Phœbus
Date de création : Le 21 juin 1996 Nom Original : Phœbus Créateur(s) : Sue Nichols (Conception Visuelle) Jean Gillmore (Conception Visuelle) Russ Edmonds (Superviseur de l’Animation) Robert Bryan (Animateur) Michael Cedeno (Animateur) Marc Eoche Duval (Animateur) Bradley Kuha (Animateur) David A. Zaboski (Animateur) |
Apparition : Cinéma Télévision Parcs Spectacle BD Jeux Vidéo Voix Originale(s) : Kevin Kline Phil LaMarr (Kingdom Hearts 3D: Dream Drop Distance) Voix Française(s) : Emmanuel Jacomy Interprète(s) : Fredrik Lycke (Der Glöckner von Notre-Dame, Berlin, 1999) Maximilian Mann (Der Glöckner von Notre-Dame, Berlin/Munich/Stuttgart, 2017-2018) Dominik Hees (Der Glöckner von Notre-Dame, Vienne, 2022) Andrew Samonsky (The Hunchback of Notre-Dame – A New Musical, 2014) Eric Kunze (The Hunchback of Notre-Dame – A New Musical, La Mirada Theatre, 2016) Christopher Johnstone (The Hunchback of Notre-Dame – A New Musical, Ogunquit Playhouse, 2016) |
Le portrait
Le 21 juin 1996, les studios Disney offrent au public leur propre vision du destin tragique de Quasimodo avec Le Bossu de Notre-Dame, leur trente-quatrième classique animé. Imaginée en 1831 par Victor Hugo dans son célèbre roman Notre-Dame de Paris, l’histoire nécessite cependant d’être passablement édulcorée afin d’être accessible à un large public. Plusieurs protagonistes voient ainsi leur rôle être changé à l’image de Phœbus qui troque son costume de soldat arrogant et vaniteux pour celui de capitaine des gardes galant et valeureux.
Phœbus entre en scène dans le chapitre 4 du Livre Deuxième de Notre-Dame de Paris. Intitulé « Les inconvénients de suivre une jolie femme le soir dans les rues », il prend place au moment où la capitale française sombre peu à peu dans l’obscurité de la nuit. Après avoir enchanté les spectateurs venus la voir danser en place de Grève, Esmeralda rentre à la Cour des Miracles suivie de près par Pierre Gringoire, auteur de théâtre médiocre qui est tombé sous son charme. Soudain, la jeune femme est assaillie par Quasimodo et son maître, l’archidiacre Claude Frollo. Gringoire est neutralisé. Esmeralda est enlevée. Elle est heureusement sauvée in extremis par un certain Phœbus de Châteaupers, capitaine des archers et de l’ordonnance du Roi.
Victor Hugo
Dans le Livre Septième, Quasimodo a été arrêté et condamné à la torture pour sa tentative d’enlèvement. Conduit en place de Grève, il est secouru par Esmeralda. Plusieurs semaines après cet événement, la gitane est de retour dans la rue où elle continue de divertir les badauds en dansant aux côtés de sa chèvre Djali. Elle attire bientôt l’attention de Fleur-de-Lys et de ses dames de compagnies qui l’invitent à monter les rejoindre dans leur tour. Esmeralda réalise pour elle le numéro qu’elle a échafaudé avec Djali. À l’aide des petites lettres en bois contenues dans un sachet accroché autour de son cou, l’animal écrit le prénom de Phœbus. Par là-même, elle avoue malgré elle les sentiments de sa maîtresse pour ce dernier. Esmeralda est alors chassée par Fleur-de-Lys, elle aussi éprise du beau capitaine.
Esmeralda délivrée par Phœbus, gravure d'Aimé de Lemud, 1844
Dans le chapitre VIII, « Utilité des fenêtres qui donnent sur la rivière », Esmeralda se retrouve finalement seule avec Phœbus. Totalement subjuguée, elle lui avoue son amour et parle déjà de mariage. Loin d’être aussi romantique, Phœbus ne rêve pour sa part que d’une aventure d’un soir avec la jeune Bohémienne qu’il force à se déshabiller. Caché dans l’ombre, Frollo observe la scène. Tout aussi obsédé par Esmeralda, il décide d’agir. Pour ce faire, il lève son poignard et frappe Phœbus, sévèrement blessé. Esmeralda s’évanouit. Lorsqu’elle se réveille, elle est cernée par les soldats du guet qui la conduisent sans tarder devant ses juges.
L'Assassinat de Phœbus, gravure de Célestin Nanteuil, 1833
Au début du Livre Huitième, Esmeralda est torturée. Niant au départ toute forme de responsabilité dans ce terrible attentat, elle craque finalement et avoue qu’elle est coupable… Elle est ainsi condamnée à faire amende honorable sur le parvis de Notre-Dame avant d’être pendue en place de Grève. Incarcérée en attendant l’application de la sentence, elle reçoit la visite de Frollo qui lui avoue son amour et, au passage, le décès de Phœbus.
