Titre original :
Aladdin
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 11 novembre 1992 (sortie limitée)
Le 25 novembre 1992 (sortie générale)
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Ron Clements
John Musker
Musique :
Alan Menken
Tim Rice
Howard Ashman
Durée :
90 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Au royaume d’Agrabah, le destin d'Aladdin, gamin des rues, plus chapardeur que voleur, se trouve à jamais changé par sa rencontre avec la délicieuse princesse Jasmine. Trop à l'étroit dans le palais du Sultan, notre ingénue a, en effet, entrepris, dans le seul but de prendre contact avec le monde réel, de se promener incognito dans les quartiers populaires.

Mais le danger de la rue est-il vraiment plus grand que celui qui rode à l'intérieur même du palais ? Le maléfique vizir Jafar poursuit, il est vrai, le noir dessein de s'emparer du pouvoir par tous les moyens.

Commence alors pour nos deux tourtereaux une aventure palpitante parsemée d'embûches et de ... génie !

La critique

rédigée par

Aladdin est une libre adaptation du conte Aladin et la lampe merveilleuse extrait du livre Les mille et une nuits. L'histoire trouve ainsi son origine, au VIIIe-IXe siècles, dans un ouvrage persan intitulé Hezar Afsane ou Mille Légendes. Traduit en arabe sous le titre des (Les) Mille et Une Nuits (Elf leïla wa leïla), le livre devient vite une référence du genre « miroir des princes ». Contenant des récits exemplaires, il se veut alors destiné à l'éducation des gouvernants. Il constitue assurément l'exemple type de l'assemblage subtil de contes imbriqués entre eux, aux personnages en miroir les uns par rapport aux autres, offrant plusieurs niveaux de lecture. Son récit-cadre reste néanmoins très stable : l'histoire de Shéhérazade est, en effet, la clé de voute de l'ensemble. Elle narre ainsi la vie du sultan Shâriyâr qui, terriblement déçu par l'infidélité de son épouse, décide non seulement de lui faire payer l'affront en l'exécutant mais aussi, pour prévenir tout autre affront, d'assassiner chaque matin la femme qu'il aura épousée la veille. Shéhérazade, la fille du grand vizir, se donne alors pour mission de faire cesser le massacre. Elle se porte donc volontaire pour épouser le sanguinaire sultan. Elle met néanmoins au point un ambitieux stratagème pour lui survivre. Habile conteuse, elle lui raconte, chaque nuit, un fragment d'histoire dont la suite est toujours promise pour le lendemain. Le récit est tellement prenant que le mari ne peut se résoudre à tuer sa nouvelle compagne. L'exécution se trouvant reportée de jour en jour, la princesse gagne peu à peu sa confiance et finit par convaincre son époux de l'épargner pour vivre, ensemble, heureux.

Si l'aventure de Shéhérazade, pierre angulaire des Mille et Une Nuits, voit sa trame respectée au fil des traductions, le reste des contes évolue lui considérablement à la faveur des nombreuses adaptations, entrainant notamment l'introduction de nouvelles matières. Les histoires ne tardent pas, par exemple, à être diffusées en Europe. La toute première traduction occidentale est ainsi l'œuvre du français Antoine Galland. Antiquaire du roi puis professeur de langue arabe au Collège de France, il publie ses versions de 1704 à 1717 dans lesquelles il rajoute une partie inédite, rédigée par ses soins et s'inspirant des récits contés par son assesseur syrien.

