Dingo et Max
Titre original : A Goofy Movie Production : Walt Disney Pictures Date de sortie USA : Le 7 avril 1995 Genre : Animation 2D |
Réalisation : Kevin Lima Musique : Carter Burwel Durée : 78 minutes |
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Père dévoué mais pas forcément très subtil, le célèbre Dingo se voit empêtré dans l'adolescence (à la période "âge bête") de son fils, Max. Si le premier reste avec des objectifs toujours très basiques (il emmène son fiston découvrir les joies du camping ! ), le second n'a, lui, qu'une seule idée en tête : séduire la belle Roxane dont il est éperdument amoureux… |
La critique
Dingo et Max est un film à part dans la filmographie Disney, comme La Bande à Picsou - Le Film : Le Trésor de la Lampe Perdue sorti cinq ans plus tôt. Pas tout à fait un Walt Disney Animation Studios, pas tout à fait un Walt Disney Television Animation, il est pourtant considéré comme faisant partie de l'histoire des DisneyToon Studios. Il n'en reste pas moins que d'un point de vue technique, il s'agit assurément de l'un des meilleurs films de ce dernier. Les spectateurs, eux, en gardent un souvenir bienveillant entre des personnages modernes et attachants, une bande-son efficace et rythmée et surtout une histoire actuelle mais indémodable de conflit de génération, le tout sur un ton drôle et sonnant juste.
La première participation de Dingo à un long-métrage de cinéma remonte en réalité à 1941 dans Le Dragon Récalcitrant où un de ses courts-métrages, Dingo Fait de l'Équitation, y était inclus en exclusivité. Même chose en 1943, où la séquence Dingo en Argentine se voit incluse dans le film Saludos Amigos. Il revient une troisième fois dans un film d'animation en 1947, aux cotés de Mickey et Donald dans la séquence Mickey et le Haricot Magique du long-métrage Coquin de Printemps. Dingo voit sa fin de carrière cinématographique en solo se terminer en 1965. Goofy's Freeway Trouble, sorti cette année-là, est ainsi son tout dernier court-métrage. Ce coup d'arrêt ne l'empêche pas de conserver l'affection du grand public. Sa popularité reste immense, aidée par les multiples rediffusions de ses exploits sur le petit écran, à travers le monde. Pourtant, dans les années 80, les studios Disney tentent curieusement de lancer le personnage de Sport Goofy au travers de compilations de cartoons qui sortent en vidéo ou à la télévision à travers des émissions spéciales comme Walt Disney's Mickey and Donald Presents Sport Goofy (1983), US Junior Tournament (1983), World Junior Tennis Tournament (1983), Walt Disney Presents Sport Goofy's Olympic Games Special (1984), Walt Disney's Mickey, Donald and Sport Goofy (1984). Ce Dingo "revisité" voit son apogée dans le moyen-métrage de 1987, Footmania pour Dingo, un temps prévu pour le cinéma mais finalement proposé à la télévision. Dingo revient ensuite au septième art par le biais de sa participation aux films, Le Noël de Mickey en 1983 et Le Prince et le Pauvre en 1990. Dans les années 90, il obtient la consécration suprême et accède à "sa" propre série télé, La Bande à Dingo, et qui va servir de base au film Dingo et Max.
La Bande à Dingo est
une série télévisée d'animation américaine en 79 épisodes de 22 minutes. Sa
grande première se déroule le 20 avril 1992 sur Disney Channel USA
tandis que, pour lancer sa diffusion sur les chaines hertziennes, elle
bénéficie aussi d'une émission spéciale en syndication, proposée le 5
septembre 1992, sous le titre de Disney's Goof Troop. En plus du
pilote étant la concaténation des deux premiers épisodes, Loufoqueville
et Un Voisin Amical, elle contient un clip vidéo, Gotta Be Gettin'
Goofy, signé du chanteur de rap CEO et de la rediffusion de l'épisode de Disneyland
du 7 décembre 1955, Comment Devenir Célèbre.
La série sera diffusée ensuite le temps de 65 épisodes en syndication entre
le 7 septembre 1992 et le 4 décembre 1992 dans un bloc de programmes appelé
The Disney Afternoon. Les 13 derniers épisodes ne seront en revanche
pas diffusés en syndication mais intégrés au bloc de programmes ABC's
Saturday Morning entre le 12 septembre 1992 et le 5 décembre 1992. Un
dernier épisode est, quant à lui, proposé en syndication dans l'émission
spéciale, A Goof Troop Christmas
diffusé le 5 décembre 1992 puis une nouvelle fois le 11 décembre 1993. Dans
les deux cas, le programme possède le 79ème épisode de La Bande à Dingo, Have Yourself a Goofy Little Christmas
(inédit en France). L'émission dans sa version de 1992 est en outre
complétée par les cartoons Donald Flotteur de Bois
et Leçon de Ski ainsi
que par les coulisses de certains classiques Disney ; sa version 1993
mettant, pour sa part, à l'affiche les cartoons Mickey Patine, Champion de Hockey et Donald et son Arbre de Noël...