Phœbus de Châteaupers, gravure d'Aimé Bayalos, 1838
Dans le chapitre VI, « Trois cœurs d’hommes faits différemment », le lecteur apprend que Phœbus n’est en réalité pas mort. Blessé, il a rejoint sa garnison stationnée à Queue-en-Brie. Ne souhaitant pas se présenter au procès d’Esmeralda, il espère dorénavant que le scandale se tassera et que son nom n’y sera pas associé. Le jour de l’exécution de la Gitane, le capitaine est de retour à Paris. Venu chez Fleur-de-Lys, il observe le parvis de la cathédrale depuis le balcon de la tour. C’est ainsi qu’il découvre que la condamnée présentée à la foule n’est autre qu’Esmeralda. Refusant de céder aux avances de Frollo qui promet de la sauver si elle accepte de partir avec lui, cette dernière est elle aussi stupéfaite en apercevant son amant qu’elle pensait être mort. La pendaison est cependant ajournée lorsque Quasimodo enlève Esmeralda, lui offrant l’asile à l’intérieur de Notre-Dame sous les yeux de la foule qui applaudit.
Phœbus à la tête de sa compagnie, gravure de Louis Henri de Rudder, 1844
Dans le Livre Dixième, les truands de la Cour des Miracles guidés par Clopin Trouillefou décident de prendre d’assaut la cathédrale afin de sauver Esmeralda. Inquiet, Quasimodo organise la contre-attaque à grand renfort de madriers, de pierres et de métal en fusion. Installé à la Bastille, le roi Louis XI ordonne l’envoi des troupes pour ramener le calme au sein de la capitale. La garnison de Phœbus arrive alors sur le parvis. Les brigands sont mis en fuite.
Phœbus de Châteaupers, gravure de Gustave Brion, 1876
Dans le Livre Onzième, ultime partie de Notre-Dame de Paris, le lecteur apprend que Phœbus s’est finalement marié. Victor Hugo n’indique ni le nom, ni la condition de celle qui devient de fait Madame de Châteaupers. Comme Pierre Gringoire, le capitaine des archers est ainsi l’un des rares protagonistes principaux de l’histoire à ne pas périr dans d’atroces circonstances. Hugo se moque toutefois de ce mariage à mille lieues des mœurs du militaire en écrivant : « Phœbus de Châteaupers aussi fit une fin tragique, il se maria ».
« Hum ?... Ah… On quitte Paris pendant deux décennies et on n’reconnaît plus rien ». Phœbus apparaît dans l’intrigue au détour d’une rue. Un plan de Paris à la main, il cherche sa route vers le Palais de justice, en vain. Confiant son désarroi à son cheval, Achille, il demande son chemin à deux soldats qui l’ignorent royalement.
Continuant d’explorer le coin, Phœbus tombe nez à nez avec Esmeralda qui se livre à un numéro de danse aux côtés de sa chèvre Djali. Sous le charme, le beau capitaine jette deux pièces d’or dans un chapeau posé sur le sol. Le spectacle tourne cependant court avec l’arrivée de la garde. Il est temps de partir. Prenant le chapeau entre ses dents, Djali essaime cependant les pièces sur le pavé. Contrainte de revenir sur ses pas, Esmeralda se retrouve confrontée à deux soldats qui la prennent à parti en la traitant de voleuse. Loin de se laisser faire, la Bohémienne tente de leur échapper. Phœbus intervient alors en tirant sa monture au milieu de la rue afin de barrer la route aux deux soldats. Achille est même invité à s’asseoir sur l’un des deux militaires, écrasé sous l’arrière-train du cheval.
« Oh ! Excusez-le, je suis désolé », ironise Phœbus, « C’est honteux, cheval, honteux ! Il est impossible ! C’est vrai, il n’a aucun savoir-vivre ! ». Suscitant les rires des passants, la blague n’amuse pas du tout les deux gardes. L’un d’eux dégaine un poignard. Phœbus extrait son épée de sous sa cape, laissant ainsi apparaître son armure rutilante. « Vous disiez, lieutenant ? ». En découvrant que celui qu’il pensait n’être qu’un paysan est en réalité un officier de l’armée, le garde se met à bafouiller. « Je sais que pour l’instant, vous êtes sous pression… Mais où est le Palais de justice ? », demande Phœbus, conduit par les deux rustres jusqu’à sa destination. En chemin, il s’arrête pour ramasser quatre écus abandonnés sur le sol. Il les dépose alors dans le chapeau d’Esmeralda, assise le long d’un mur, dissimulée sous une cape.
Arrivé au Palais de justice, Phœbus découvre une forteresse des plus sinistres. Dans les sous-sols, le bruit du fouet concurrence les cris des prisonniers en train d’être torturés. « Ah ! Voici le galant capitaine Phœbus qui s’en revient de guerre ! », s’écrit Frollo au moment d’apercevoir le militaire qui prête allégeance devant lui. Sursautant en entendant les cris de douleur qui s’échappent des coursives, Phœbus suit son maître jusqu’à une galerie extérieure. La vue sur Paris et sur sa cathédrale est époustouflante. Frollo en profite pour pointer du doigt les Bohémiens qui dansent dans la rue. Pour le magistrat, leur comportement est néfaste pour le peuple et il faut y mettre un terme.