Le conte Aladin et la lampe merveilleuse connait donc d'innombrables variantes. La plus connue d'entre elles narre l'histoire d'un magicien aux sombres desseins qui, pour obtenir une lampe aux pouvoirs sans limite, entreprend de trouver un jeune garçon débrouillard, capable de récupérer le précieux objet dans une caverne à l'accès délicat. Il entend d'ailleurs se débarrasser manu militari de son "compère", une fois sa mission accomplie. Arpentant les rues d'une grande ville chinoise, il jette son dévolu sur Aladin, plus chapardeur que voyou. Il se présente auprès de lui comme son oncle et le convainc d'accepter la mission. Le jeune homme descend donc dans la caverne remplie de trésors pour s'emparer de la lampe. Il refuse toutefois de la donner au magicien avant d'être lui-même ressorti, sain et sauf. Fou de rage et contrarié de se voir ainsi tenir tête, le malfaisant décide, sans autre forme de procès, d'enfermer à jamais son neveu de circonstance dans l'amas de rocs. Sans succès. Le magicien oublie, en effet, un peu vite, qu'il a remis à Aladin la possibilité de faire appel une fois à un génie pour se protéger, au cas où... Après trois jours passés dans la nuit, sans boire, ni manger, le jeune prisonnier parvient donc à s'extirper de son tombeau de pierre et revient chez lui, avec la précieuse lampe. Il entreprend de la vendre aussitôt afin d'en tirer l'argent nécessaire pour se nourrir, sa mère et lui. Soucieux de dépoussiérer l'objet tant convoité et lui donner ainsi meilleure valeur, il frotte vigoureusement son flan et libère, avec surprise, un génie aux pouvoirs sans limite. Aladin comprend vite l'étendue des possibilités qui s'offrent désormais à lui. Mais c'est sans compter sur l'ambition du Magicien et de son frère bien décidés tous deux, à récupérer ce qu'ils estiment être, respectivement, leur bien. Le combat est féroce mais Aladin sort grand vainqueur. Il peut alors se consacrer à un autre projet : conquérir le cœur de sa belle, une princesse...

La création de la version disneyenne d'Aladin, qui prend deux "d" chez Mickey et conserve ainsi l'orthographe anglaise, remonte à 1988. Le tandem de compositeurs, Alan Menken et Howard Ashman, dont le remarquable travail pour La petite sirène est en passe de faire sensation, proposent au staff de Disney un script d'une cinquantaine de pages comprenant six chansons arabisantes. L'accueil est plus que réservé : les musiciens sont, en effet, invités à changer de fusil d'épaules et à se consacrer tout entier à La belle et la bête. D'autres artistes vont donc s'atteler à l'écriture du projet Aladdin. Les réalisateurs Ron Clements et John Musker, connus dans la maison pour leur travail sur Basil, détective privé et La petite sirène, sont appelés à la rescousse. Leurs contributions résultent d'ailleurs d'un choix personnel qu'ils effectuent entre un petit film sur un lion, roi de la savane (dont l'ambition artistique est alors très limitée et qui se voit confié finalement à une autre équipe !), Le Lac de Cygnes et Aladin. Histoire d'écarter l'univers marin et d'éviter de tourner en rond, ils jettent leur dévolu sur le conte extrait des Milles et Une Nuits. Ils piétinent rapidement sur l'histoire et ne parviennent pas à trouver l'idée qui distinguerait leur adaptation des innombrables autres inondant le marché. L'entrée dans la danse - forcément orientale - du premier animateur, fraichement débarqué d'Angleterre, Eric Goldberg, va provoquer l'étincelle salutaire. Il arrive, en effet, à faire accepter un tournant à quatre-vingt dix degrés dans l'élaboration d'un film Disney. Il propose ainsi un long-métrage débridé, presque délirant, exempt de tout souci d'hyperréalisme, construit sur un graphisme très caricatural, de facture moderne, vrai clin d'œil à Tex Avery. Il choisit ainsi de mettre en avant, pour le style, les courbes en S, un peu à l'image du travail du caricaturiste américain, Al Hirschfeld.

Le scénario a mis, lui, plus de temps à être définitivement arrêté. Sa gestation est longue et chaotique au point de voir le projet, un certain vendredi noir du printemps 1991, risquer la pure et simple annulation. La présentation à Jeffrey Katzenberg se déroule, en effet, très mal. Il trouve, au bout du compte, le film trop long, ennuyeux et surtout, dénué de consistance. Il donne une semaine à l'équipe pour revoir sa copie, le long-métrage devant impérativement sortir pour le noël 1992, ou ne jamais voir le jour. Deux nouveaux scénaristes, Terry Rossio et Ted Elliott (heureux papas depuis des scénarii de la trilogie Pirates des Caraïbes) sont appelés en renfort. Ils modifient le récit qu'ils jugent, certes débridé, mais trop proche du conte. Ils éliminent notamment le rôle de la mère et rendent Aladdin orphelin. Ils conservent en revanche la transposition du lieu de la Chine vers l'Arabie. L'histoire remaniée est finalement acceptée par Jeffrey Katzenberg qui valide le projet en imposant toutefois un choix de dernière minute. Il demande, il est vrai, que le personnage principal, Aladin, soit vieilli. Exit donc le garçon d'une douzaine d'année, et vive un jeune adulte prêt à assumer une relation romantique avec la belle Jasmine. Au royaume de Disney, les histoires d'amour, de princes et de princesses, obéissent à des codes intangibles...

