Brutus et Néron

Le 22 juin 1977, les studios Disney introduisent sur les écrans une nouvelle grande méchante. Nommée Madame Médusa, elle accomplit alors ses perfides malversations épaulées par ses deux énormes crocodiles, Brutus et Néron.

Brutus et Néron entrent en scène dès les premières secondes des (Les) Aventures de Bernard et Bianca. Alors que Penny sort discrètement du bateau de Madame Médusa, les deux crocodiles observent dans l’ombre. Enchainés au rafiot, ils échangent un regard complice. Suivant du regard la petite fille, ils n’interviennent pas et la laissent jeter son message de détresse à l’eau.

Plus tard dans l’intrigue, les deux sbires sont détachés par leur maîtresse qui les envoient rechercher Penny. Échappant à la piètre vigilance de ses geôliers, l’enfant est en effet parvenue à prendre la poudre d’escampette. Les crocodiles sont donc lâchés dans le bayou par Médusa avec l’ordre de ramener la fillette au plus vite.

Glissant sur les eaux sombres du marécage, les deux reptiles parviennent sans mal à accomplir leur mission. Grâce à leur discrétion et leur odorat subtiles, ils retrouvent en effet la trace de la petite. Ses vêtements fermement maintenus dans la gueule de Brutus qui n’hésite pas à lui faire boire la tasse, Penny est ainsi ramenée sans ménagement à bord. Néron, pour sa part, se charge de tenir entre ses crocs Teddy, l’ours en peluche de l’enfant. « Bravo, tu as bien travaillé », félicite alors Monsieur Snoops, l’assistant de Médusa qui recule de peur lorsque Brutus s’approche de lui en se léchant les babines.

Prévenue de la capture de Penny, Madame Médusa est elle-même de retour à bord. « Mes précieux amours !!! », s’enthousiasme-t-elle en caressant le cou de ses dragons, « Nous savons qui a su retrouver cette petite peste, n’est-ce pas ?! ». Observant par la fenêtre la mégère en train de câliner ses crocodiles, Bernard et Bianca se glissent à leur tour dans le navire.

Soudain, le parfum de Miss Bianca arrive jusqu’aux narines des crocodiles. Humant l’air ambiant, ces derniers se mettent à renifler entre les pieds de la commode sous laquelle les deux souris se sont cachées. L’un des monstres parvient à attraper le pull de Bernard qui se défend avec son parapluie. Une course-poursuite s’engage alors entre les crocodiles et le petit héros qui tente de sauver sa vie en grimpant le long d’un rideau. Au moment où Brutus et Néron arrache la tringle du mur, Miss Bianca vient à la rescousse. Parvenant à extirper Bernard, elle se réfugie avec lui à l’intérieur de l’orgue.

Brutus et Néron n’ont cependant pas dit leur dernier mot. Se plaçant devant le clavier, l’un d’eux commence à pianoter sur les touches afin d’envoyer de l’air dans les tuyaux. Le second, quant à lui, essaye tant bien que mal de saisir Bianca et Bernard, projetés en l’air sous l’effet du souffle. Ce dernier est bientôt gobé ! La mascarade a toutefois tôt fait d’être interrompue par Médusa qui ordonne à ses crocodiles de cesser leur boucan. Frappant Brutus sur la tête, elle fait malgré elle libérer Bernard, rejeté en dehors de la gueule du crocodile.

En apercevant le rongeur tombé au sol, Médusa se met à hurler de terreur. Grimpant sur une chaise, elle appelle Snoops à l’aide. Toujours aussi gauche, celui-ci se saisit d’un balai et débute la chasse, accompagné par Brutus et Néron bien décidés à ne pas laisser filer les deux souris. Recluse sur le canapé, Médusa saisit quant à elle sa carabine et se met à tirer dans tous les coins. Incapable de viser correctement, elle envoie du plomb jusque dans le derrière de ses « précieux amours » qui trouvent refuge derrière une table renversée. Profitant du chaos, Bernard et Bianca parviennent à fuir.

Le lendemain, Penny est une nouvelle fois conduite jusque dans la grotte par Snoops et Médusa. Évidemment, Brutus et Néron ne sont pas loin. Après que le diamant a été remonté du souterrain, les deux crocodiles s’occupent de ramener l’enfant à bord du navire.

