Marc Davis
Date de naissance : Le 30 mars 1913 Lieu de Naissance : Bakersfield, en Californie, aux États-Unis Date de Décès : Le 12 janvier 2000 Lieu de Décès : Glendale, en Californie, aux États-Unis |
Nationalité : Américaine Profession : Animateur Acteur Scénariste Imagineer |
La biographie
Les Nine Old Men sont encore aujourd'hui associés aux plus belles scènes du cinéma d'animation. Mais alors que la majorité d'entre eux centre son travail sur la réalisation de séquences et de films pour le grand et le petit écran, Marc Davis, de son côté, abandonne au milieu de sa carrière ces secteurs, misant sur l'éclectisme et diversifiant son art bien au-delà des « simples » 7ème et 8ème art.
Marc Fraser Davis est né le 30 mars 1913 à Bakersfield, en Californie. Fils unique d'Harry et Mildred, et descendant de grands-parents paternels d'origine russe et polonaise, son nom a été américanisé lorsque sa famille est arrivée aux États-Unis. Quant à son prénom, Marc, il s'agit d'une dédicace à Marcus Lichtenstein, le propriétaire de la bijouterie où travaillait son père Harry et qui accepta d'être le parrain de l'enfant. Le jeune Marc passe une enfance marquée par des déménagements en série, suivant les déplacements professionnels du papa polyglotte, lancé dans l'exploitation de pétrole, et chanteur magicien à ses heures. Changeant 23 fois d'écoles, c'est ainsi que Marc Davis traverse les États-Unis en long, en large et en travers durant toute sa jeunesse, de la Californie à la Floride, en passant par le Nevada, le Missouri, le Texas, l'Arkansas ou encore l'Oklahoma. C'est dans cet état, à Tulsa, que Davis prend ses premiers cours d'art appliqué et qu'il lui prend l'envie de devenir peintre. Ses talents, encore développés grâce à des cours du soir, un jour par semaine, lui permettent d'être publié dans l'annuaire de son école de Galveston, au Texas, ainsi que dans un magazine mensuel intitulé The Purple Quill.
C'est durant la Grande Dépression que la famille Davis retourne en Californie, à Los Angeles. C'est là que Marc entre dans l'Otis Art Institute, Harry retournant travailler pour Lichtenstein dans sa bijouterie. Le séjour californien est comme les autres de courte durée, les Davis quittant l'État après seulement un an, pour s'installer dans l'Oregon, où Marc obtient son diplôme en 1931, ne prolongeant par la suite pas ses études plus loin faute d'argent. Et finalement, retour en Californie, à San Francisco, où Harry monte une librairie, alors que Marc suit des cours à la California School of Fine Art, passant son temps libre au Fleishacker Zoo pour croquer des animaux, obtenant la permission de rentrer avant les autres visiteurs. Déménagé à Sacramento, Marc Davis entretien son art en publiant dans le Sacramento Bee. C'est ici qu'il découvre, sur les conseils de son père, l'un des chefs-d'œuvre de Walt Disney, Les Trois Petits Cochons, avant que la famille ne parte pour la dernière fois, afin de s'installer à quelques kilomètres de là, à Marysville. Là, Marc Davis travaille comme concepteur d'affiches de cinéma et de publicités pour la presse. Il y rencontre le directeur du théâtre local qui lui conseille de postuler pour les studios Disney, après que ce dernier ait vu Qui a tué le Rouge Gorge.
Marc Davis tente le coup en écrivant une lettre aux studios Disney, utilisant son deuxième prénom, Fraser, comme signature. La réponse des studios, sous la plume de George Drake, le formateur des nouvelles recrues, est des plus frustrantes ; Les studios Disney ne sont actuellement pas à la recherche de recrues… féminines. La méprise sur son prénom agace tant Davis que la lettre fini rapidement à la poubelle !... Son agacement retombe bien vite pour laisser place à la peine, alors que son père décède dans le même temps d'une crise cardiaque. Afin d'aider sa mère, désormais veuve, il retourne postuler chez Disney. Cette seconde tentative est un succès et Davis est engagé le 2 décembre 1935, commençant par suivre les cours de Don Graham, aux côtés d'artistes comme Milt Kahl avec lequel il noue une forte amitié.