En France, La Bande à Dingo
est diffusée à partir du 26 septembre 1993 sur TF1 dans l'émission
Disney Club puis proposée, de temps à autre, sur Disney Cinemagic,
l'ancienne Disney CINEMA pour combler la grille.
La Bande à Dingo
raconte donc les aventures de Dingo et de Max, son fils de 11 ans, dans une
ville nommée Loufoqueville. Le meilleur ami (et également voisin) de Max est
PJ, le fils de Pat et Peg Hibulaire, qui ont également une fille de 4 ans,
Pistole.
La série étonne, même plus de vingt ans après sa diffusion, par
son incroyable fraicheur. Les personnages sont, en effet, ultra-attachants
que ce soit la famille de Dingo ou celle de Pat Hibulaire. Les épisodes se
laissent ainsi voir avec grand plaisir sans qu'aucune sensation de redite ou
de lassitude ne se fasse ressentir. Au contraire, il y a dans cette série un
air de sitcom familiale comme la télévision américaine en regorgeait à
l'époque à l'exemple de La Fête à la Maison ou Quoi de Neuf
Docteur ? rehaussé d'un comique de situation dû principalement aux
chutes de Dingo que le média animation sert à merveille en lui offrant un
large panel de folies visuelles.
Dingo et Max, au delà d'être lui aussi adapté d'une série télévisée, possède à bien des égards le même ADN que La Bande à Picsou - Le Film : Le Trésor de la Lampe Perdue. Ce dernier constitue alors une première dans l'histoire du studio ! C'est, en effet, la toute première fois qu'un film d'animation sortant au cinéma chez Disney n'est pas produit par les Walt Disney Animation Studios, les fameux studios historiques de Burbank. Porté par la filiale Walt Disney Television Animation, fraichement créée cinq ans plus tôt, principalement pour des séries animées de qualité à la télévision, La Bande à Picsou - Le Film : Le Trésor de la Lampe Perdue doit donc absolument être distingué du reste du catalogue cinématographique Disney à commencer par ses contemporains immédiats, La Petite Sirène ou le futur (par rapport à lui) Bernard et Bianca au Pays des Kangourous. Pour faire la distinction, un nouveau label de production est donc tout spécialement créé : Disney Movietoons. La nouvelle entité a ainsi pour ambition de faire revivre un style d'animation plus irrévérencieux, excentrique ou cartoonesque comme pouvaient l'être les courts-métrages et les bandes-dessinées Disney des années 30 et 40. Le but est, de la sorte, de présenter des films plus drôles, moins conventionnels et plus visuels. Financé par Walt Disney Pictures, La Bande à Picsou - Le Film : Le Trésor de la Lampe Perdue devient donc la première... et seule production de Disney Movietoons ! Les résultats en demi-teinte de l'opus, parvenant à recouvrir à peine plus son budget initial, ne convainquent pas, en effet, les responsables de The Walt Disney Company de poursuivre l'expérience. Dingo et Max programmé pour sortir, à l'origine, sous le label Disney Movietoons, se voit de la sorte réorienté et entièrement produit par Walt Disney Pictures ; tous les autres films animés tirés d'une série télé atterrissant par la suite et, selon les cas, chez Walt Disney Television Animation ou directement chez Walt Disney Pictures.
Pourtant, plus que tout autre, Dingo et Max est un film hybride. Bien qu'il soit basé sur une série télévisée de Walt Disney Television Animation, sa production retombe sous la supervision des Walt Disney Animation Studios. La pré-production est faite ainsi à Burbank en Californie tandis que l'animation en elle-même est majoritairement produite à Paris, aux studios de Montreuil, par Walt Disney Animation France. Le film sert de la sorte de dernier galon d'essai à la succursale française avant de la voir transférée de la branche télévision vers la branche cinéma. Quelques scènes sont aussi produites à Walt Disney Animation Australia à Sydney (qui deviendra par la suite le principal studio de production des DisneyToon Studios). Non content d'être déjà très atypique en interne, Dingo et Max externalise en outre certaines étapes de sa production : le clean-up du film est en effet confié à une société extérieure Phoenix Animation Studios au Canada et la peinture digitale au Pixibox Studio en France.