La victoire est néanmoins de courte durée pour les méchants. Le bateau de Médusa est en effet pris d’assaut par Bernard, Bianca et les habitants du bayou venus pour libérer Penny. Alors que leur maîtresse est prise à parti par Annie Bouée, Luke, Pépé, le Révérend Hibou et la taupe Bulldozer, les crocodiles viennent à son secours. Courant à toute vitesse en ouvrant grand leur gueule pour croquer les animaux, ils sont rapidement piégés par Miss Bianca qui parvient à les attirer dans le monte-charge grâce à son parfum.

Coincé entre les grilles de l’ascenseur, Brutus et Néron sont mis hors d’état de nuire. Incapables de bouger, ils se retrouvent projetés en l’air au moment où les feux d’artifice pulvérisent le navire. Complètement hagards, les reptiles retombent lourdement dans les eaux du bayou. Ils n’ont pas le temps de retrouver leurs esprits qu’ils échouent sous les pieds de leur maîtresse, elle-même accrochée derrière son bolide piloté par Penny et les animaux.

Utilisant l’extrémité de la corde pour fouetter violemment Brutus et Néron et les faire nager plus vite, Médusa tente par tous les moyens de reprendre le dessus. Elle est toutefois neutralisée lorsque le lien se rompt. Projetée en l’air, elle finit sa course contre l’une des cheminées de son bateau qui sombre irrémédiablement dans les profondeurs du marécage. Vaincue, la mégère n’a pourtant pas encore fini son calvaire. Au pied de la cheminée, Brutus et Néron se jettent en effet sur elle pour tenter de la dévorer…

Lorsqu’ils se lancent dans l’écriture des (Les) Aventures de Bernard et Bianca au milieu des années 1970, Larry Clemmons, Ken Anderson, Frank Thomas, Vance Gerry, David Michener, Ted Berman, Fred Lucky, Burny Mattinson et Dick Sebast font le choix de s’éloigner de l’œuvre originale de l’auteure anglaise Margery Sharp et de construire un récit inédit. Pour ce faire, ils reprennent le postulat de départ du roman Au Secours de Penny publié en 1962 et dans lequel une enfant de huit ans, Penny, est kidnappée par la terrifiante Grande Duchesse qui la retient captive dans son Palais de Diamant. Miss Bianca est alors missionnée par la Société d’Aide aux Prisonniers pour lui porter secours et la libérer. Les scénaristes reconstituent en outre le duo formé par Miss Bianca et Bernard dans le premier roman de Sharp, Les Sauveteurs, paru trois ans avant Au Secours de Penny dans lequel seule l’héroïne intervient.

Autour d’eux, une nouvelle intrigue est brodée et une toute nouvelle distribution est créée. Après avoir songé à réutiliser le personnage de Cruella d’Enfer, la grande méchante des (Les) 101 Dalmatiens, les auteurs conçoivent en particulier une nouvelle mégère, Madame Médusa. Dans la grande tradition Disney, celle-ci n’agit pas seule et se voit entourée de sbires. Le premier, Monsieur Snoops, est présenté comme un associé soumis. Les seconds, Brutus et Néron, s’apparentent quant à eux à des animaux de compagnie redoutables mis à contribution pour garantir la captivité de Penny.

Crocodiles massifs et impressionnants, Brutus et Néron tiennent leur nom de deux figures décriées de la Rome antique. La première, Marcus Junius Brutus, était, selon Plutarque, le fils de Jules César et de sa maîtresse, Servilia. Né vers 85 av. J.-C., il semble cependant que sa connexion avec l’illustre vainqueur des Gaulois ne soit qu’une fausse rumeur. Brutus est en effet le fils naturel de Junius Brutus et le neveu de Caton d’Utique qui l’adopte finalement après la mort de son père. Élevé en Grèce où il apprend la philosophie, Brutus participe à l’annexion de Chypre d’où il revient extrêmement riche. De retour à Rome, il débute la carrière des honneurs et devient questeur puis gouverneur et enfin prêteur. Au moment où la République se déchire et la guerre civile couve, Brutus prend le parti de Pompée et du Sénat face à Jules César dont le pouvoir ne cesse de croître. Il participe alors à l’assassinat de ce dernier le 15 mars de l’an 44 av. J.-C.. Après le meurtre, il se réfugie sur la colline du Capitole avant de fuir pour Athènes puis la Crète. Poursuivi par Marc Antoine et Octave, tous deux partisans de César, Brutus se suicide le 23 octobre 42 av. J.-C. après sa défaite lors de la bataille de Philippes.

