Adélaïde de Bonnefamille
Date de création :
Le 11 décembre 1970
Nom Original :
Adelaide Bonfamille
Autre(s) Nom(s) :
Madame
Créateur(s) :
Ken Anderson (Conception visuelle)
Milt Kahl (Conception visuelle et animation)
John Lounsbery (Animation)
Apparition :
Cinéma
BD
Voix Originale(s) :
Hermione Baddeley
Voix Française(s) :
Denise Grey

Le portrait

rédigé par
Publié le 31 août 2024

En 1970, les studios Disney proposent en salle Les Aristochats, leur vingtième long-métrage animé. Situant son action dans le sémillant Paris de la Belle Époque, le film raconte les aventures de Duchesse et de ses chatons, tous les quatre enlevés puis abandonnés en pleine campagne par le perfide Edgar qui, grâce à ce crime, espère devenir l’unique héritier de la fortune de sa maîtresse, Madame Adélaïde de Bonnefamille.

Adélaïde de Bonnefamille ou l’amour inconditionnel des chats

Madame de Bonnefamille entre en scène dès le début des (Les) Aristochats. Confortablement assise dans son hippomobile, elle traverse Paris en direction de son luxueux hôtel particulier situé dans les quartiers chics. Caressant la tête de Marie, l’un des chatons de Duchesse, la vieille femme se réjouit. « Marie, ma toute petite », s’exclame-t-elle, « Tu vas être bientôt aussi belle et gracieuse que ta maman ! Est-ce vrai Duchesse ? ». Offrant un tendre câlin aux deux chattes, Madame s’amuse en observant Toulouse, un autre de ses chatons qui grimpe sur le visage d’Edgar afin d’attraper l’ornement placé sur le chapeau de ce dernier.

Au moment d’arriver chez elle, Madame de Bonnefamille prend le temps de remercier sa jument, Frou-Frou, pour la merveilleuse balade qu'elle vient de lui offrir. Elle en profite au passage pour taquiner Edgar qui souhaite à tout prix se charger de porter lui-même le paquet que l’aristocrate tient dans ses mains. « Allons, allons ! Edgar, ne faites donc pas tant de scènes ! », lui lance-t-elle aimablement. Se laissant malgré tout ouvrir la porte par le domestique, Madame lui rappelle qu’elle attend d’une minute à l’autre la visite de son notaire, Georges Hautecourt.

Quelques minutes plus tard, Madame de Bonnefamille admire dans son miroir la superbe écharpe en plumes qu’elle vient de s’offrir. L’accessoire complète joliment la tenue qu'elle réserve à son notaire. « Voilà, Duchesse. Suis-je mieux ainsi ? », demande-t-elle à sa chatte, « Nous devons être en beauté pour Georges. C’est notre plus ancien et notre plus cher soupirant, tu sais ! ». C’est justement à ce moment qu’Edgar introduit Monsieur Hautecourt dans le salon de musique. « Je suis si heureuse de vous voir, Georges », se réjouit-elle en tendant sa main en direction de son ami. Myope comme une taupe, le vieil homme saisit alors la queue de Duchesse qu’il embrasse chaleureusement.

Les salutations sont bientôt interrompues par la musique qui s’échappe du gramophone. Georges Hautecourt reconnaît L’amour est un oiseau rebelle, le célèbre habanera de Carmen, l’opéra-comique de Georges Bizet dans lequel excella jadis Madame. Se souvenant que c’est à l’occasion d’une représentation de ce spectacle qu’il fut présenté à elle, le notaire se met à danser. Bientôt, il saisit les mains de Madame de Bonnefamille, embarquée malgré elle dans un tango endiablé. Tenant dans ses bras sa chère Duchesse, l’ancienne chanteuse d’opéra s’amuse de la situation. Elle est cependant contente lorsque la musique s’arrête enfin. « Oh… Oh, grand Dieu… Il était temps », souffle-t-elle en s’asseyant sur un canapé, « Oh, Georges ! Nous sommes deux vieux fous aussi sentimentaux que des collégiens ! ».