« On m’aurait fait revenir de guerre pour capturer des diseuses de bonne-aventure ? », s’agace Phœbus. Frollo lui explique alors que la véritable guerre est celle qui se déroule ici-même, dans les rues de Paris. Il l’informe que les Bohémiens ne cessent de proliférer. Ces derniers ont sans aucun doute une cachette quelque-part. Phœbus est donc chargé de trouver cette Cour des Miracles qu’il faudra exterminer sans ménagement. En attendant d’accomplir cette mission, ce dernier est invité à assister au Festival des Fous, preuve selon Frollo de la décadence du peuple parisien.
Entouré d’une garnison, Phœbus encadre l’arrivée de Frollo sur le parvis de la cathédrale où la fête bat son plein. Si le juge déteste ce genre de manifestation, le capitaine ne tarde pas à apprécier le spectacle, plus encore lorsqu’Esmeralda monte sur scène pour danser. Mais les festivités tournent vite à la catastrophe. Élu Roi des Fous, Quasimodo attire bientôt la haine des Parisiens qui, encouragés par la garde, s’amusent à le martyriser en lui jetant des fruits et des légumes pourris. Ligoté sur un rouet, le bossu est torturé à l’excès. « Monsieur, je demande la permission d’abréger ces cruautés », demande Phœbus à Frollo qui, pour donner une bonne leçon à Quasimodo, l’en défend.
Aucune autorité n’intervenant pour stopper l’abominable humiliation, Esmeralda monte elle-même sur la scène pour porter secours à Quasimodo. En faisant cela, elle humilie Frollo qui, fou de rage, ordonne à Phœbus de l’arrêter. Le capitaine demande à ses hommes d’intervenir. Aidé par ses amis, mais aussi par la foule, Esmeralda parvient heureusement à s’échapper au nez et à la barde des soldats mais aussi de Phœbus, très impressionné par son habileté. « Waouh ! Quelle femme ! », s’exclame-t-il après avoir esquivé un casque projeté dans sa direction.
Se voyant confier la mission de retrouver Esmeralda et de la livrer vivante à la justice, Phœbus déploie ses hommes tout autour du parvis. Observant les opérations, il voit passer près de lui un mystérieux individu dissimulé sous une cape. Intrigué, il décide de le suivre jusque dans la cathédrale. Entrant discrètement dans la nef de Notre-Dame, il tente de ne pas faire de bruit. Mais c’est sans compter sur la fine oreille d’Esmeralda qui parvient à le désarmer avant de le projeter au sol. « Du calme… Du calme… Je me suis déjà rasé ce matin ! ». Mis en joug, Phœbus essaye d’instaurer le dialogue. « Calme-toi… Donne-moi au moins une chance de m’expliquer ».
Phœbus parvient finalement à récupérer son épée. Le combat n’est cependant pas encore terminé. Se saisissant d’un candélabre, Esmeralda est bien décidée à en découdre. « Ah ! Ah ! Ah ! », s’amuse Phœbus, « Chandelier ! Intimité ! Musique ! C’est bien le meilleur endroit pour un combat au corps-à-corps ! ». Le duel continue dans le chœur de la cathédrale. « Mais, tu te bats aussi bien qu’un homme », pérore Phœbus bientôt frappé au visage par Esmeralda, puis à l’abdomen par Djali. « Touché ! », plaisante-t-il avant de rengainer son épée.
« Je me présente… Je suis Phœbus. Ça veut dire… Dieu soleil ! ». Impassible, Esmeralda reste sur ses gardes. « Et tu es ? », demande le capitaine à la belle Gitane qui ne comprend pas pourquoi le soldat ne cherche pas à l’arrêter. « Pas tant que tu restes ici », explique-t-il, « C’est la loi ». Posant le candélabre, Esmeralda accepte de discuter. Mais la conversation coupe très vite court. Frollo vient de pénétrer dans l’église et ordonne que la Bohémienne soit arrêtée. Se sentant piéger, Esmeralda fulmine. Phœbus, pour sa part, tente de la sauver. « Je suis navré, monsieur, elle demande le droit d’asile. Il n’y est rien que je puisse faire ». Permettant à Esmeralda d’être protégée, Phœbus est raccompagné hors de la cathédrale par l’Archidiacre.
Mis à la porte, Phœbus attend la nuit tombée pour retourner à Notre-Dame. Il ignore alors qu’Esmeralda vient d’être exfiltrée du bâtiment par Quasimodo dont il croise la route. Immédiatement, le bossu se saisit d’une torche pour faire déguerpir celui qu’il considère comme un intrus et un danger. « Oh ! Oh ! Oh ! Doucement ! », s’écrie Phœbus, obligé de reculer face à la charge de Quasimodo, « Attends, tout ce que je veux… Je ne lui veux aucun mal… ». Le capitaine sort son épée pour désarmer son assaillant. Soulevé du sol comme un vulgaire fétu de paille, il n’en mène pas large. « Tu lui diras de ma part que je ne lui ai pas tendu de piège », tente-t-il de se justifier, « Mais que c’était la seule façon de la sauver ». Comprenant que Phœbus est inoffensif, Quasimodo se radoucit et le laisse partir.
Le lendemain, les événements s’enchaînent et la situation dérape totalement. Debout aux aurores, Phœbus attend les ordres de Frollo qui exige qu’on mette la main sur Esmeralda. Tout Paris est ainsi fouillé et chaque Gitan est débusqué et enfermé sans ménagement par la garde. Toutes les personnes susceptibles d’être venues en aide à la jeune femme sont interrogées et menacées, à l’image du meunier et de sa famille, condamnés à mort par Frollo sans aucune forme de procès.