Néron, pour sa part, tient son nom du cinquième empereur de Rome. Né le 15 décembre 37 à Antium, dans le Latium, il est le fils du consul Cnaeus Domitius Ahenobarbus et d’Agrippine la Jeune. Accédant au trône à l’âge de dix-sept ans suite à l’assassinat de son grand-oncle et père adoptif, Claude, les premières années de son règne sont réputées pour sa bonne administration grâce à l’entremise de Sénèque. Sa réputation est cependant rapidement ternie. Négligeant de plus en plus les affaires de l’État, Néron se plonge dans la débauche et se met en tête d’éliminer ses rivaux et les personnes pouvant lui faire de l’ombre. Sa mère, Agrippine, fait partie de ses victimes. Sénèque est poussé au suicide. Le 18 juillet 64, Rome est par ailleurs victime d’un grand incendie. Si l’empereur, absent au moment des faits, a en réalité supervisé les secours, il est accusé d’avoir lui-même provoqué la catastrophe pour remodeler la ville à son image. Les complots et autres révoltes contre lui se multiplient. Détesté, Néron se suicide le 9 juin 68. Avec sa mort, la dynastie des julio-claudiens prend fin.

Comme celle de Monsieur Snoops, l’origine de Brutus et de Néron n’est pas mentionnée dans le script final des (Les) Aventures de Bernard et Bianca. Impossible de savoir, par conséquent, de quelle manière Médusa s’est entichée de ces deux énormes crocodiles. Peut-être les a-t-elle domestiqués après les avoir trouvés dans les eaux lugubres du bayou. Peut-être les deux créatures viennent-elles de New York où l’affreuse femme possède sa boutique de prêteur sur gage. Sur l’une de ses esquisses, l’animateur Milt Kahl pose d’ailleurs la question de savoir s’il existe vraiment des alligators dans les égouts de New York, peut-être dans le but d’introduire l’idée que la mégère les a trouvés dans les bas-fonds de la ville.

Esquisses de Milt Kahl

Si leur origine est inconnue, la relation entre les crocodiles et Médusa est quant à elle bien mieux définie. Les deux reptiles sont en effet très proches de leur maîtresse qui les câline tendrement. Cette fidélité ne vaut d’ailleurs que pour elle, Brutus et Néron n’ayant en parallèle aucune considération pour Monsieur Snoops qu’ils aimeraient bien dévorer tout cru. Énormes monstres aux dents acérées et à l’odorat très fin, tous les deux semblent parfaitement comprendre le langage des humains. Dès lors, ils incarnent une aide précieuse pour Médusa qui compte sur eux pour surveiller Penny et, lorsqu’elle parvient à s’enfuir, la retrouver. Leur loyauté est malgré tout changeante. Brutalisés à la fin du film par Médusa, Brutus et Néron n’hésitent pas à se retourner contre elle. Le public peut d’ailleurs facilement imaginer qu’hors écran, la grande méchante finit dans leur ventre.

Bien que décrits par Milt Kahl comme des alligators sur les différentes esquisses qui les représentent, Brutus et Néron sont définitivement des crocodiles. La plupart des documents de travail parlent en effet d’eux avec la mention « Crocs ». Madame Médusa dit elle-même « Venez mes crocos chéris ». Si les alligators se plaisent dans les eaux marécageuses de la Floride et de la Louisiane où se situe l’action du film, les crocodiles ont eux-mêmes colonisé cet espace. Anatomiquement, les crocodiles sont plus massifs que les alligators et possèdent une mâchoire plus fine. Lorsque leur gueule est fermée, leurs dents, supérieures et inférieures, sont également davantage visibles, comme c’est le cas pour Brutus et Néron.

Extrait du planning d'animation de la séquence de l'orgue

La création et une partie de l’animation de Brutus et Néron est notamment issue du travail de Milt Kahl. Membre du groupe très fermé des Neuf Vieux Messieurs, il naît le 22 mars 1909 à San Francisco, en Californie. Débutant sa carrière modestement à l’âge de seize ans lorsqu’il est embauché comme dessinateur pour le journal The Oakland Post Inquirer puis pour le San Francisco Bulletin, il devient bientôt dessinateur d’affiches de cinéma. Il entre ensuite chez Disney en 1934. Se distinguant grâce à son caractère bien trempé de ses collègues qui redoutent ses colères mémorables, Kahl travaille comme intervalliste sur plusieurs cartoons de Mickey. Son talent lui permet rapidement de devenir animateur puis superviseur de l’animation. Très doué pour l’animation des humains, il collabore alors à presque tous les longs-métrages animés de Disney et donne vie à des personnages aussi fameux que Pinocchio, dont il définit l’apparence finale, Bambi, Brom Bones, Frère Lapin, Johnny Pépin de Pomme, Cendrillon, le prince Philippe et le roi Hubert, Roger Radcliff et Pongo, Merlin l’enchanteur ou bien encore le Colonel Hathi et Tigrou. Derrière l’animation remarquable de Shere Khan et de Madame Médusa, son ultime méchante, Milt Kahl est élevé au rang de Disney Legend en 1989, deux ans après sa mort survenue le 19 avril 1987 à l’âge de soixante-dix-huit ans.

