Le Prince et le Pauvre
Titre original : The Prince and The Pauper Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 16 novembre 1990 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : George Scribner Musique : Nicholas Pike Durée : 25 minutes |
Le synopsis
Mickey Mouse endosse la peau du riche et du pauvre dans cette grande histoire classique où deux sosies échangent leur vie. Une occasion pour Mickey de retrouver ses amis Donald, Pluto, Dingo et un adversaire bien connu, Pat Hibulaire. |
La critique
Le Prince et le Pauvre marque le retour sur grand écran de Mickey, sept ans après la sortie du (Le) Noël de Mickey en 1983. Comme son prédécesseur, il s'agit d'un moyen-métrage de 25 minutes qui a le temps d'étaler son histoire et de parfaire ses personnages. Au bout du compte, Le Prince et le Pauvre est un superbe cartoon avec une magnifique animation, devenu au fil du temps, un classique comme son illustre prédécesseur.
L'histoire est basée sur le fameux roman de Mark Twain, un des plus grands
écrivains, essayistes et humoristes américains. De son vrai nom Samuel Langhorne
Clemens, il nait le 30 novembre 1835 à Florida dans le Missouri. Orphelin de
père à l'âge de 12 ans, il exerce, avant de se fixer, diverses activités dont,
entre autres, apprenti typographe, rédacteur d'articles dans le journal de son
frère ou encore pilote de bateau à vapeur sur le Mississippi. De cette dernière
expérience, il choisit d'ailleurs son pseudonyme ! En effet, alors qu'il tirait
la corde de sondage pour vérifier la profondeur du fleuve, son capitaine lui
criait : « Mark Twain !, Mark Twain ! », autrement dit « Marque deux sondes ! »,
actant ainsi une "profondeur suffisante". Ne voulant pas combattre aux côtés des
sudistes pour le maintien de l'esclavage, il s'enfuit vers les montagnes du
Nevada et devient chercheur d'or. À partir de 1864, il exerce l'activité de
reporter à San Francisco puis se rend en Europe en qualité de correspondant de
presse. De retour en Amérique, il s'installe, après son mariage avec Olivia
Langdon en 1870 à Hartford, Connecticut.
Dans ses premiers romans, Mark Twain évoque ses voyages en Europe et en
Polynésie (Les Innocents à l'Étranger,
1869) en raillant les préjugés et la conduite de ses compatriotes. Il aborde
également sa période de chercheur d'or (À
la Dure !, 1872). Deux de ses romans Les Aventures de Tom Sawyer
(1876) et Les Aventures de Huckleberry Finn
(1885) lui apportent la célébrité comme écrivain humoriste. D'autres ne sont pas
en reste tels Le Prince et le Pauvre (1882) et
Un Yankee à la Cour du Roi Arthur
(1889). Mark Twain écrit, dans la seconde partie de son œuvre, des textes plus
graves dénonçant avec pessimisme les excès de la civilisation et de l'immoralité
érigée en morale. La fin de sa vie est assombrie par des ennuis financiers, la
mort de sa femme puis celle de l'une de ses filles. Il s'éteint le 21 avril 1910
à Redding dans le Connecticut.
Ce moyen-métrage n'est pas la première adaptation chez Disney du
(Le) Prince et du (le) Pauvre !
Si la version la plus connue reste ainsi, assurément, celle-ci, le studio s'est,
en effet, de très nombreuses fois inspiré de cette œuvre. Auparavant, il y a eu
ainsi la minisérie, Le Prince et le Pauvre,
diffusée à la télévision en 1962 au sein de l'émission
Walt Disney's Wonderful World of Color.
Existe également, sur un thème identique, les téléfilms,
Double Star, présenté en 1987, dans
le programme The Disney Sunday Movie ;
Une Niche Pour Deux, proposé lui
en 1999, dans le programme The
Wonderful World of Disney ; L'Enfer
de la Mode, toujours dans le programme The
Wonderful World of Disney mais en 2000 cette fois et une séquence d'Amiennemies,
un Disney Channel Original Movies de
2012.