« Avec tout mon respect, monsieur, mon rôle de soldat n’est pas d’assassiner des innocents ». Estimant que le magistrat outrepasse ses prérogatives, Phœbus prend sur lui de désobéir en refusant de mettre le feu à la maison et au moulin. Il éteint donc la torche que Frollo lui a confiée afin de bruler vive la famille du meunier. Le juge se charge dès lors lui-même d’accomplir ses basses besognes. En une fraction de seconde, le moulin est envahi par les flammes. Phœbus se précipite à l’intérieur en brisant une fenêtre. Forçant la porte avec le pied, il parvient à faire sortir le meunier, sa femme et ses enfants, tous sains et saufs.
Soulagé d’avoir sauver des innocents, Phœbus est soudain assommé par l’un de ses hommes. Frollo s’approche pour condamner le capitaine à mort. « Je considère ça comme un grand honneur, monsieur », répond Phœbus sans sourciller alors qu’un garde brandit son épée pour le décapiter. Il est cependant sauvé par Esmeralda qui, à l’aide d’une pierre, parvient à désarçonner Frollo. Phœbus profite de cette diversion pour se redresser, neutraliser son bourreau et fuir avec le cheval du juge. Au moment de traverser un pont, il est cependant touché par une flèche qui vient se ficher dans son dos. La douleur est immense. Phœbus lâche les rênes du cheval et tombe du haut du pont. Pendant que Frollo reprend le chemin de Paris, le soldat inanimé est sorti de l’eau par Esmeralda.
Alors que Paris est livré aux flammes et à la folie de Frollo, Esmeralda et un gitan conduisent Phœbus jusqu’à la tour de Quasimodo. Le désormais ex-officier est allongé sur la couchette du bossu. Esmeralda se charge de désinfecter sa plaie avec de l’alcool avant de la recoudre. « Cette flèche a manqué de peu votre cœur », précise-t-elle. Phœbus lui prend la main. « Je ne suis pas sûr qu’il soit intact », ajoute-t-il. Les deux amants échangent un baiser. Phœbus perd connaissance.
L’arrivée soudaine de Frollo oblige Esmeralda à fuir. Quasimodo, de son côté, tente de cacher Phœbus en le faisant glisser sous une table. Retrouvant progressivement ses esprits, ce dernier écoute le juge qui explique avoir découvert où se trouve la Cour des Miracles. Lorsque celui-ci est enfin parti, Phœbus se relève et se met en route vers la cachette des Gitans. Il pense pouvoir compter sur l’aide de Quasimodo qui refuse de désobéir une nouvelle fois à son maître. Qu’à cela ne tienne, Phœbus part donc seul.
Arrivé dans la rue, il est toutefois rejoint par Quasimodo, convaincu par ses amies les gargouilles que sa place est aux côtés du soldat. « Content que tu aies changé d’avis », se réjouit Phœbus à qui le bossu tend le talisman que lui a offert plus tôt Esmeralda. Fait de bric et de broc, le bijou est la clé vers la Cour des Miracles. Se disputant avec Quasimodo quant au sens du médaillon, Phœbus accepte de le suivre. Leur pérégrination nocturne les conduit jusqu’à un cimetière. Le symbole du talisman est gravé sur la pierre d’un caveau funéraire que Quasimodo parvient à ouvrir, laissant apparaître des escaliers menant aux catacombes.
Le chemin semble libre. Mais Phœbus sent que quelque-chose cloche. « À propos d’ennuis, nous devrions en rencontrer dans pas longtemps ». Quasimodo n’est pas sûr de bien comprendre. « Oh… Un garde ou bien une embuscade… Ou un traquenard… ». Comme le présentait Phœbus, les deux hommes sont assaillis par Clopin et les Gitans qui les conduisent sans perdre de temps jusqu’au gibet de la Cour des Miracles. Grâce à Djali, Esmeralda arrive heureusement pour interrompre la mise à mort.
Libéré, Phœbus prévient les Gitans du danger qui plane sur eux. « Nous sommes venus vous avertir. Frollo va venir. Il dit qu’il connaît votre cachette et qu’il attaquera à l’aube avec un millier d’hommes ». Esmeralda le remercie d’avoir pris tant de risques pour avertir tout le monde. « Ne me remercie pas. Remercie Quasimodo car sans son aide, je n’serais jamais arrivé jusqu’ici ». Le temps des retrouvailles est cependant interrompu par l’arrivée de Frollo et de ses hommes qui, eux aussi, ont suivi le bossu. Pleinement satisfait que son piège ait fonctionné, le juge met tout le monde aux arrêts, y compris son ancien capitaine qu’il pensait mort.
Dès l’aube, le bucher destiné à Esmeralda est monté sur le parvis de Notre-Dame. Tout autour, les Gitans et Phœbus observe la scène, enfermés dans des cages. Quasimodo est pour sa part enchaîné dans sa tour. Rien ne semble pouvoir arrêter Frollo désormais si ce n’est l’amour que porte le bossu pour la condamnée. Parvenant à se libérer de ses liens, il descend en rappel la façade de la cathédrale pour arracher Esmeralda de ses flammes sous l’œil de la foule et de Phœbus qui sourit.