Les deux crocodiles sont également développés sur les différentes recherches graphiques produites par Ken Anderson et James Coleman.
Né le 17 mars 1909 à Seattle, dans l’État de Washington, Kenneth Anderson étudie l’architecture en Europe puis à Washington avant de partir pour Los Angeles afin de trouver un travail dans l’animation. Engagé comme décorateur de plateau par MGM, il rejoint les studios Disney en 1934 et travaille sur plusieurs courts-métrages comme La Déesse du Printemps et Trois Petits Orphelins. Repéré par Walt Disney, il est nommé directeur artistique de Blanche Neige et les Sept Nains, un poste qu’il occupe ensuite durant la production de Pinocchio et de Fantasia. Animateur sur Le Dragon Récalcitrant et Mélodie du Sud, il participe ensuite à l’écriture de Mélodie Cocktail, Danny, le Petit Mouton Noir et Cendrillon. Promu directeur artistique de La Belle au Bois Dormant, Les 101 Dalmatiens, Merlin l’Enchanteur et Le Livre de la Jungle, Ken Anderson travaille également aux cotés de Disney à la création de Disneyland et de certaines attractions comme Peter Pan’s Flight et Mr. Toad’s Wild Ride. Après la mort de Walt, il planche sur des films comme Les Aristochats, Robin des Bois, Peter et Elliott le Dragon, Les Aventures de Winnie l’Ourson et Les Aventures de Bernard et Bianca. Associé à l’édification d’Epcot, Anderson prend finalement sa retraite en 1978. Parfois surnommé le « Dixième vieux monsieur », en référence aux Nine Old Men, il meurt le 13 décembre 1993, deux ans après avoir reçu un Disney Legends Award pour l’ensemble de sa carrière.

Né à Hollywood, en Californie, en 1949, James Coleman nourrit dès l’enfance une passion pour le dessin et le cinéma. Engagé chez Disney comme simple coursier durant l’été 1969, il se fait bientôt remarquer pour son talent de peintre mis à contribution lors des productions de Winnie l’Ourson et le Tigre Fou puis des (Les) Aventures de Bernard et Bianca. Intégré au département Décor, Coleman participe ensuite à la création de Rox et Rouky, Le Noël de Mickey, Taram et le Chaudron Magique, Basil, Détective Privé, Oliver & Compagnie, La Petite Sirène, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous et La Belle et la Bête.

La scène comique de l’orgue est notamment supervisée par Frank Thomas. Né le 5 septembre 1912 à Fresno, en Californie, l’artiste fait ses gammes à l’Université de Stanford puis à l’Institut Chouinard avant d’entrer chez Disney en 1934. Il donne alors vie, entre autres, à Mickey, les nains, Pinocchio, Bambi et Pan-Pan, Madame de Trémaine, la Reine de Cœur, le Capitaine Crochet, Lady et le Clochard, les trois bonnes fées, Pongo et Roger ou bien encore Mowgli et Baloo. Membre du groupe de jazzmen The Firehouse Five Plus Two, Frank Thomas est élevé au rang de Disney Legend en 1989. Il décède le 8 septembre 2004 à l’âge de quatre-vingt-douze ans.

Ron Clements est également associé à la scène de l’orgue. Originaire de Sioux City, dans l’Iowa, où il voit le jour le 25 avril 1953, l’animateur débute chez Hanna-Barbera avant de rejoindre Disney en 1974. Sous l’égide de Frank Thomas, il travaille sur Les Aventures de Bernard et Bianca et Peter et Elliott le Dragon avant de devenir superviseur de l’animation sur Rox et Rouky puis scénariste sur Taram et le Chaudron Magique. Associé à son ami John Musker, il est bientôt promu réalisateur. À ce poste, il dirige la conception de Basil, Détective Privé, La Petite Sirène, Aladdin, Hercule, La Planète au Trésor – Un Nouvel Univers, La Princesse et la Grenouille et Vaiana, La Légende du Bout du Monde.