Les aléas de scénario ont de multiples répercussions et se font notamment vite ressentir sur la bande son. Des chansons déjà écrites par Alan Menken et Howard Ashman pour le film sont, en effet, purement et simplement retoquées. Proud of your boy fait partie du lot. Traitant du besoin de reconnaissance d'un jeune garçon par sa mère, elle était pourtant l'une des préférées d'Howard Ashman. Mort du Sida, le 14 mars 1991, il n'en saura finalement rien : la suppression du rôle de la mère, s'étant décidée quelques jours seulement avant son décès. Il laisse malgré tout à l'équipe du film pas moins de trois superbes chansons : Nuits d'Arabie, Je Suis Ton Meilleur Ami et Prince Ali.
Le départ prématuré de Howard Ashman plonge Alan Menken, son ami de toujours, dans la peine confraternelle et le désarroi professionnel. Il ne se pense plus, il est vrai, capable de travailler avec quelqu'un d'autre. Dès lors, les studios Disney cherchent à le convaincre du contraire et lui présente le parolier anglais, Tim Rice. Ils vont ainsi écrire deux chansons, Je Vole et Ce Rêve Bleu. Au delà de la qualité intrinsèque des deux titres, leur unité avec l'ensemble frappe le plus, offrant à la bande originale une cohérence incroyable. Avec un mélange de jazz et de sonorités arabisantes, les chansons et la musique d'Aladdin constituent indéniablement un point fort du film. Cette nouvelle collaboration redonne, par ailleurs, confiance à Alan Meken. Elle lui permet de surpasser son immense chagrin et de se consacrer, à nouveau, par la suite, à de magnifiques compositions co-écrites, à l'exemple des œuvres signées avec Stephen Schwartz (Pocahontas, une légende indienne, Le bossu de Notre-Dame, Il était une fois) ou David Zippel (Hercule).

Si la B.O. est un des éléments essentiels du succès d'Aladdin, les personnages, principaux comme secondaires, ne sont pas en reste, aussi bien du point de vue de leur définition que de leur animation.

Aladdin est assurément l'un des meilleurs héros masculins de toute la galaxie Disney. Les studios de Mickey ont, en effet, toujours eu un mal fou avec leurs héros adultes (ou proches de l'être) du sexe fort. Là où ils excellent pour les rôles de jeunes filles ou femmes et de garçons tout juste sortis de l'enfance, comme Moustique de Merlin l'enchanteur, Mowgli du (Le) Livre de La Jungle ou Taram dans Taram et le chaudron magique, ils se cassent souvent les dents sur les "mâles". Il faut dire que le tout premier d'entre eux, le prince de Blanche Neige et les Sept Nains, brillant par sa fadeur, a jeté, bien malgré lui, l'opprobre sur ses successeurs. Glen Keane se charge donc de la difficile tâche de parvenir à vieillir, à marche forcée, Aladdin. L'animateur se surpasse et parvient à restituer un visage respirant les qualités nécessaires à tout héros Disney qui se respecte (beauté, bravoure et ruse) tout en lui offrant une profondeur et une sensibilité alliées à un brin de fragilité moderne et attachante. Il s'est inspiré, pour parvenir à restituer l'apparence d'un parfait vaurien fréquentable, d'une palette d'acteurs "live", en retenant le visage de Tom Cruise et les corps de Michael J.Fox et M.C. Hammer.