Dingo et Max est donc le deuxième long-métrage produit au tout
nouveau studio d'animation, Walt Disney Animation France, dirigé par
les fameux frères Brizzi.
Paul et Gaëtan Brizzi sont des frères jumeaux nés le 24
décembre 1951 à Paris. Passionnés d'animation, ils font leurs études à la
très parisienne ENSAD. Au tout début de leur carrière, ils réalisent
ensemble trois courts-métrages primés, Un, Fracture et Chronique
1909, avant de se consacrer à la production de films publicitaires de
1978 à 1984 pour laquelle ils fondent leur propre société. Il signent
également le storyboard de Pirates pour Roman Polanski puis réalisent
leur premier long-métrage d'animation, Astérix et la Surprise de César, pour Gaumont. En
1986, ils créent Brizzi Films, société spécialisée dans la production
d'émissions de télévision internationales avec notamment à son catalogue :
Babar. Trois ans plus tard, en septembre 1989, ils revendent leur
société à Disney qui ambitionne alors de monter une succursale permanente en
Europe. Ils sont bien sûr conservés dans la nouvelle structure dont les
locaux sont situés à Montreuil, en bordure de la Capitale et nommés
Directeurs Généraux de Walt Disney Animation (France) S.A. Via elle, leur tout premier projet
se fait pour Walt Disney Television Animation avec La Bande à Picsou - Le Film : Le Trésor de la Lampe Perdue
en 1990. Ils assurent, par la suite, différentes fonctions de production sur
plusieurs épisodes de Super Baloo, Myster Mask, La Bande à Dingo,
le court-métrage Ça C'est le Bouquet
tiré de la série Bonkers, le
téléfilm Winnie l'Ourson : Noël à l'Unisson
ainsi qu'un deuxième long-métrage, toujours pour le compte de Walt Disney Television Animation, Dingo et Max.
En 1994, comme promis par Disney, le studio français
est considéré comme assez mature pour travailler sur les projets de Burbank. Il
prend alors le nouveau nom de Walt Disney Feature Animation (France)
et se voit affecté, à divers niveaux, sur Mickey Perd la Tête, Le Bossu de Notre-Dame, Hercule, Tarzan, L'Oiseau de Feu de Fantasia 2000, Kuzco, l'Empereur Mégalo, Atlantide, l'Empire Perdu, La Planète au Trésor, Frère des Ours ou Destino.
Coup d'arrêt brutal au début des années 2000 ! Suite au manque de
rentabilité de ses longs-métrages animés, et à l'abandon prévu de
l'animation 2D, la Direction de Disney d'alors (avec à sa tête Michael
Eisner) décide, en effet, de fermer tous ses studios en dehors de Burbank :
le premier à cesser son activité étant le site de Paris qui ferme
définitivement ses portes en 2003.
La réalisation de Dingo et Max est confiée à Kevin Lima, un artiste au parcours éclectique. Après avoir fait ses études au California Institute of the Arts, il débute, en effet, sa carrière en tant qu'animateur sur le film Le Petit Grille Pain Courageux chez Hyperion Pictures,, qui sera par la suite distribué en vidéo par Disney. Il enchaine avec The Chipmunk Adventure, le long-métrage adapté de la série Alvin et les Chipmunks. Il y fait la rencontre de Glen Keane qui vient de quitter brièvement les studios Disney et qui le convainc de l'accompagner pour son retour chez Mickey. Kevin Lima va ainsi travailler en tant qu'animateur sur le moyen-métrage Footmania pour Dingo et le long-métrage Oliver & Compagnie puis en tant que créateur de personnages sur La Petite Sirène et La Belle et la Bête. Il passe ensuite au poste de storyboarder sur Aladdin. Il quitte brièvement Disney pour retourner chez Hyperion Pictures avant que Mickey le rappelle pour réaliser Dingo et Max chez Disney Movietoons, l'ancêtre des DisneyToon Studios, alors filiale des Walt Disney Television Animation. Il passe ensuite réalisateur sur Tarzan au sein des Walt Disney Animation Studios. Il quitte une nouvelle fois Disney pour s'essayer à la réalisation avec acteurs mais Glenn Close le rappelle pour faire ses débuts sur 102 Dalmatiens. Il enchaine toujours pour Disney avec la réalisation de deux téléfilms avec Julie Andrews, Eloïse, Déluge au Plaza et Eloïse Fête Noël, puis à la production sur le médiocre The Wild avant de revenir à la réalisation sur le superbe Il Était une Fois puis de quitter définitivement Disney.