Extrait du script illustré par Milt Kahl

Ron Husband participe lui aussi à quelques plans de Brutus et Néron à la fin du film. Né à Monrovia le 8 février 1950, il commence à travailler pour Disney en 1975 en tant qu’assistant de Frank Thomas et Ollie Johnston. Aux côtés des deux vétérans, il planche ainsi sur Les Aventures de Bernard et Bianca, Peter et Elliott le Dragon puis Rox et Rouky. Digne représentant de la nouvelle génération un temps associé à son collègue Randy Cartwright, il est promu animateur à part entière lors de la production du (Le) Petit Âne de Bethléem. Il participe alors à la création de personnages tels que le Seigneur des Ténèbres, le docteur Dawson, Fagin, le Roi Triton, Gaston, Jafar, Pumbaa et John Smith. Nommé superviseur de l’animation de Djali, Ron Husband anime les Titans dans Hercule puis dirige l’animation du wapiti dans Fantasia 2000 ainsi que celle du docteur Gentil dans Atlantide, l’Empire Perdu. Souvent présenté comme le premier animateur afro-américain des studios Disney, il dessine certaines scènes avec John Silver dans La Planète au Trésor - Un Nouvel Univers avant de quitter l’entreprise en 2002. Devenu artiste indépendant crédité aux génériques des (Les) Looney Tunes Passent à l’Action, Mickey, Donald, Dingo - Les Trois Mousquetaires, Fat Albert, Winnie l’Ourson et l’Éfélant et Bambi 2, il sert par ailleurs comme illustrateur pour Publishing Group. Ron Husband prend finalement sa retraite en 2013 après trente-huit ans de service.

La course-poursuite entre les crocodiles et les souris ainsi que les dernières apparitions de Brutus et Néron sont enfin signées par Cliff Nordberg. Né le 18 avril 1917 à Salt Lake City et recruté par les studios Disney en 1938, l'artiste participe à la production de dizaines de courts-métrages et de tous les longs-métrages de La Boîte à Musique à Rox et Rouky. À son actif, figurent notamment des personnages comme Lucifer, le Chapelier toqué, le Lièvre de Mars et le Loir, le Capitaine Crochet et Tick Tock Croc, Lady, le sergent Tibs, Nanny, Horace et Jasper Badun, Dinky et Piqueur. L’animateur décède le 20 décembre 1979 à l’âge de soixante-deux ans.

En version originale comme dans toutes les autres versions des (Les) Aventures de Bernard et Bianca, les grognements de Brutus et Néron sont enregistrés par l’ingénieur du son James (Jimmy) MacDonald.

Né à Dundee, en Écosse, le 19 mai 1906, MacDonald débute chez Disney en 1934. Travaillant au département chargé des effets sonores, il œuvre alors sur des dizaines de cartoons, inventant pour l’occasion pléthore d’instruments et de machines parfois bricolés avec les moyens du bord. Imitant les hoquets de Timide dans Blanche Neige et les Sept Nains, il est chargé dès 1946 par Walt Disney de lui succéder en tant que voix originale de Mickey Mouse, un rôle que MacDonald tiendra jusqu’à sa retraite en 1983, année durant laquelle il passe le flambeau à Wayne Allwine. Vocalisant, entre autres, Choupette, l’héroïne d’Un Amour de Coccinelle, et Evinrude, la libellule des (Les) Aventures de Bernard et Bianca, James MacDonald disparaît le 1^er février 1991 à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Un Disney Legends Award salue sa carrière.

Brutus et Néron apparaissent aux côtés de toute la distribution des (Les) Aventures de Bernard et Bianca dans les différentes adaptations du film en bande dessinée. Toujours dans l'univers des comics, les deux crocodiles font un caméo dans l’album Epic Mickey 2 : Le Retour des Héros.

Brutus et Néron font enfin partie des personnages du jeu vidéo Disney Emoji Blitz. Non jouables, ils apparaissent lorsque le joueur utilise l’aptitude de Madame Médusa.

Disney Emoji Blitz

Les personnages des (Les) Aventures de Bernard et Bianca sont excessivement rares dans les Parcs Disney.

Lors de la sortie du film en salle en 1977, le public a cependant pu croiser les deux crocodiles aux côtés de leur maîtresse, Médusa, ainsi que de Bernard, Bianca, Evinrude et Orville. Les deux reptiles trônaient par ailleurs dans l’une des vitrines de la boutique Main Street Emporium.

Tantôt terrifiants, tantôt complètement grotesques, Brutus et Néron sont de redoutables antagonistes au cœur de scènes aussi effrayantes qu’hilarantes.