Parvenant finalement à se libérer de sa cage, l’ancien capitaine harangue la foule des Parisiens. « Citoyens de Paris ! Frollo a persécuté notre peuple, saccager notre cité ! Maintenant, il déclare la guerre à Notre-Dame ! Allons-nous le laisser faire ?!!! ». Les badauds libèrent les Gitans. Une grande bataille commence entre la population et la garde, finalement mise en déroute. Phœbus participe lui-même à l’offensive avec l’aide de Djali et de son cheval.
Pendant la grande bataille sur le parvis, Frollo grimpe jusqu’au sommet de la cathédrale pour assassiner Esmeralda et Quasimodo. Totalement consumé par la folie, le juge provoque ainsi sa propre mort en chutant du haut de l’édifice. Quasimodo est lui-même projeté dans le vide. Au départ retenu par Esmeralda qui ne peut soutenir son poids, le bossu est heureusement rattrapé quelques étages plus bas par Phœbus.
Sauvé d’une mort certaine, Quasimodo tombe dans les bras de Phœbus avant de prendre sa main pour la poser dans celle d’Esmeralda. Alors que le jour est enfin levé sur la capitale française, tous les trois arrivent sur le parvis où la foule exulte de joie. Quasimodo est alors porté en triomphe sous l’œil de ses deux amis, Esmeralda et Phœbus.
Protagoniste devenu aujourd’hui incontournable, Phœbus ne figurait initialement pas dans Notre-Dame de Paris. Aucune mention du prétentieux capitaine n’est en effet présente dans le premier jet du roman écrit par Victor Hugo vers 1828. À l’époque, l’intrigue tournait essentiellement autour des personnages de Quasimodo et de Frollo, et de leur amour impossible pour la belle gitane Esmeralda. Il faut alors attendre 1830 pour que le soldat soit intégré dans l’histoire. Cette année-là, Victor Hugo reprend enfin l’écriture de son drame après des mois de retard en partie causés par la Révolution de Juillet qui conduisit à la chute du roi Charles X et à l’avènement de Louis-Philippe 1er. Cherchant à densifier son récit, Hugo ajoute notamment Fleur-de-Lys et Phœbus. Le triangle amoureux composé de Quasimodo, Frollo et Esmeralda est dès lors élargi. Surtout, le caractère des différents acteurs est complexifié et la perception du bien et du mal diluée.
Avec Phœbus, Victor Hugo brise en particulier l’image romantique du preux chevalier largement véhiculée au XIXe siècle, au moment où une certaine nostalgie du Moyen-Âge ressurgit en France. Au départ présenté comme un galant capitaine venu au secours de la pauvre Gitane, le personnage se transforme ainsi au fur et à mesure de l’histoire en un être indélicat et manipulateur. Choquante, l’attitude de Phœbus devient l’objet d’une certaine détestation des lecteurs qui plébiscitent le roman dès sa parution. Le succès est tel que dès ses premiers jours, le cinéma s’empare de l’œuvre. Si certains personnages sont trappés, Phœbus fait partie de ceux qui sont systématiquement repris à l’écran. Le capitaine est notamment incarné par Norman Kerry dans le long-métrage réalisé par 1923 par Wallace Worsley. Alan Marshal lui succède en 1939 dans Quasimodo de William Dieterle. Jean Danet enfile à son tour le rôle en 1956 dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy.
Lorsqu’ils se lancent à leur tour dans l’adaptation de Notre-Dame de Paris, les auteurs de Disney font le choix de conserver eux aussi le personnage de Phœbus. Contrairement à Jehan Frollo, Fleur-le-Lys, Pierre Gringoire, la sachette Gudule ou bien encore le roi Louis XI, le capitaine des gardes inscrit dès lors son nom au casting. Il perd cependant son patronyme complet, son nom de famille, Châteaupers, n’étant jamais prononcé à l’écran. Son rôle est par ailleurs considérablement édulcoré. Phœbus troque en effet son costume d’officier arrogant et séducteur pour celui d’un beau héros romantique défendant fièrement la justice et l’honneur. Il perd en outre son instinct de prédateur sexuel. Sa romance avec Esmeralda est ici le fruit d'un amour consenti et surtout partagé.
Si dans son roman, Victor Hugo est très explicite quant à l’apparence de Quasimodo, il reste en revanche assez évasif concernant Phœbus. Introduit dans le chapitre V du Livre Deuxième, il est présenté comme le capitaine des archers. Occupant également la fonction d'ordonnance du Roi, il est vêtu d’une armure et porte un espadon, une grande épée dont l’usage est très répandu au XIVe siècle. Dans le chapitre 1 du Livre Septième, le lecteur comprend de plus que le soldat est bel homme et que les demoiselles ne sont pas insensibles à son charme, en particulier Fleur-de-Lys et Esmeralda.