Trêve d’amusement, il est temps de parler un peu d’avenir. Madame de Bonnefamille a convoqué son notaire afin qu'il couche sur le papier son testament. Elle rappelle en introduction qu’elle n’a plus aucun parent vivant puis ajoute que lorsqu’elle ne sera plus là, elle entend cependant qu'il soit pris grand soin de ses chats bien-aimés. Elle compte pour ce faire sur la bienveillance d’Edgar. Pensant qu’elle souhaite léguer sa fortune à son domestique, Georges Hautecourt s’étonne. Madame précise alors qu’il n’est en aucun cas question de faire d’Edgar le bénéficiaire immédiat de son testament. La vieille femme envisage pour l’instant de léguer sa fortune à ses chats. Ce n’est que quand le dernier d’entre eux aura disparu que son majordome héritera.

Se croyant seule avec son notaire, Madame de Bonnefamille dicte sans sourciller ses dernières volontés. Ce qu’elle ignore, c’est qu’Edgar écoute discrètement la conversation grâce au système de tuyaux acoustiques mis en place dans toute la maison. Le domestique comprend ainsi qu’il héritera, mais après les chats de la maison. Effondré, il s’agace contre ce qu’il estime être une cruelle injustice. La situation est d’autant désespérée que les chattes ont encore le temps de faire des petits, lesquels auront à leur tour des petits. Toute la fortune de Madame sera engloutie. Et au final, il sera lui-même mort avant de toucher l’héritage. Cessant de se lamenter, Edgar prévoit par conséquent de forcer le destin en éliminant purement et simplement Duchesse et les chatons.

Dès le soir-même, Edgar met en œuvre son sinistre plan. Après avoir administré un somnifère aux chats, ils profitent que ces derniers dorment profondément pour les extraire de la maison. Il charge leur panier dans son side-car et traverse tout Paris en direction de la campagne voisine. Subitement réveillée par le terrible orage qui déchire le ciel, Madame est dans tous ses états. Elle vient en effet de faire un affreux cauchemar au sujet de ses chats. Se levant de son lit afin de s’assurer qu’ils vont tous bien, elle découvre alors avec effroi que ces derniers ont disparu. « Duchesse ! Chatons !!! Où êtes-vous ?!!! ». Totalement désemparée, Madame de Bonnefamille se rue en dehors de sa chambre pour rechercher ses petits, en vain…

Le lendemain de la disparition de ses chats, Madame de Bonnefamille n’est plus que l’ombre d’elle-même. Autrefois guillerette, la vieille femme n’a plus le cœur à rire. Seule, elle erre dans sa grande maison où elle attend la journée durant que ses chers trésors reviennent.

L’espoir revient le jour suivant. Aidé par Thomas O’Malley, Duchesse et ses chatons sont parvenus à retrouver le chemin de la maison. Miaulant à la porte, ils ne tardent pas à attirer l’attention de Madame de Bonnefamille. « Edgar ! Edgar, venez vite ! », s’écrit-elle depuis l’étage. Descendant les grands escaliers, la cantatrice est radieuse. « Edgar, je les ai entendus ! Dépêchez-vous ! Dépêchez-vous ! Faites-les entrer ! ». Sortant sur le perron, Madame appelle les chats. Mais rien ne se passe. Edgar a en effet lui aussi entendu les matous. Et avant que sa maîtresse ne dévale les escaliers, il s’est déjà chargé de les capturer. Pensant avoir entendu des voix, Madame retrouve instantanément sa morosité. « Oh… C’est inutile, Edgar… J’ai peur que ce ne soit l’effet de l’imagination d’une pauvre vieille dame… ».

Fort heureusement, bien mal acquis ne profite jamais. Assailli par Thomas O’Malley et la bande de Scat Cat avec l’aide de la souris Roquefort et de la jument Frou-Frou, Edgar est finalement neutralisé. Duchesse et ses petits sont ainsi libérés et rendus sains et saufs à leur propriétaire. Madame de Bonnefamille voit même la famille s’agrandir encore avec l’arrivée d’O’Malley.