Davis est nommé assistant animateur au printemps 1936, au moment de la production de Blanche Neige et les Sept Nains. Il travaille sur l'animation des humains, en particulier de la princesse, aux côtés de Grim Natwick et d'Hamilton Luske, jouant souvent les intermédiaires entre les deux artistes aux relations tendues. Au moment de choisir entre Pinocchio et Bambi, Marc Davis opte pour le second projet, pourtant moins ambitieux que le premier, et déménage avec la petite équipe du film de l'autre côté de la rue, dans des bâtiments supplémentaires ajoutés aux studios Hyperion, devenus trop étroits pour accueillir le personnel en charge de la réalisation de Pinocchio, Bambi et Fantasia. Bambi marque la première participation de Davis comme animateur à part entière, en charge du personnage de Fleur.
Parmi ses travaux suivants, Marc Davis anime pour Victory Through Air Power la scène finale, au cours de laquelle l'aigle américain attaque la pieuvre japonaise, alors même que son nom n'est pas au générique, ce qui lui valut des excuses de Walt. Sur Mélodie du Sud, il est nommé Directeur de l'animation, animant Frère Renard et Frère Ours dans la scène du bébé de goudron, et exécutant plusieurs recherches graphiques pour les scènes mêlant animation et prises de vue réelles. Il collabore également à La Mare aux Grenouilles, dessinant Toad, son cheval Cyril, les fouines ainsi que la scène au cours de laquelle La Taupe, attaché à une corde, tente de reprendre l'acte d'échange du Manoir rangé dans la poche de Monsieur Moustache. Dans le même temps, en 1947, Don Graham demande à Davis de prendre en charge une classe du Chouinard Art Institute, que l'animateur dirigera un soir par semaine pendant les dix-sept années suivantes. C'est là qu'il rencontre l'une de ses élèves, Alice Estes, qu'il épouse quelques temps plus tard.
Les années 1950 marquent le second âge d'or des studios Disney, et l'âge d'or
de Marc Davis. Directeur de l'animation sur Cendrillon, il anime la
princesse, puis toute une série d'héroïnes, notamment Alice dans la scène du
gouter du non-anniversaire d'Alice au Pays
des Merveilles, et Wendy dans Peter
Pan, film dans lequel il restera surtout célèbre pour la création de la
sublime, jolie et jalouse Fée Clochette.
Ironie du sort pour un spécialiste
des animaux ! La Belle au Bois Dormant
marque une nouvelle prouesse dans la carrière de Davis. Il anime la princesse,
chose habituelle puisqu'il a travaillé sur toutes les princesses de Disney
depuis Blanche Neige, mais également la grande méchante du film, la sorcière
Maléfique, alternant ainsi entre le Bien et le Mal ! A noter qu'il participe
aussi à la création des personnages du film, y compris ceux qu'il n'anime pas.
L'apogée de l'animation de Marc Davis est sans le moindre doute son dernier
segment dans cet art. A la fin des années 1950, il crée et anime entièrement
l'une des méchantes les plus réussies, les plus charismatiques de l'œuvre de
Disney, Cruella d'Enfer, femme coléreuse, antipathique, terrifiante,
squelettique, emmitouflée dans des fourrures surdimensionnées, à la recherche de
matière première canine pour sa prochaine création ! S'attachant à ne pas
partager la tâche avec quiconque de ses collègues, Davis crée autour de lui un
consensus d'animateur, de journalistes, de critiques et de spectateurs, qui loue
les qualités de son personnages, parfaite réussite tant au niveau de son
apparence, que de son caractère et de son jeu.
Après Les 101 Dalmatiens, Marc Davis se lance dans son dernier projet en termes d'animation : l'adaptation du Roman de Renard des histoires du coq Chantecler, d'après l'œuvre d'Edmond Rostand, montée en collaboration de Wolfgang Reitherman, Ken Anderson et Milt Kahl. Mais l'enthousiasme de Walt Disney n'est pas très saisissant pour ce projet qui dort depuis près d'une décennie à la poussière. Il accepte néanmoins de laisser Davis et Anderson développer l'histoire et les personnages, les deux artistes produisant des dizaines de recherches graphiques, bien vite mises au placard par le cénacle de financiers des studios, au premier rang desquels Roy O., qui ne voit pas comment un tel film peut rencontrer un quelconque succès, et par extension, de quelconques bénéfices… Le projet Chantecler a fait long feu…
Devant l'absence de projet d'animation concret, et ne participant pas à la
production de Merlin l'Enchanteur,
mis en chantier aux dépends de son
Chantecler, Davis décide, en 1962, de suivre Disney dans l'une de ses
nouvelles marottes : le développement de ses parcs à thèmes
Disneyland. Son premier
travail au sein de WED, l'entreprise créée pour développer les attractions des
parcs, fut de redessiner l'attraction ancêtre du train de la mine, dans laquelle
les visiteurs, embarqués dans un train, découvrent les merveilles de la nature
de l'Ouest sauvage, insufflant un peu d'humour aux scénettes jouées par des
animatronics.