Partant de ces maigres informations, les artistes de Disney décident de montrer Phœbus sous les traits d’un homme d’une trentaine d’années. Comme dans le roman original, il est vêtu d’une belle armure dorée dissimulée, lors de sa première apparition, sous une cape bleue. Ce costume, en particulier avec son casque et sa visière en forme de pointe, n’est d'ailleurs pas sans rappeler celui que portait le comédien Alan Marshal en 1939. Son épée à la ceinture, il est présenté comme un vétéran de retour du front. Ses faits d’armes, certainement héroïques, lui ont valu d’être détaché de son régiment et promu à Paris en tant que capitaine des gardes. Son nez, aquilin, est, selon les créateurs du film, le résultat d’une blessure sur le champ de bataille. Surmonté d’une chevelure blonde mi-longue négligemment coupée, son visage est également marqué par des yeux bleus, des sourcils épais et un bouc.
Feuilles de modèles
L’apparence finale de Phœbus est le résultat du travail des concepteurs visuels Vance Gerry, Sue Nichols et Jean Gillmore.
Né le 21 août 1929, Vance Gerry étudie à l’Institut Chouinard avant d’intégrer les studios Disney en 1955 en tant qu’animateur intervalliste. Artiste de layout sur Goliath 2, Les 101 Dalmatiens et Merlin l’Enchanteur, il sert comme scénariste lors de la production du (Le) Livre de la Jungle. Il collabore ensuite aux scénarios et aux storyboards de Winnie l’Ourson et l’Arbre à Miel, Les Aristochats, Robin des Bois, Les Aventures de Bernard et Bianca, Rox et Rouky, Taram et le Chaudron Magique, Basil, Détective Privé, Oliver & Compagnie, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous et Le Prince et le Pauvre. Vétéran s’étant donné pour mission de former et d’accompagner la nouvelle génération d’artistes qui arrive chez Disney dans les années 1970 et 1980, Gerry participe à la conception graphique des personnages de Pocahontas, une Légende Indienne, Le Bossu de Notre-Dame, Tarzan et La Ferme se Rebelle. L’artiste décède le 5 mars 2005 à l’âge de soixante-quinze ans.
Originaire d’East Longmeadow, dans le Massachusetts, où elle voit le jour le 10 juin 1965, Sue Nichols étudie à CalArts puis débute sa carrière en travaillant sur les séries Mon Petit Poney, Les Muppet Babies et McGee and Me. À la fin des années 1980, elle est engagée par les studios Disney et contribue au renouveau des années 1990 en participant aux productions du (Le) Prince et le Pauvre, La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion. Nommée directrice artistique, elle est ensuite attachée à la conception des personnages du (Le) Bossu de Notre-Dame, Hercule, Mulan et Atlantide, l’Empire Perdu. Après avoir planché sur les premières moutures de Kingdom of the Sun (qui donnera naissance à Kuzco, l’Empereur Mégalo) et de La Reine des Neige, Nichols se voit proposer de réaliser Dumbo 2 et Bambi 2. Elle décline cependant les offres et, en 2002, décide de rentrer dans sa région natale. Participant au développement visuel d’Il Était une Fois, La Princesse et la Grenouille et La Fée Clochette, elle se consacre à d’autres projets, notamment l’illustration de livres pour enfants. Atteinte d’un cancer du sein, Sue Nichols est fauchée dans la fleur de l’âge le 1er septembre 2020. Elle n’avait que cinquante-cinq ans.
Après avoir travaillé sur des séries comme Fraggle Rock, Mystérieusement Vôtre : Signé Scooby-Doo ou Les Muppet Babies, Jean Gillmore entre chez Disney à la fin des années 1980 en qualité d'artiste de développement visuel. À ce poste, elle livre des centaines de recherches graphiques pour des films comme Le Prince et le Pauvre, La Belle et la Bête, Aladdin, Le Roi Lion, Pocahontas, une Légende Indienne, Le Bossu de Notre-Dame, Hercule et Mulan. Reconnue pour son talent incroyable, elle collabore brièvement avec les studios Pixar sur 1001 Pattes (a bug’s life) puis revient chez Disney sur des productions comme Tarzan, Fantasia 2000, Kuzco, l’Empereur Mégalo, Atlantide, l’Empire Perdu et La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers. Après quelques années en freelance durant lesquelles est planche notamment sur Barbie : Cœur de Princesse et Rio, elle travaille ensuite avec les équipes de Clochette et la Pierre de Lune, Zootopie, La Reine des Neiges et sa suite ou bien encore Raya et le Dernier Dragon.
Le Phœbus tel qu’il apparaît à l’écran est enfin défini par Russ Edmonds qui supervise également son animation. Né le 11 octobre 1961, l’artiste suit des cours d’animation à CalArts avant d’intégrer les studios Disney en 1986. Il travaille alors sur plusieurs classiques tels qu’Oliver & Compagnie, La Petite Sirène, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous, La Belle et la Bête, Aladdin, Le Roi Lion, Le Bossu de Notre-Dame, Tarzan, Atlantide, l’Empire Perdu, La Ferme se Rebelle, La Princesse et la Grenouille, Winnie l’Ourson et À Cheval !. Parmi ses créations, Edmonds donne en particulier vie à Cody, Philibert, Aladdin, Sarabi, Kala, Vincenzo Santorini, Rico, les frères Trouillard, Stella, ou bien encore Phoebus, un personnage pour lequel il reçoit une nomination pour l’Annie Award du Meilleur Animateur en 1996. Propriétaire, avec son épouse Angela, de son propre studio, Edmonds Studios, situé à Red Bluff en Californie, il participe également à la production de Georges, le Petit Curieux, Slackers Cats, The Mr. Men Show, Polly Pocket et Le Parc des Merveilles.