Le Prince et le Pauvre étonne par son animation de toute beauté. Les décors et les jeux de lumières sont tout simplement fabuleux. Ils font clairement penser à ceux que le spectateur aura la chance de voir plus tard dans des productions comme La Belle et la Bête ou Le Bossu de Notre-Dame. Les effets sur la neige ainsi que les bâtiments du vieux Londres avec une profondeur digne de la multiplane sont ainsi splendides. Les personnages, quant à eux, semblent avoir beaucoup hérité de la fluidité et des mouvements des cartoons de Tex Avery déjà vu dans Qui Veut la Peau de Roger Rabbit. Rien d'étonnant à cela puisqu'Andreas Deja, qui participe ici en tant que superviseur de l'animation sur Mickey, a tenu le même rôle dans le long-métrage de Robert Zemeckis. Le Prince et le Pauvre constitue également la dernière production Disney à avoir été faite sur celluloïds, la partie encrage et peinture ayant été effectué au jeune studio d'animation de Floride qui venait alors juste d'ouvrir. Enfin, et pour prouver l'ambition qu'ont les artistes affectés à ce moyen-métrage, il suffit de voir le soin apporter à son ouverture et à sa clôture avec l'utilisation d'un vieux livre de conte digne des grands classiques de Walt Disney comme Blanche Neige et les Sept Nains ou Cendrillon. De même, il doit être noté l'utilisation d'une petite chanson Like a King, réinterprétation de La Donna e Mobile de Verdi, utilisée en début et fin d'opus où Mickey et Dingo parlent de leur rêve de vivre une vie de roi, loin de la pauvreté.
Ce n'est donc pas un mais deux Mickey que le spectateur a la chance de
découvrir dans Le Prince et le Pauvre. Il y a d'abord le vrai Mickey
Mouse qui est la souris que tout le monde connait et qui joue le rôle du pauvre.
Il y a aussi le prince, qui a la même apparence, mais qui est à la fois plus
turbulent, plus espiègle tout en ayant plus de prestance et de noblesse.
A côté de ces personnages principaux dupliqués, se retrouvent les trois acolytes
habituels de Mickey (Dingo, Donald et Pluto) avec la bonne idée de les voir
alterner leur présence au côté du pauvre ou du prince.
Dingo est ainsi le meilleur ami du pauvre. Conforme à son caractère, il est
toujours tête en l'air et maladroit. Pour autant, c'est lui qui va être la clé
de l'histoire sauvant le prince.
Pluto est, quant à lui, le chien du pauvre. C'est le seul à ne pas se laisser
berner par le changement de rôle.
Donald est toujours le canard colérique bien connu. Son rôle de valet du prince
le place un peu en retrait même s'il reste toujours aussi attachant.
Horace se voit attribuer un second rôle, bien plus significatif que les
figurations qu'ils faisaient depuis de nombreuses années. Il est ici le
précepteur du prince. C'est assurément son rôle parlant le plus important de
toute sa carrière. Même pendant dans sa période faste, au début des années 30,
il n'a eu en effet que peu de dialogues au point qu'il est même très difficile
de savoir qui a fait la voix du personnage. Dans Le Prince et le Pauvre,
il joue donc un rôle de composition, éloigné de son personnage habituel.
Clarabelle, son pendant féminin, apparait également dans le moyen-métrage. Elle
a un rôle plus anecdotique en tant que pauvre paysanne qui se fait voler par des
gardes royaux.
Le méchant en titre est le capitaine Pat Hibulaire : rien d'étonnant à cela
puisqu'il est l'adversaire de toujours de Mickey ! Il revient donc dans un rôle
à sa mesure où il peut montrer toute son ignominie et sa perfidie.
Comme tout bon méchant qui se respecte, il est accompagné d'acolytes. Les gardes
royaux sont ainsi joués par des fouines, toutes droit sorties de
La Mare aux Grenouilles,
de vilains personnages très en vue chez Disney dans les années 80 puisque déjà
au générique du (Le) Noël
de Mickey et de Qui Veut la Peau de Roger
Rabbit.
Le Prince et le Pauvre est proposé en première partie de Bernard et Bianca au Pays des Kangourous. Chose étonnante qui a disparu lors de la sortie en vidéo, une intermission de dix minutes a, en effet, été proposée entre le moyen et le long-métrage. Une scène animée supplémentaire voit ainsi Horace expliquer au tableau ce qu'est une intermission et annoncer qu'une pause de dix minutes va être proposée au public. Pendant son discours, Mickey et le prince se moquent gentiment de lui. Il les rappelle à l'ordre et leur demande de répéter les consignes à la salle. Apparait alors un graphique décomptant les minutes avec une horloge dont l'aiguille est une main de Mickey égrenant le temps qui passe. Ce chronomètre se rapetisse puis se case sur le côté gauche en bas de l'écran, pendant que défile le générique de fin du moyen-métrage.
Le Prince et le Pauvre est un merveilleux cartoon, nommé pour l'Oscar du Meilleur Court-Métrage. De par son action se déroulant en hiver, il est, qui plus est, un moyen-métrage idéal pour la période des fêtes. A savourer sans modération !