Au comble du bonheur, Adélaïde de Bonnefamille a convié Georges Hautecourt pour fêter le retour de ses chats. « Mes petits trésors, rapprochez-vous les uns des autres », demande-t-elle aux félins qu’elle souhaite prendre en photo, « Bien ! Bien ! Regardez, Georges. Qu’en pensez-vous ? ». Assis derrière le bureau, le vieux notaire se réjouit de cette jolie scène. Il retourne ensuite à ses papiers, en particulier le testament de sa protégée sur lequel il raye le nom d’Edgar. « Mon cher Georges, si Edgar avait connu la teneur du testament, je suis certaine qu’il ne serait jamais parti », s’étonne d’ailleurs Madame qui ignore tout des malversations de son majordome à présent disparu.

« Duchesse, quel bonheur que tu sois enfin revenue », commente Madame tout en passant un coup de peigne dans la fourrure d’O’Malley, « Et je trouve que ce jeune monsieur a très belle allure. Allons-nous le garder dans la famille ? ». Les chatons se mettent à miauler. « Bien sûr, nous le gardons », s’amuse Madame, « Nous avons besoin d’un homme dans cette maison ! ». Sa photo prise, Adélaïde de Bonnefamille autorise les chats à quitter la pièce. C’est alors qu’une étrange musique s’élève de l’étage inférieur. Se levant de son fauteuil, Georges Hautecourt commence déjà à frétiller au son du jazz. « Ce sont des cats », précise Madame, « Des chats mordus de jazz, mon cher Georges, et les premiers éléments de ma nouvelle fondation, mon club destiné aux chats de gouttière de Paris ! ». Happy End!

La Conception du personnage

Adélaïde de Bonnefamille fait partie des rares personnages humains des (Les) Aristochats. Dans cette distribution presque exclusivement animale, elle est effet la seule femme aux côtés des hommes, Georges Hautecourt, Edgar ou le laitier. D’un certain âge, Madame est une ancienne cantatrice qui, jadis, remplit les salles parisiennes. Parmi les nombreux spectacles auquel elle participa, elle tînt notamment le premier rôle de Carmen de Georges Bizet. C’est d’ailleurs au cours d’une représentation du célèbre opéra qu’elle rencontra son notaire, Georges Hautecourt. Sous son charme, celui-ci ne cessa alors de lui faire la cour, pour le plus grand bonheur de l’artiste qui, à présent âgée, apprécie toujours autant d’être désirée.

Grâce à ses rôles, Madame de Bonnefamille est parvenue à amasser une fortune colossale. Au moment d’établir son testament, Georges Hautecourt précise qu’elle possède de très nombreuses actions et autres obligations. En plus de son riche hôtel particulier au cœur de Paris, elle dispose également d’un château en Touraine. Ses demeures sont en outre décorées de « trésors artistiques ». Des sculptures de chats en or ornent notamment l’entrée de son salon de musique. Madame possède par ailleurs une belle collection de bijoux et une magnifique garde-robe. À noter qu'en France, le personnage gagne une particule à son nom dans les différents livres reprenant l'histoire des (Les) Aristochats. En version originale, celle-ci est pourtant simplement nommée Madame Bonfamille. Jamais prononcé dans le film, ce patronyme devient donc Madame de Bonnefamille en version française. Seule exception, la première adaptation hexagonale du film en bande dessinée où les traducteurs se contentent de l’appeler simplement Madame Bonnefamille.

Parmi les grandes vedettes de l’époque, Madame de Bonnefamille est une femme adulée. Sa respectabilité ne l’empêche toutefois pas de posséder un esprit quelque peu extravagant. Amourachée de son notaire, elle n’est jamais avare d’une bonne plaisanterie et s’amuse énormément des pitreries du vieil homme. Surtout, elle consacre sa vie entière à ses chats qu’elle considère comme ses amis les plus précieux. Elle ne vit par conséquent que pour leur bien-être. Dépensant sans compter pour qu’ils soient heureux, elle envisage d’ailleurs déjà l’avenir en faisant d’eux ses légataires universels. En plaçant ses chats au-dessus de ses domestiques, Adélaïde de Bonnefamille provoque ainsi sans le vouloir la rancœur d’Edgar. Malgré elle, elle est dès lors l’élément déclencheur de toute l’intrigue du film. Celle-ci lui échappe d’ailleurs totalement, Madame ignorant finalement tout des sombres machinations de son majordome.


