Jack
Le synopsis
Diane et Brian viennent de donner naissance au petit Jack, qui ne sera resté en gestation que seulement deux mois. Le jeune garçon est, en effet, atteint d'une maladie rare qui fait vieillir son corps quatre fois plus rapidement que la normale. Ainsi, à l'âge de dix ans, le jeune Jack parait en avoir quarante... |
La critique
Troisième collaboration entre The Walt Disney Company et Francis Ford Coppola après Captain EO et sa participation au film New York Stories – ou quatrième en comptant une production des studios Lucasfilm Ltd., Tucker : L'Homme et son rêve, en 1988, Jack est une co-production entre Hollywood Pictures, Great Oaks Productions, et American Zoetrope, la société de production attitrée des films de Francis Ford Coppola, fondée par ce dernier avec Georges Lucas en 1969. Jack sort sur les écrans américains le 9 août 1996, avant d'atteindre l'hexagone le 11 décembre de la même année.
En ce milieu des années 1990, 1996 est assurément un très bon cru pour Hollywood Pictures, un des deux studios créés par la société de Mickey destinés à produire des films plus adultes. Le label accueille ainsi la même année sous sa signature les plus grands noms d'Hollywood, d'Oliver Stone avec Nixon, à Ridley Scott avec Lame de Fond en passant par le meilleur film de la carrière de Michael Bay, Rock ! Evita et Professeur Holland viennent confirmer le poids du studio en tant que créateur de petites pépites ! Et c'est ainsi que Francis Ford Coppola livre Jack, un film tendre et touchant porté par un Robin Williams encore à l'apogée de sa carrière qui livre ici une prestation touchante où il assure avec brio un rôle de grand enfant avec cette étincelle dans les yeux qui le caractérise tant.
Robin Williams campe donc ici le personnage d'un enfant atteint d'une maladie rare qui va faire vieillir son corps quatre fois plus vite que la normale. Ainsi le film s'attarde sur l'arrivée tardive, à l'âge de dix ans, de Jack à l'école et montre la réaction et le comportement de ses petits camarades auprès de ce nouvel élève pour le moins unique ! Jack dépeint de la sorte la triste réalité de certaines cours de récréations où la différence est parfois fortement jugée : Robin Williams, comme un poisson dans l'eau, y livre alors l'interprétation brillante d'un enfant timide et parfois apeuré découvrant un monde totalement nouveau pour lui.
Jack est assurément un film touchant. Même s'il est difficile de s'identifier au personnage principal, comment ne pas, en effet, être attristé ou du moins touché à la vue de ce jeune homme affecté par un syndrome inverse à celui de Peter Pan où les années défilent à une vitesse folle de telle sorte que Jack voit son avenir funèbre approcher plus vite que n'importe qui alors qu'il ne possède encore que des yeux d'enfants. Comme le dit sa mère au cours du récit, il prend conscience de la fragilité de sa vie. Robin Williams assure dans ce contexte parfaitement son rôle dramatique au contraire total du ton du film qui s'imagine lui lourdement pourvoir être drôle. Le long-métrage est, il est vrai, maladroitement parsemé de blagues convenues et de scènes à l'humour trop lourd ou tout simplement raté. Appelé à trop souvent se répéter, cette situation de comique qui tombe à plat constamment plombe l'ensemble et l'alourdit de scènes aux longueurs rébarbatives, totalement inutiles.
Du côté du casting, seuls Robin Williams et Bill Cosby sont véritablement convaincants. A ce stade, il n'est pas inintéressant de replacer le rôle de Jack dans la galerie de personnage de Robin Williams, qui, pour la petite histoire, avait mis comme condition préalable pour accepter le film de voir Francis Ford Coppola à sa réalisation. L'acteur a donc véritablement commencé sa carrière cinématographique chez Disney avec l'adaptation sur grand écran de l'un des personnages de bandes dessinées les plus connus des Etats-Unis, Popeye. Mais c'est quelques années plus tard qu'il acquiert sa renommée mondiale avec les deux classiques de chez Touchstone Pictures, Good Morning Vietnam en 1987 et Le Cercle des Poètes Disparus en 1989. Sept ans plus tard, s'offre alors à l'acteur, le rôle de ce petit garçon pas comme les autres...
Diane Lane campe, pour sa part, le personnage de la mère de Jack, Karen Powell. L'actrice s'est déjà illustrée dans des films comme Infidèle en 2002, pour lequel elle a d'ailleurs reçu une nomination aux Oscars ; Hollywoodland en 2006, mais également Man of Steel en 2013 toujours dans le rôle d'une mère, celle de l'homme d'acier. Brian Kirwin interprète, quant à lui, le père de Jack : l'acteur est un habitué des seconds rôles, au cinéma comme à la télévision dans des séries dans la lignée de Desperates Housewives pour ABC Studios.
Si la mère de Jack est assez émouvante dans sa relation avec son fils, elle demeure en revanche toujours invisible et ne parvient jamais à s'imposer au cours du film tout comme Brian Kirwin, qui, en père de Jack, est tout bonnement transparent.
Deux stars du petit écran intègrent également le casting dans deux seconds rôles notables. Bill Cosby, célèbre pour avoir porté pendant de nombreuses années, le Cosby Show à la télévision, interprète, en effet, Lawrence Woodruff, le professeur particulier de Jack tandis que le personnage de Dolores, une amie proche de Jack, est jouée par Fran Drescher, l'actrice rôle-titre de la série Une Nounou d'Enfer à partir de 1993 sur CBS. Jennifer Lopez fait également ses débuts au cinéma avant d'exploser quelques années plus tard et devenir une véritable star internationale.
Enfin, aux commandes du film, c'est visiblement un Francis Ford Coppola en vacances qui réalise Jack. Il est parfaitement étonnant de le voir à la tête de ce long-métrage au scénario aussi... Léger tant sa filmographie aboutie de réalisateur de la trilogie des films Le Parrain ou encore d'Apocalypse Now a habitué le spectateur à un autre niveau d'exigence. Le réalisateur assure ici le minimum syndical dans ce qui prend des airs de fiction de luxe pour la télévision...
Bourré de nombreux défauts, à commencer par un scénario trop faible pour convaincre, Jack reste un film touchant porté uniquement ou presque par la prestation de Robin Williams qui semble décidément être le seul à s'investir vraiment dans le projet...