Jasmine est la première responsable du vieillissement forcé d'Aladin passant, sur la seule décision de Jeffrey Katzenberg, du statut d'ado de douze ans au jeune adulte connu aujourd'hui. Mark Henn, son animateur, vrai spécialiste des personnages féminins des studios Disney et heureux papa notamment de Belle dans La belle et la bête, signe avec sa princesse orientale un véritable chef d'œuvre. Jasmine affiche, en effet, une apparence sexy, séduisante à souhait. Sa démarche est éminemment provocatrice et détonnent dans l'univers Disney. Son caractère est à l'avenant puisqu'elle incarne, après coup, le renouveau des héroïnes des studios de Mickey. Son tempérament est logiquement affirmé. Jasmine n'hésite pas à désobéir à son père ou utiliser ses charmes pour parvenir à ses fins. Pour autant, son fond est pur : elle arbore une vraie gentillesse et rêve d'amour éternel. Parfaitement moderne, elle incarne la femme des années 1990 et voit des générations entières de petites filles s'identifier à elle, à travers le monde.

La véritable réussite du casting d'Aladdin n'est pas à rechercher parmi ses premiers rôles, masculin et féminin, mais bien chez un personnage secondaire qui finit par leur voler la vedette. Le Génie est, en effet, un des rares toons Disney, qui, de simple acolyte, finit en star incontournable. Il est d'ailleurs à l'origine du succès commercial du film, ayant attiré à lui toute une frange de spectateurs ayant déserté, depuis bien longtemps, le label Disney. Il a apporté au long-métrage un ton moderne, enlevé, et finalement irrésistible. Sa bonne humeur et son comique en font une véritable usine à fous-rires communicatifs. Il doit d'ailleurs sa première marche sur le podium à Eric Goldberg. Fraichement embauché aux studios Disney, cet animateur confirmé propose, en effet, contre toute attente, un génie en total décalage avec sa représentation habituelle dans l'inconscient collectif. Il reçoit un allié de poids dans sa démarche de dynamitage des codes par la performance exceptionnelle de la voix américaine retenue. Assurée par un Robin Williams (Good Morning Vietnam, Le cercle des poètes disparus) plus en forme que jamais, qui va au delà de son texte, se livre à de l'improvisation générale, débite de truculents calembours, s'essaye à des imitations délirantes, accumule les clins d'œil savoureux et autres shows personnels, elle permet au Génie d'irradier pendant tout le film. Si l'acteur assure une prestation haut de gamme, son cachet est pour ainsi dire, ridiculement bas. Personne n'avait, en réalité, vraiment prévu le succès du film. Disney est impressionné par ses recettes, notamment de marchandisage, et commet même l'écart de ne pas respecter ses engagements qui prévoyaient de limiter la présence du Génie dans les produits dérivés du film à 25% de leur total. L'acteur a bien essayé de renégocier les royalties mais sans succès. Mickey et ses amis sont restés insensibles à ses sollicitations. Même son refus de participer à la suite vidéo et à la série télé tirée du long-métrage n'y change rien. Un sou est un sou chez Picsou ! Robin Williams revient, à la faveur d'un cachet conséquent, à de meilleures dispositions et accepte finalement de doubler la deuxième et dernière suite vidéo.

Aucun Grand Classique Disney n'est réussi si son Méchant n'est pas digne de ce nom. Jafar ne déroge, bien évidemment, pas à la règle. Son succès complet se doit à l'artiste de renom, Andreas Deja. Il signe, en effet, un impressionnant personnage au physique longiligne et étonnamment grand. Son caractère est faussement posé, hypocrite à souhait, sombre à l'excès et sujet à des accès de colère révélant au final sa véritable personnalité, avide de pouvoir et emplie de vanité. L'autre particularité des Vilains de Disney est d'être toujours affublés d'un acolyte, souvent peu digne de confiance car fourbe et peureux. C'est Iago, le perroquet, qui endosse ici ce rôle et apporte au film, après le Génie, l'autre élément comique récurrent. Sa taille, son apparence, son comportement et sa voix sont en tous points l'exact contraire de Jafar. Il est bien sûr ridiculement petit par rapport à l'imposante carrure (tenue aidante !) de son maitre. Il affiche aussi un plumage haut en couleur qui entretient le contraste voulu entre les deux compères. N'arrêtant pas de bouger et geindre, faisant montre d'un sale caractère permanent, usant et abusant d'un langage cru et direct, envisageant toujours avec recul n'importe quelle situation, sa personnalité est également à l'opposé de celle de Jafar. Même sa voix, interprétée à l'origine par Gilbert Gottfried, affiche une tonalité radicalement différente du timbre grave de son Maitre.