Dingo et Max se base donc sur la série La Bande à Dingo. En réalité, le film se passe clairement après la série d'un point de vue de la temporalité. En effet, ici, Max et P.J. sont désormais des adolescents au collège et plus des enfants en fin de primaire. Autre fait notable, les personnages de Peg (la femme de Pat), Pistole (sa fille) ainsi que Fripouille (la chienne de Pat) et Gamelle (le chat de Dingo) ne font plus partie du casting. Pat Hibulaire semble avoir également changé de métier car de propriétaire d'une concession de voiture d'occasion, il est devenu photographe dans ce qui ressemble à un centre commercial, sans aucune certitude que ce magasin lui appartienne. De même, Dingo qui apparaissait comme sans emploi dans la série, travaille ici avec Pat Hibulaire. Autre changement à souligner, les apparences visuelles des Dingo et Pat Hibulaire évoluent. Dans la série, leurs designs se rapprochaient de ceux tenus dans les cartoons des années 50. Dans le film, leurs apparences s'inspirent plutôt de celles dans les années 40. C'est en particulier flagrant pour Dingo qui retrouve son nez, ses dents et ses pupilles si caractéristiques.
D'un point de vue du scénario, Dingo et Max est une belle réussite dans ce qu'il arrive à moderniser le ton et le propos d'un personnage emblématique de Disney. D'une modernité incroyable, le film n'a pas pris une ride en vingt ans grâce à son discours bien écrit sur le conflit de génération. Quel adolescent n'a jamais ressenti la même chose que Max quand, par exemple, son père veut absolument l'emmener en vacances alors que lui voudrait simplement rester à la maison avec ses copains ; ou alors, quand son père est persuadé d'être dans l'endroit le plus cool au monde alors que le lieu est d'une ringardise sans nom ; ou enfin quand son père ne comprend simplement pas qu'il important de le laisser prendre son envol ? La relation entre le père et le fils est ainsi particulièrement crédible avec un ton juste et des dialogues bien sentis. Le film est en cela un OVNI au sein de la filmographie des films d'animation des studios Disney tant il est au final l'une des rares productions parlant de problèmes réels et courants dans la vie des jeunes spectateurs. Point d'orphelin vivant un destin extraordinaire ou magique, ici, c'est la vie d'un adolescent classique devant gérer les conflits avec son père.
Mais au delà de son discours père / fils, Dingo et Max est également un film qui s'amuse à faire des clins d'œil à son label un peu partout. Du porte-clé Disney, en passant par le courte apparition de Donald et Mickey faisant du stop, le spectateur s'amusera en effet à trouver des détails plus ou moins visibles pendant tout l'opus comme des Mickey cachés dans des ballons, dans la foule ou en forme d'un téléphone, un Bambi en peluche ou une lampe en forme d'Ariel. Mais la plus belle moquerie du film est assurément celle menée sur le parc à thème de Lester, l'opossum. Son attraction pourrie et complètement défraichie ressemble, il est vrai, étrangement à une autocritique de l'attraction Country Bear Jamboree, créé pour le Magic Kingdom à Walt Disney World en Floride. Enfin, que dire du Yéti qui danse sur les Bee Gees quand les écouteurs lui tombe sur les oreilles : tout simplement que la scène est hilarante.
La grande force de Dingo et Max se trouve dans ses deux personnage
principaux.
Dingo est toujours aussi gaffeur mais gagne en responsabilité
paternelle et prend de la profondeur. Son inquiétude, légitime, vis à vis de
son fils lui fait ainsi organiser des vacances impromptues. Il mettra alors
du temps à comprendre tout le bénéficie qu'il va tirer de ce voyage à
l'origine chaotique. En réalité, il refuse de voir Max grandir et va donc
devoir apprendre à le laisser voler de ses propres ailes. Il le dit à son
fils : il comprend parfaitement qu'il veuille vivre sa propre vie ; lui ne
demande qu'une chose : continuer à faire partie de la vie de son enfant.
Rien que dans son discours, le personnage est vraiment touchant tandis que
sa maladresse aussi bien par ses chutes que par ses réactions finit de
conquérir les spectateurs.
Même chose pour Max qui est véritablement un
adolescent attachant. Cherchant à s'émanciper de son père, impressionner la
fille de ses rêves et sortir de l'anonymat dans son collège, il souhaite
avant tout grandir. Il ne comprend donc pas son père qui le cocoone trop.