Russ Edmonds travaille aux côtés d’une équipe d’animateurs constituée par Robert Bryan (Le Sultan, Nala, Pocahontas, Mégara, Jane, Nani, Kenai, Truc), Michael Cedeno (Belle, Aladdin, Simba, Kocoum, Hercule, Kashekim Nedakh, Jim Hawkins), Marc Eoche Duval (Le Docteur Frankenollie, Peine et Panique, Sabor), Bradley Kuha (La Bête, Aladdin, Mufasa, Pocahontas) et David A. Zaboski (John Smith, les Dieux de l’Olympe).
Dessins d'animation
En version originale, Phœbus est interprété par Kevin Kline. Né à Saint-Louis, dans le Missouri, le 24 octobre 1947, le comédien naît dans une famille de mélomanes. Inscrit à l’université de l’Indiana, il étudie le piano avant de finalement se lancer dans la comédie. Diplômé d’Art dramatique en 1970, il poursuit son cursus sur les bancs de la Julliard School de New York puis, deux ans plus tard, monte sa compagnie de théâtre, City Center Acting Company, avec certains de ses camarades auprès de qui il joue notamment des pièces de William Shakespeare. Couronné aux Tony Awards en 1978 puis 1981 pour les comédies musicales On the Twentieth Century et The Pirates of Penzance, Kevin Kline débute au cinéma en 1982 et entame une filmographie composée, entre autres, de productions telles que Le Choix de Sophie, Silverado, Cry Freedom, Un Poisson Nommé Wanda (qui lui vaut d’être récompensé par l’Oscar du Meilleur Second Rôle), Chaplin, Ice Storm, Wild Wild West, La Panthère Rose et La Belle et la Bête.
En France, le rôle est offert à Emmanuel Jacomy. Né à Dijon le 11 janvier 1960, il mène sa formation d'acteur au centre du Marais avant de débuter au théâtre et à la télévision dans les années 1980. Mais c’est surtout dans le milieu du doublage qu’il se fait un nom dès 1984 en prêtant notamment sa voix à Russell Crowe, Pierce Brosnan, Denzel Washington, Forest Whitaker, Raty Liotta, Tim Robbins, Val Kilmer ou bien encore Gary Sinise. Côté animation, Emmanuel Jacomy a incarné Jaq, Eurêka, Wilbur, la Bête, Tarzan, Ouragan, Monsieur Raie, le Capitaine McCrea, ainsi que Stoïk la Brute, Superman et Batman.
En 2002, Phœbus est de retour dans Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo. Produit par Disney Television Animation, le film - médiocre en tous points - suit Quasimodo et ses amis plusieurs années après les événements du (Le) Bossu de Notre-Dame. À présent marié à Esmeralda, Phœbus est le père d’un petit garçon, Zéphyr. Occupant toujours son poste de capitaine, il est par ailleurs sous les ordres d’un nouveau Ministre de la Justice.
Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo (2002)
Chargé de garantir la sécurité des Parisiens, Phœbus voit d’un mauvais œil l’arrivée en ville d’un cirque ambulant. Les plaintes de la population, victime de vols, confirment ses craintes. Il décide donc d’enquêter. Une certaine tension monte alors entre Phœbus et son entourage. Elle-même victime de racisme, Esmeralda ne comprend pas pourquoi son mari doute autant de l’honnêteté des forains. En admiration pour le cirque, Zéphyr conteste lui aussi le comportement de son père. Tombé sous le charme de Madeleine, l’assistante du magicien Sarousch, Quasimodo est lui-même déçu par l’esprit de suspicion entretenu par Phœbus.
Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo (2002)
Roulé dans la farine par Sarousch qui accuse la jeune femme d’être à l’origine des larcins commis au cours des derniers jours, Phœbus ordonne bientôt l’arrestation de Madeleine. Cela laisse alors le champ libre au magicien pour s’emparer en toute discrétion de La Fidèle, l’une des plus belles cloches de la cathédrale. Incapable de résoudre son enquête, Phœbus accepte finalement de faire confiance à Madeleine qui lui permet d’arrêter Sarousch et, au passage, de sauver son fils captif. À la fin de l’histoire, tout est bien qui finit bien. Au moment où Paris célèbre les amoureux, Phœbus parvient à reconquérir le cœur d’Esmeralda et de ses amis.
Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo (2002)
Le 16 octobre 2023, Phœbus fait un retour furtif sur les écrans dans Il Était une Fois un Studio. Réalisé par Trent Correy et Dan Abraham, le court-métrage célèbre en grandes pompes le centenaire des Walt Disney Animation Studios en réunissant à l’écran des centaines de personnages passés et présents. Phœbus est lui-même de la partie en participant à la grande photo de famille prise par Dingo sur l’esplanade du Roy E. Disney Animation Building.
Il Était une Fois un Studio (2023)
Dans un autre registre, Phœbus fait partie de la distribution de la comédie musicale inspirée par le long-métrage animé. Signée par Alan Menken et Stephen Schwartz, avec une mise en scène de James Lapine, il s’agit du premier spectacle estampillé Disney à ne pas être présenté aux États-Unis mais à l’étranger. C’est ainsi que Der Glöckner von Notre Dame est joué sur la scène du Potsdamer Platz de Berlin entre juin 1999 et juin 2002.
