Shirley Temple
La Naissance d’une Star
Titre original : Child Star : The Shirley Temple Story Production : Walt Disney Television Date de diffusion USA : Le 23 mai 2001 Genre : Comédie dramatique |
Réalisation : Nadia Tass Musique : Bill Elliott Durée : 88 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
L'histoire de Shirley Temple ou le destin incroyable d'une petite fille qui marque de son empreinte les plus belles pages de l'âge d'or d'Hollywood. |
La critique
Shirley Temple : La Naissance d'une Star est un téléfilm produit tout spécialement pour la télévision, dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine ABC, The Wonderful World of Disney (Le monde merveilleux de Disney).
Le téléfilm romance la vie de la première enfant star d'Hollywood : Shirley
Temple.
Fillette blonde aux bouclettes dorée et à l'air mutin de petite poupée de
porcelaine, elle est la candidate idéale pour ravir le cœur des adultes dont
elle apprend comme personne à singer les manies et le ridicule en reproduisant
leurs codes gestuels, hiérarchiques et moraux. Elle commence ainsi sa très jeune
carrière dès l'âge de trois ans, en apparaissant dans deux séries de production
à petit budget qu'elle enchaine bien vite avec Stand Up and Cheer où elle
donne la réplique à James Dunn. Son potentiel est aussitôt remarquée par les
majors du cinéma, notamment Fox et la Paramount qui se battent pour obtenir son
exclusivité. La première l'emporte, et ce, malgré le succès de Shirley dans le
classique de Damon Runyon, P'tite Miss (Little Miss Marker, 1934),
signé lui à la Paramount. Très vite, l'enfant actrice devient l'unique vedette
des productions où elle apparait. Ses films aux recettes confortables assurent
jusqu'en 1938 une belle stabilité financière à la Fox puis à Twentieth Century
Fox (à l'occasion de sa fusion avec la Twentieth Century Pictures en 1935). Avec
une moyenne de trois films par an, elle est le chantre d'une philosophie
optimiste et souriante, au milieu d'intrigues souvent sombres jusqu'à la
noirceur. Elle chante, danse, raccommode les affaires de cœur, réconcilie les
Noirs et les Blancs, les riches et les pauvres, les cow-boys et les
Peaux-Rouges, les Britanniques et les Indiens. Ses films à la trame joyeuse et
innocente remportent tous un immense succès aux Etats-Unis. Le "personnage" de
Shirley Temple fait également l'objet de produits dérivés, préfigurant ainsi le
marchandisage moderne organisé autour des films et des acteurs. La petite fille,
alors âgée de 6 ans, reçoit même un oscar "en reconnaissance de son apport
extraordinaire au cinéma en l'année 1934". Elle est encore à ce jour la plus
jeune actrice à être repartie avec la fameuse statuette ! Parmi ses films,
certains méritent attention comme C'est Pour Toujours (Now
and Forever, 1934), Shirley Aviatrice (Bright Eyes, 1934),
Le Petit Colonel (The Little Colonel, 1935), Boucles d'Or (Curly
Top, 1935), Capitaine Janvier (Captain January, 1936),
Pauvre Petite Fille (Poor Little Rich Girl, 1936), La Mascotte du
Régiment (Wee Willie Winkie, 1937 , réalisé par John Ford), Heidi
(1937) ou encore La Petite Princesse (The Little Princess, 1939).
Un joli raté vient cependant ternir sa prolifique carrière : le mythique rôle de
Dorothy dans Le Magicien d'Oz lui échappe contre toute attente. Joué
finalement par Judy Garland, il lui était pourtant originellement destiné quand
un problème de contrats entre studios rend sa participation impossible. Le
présage s'avèrera mauvais. Shirley Temple est alors sur le déclin. Age aidant,
elle perd peu à peu son angélisme et a de plus en plus de mal à trouver des
rôles correspondant à son image dans le cœur du public. Le succès se fait ainsi
plus difficile. Malgré la qualité de L'Oiseau Bleu (The Blue Bird,
1940), le studio décide même de rompre son contrat. Cette décision sonnera le
glas de sa carrière...
Mariée deux fois et mère de trois enfants, Shirley, de sensibilité républicaine,
est devenue en 1976 la première femme à être chef de protocole du département
d'État américain. Entre 1974 et 1975, elle fut également membre du comité de
direction de la Walt Disney Company.
Shirley Temple : La Naissance d'une Star est un téléfilm qui fait rentrer le spectateur dans le quotidien de cette petite fille devenue, en un temps éclair, une icône du cinéma hollywoodien de l'Age d'Or en revisitant sa carrière cinématographique. Même si ses films sont amplement oubliés aujourd'hui, notamment en France, force est de constater que Shirley Temple reste néanmoins une figure connue du cinéma des années 30, comme l'est Charlie Chaplin dans les années 20. Ce qui étonne le plus dans cette biographie est la relative préservation de la petite fille vis-à-vis de sa notoriété et du monde d'adultes dans lequel elle évolue. Sa retombée dans l'anonymat ne l'handicape d'ailleurs pas vraiment tant elle parvient à retrouver une vie normale, là où tant et tant d'égéries ont sombrées dans l'alcool ou la drogue. C'est d'autant plus remarquable que le téléfilm ne fait pas l'impasse sur l'obstination de sa mère à pousser sa petite fille dans le show business (malgré son extrême gentillesse et prévenance vis-à-vis d'elle) ou la dilapidation de son argent par son père (ils n'arriveront finalement qu'à garder leur maison !).
Bénéficiant d'une trame extrêmement forte en potentiel, Shirley Temple : La Naissance d'une Star tire aussi sa grande qualité de son casting convaincant de bout en bout. Ashley Rose, qui y tient le rôle titre, est à ce sujet absolument convaincante tant elle donne l'impression d'être la petite star mythique. Elle sait ainsi à la fois paraitre rayonnante et retranscrire à merveille sa gentillesse comme l'étendue de ses talents pour la danse et le chant. Difficile de ne pas être conquis ! Gertrude Temple, la mère, est également parfaitement interprétée par Connie Britton qui se révèle tour à tour prévenante pour sa fille et redoutable négociatrice pour ses intérêts...
Shirley Temple : La Naissance d'une Star est un téléfilm d'excellente facture qui retrace minutieusement la vie d'une enfant star et l'ambiance de l'Hollywood de l'âge d'or. Les fans regretteront, toutefois, l'absence dans cette production Disney, du clin d'œil à la séquence mythique de 1938 où Shirley Temple offre à Walt Disney, pendant la cérémonie de remise des Oscars, les sept petites statuettes récompensant son travail sur Blanche Neige et les Sept Nains...