Recherches graphiques de Ken Anderson

Madame de Bonnefamille apparaît sous les traits d’une femme d’âge mûr. Grande, mince et élancée, elle possède une silhouette marquée par une taille fine qui laisse à penser qu’elle porte un corset, un accessoire encore très en vogue durant la Belle Époque. Portant de riches vêtements et de beaux bijoux, sa longue chevelure blanche est joliment coiffée en chignon, une coiffure également à la mode à l’époque. De par son physique, Madame de Bonnefamille n’est pas sans rappeler la célèbre Gibson Girl conçue par l’artiste américain Charles Dana Gibson en 1887.


Feuilles de modèles

L’apparence graphique de Madame de Bonnefamille est notamment définie par Ken Anderson. Né le 17 mars 1909 à Seattle, dans l’État de Washington, Kenneth Anderson étudie l’architecture en Europe puis à Washington avant de partir pour Los Angeles afin de trouver un travail dans l’animation. Engagé comme décorateur de plateau par MGM, il rejoint les studios Disney en 1934 et travaille sur plusieurs courts-métrages comme La Déesse du Printemps et Trois Petits Orphelins. Repéré par Walt Disney, il est nommé directeur artistique sur Blanche Neige et les Sept Nains, un poste qu’il occupe ensuite lors de la production de Pinocchio et de Fantasia. Animateur sur Le Dragon Récalcitrant et Mélodie du Sud, il participe à l’écriture de Mélodie Cocktail, Danny, le Petit Mouton Noir et Cendrillon. Promu directeur artistique de La Belle au Bois Dormant, Les 101 Dalmatiens, Merlin l’Enchanteur et Le Livre de la Jungle, Ken Anderson travaille également aux cotés de Disney à la création de Disneyland et de certaines attractions comme Peter Pan’s Flight et Mr. Toad’s Wild Ride. Après la mort de Walt, il planche sur des films comme Les Aristochats, Robin des Bois, Peter et Elliott le Dragon, Les Aventures de Winnie l’Ourson et Les Aventures de Bernard et Bianca. Associé à l’édification d’Epcot, Anderson prend finalement sa retraite en 1978. Parfois surnommé le « Dixième vieux monsieur », en référence aux Nine Old Men, il meurt le 13 décembre 1993, deux ans après avoir reçu un Disney Legends Award pour l’ensemble de sa carrière.

Esquisse de Ken Anderson
Ken Anderson

L’animation de Madame est exécutée principalement par Milt Kahl. Membre du groupe très fermé des Neuf Vieux Messieurs, l’artiste naît le 22 mars 1909 à San Francisco, en Californie. Débutant sa carrière modestement à l’âge de seize ans lorsqu’il est embauché comme dessinateur pour le journal The Oakland Post Inquirer puis pour le San Francisco Bulletin, il devient bientôt dessinateur d’affiches de cinéma. Il entre ensuite chez Disney en 1934. Se distinguant grâce à son caractère bien trempé de ses collègues qui redoutent ses colères mémorables, Kahl travaille comme intervalliste sur plusieurs cartoons de Mickey. Son talent lui permet rapidement de devenir animateur puis superviseur de l’animation. Très doué pour l’animation des humains, il collabore alors à presque tous les longs-métrages animés de Disney et donne vie à des personnages aussi fameux que Pinocchio, dont il définit l’apparence finale, Bambi, Brom Bones, Frère Lapin, Johnny Pépin de Pomme, Cendrillon, le prince Philippe et le roi Hubert, Roger Radcliff et Pongo, Merlin l’enchanteur ou bien encore Tigrou. Derrière l’animation remarquable de Shere Khan et de Madame Médusa, son ultime méchante, Milt Kahl est élevé au rang de Disney Legend en 1989, deux ans après sa mort survenue le 19 avril 1987 à l’âge de soixante-dix-huit ans.