Der Glöckner von Notre Dame
Reprenant de manière très proche l’intrigue du film original, Der Glöckner von Notre-Dame est l’un des spectacles les plus joués dans la capitale allemande. À partir de 2010, Alan Menken et Stephen Schwartz se penchent dès lors sur une adaptation en anglais. Peter Parnell est associé au projet afin d’écrire le livret du spectacle intitulé The Hunchback of Notre-Dame – A New Musical. L’histoire est alors passablement modifiée. Le personnage de Jehan Frollo est notamment ajouté à l’intrigue. À l’agonie, celui-ci décide de confier son fils à son frère, Claude. Baptisé Quasimodo, l’enfant vit durant vingt ans sous la protection de son oncle qui le préserve du monde extérieur en le cachant dans l’une des tours de Notre-Dame. Parnell densifie par ailleurs le passé de certains protagonistes, à commencer par celui de Phœbus. Le spectateur apprend ainsi que le soldat vient de passer quatre ans sur le front. Choqué par les horreurs de la guerre et la perte de nombreux camarades de régiment, il n’aspire désormais plus qu’à une vie de douceurs faite de bon vin et de jolies filles. Nommé Capitaine des gardes de la cathédrale, il doit cependant renoncer à sa retraite et reprendre du service sous les ordres de Frollo qui lui demande d’éliminer les Bohémiens.
The Hunchback of Notre-Dame – A New Musical (Paper Mill Playhouse, 2015)
Gagnant un patronyme complet qu’il n’avait pas dans le film, Phœbus de Martin est interprété par le comédien Andrew Samonsky qui crée le rôle en 2014. En 2016, il est remplacé par Eric Kunze sur la scène de La Mirada Theatre, puis Christopher Johnstone à l’Ogunquit Playhouse. Seul personnage important à ne pas chanter dans le film original, Phœbus est au passage l’interprète de quatre nouvelles chansons écrites et composées spécialement pour le spectacle. Dans l’Acte I, il raconte son sinistre passé à la guerre dans Rest and Recreation. Il confie en outre son amour naissant pour la belle Gitane avec Esmeralda, une magnifique chanson interprétée de concert avec Frollo et Quasimodo, également sous le charme. Dans l’Acte II, Phœbus confirme son soutien auprès des Bohémiens ainsi que ses rêves d’un avenir meilleur aux côtés d’Esmeralda dans deux nouveaux titres, In a Place of Miracles et Someday.
The Hunchback of Notre-Dame – A New Musical (Ogunquit Playhouse, 2016)
Comme l’ensemble des protagonistes, Phœbus est présent dans l’adaptation en bande dessinée du (Le) Bossu de Notre-Dame. Son effigie est par ailleurs reprise sur certains des produits dérivés mis en vente concomitamment à la sortie en salle du long-métrage.
Parmi eux, figure notamment le jeu vidéo Disney Livre Animé Interactif – Le Bossu de Notre-Dame dans lequel le joueur est invité à revivre les aventures du célèbre bossu. Il peut alors cliquer sur différents personnages et autres objets afin de débloquer des gags et des mini-jeux. Phœbus fait aussi une brève apparition dans le jeu Le Bossu de Notre-Dame produit pour les consoles Game Boy de Nintendo. Orchestré par les gargouilles, il s’agit d’une série de cinq défis à relever. L’un d’eux consiste à détruire des blocs de pierre empilés le long de la façade de la cathédrale afin de dévoiler des images. L’une des illustrations représente Phœbus faisant un baise-main à Esmeralda.
Phœbus est l’un des protagonistes de Kingdom Hearts 3D : Dream Drop Distance. Dans le niveau intitulé La Cité des Cloches, le capitaine informe Frollo que des monstres ont envahi les rues de Paris. Plus tard, il accompagne Quasimodo et Sora afin de protéger Esmeralda contre les armées du juge qui menacent de s’emparer de la Cour des miracles.
Phœbus apparaît enfin dans d’autres jeux tels que Disney Heroes : Battle Mode et Disney Magic Kingdoms.
Phœbus est un personnage rare dans les Parcs Disney qui participe de temps en temps à certains grands événements. À Disneyland Paris, le capitaine a notamment défilé en 1996 lors de la parade Le Bossu de Notre-Dame : Carnaval des Fous organisée pour célébrer conjointement la sortie du film et les cinq ans du Parc. À Anaheim, il est parfois présent lors des soirées Disneyland After Dark.
En Floride, Phœbus fait de temps à autre quelques apparitions près du Pavillon Français d’Epcot. En outre, un spectacle musical, The Hunchback of Notre Dame - A Musical Adventure, était proposé aux Disney’s Hollywood Studios entre 1996 à 2002. Il s'agissait alors d'un show de trente minutes durant lequel étaient reprises la plupart des chansons interprétées par les personnages du film entourés par des Bohémiens aux costumes colorés.
Capitaine des gardes intrépide à mille lieues du soldat prétentieux imaginé par Victor Hugo, Phœbus fait partie des plus beaux héros de Disney grâce aux valeurs de justice et de courage qu’il incarne tout au long du (Le) Bossu de Notre-Dame.