Ses réactions sont très drôles car elles sonnent très justes : quand il
refuse catégoriquement de partir, quand il fait la tête dans la voiture ou
quand il s'énerve dans le parc d'attraction… Ses mensonges sont aussi
vraiment crédibles dans ce qu'ils montrent comment il ne sait pas gérer la
pression sociale et familiale, ni affronter une vraie discussion avec son
père pour lui faire comprendre ce qu'il ressent.
Pat et P.J., dérivés
eux-aussi de la série La Bande à Dingo,
sont enrôlés là plus pour de la figuration. En fait, Pat va encore prodiguer
de mauvais conseils d'éducation à Dingo sous l'effet d'une certaine jalousie
envers la riche relation qui le lie à Max alors que lui et P.J. sont dans
une relation de dominant/dominé lambda.
Enfin, parmi les nouveaux
personnages du film, deux ressortent du lots. Il y a tout d'abord Robert «
Bobby » Zimmeruski, un des amis des Max et P.J. doué pour l'audiovisuel et
fan de fromage fondu, un peu énervant et dégoutant sur les bords et ensuite
la plus réussie, belle et douce, Roxanne. Elle a fait craquer le cœur de Max
et, elle-même, n'est pas indifférente à son charme. Aussi timide et peu sure
d'elle que son prétendant, elle est en réalité poussée par sa meilleure
amie, la présidente des élèves, à jouer les bêcheuses…
L'autre grande réussite de Dingo et Max est formée des chansons qui ponctuent le long-métrage comme tous les films de Disney des années 90. Il y a tout d'abord Après Demain (After Today) qui sert d'introduction permettant à Max de dire ce qu'il ressent mais aussi d'annoncer que c'est le dernier jour d'école et donc de faire intervenir de nombreux élèves avec d'amusantes caricatures comme celles des intellos, des pom-pom girls ou des sportifs. Sur la Route (On The Open Road) est également une chanson très réussie, dans le style musique country, qui monte en rythme au fur et à mesure que Dingo et Max prennent la route. A partir de ce moment-là, tous les conducteurs qu'ils croisent en chemin vont se mettre eux-aussi à pousser la chansonnette dans ce qui est assurément la meilleure séquence du film. Ça Va Toujours pour Nous (Noboby Else but You) est, quant à elle, la chanson de fin de l'opus où Dingo et Max s'avouent enfin ce qu'ils ont au fond du cœur. Très émouvante, elle fait mouche et permet de comprendre le profond amour qui lie père et fils. Ces trois belles chansons, qui sont toutes composées par Tom Snow et écrites par Jack Fieldman, ne sont pas les seules du film : il existe, en effet, trois autres. 1 2 1 et Stand Out servent ainsi de singles à la rock star Powerline et se voient composées par Patrick DeRemer et Roy Freeland puis interprétées par Tevin Campbell. Les chansons comme la star de rock font immédiatement penser à un mélange de Michael Jackson et de Prince : assez funs, elles sont typiques du milieu des années 90. Enfin, la dernière chanson, composée par Randy Petersen et Kevin Quinn, est Lester's Possum Park : un air parodique qui se moque gentiment des parcs à thèmes ringards. Jouissive.
Dingo et Max passe assez inaperçu auprès de la critique qui le considère comme une production mineure surtout après les trois grands blockbusters que furent La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion. Au box-office, le film réalise un résultat modeste avec un premier weekend à 6 millions de dollars pour un total de 35 millions au total. Malgré cela, il est considéré comme un succès d'estime vu le faible budget de la production. Il est accompagné lors de sa sortie au cinéma par le cartoon, Mickey Perd la Tête, lui aussi produit par le studio de Montreuil. Dingo et Max est néanmoins vu par Disney comme un succès qui aura droit à une suite plutôt réussie, produite par DisneyToon Studios, directement pour le marché de la vidéo : Dingo et Max 2 : Les Sportifs de l'Extrême. Enfin, le personnage de Roxanne réapparait dans l'épisode Un Jour Embarrassant pour Max de la série Disney's Tous en Boîte.
Dingo et Max est un film complètement oublié de la critique et des professionnels. Pourtant, les fans Disney lui gardent une place à part car non seulement il fait intervenir un personnage historique à l'immense capital sympathie mais surtout il décrit des relations qui sonnent justes et parlent aux spectateurs. Une histoire simple et touchante avec de bonnes chansons : que demander de plus à Dingo et Max ?
À l'occasion d'une projection exceptionnelle du film Dingo et Max en 35 mm organisée le samedi 3 juin 2023 au cinéma Club de l'Étoile à Paris en partenariat avec Chronique Disney, le réalisateur Kevin Lima a accepté de dire quelques mots sur ce film qui occupe une place toute particulière dans sa carrière chez Disney et dans son cœur...