les succès de l’animation assistée par ordinateur attribuables à Pixar puis DreamWorks Animation rendent plus patents encore les échecs des films des studios Disney. La Direction emmenée par Michael Eisner se convainc alors que le problème vient du désamour du public pour les films 2D : elle en stoppe ainsi le genre et imagine transformer le studio en simple producteur de film d’animation 3D.
Cette décision, parmi d’autres d'ailleurs, exaspère au plus haut point Roy E. Disney qui manœuvre habilement pour faire subir à Michael Eisner, lors de l'Assemblée Générale des Actionnaires, l'affront d'un vote de défiance qui l'oblige à précipiter son départ. Bob Iger, alors numéro 2, le remplace en qualité de PDG. Sa première action consiste à renouer avec Pixar qu'il rachète en 2006. Il place également John Lasseter à la tête de la division Animation de Disney-Pixar. Ce dernier s'affaire immédiatement à remettre en ordre de marche le processus 2D, lançant d'abord en 2007 un programme de cartoons puis annonçant ensuite le grand retour de Disney au film d'animation de princesse, musical et 2D ; La Princesse et la Grenouille sort ainsi à la fin 2009...
L’autre conséquence majeure de l’arrivée de John Lasseter à la tête de l'animation Disney-Pixar est de clarifier l'identité propre de chaque studio de The Walt Disney Company. Il change ainsi le nom de l'entité historique en Walt Disney Animation Studios. Il insiste d'ailleurs sur l'aspect patrimonial en retenant, pour lui, un logo comportant un Mickey extrait de Steamboat Willie. Ce visuel sera désormais placé en début de chaque film et production ; et ce, à partir de Bienvenue Chez Les Robinson. Pixar conserve bien sûr son périmètre propre et son logo Luxo Jr....
Toujours dans l'idée de positionner clairement le domaine d'action de chaque entité, un stratagème identique à celui imaginé à son temps pour Taram et le Chaudron Magique est réutilisé pour la numérotation de Raiponce. Afin que le film porte un numéro symbolique, Dinosaure, un long-métrage réalisé par The Secret Lab, une entité éphémère de Walt Disney Feature Animation, est, en effet, rajouté dans la liste officielle des Grands Classiques Disney. Dinosaure n’avait pourtant pas été considéré à l’époque comme un long-métrage Disney officiel, notamment parce qu'il était en 3D alors que le studio ne produisait alors que de la 2D. Autre raison moins glorieuse, la Direction de l’époque qui plaçait à son endroit de grosses ambitions (le film était censé faire le prestige de The Secret Lab, lui-même appelé à damer le pion à Pixar) ne lui a pas pardonné son échec cinglant au box-office. Ainsi, grâce à lui et quelques 10 ans plus tard, Raiponce est célébré comme le 50ème long-métrage des Walt Disney Animation Studios...
Géographiquement, les Walt Disney Animation Studios ont toujours été situés dans la banlieue de Los Angeles. Dans les années 20 et les années 30, ils furent localisés dans les environs d’Hollywood, en particulier de 1926 à 1939, dans les fameux studios d’Hypérion Avenue, avant de déménager à la fin de 1939 à Burbank, lieu où ils sont toujours aujourd’hui. Durant de nombreuses années, les studios d’animation Disney eurent un seul studio ; la multiplication des projets dans les années 90 a toutefois conduit à l'ouverture de succursales, l'une à Orlando en Floride (USA) puis l'autre en Ile-de-France à Montreuil (France), avant d’être fermées, toutes deux, aux débuts des années 2000.
En dehors de la liste officielle de ses longs-métrages d'animation, les Walt Disney Animation Studios ont participé à plusieurs long-métrages mêlant animation et prises de vues réelles. La technique mélangeant les parties animées en 2D avec des parties "live" est particulièrement appréciée chez Disney. Il faut dire que Walt Disney en personne maîtrisait l'art de mêler prises de vues réelles et animation 2D. Dès les années 1920, il travaille, il est vrai, la méthode dans une série à succès de cartoons muets, les Alice Comedies. Le mélange de l'animation et du "live" a également permis à Walt Disney d'investir, par la petite porte, le genre des longs-métrages de cinéma avant son premier film d'animation qu'est Blanche Neige et les Sept Nains en 1937. Ainsi, il prêtre son personnage de Mickey à Douglas Fairbanks qui l'inclut dans un documentaire en 1931 où il anime une courte scène de moins d'une minute. L'expérience est étendue en 1934 dans deux films, un pour la MGM et l'autre pour la Fox. Succès aidant, après Hollywood Party et Entrée de Service, Walt Disney n'acceptera jamais plus de fournir des séquences animées pour des longs-métrages "live" appartenant à d'autres studios. Il réserve, il est vrai, farouchement son talent au bénéfice de sa seule compagnie ; à une exception près, celle d'un film mexicain de 1963 : Cri-Crí, El Grillito Cantor.
Dans les années 40, son fidèle collaborateur, Ub Iwerks, peaufine pour lui la technique et l'applique au format du long-métrage pour ses œuvres maisons (Le Dragon Récalcitrant, Victory Through Air Power, Mélodie du Sud et Danny, le Petit Mouton Noir). C'est ce dernier procédé qui est finalement utilisé pour Mary Poppins, en 1964, même si, bien sûr, il a, entre temps, été considérablement amélioré. L'interaction entre humains et passages animés est désormais fluide et semble réelle au possible. La même technique est utilisée dans L'Apprentie Sorcière en 1971. Six ans plus tard, en 1977, Peter et Elliott le Dragon la fait encore évoluer. Chez ses deux prédécesseurs, des personnages "live" évoluent, en effet, dans un monde animé alors que chez lui, la dynamique s'inverse. Un personnage animé, Elliott, se retrouve ainsi dans un monde "live" interagissant avec son environnement. La technique est encore plus étoffée en 1988 dans Qui Veut la Peau de Roger Rabbit, considéré comme le meilleur film du genre.
Voici la liste officielle de tous les films d'animation des Walt Disney Animation Studios, plus connus sous l'appellation de Grands Classiques Disney.
Deux autres listes proposent également tous les films mélangeant prises de vues réelles et animation traditionnelle dont les Walt Disney Animation Studios ont réalisé au moins une séquence d'animation inédite : la première se consacre aux films Disney, la seconde aux autres studios.
La dernière liste met à la une des films d'animation des Walt Disney Animation Studios, envisagés un temps mais n'ayant finalement jamais vu le jour. Sans aucune intention d’être exhaustif, cet inventaire se fait à l’envie pour parler de certains projets emblématiques restés dans les cartons.