Le Tapis, au même titre que Iago, est un personnage secondaire remarquable. Il constitue d'ailleurs une grande innovation aux studios Disney puisqu'il est la toute première représentation d'un objet vivant à être principalement animée par ordinateur. Jusqu'à lui, en effet, ce nouvel outil d'animation n'a été utilisé chez Mickey que pour des éléments de décors ou des effets spéciaux. Le choix de la technologie 3D s'explique, en réalité, par la volonté de respecter l'image d'un véritable tapis persan aux dessins complexes, impossibles à animer de façon constante durant tout le long-métrage. L'animation du personnage a ainsi d'abord été conçue en 2D, à la main, puis décalquée sur ordinateur afin d'y rajouter les motifs exacts. Le Tapis est un magnifique personnage de pantomime dans la droite ligne du mode d'expression traditionnel cher à Walt Disney. Il exprime ainsi ses sentiments uniquement par la position de son corps, sa démarche ou ses pliures et utilise ses quatre houppes, (animées elles en 2D) en guise de pieds et de mains.

La galerie des personnages secondaires est aussi dense que qualitative. Aucune fausse note ne peut être trouvée dans le casting complet duquel ressortent, avec les honneurs, Abu, le Sultan ou encore Rajah, tous attachants et parfaitement définis.

Aladdin reste dans les mémoires comme le Grand Classique Disney ayant le plus d'humour. Si le Génie est bien sûr le premier responsable de ce sentiment, il n'apparait pourtant qu'après vingt bonnes minutes dans le récit. Dans l'intervalles, Iago ne peut, à lui-seul, donner au spectateur le ton que le film lui réserve. L'idée de faire appel à un pseudo-narrateur dès les premières images, en la personne du marchand, se révèle alors fort utile. Essayant de vendre ses babioles à deux sous, jouant avec la caméra, il affiche clairement le menu : le film sera déjanté ! L'intervention de Robin Williams pour sa voix n'est d'ailleurs pas étrangère à son rayonnement exceptionnel.
Au delà des numéros de ses personnages, le long-métrage sert également une pluie de gags visuels. Les petites moqueries à l'égard de Disney sont, avec malice, légions, entre l'apparition d'un Pinocchio plus vrai que nature ou celle d'un visiteur de Disneyland, gentiment brocardé. Les vannes sont contemporaines tout comme le ton, rapide et rythmé. Les personnages jouent la modernité et n'hésitent pas à s'embrasser plusieurs fois.

La critique comme le public encensent Aladdin. Le film fait un carton au box-office de chacun des pays où il est présenté. Plus de 200 millions de dollars de recettes rien qu'aux Etats-Unis tombent dans l'escarcelle d'oncle Picsou. Du jamais vu pour un film d'animation à l'époque ! Le long-métrage gagne deux oscars pour la Meilleur Musique et la Meilleure Chanson (Ce Rêve Bleu) sur un total de cinq nominations : Meilleure Chanson (Je Suis Ton Meilleur Ami), Meilleurs Montage Sonore et Meilleur Son.

Le succès grisant d'Aladdin conduit malheureusement la direction de la compagnie de Mickey de l'époque, Michael Eisner en tête, a sa plus mauvaise décision de tous les temps. Elle imagine, en effet, la réalisation d'une suite prévue uniquement pour le marché de la vidéo. Réalisée avec un budget sans commune mesure avec celle d'une Grand Classique, la qualité est sacrifiée et entache, pour la première fois, l'aura qui entourait jusqu'alors les productions Disney depuis 1937. Aladdin connait ainsi deux suites honteuses, Le retour de Jafar (1994) et Aladdin et le roi des voleurs (1996) et une série télé toute aussi minable.

31ème long-métrage de Walt Disney, Aladdin est assurément le film le plus drôle et le plus déjanté produit par la compagnie de Mickey et plébiscité par le public du monde entier. Chef d'œuvre accompli, il a poussé encore un peu plus loin l'excellence et le savoir-faire de Disney. Difficile de faire mieux !

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