Eloïse, Déluge au Plaza

Produit tout spécialement pour l'émission de télévision The Wonderful World of Disney (Le monde merveilleux de Disney), Eloïse, Déluge au Plaza est une adaptation d'un classique de l'illustration pour enfant de Kay Thompson. Elle intervient après le décès de son auteur farouchement opposé de son vivant à toute transposition de ses livres à l'écran, petit ou grand. Conscient de cette forte réticence, les studios Disney ont tenu à livrer une production de très bonne facture si bien qu'il est légitime de s'interroger sur son réseau d'exploitation. Eloïse, Déluge au Plaza n'aurait, en effet, pas à rougir d'une présentation au cinéma tant le film est qualitatif.

Son ambiance est, tout d'abord, particulièrement divertissante et offre un petit côté dépaysant vraiment plaisant. Elle bénéficie à plein de la belle idée de départ qui consiste à plonger un élément perturbateur (ici, une charmante petite fille) dans une institution (ici, un palace de renom). Le contraste entre le sérieux d'un établissement de luxe et la légèreté des bêtises d'une fillette de six ans est, en effet, le terreau idéal à mille et une scène cocasses. Disney reprendra d'ailleurs vite la trame pour les besoins d'une sitcom de Disney Chanel, La Vie de Palace de Zack et Cody où le studio jouera, en revanche, à plein la loufoquerie.

Le casting ne souffre, quant à lui, d'aucune critique. La jeune Sofia Vassilieva est tout simplement parfaite dans le rôle d'Eloïse et incarne à merveille une adorable fillette autant espiègle que tendre et touchante. Julie Andrews revient, pour sa part, à ses premiers amours, 39 ans plus, dans le rôle d'une nanny anglaise qui parait taillé sur mesure tant le clin d'œil à Mary Poppins est évident. Bon nombre de téléspectateurs, de toute génération, s'en trouvent dès lors gentiment bouleversés. Le jeu des acteurs s'appuie, enfin, sur une réalisation efficace due à Kevin Lima, qui, après 102 dalmatiens, signe sa deuxième œuvre "live" pour Disney, avant d'être partie prenante à l'ambitieux Disney de Noël 2007, Il était une fois.

Agréable surprise, Eloïse, Déluge au Plaza aurait mérité les honneurs des salles obscures.