Parmi ses nouveaux projets pour les parcs, Marc Davis
développe plusieurs idées, dont certaines furent utilisées pour l'organisation
de l'Exposition Universelle prévue en 1964 à New York. Davis se souvenait avoir
assisté à l'exposition universelle de San Francisco étant enfant, en 1915. Il en
gardait des souvenirs merveilleux et le projet de New York l'enthousiasmait.
Pour l'occasion, il développe plusieurs shows, parmi lesquels le Carrousel of
Progress pour le compte de General Electrics, It's a Small World, en
collaboration avec l'illustratrice Mary Blair, ainsi que Great Moments with
Mr. Lincoln, chacun d'eux utilisant des animatronics dépeignant la vie d'une
famille du future, une ronde d'enfants chantant autour du monde, ainsi qu'une
rencontre avec les Présidents des États-Unis passés et présents. L'Exposition
universelle terminée, en 1965, chacun des spectacles fut intégré au parc
Disneyland.
Davis continue
son travail au sein de WED les années suivantes, développant plusieurs nouvelles
attractions, au premier rang desquelles la Jungle Cruise, l'Enchanted
Tikki Room. Mais ses deux plus grandes réussites dans ce domaine restent
deux des attractions les plus emblématiques des parcs Disney à travers le monde
: The Haunted Mansion et Pirates of the Caribbean, pour lesquelles
Davis développe, avec des artistes tels Ken Anderson ou Blaine Gibson, des
centaines de sketches remplis de détails et d'humour, retranscrivant les
atmosphères si particulières d'un manoir hanté du Sud des États-Unis du milieu
du XIXe siècle ou encore des Caraïbes au temps des pirates et autres
flibustiers. En novembre 1966, il montre à un Walt Disney mourant, venu dans son
bureau au cours d'une (dernière) visite au sein de WED, les premières recherches
pour le Country Bear Jamboree…
A la fin de sa carrière, Marc Davis participe au développement d'EPCOT,
de Walt Disney World ainsi que de Tokyo Disneyland, avant de
prendre sa retraite en 1978, après 43 ans au service des studios Disney. Les
années suivantes sont marquées pour lui par des voyages avec sa femme Alice en
Papouasie-Nouvelle-Guinée, les deux époux étant particulièrement fascinés par la
culture et l'art de cette région du monde, achetant nombre d'œuvres, de
tableaux, de sculptures, de costumes locaux. Participant à de nombreuses
conventions de fans, de meetings, d'interviews jusqu'à la fin de sa vie, Marc
Davis est récompensé d'un Disney Legends Award en 1989, puis est honoré par
l'Académie des Arts et Sciences du cinéma en 1992. En 1994, il organise son
premier vernissage à la Howard Lowery Gallery de Burbank, suivi en 1999, d'une
nouvelle exposition à la Larry Smith Fine Art Gallery d'Hollywood.
Marc
Davis disparait le 12 janvier 2000, quelques jours après avoir passé le
réveillon en compagnie de sa femme, de Jeanette et Frank Thomas et Marie et
Ollie Johnston. A l'aube de son 87ème anniversaire, au moment de sa mort, Davis
laissait derrière lui une carrière prodigieuse, marquée par le talent et par la
diversité de son art. Walt Disney, pourtant avare en compliments, appréciait le
travail de Davis et le considérait comme l'un des meilleurs artistes de ses
studios, au point de déclarer un jour à Alice Davis « Je n'ai pas employé Marc
comme j'aurais dû le faire. J'ai ici un immeuble rempli d'animateurs, qui ne
savent faire que ça, animer. Mais Marc, lui, il sait créer des histoires, des
personnages, il sait les animer, il sait inventer des spectacles pour moi. Tout
ce que j'ai à faire, c'est de lui dire ce que je veux, et il me l'offre. Il est
l'homme de ma Renaissance ! ».
La filmographie
025 |
Les 101 Dalmatiens
Directeur de l'Animation : Cruella d'Enfer • Animation 2D
1961
Cinéma
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1961
Cinéma
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030 |
Disney Animation : The Illusion of Life
Intervenant • Documentaire
1981
Télévision
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1981
Télévision
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031 |
Celebrating Walt Disney's Snow White and the Seven Dwarfs : The One That Started It All
Intervenant • Promotionnel • Animation 2D
1990
Télévision
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1990
Télévision
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032 |
Intervenant • •
|
033 |
La Main Derrière la Souris : L'Histoire d'Ub Iwerks
Intervenant • Documentaire
1999
Cinéma
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1999
Cinéma
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