Les Chiens Errants
Oliver & Compagnie
Date de création : Le 18 novembre 1988 Nom Original : Alley Dogs |
Apparition : Cinéma BD Voix Originale(s) : Frank Welker Voix Française(s) : Frank Welker |
Le portrait
En 1988, les studios Disney livrent leur propre version d’Oliver Twist avec Oliver & Compagnie, leur vingt-septième long-métrage animé. S’éloignant passablement de l’œuvre originale, le film met en scène Oliver, un petit chaton confronté aux nombreux dangers de New York, en particulier une bande de chiens errants affamés.
Les chiens errants sont les premiers véritables dangers auxquels Oliver est confronté. Seul dans les rues de New York après avoir vu ses frères et sœurs adoptés les uns après les autres, le pauvre chaton erre comme une âme en peine dans la nuit pluvieuse. Cherchant à se protéger de l’eau, il entre dans une ruelle sombre. Soudain, ils se retrouvent face à trois chiens en quête de nourriture dans les poubelles. Squelettiques, les cabots se ruent sur lui pour le dévorer. Prenant ses jambes à son cou, Oliver parvient miraculeusement à leur échapper en sautant par-dessus un grillage sur lequel s’acharnent les molosses, en vain.
Plus tard dans l’intrigue, alors qu’Oliver a été recueilli au sein de la bande de Fagin, un chien des rues tente une fois encore de s’en prendre à lui. Il est toutefois immédiatement coupé dans son élan par Roublard, Francis, Rita, Einstein et Tito qui sortent les crocs, le forçant à fuir.
Lorsqu’ils se lancent dans l’adaptation d’Oliver Twist au milieu des années 1990, les artistes de Disney font le choix de s’éloigner du classique de Charles Dickens. Parue entre 1837 et 1839, l’œuvre a en effet été maintes fois adaptées sur le grand et le petit écran. Les scénaristes décident donc de livrer une version totalement inédite de l’histoire. Pour ce faire, l’intrigue est déplacée des bas-fonds de Londres aux avenues new-yorkaises. La distribution est elle-même considérablement modifiée. Seuls les personnages d’Oliver, de Fagin et de Sykes sont conservés. Si les deux derniers demeurent des humains, le petit héros devient quant à lui un chaton. La bande de Fagin, pour sa part, est désormais composée de chiens.
Désormais située dans le New York des années 1980, le récit original nécessite évidemment d’être altéré. Surtout, il faut créer de nouveaux enjeux afin de rendre l’histoire palpitante auprès des spectateurs. La menace représentée par Sykes demeure le danger principal. Le brigand abandonne toutefois son costume de crapule à la petite semaine pour devenir un puissant baron de la pègre. En attendant qu'il entre en scène, le scénario est par ailleurs ponctué d’autres protagonistes plus ou moins menaçants pour le héros principal. Oliver croise donc sur son chemin des humains peu avenants avec les matous abandonnés, à l’image du gros Louie, le vendeur de hot-dogs. Il fait aussi la rencontre de terrifiants chiens des rues tellement affamés qu’ils mettent toute leur énergie dans leur volonté de le dévorer.
Visibles seulement une poignée de secondes, les chiens errants ne font pas vraiment référence à des personnages précis de l’œuvre de Charles Dickens. Leur présence semble uniquement justifiée par le besoin d’installer dès les premières minutes du film un minimum d’empathie de la part du public vis-à-vis du pauvre chaton livré à lui-même dans les méandres de New York. L’idée s’inspire d’ailleurs peut-être de cette séquence de La Belle et le Clochard durant laquelle Lady, muselée par Tante Sarah, se retrouve elle-même à errer dans la rue. Croisant une bande de dangereux corniauds, elle est sauvée in extremis par le Clochard. Si les chiens errants d’Oliver & Compagnie font, par certains aspects, penser à Burny et aux autres chiens détenus par les hommes de main du Seigneur des Ténèbres dans Taram et le Chaudron Magique, le nom de leur animateur n’est pas clairement indiqué au générique.
En version originale comme dans toutes les versions du film, les grognements des chiens errants sont vocalisés par Frank Welker.
Frank Welker
Né le 12 mars 1946 à Denver, le comédien a associé son nom à des centaines de productions depuis le début de sa carrière à la fin des années 1960. Apparaissant en tant qu’acteur dans Filles et Show-Business, L’Ordinateur en Folie et Pas Vu, Pas Pris, il est ainsi entre autres la voix de Dumbo dans Qui Veut la Peau de Roger Rabbit, Félicia et Toby dans Basil, Détective Privé, Max dans La Petite Sirène, Sparky, Joanna et de l’aigle Marahute dans Bernard et Bianca au Pays des Kangourous, l’Archevêque et le Roi dans Le Prince et le Pauvre, Sultan dans La Belle et la Bête mais aussi d’Abu, Rajah et la Caverne aux merveilles dans Aladdin. Frank Welker a également interprété le Yéti dans Dingo et Max, Flit dans Pocahontas, une Légende Indienne, l’oisillon dans Le Bossu de Notre-Dame puis Khan et Cri-Kee dans Mulan, ainsi que Stella dans La Princesse et la Grenouille.
Comme l’ensemble des protagonistes d’Oliver & Compagnie, les chiens errants apparaissent dans l’adaptation du film en bande dessinée.
Leur rôle étant particulièrement maigre dans le long-métrage, leur présence se limite évidemment à une minuscule poignée de cases. Leur nombre augmente, en revanche. Trois dans le film, ils sont quatre dans la bande dessinée.
Méchants anecdotiques n’ayant aucune importance dans l’intrigue principale d’Oliver & Compagnie, les chiens errants permettent malgré tout de renforcer le caractère anxiogène des rues de New York dans lesquelles le petit Oliver est malgré lui plongé.