Milt Kahl
Dessin d'animation de Milt Kahl

Avec Madame de Bonnefamille, Milt Kahl livre une performance absolument remarquable de bout en bout. Le personnage possède en effet une fraîcheur qui transparaît joliment grâce à une animation léchée. Étonnamment, il ne s’agit pourtant pas d’un travail que l’artiste a réellement apprécié. Bien que celle-ci se montre particulièrement excentrique, Kahl s’est en effet plié aux exigences des auteurs qui souhaitaient que l’apparence de la vieille femme ne soit pas totalement loufoque. Améliorant encore les dessins d’Anderson, il a ainsi dessiné une femme tout à fait réaliste. Pour ce faire, il a pu disposer de quelques photographies de références prises avec sa collègue, l’encreuse et peintre Grace Godino, qui posa pour lui en costume. Dans un entretien, Milt Kahl expliquait qu’il acceptait malgré tout de s’occuper de ce genre de personnage sérieux dès lors que le film lui offrait en parallèle la possibilité de s’amuser avec d’autres protagonistes plus drôles.

Grace Godino
Dessin d'animation
Image finale

Certains plans avec Madame de Bonnefamille ont enfin été animé par John Lounsbery. Né à Cincinnati le 9 mars 1911, il entame sa carrière chez Disney en 1935. Spécialiste de Pluto qu'il a animé dans de nombreux courts-métrages, il donne vie à des dizaines de personnages remarquables tels que la Reine Grimhilde changée en sorcière, Grand Coquin et Gédéon, Chicken Little, Willie le géant, la rose chef d'orchestre et le chat de Cheshire dans Alice au Pays des Merveilles, Monsieur Darling, le duo Tony et Joe dans La Belle et le Clochard, les rois de La Belle au Bois Dormant, le colonel Hathi, Tigrou ainsi qu'à trois loups notables, celui de Pierre et le Loup, celui de Merlin l’Enchanteur et le Shérif de Nottingham dans Robin des Bois. Nommé coréalisateur des (Les) Aventures de Winnie l'Ourson et des (Les) Aventures de Bernard et Bianca, John Lounsbery décède le 13 février 1976 avant que les deux longs-métrages ne soient achevés. Un Disney Legends Award couronne sa carrière.

John Lounsbery
Dessin d'animation
Les Voix de Madame de Bonnefamille

En version originale, Madame de Bonnefamille est interprétée par Hermione Baddeley. Née à Broseley, au Royaume-Uni, le 13 novembre 1906, la comédienne commence au théâtre dès l’âge de seize ans. Parvenant à se faire un nom, elle devient l’une des grandes vedettes de la revue londonienne dans les années 1930 et 1940. Cette popularité lui ouvre alors les portes du cinéma. Installée aux États-Unis, elle apparaît ainsi dans des films comme Le Gang des Tueurs (1947), Scrooge (1951), Song of Paris (1952), Women Without Men (1956), La Reine du Colorado (1964), Les Inséparables (1965), L’Honorable Griffin (1967), Le Plus Heureux des Milliardaires (1967) et The Last Leaf (1983). Nommée aux Tony Awards pour The Milk Train Doesn’t Stop Here Anymore, une pièce de Tennessee Williams créée à Broadway en 1963, ses rôles les plus célèbres restent celui d’Elspeth dans Les Chemins de Haute Ville (1959) qui lui vaut de concourir pour l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle, ainsi que celui d’Ellen, l’une des domestiques de la famille Banks dans Mary Poppins (1964). Couronnée par un Golden Globe en 1976 pour son incarnation de Mrs. Nell Naugatuck dans la série Maude, Hermione Baddeley disparaît le 19 août 1986 à l’âge de soixante-dix-neuf ans.

Hermione Baddeley
Denise Grey

En France, le rôle est offert à Denise Grey. Originaire de Châtillon, en Italie, où elle voit le jour le 17 septembre 1896, l’actrice travaille comme apprentie modiste lorsqu’un impresario lui met le pied à l’étrier. Elle débute ainsi au cinéma dès 1913 dans le court-métrage Mademoiselle Etchiko puis en 1915 dans le film En Famille. Pensionnaire de la Comédie-Française alternant entre les écrans et les planches, elle joue ensuite dans La Dame de Vittel (1937), Monsieur Hector (1940), Boléro (1942), Le Diable au Corps (1947), Une Femme par Jour (1949), Dortoir des Grandes (1953), Le Mouton à Cinq Pattes (1954), La Française et l’Amour (1960)… Plus rare dans les années 1970 où elle apparaît notamment à la télévision dans Les Rois Maudits (1972), sa carrière connaît un second souffle avec le rôle de Poupette dans La Boum (1980) et La Boum 2 (1982) pour lequel elle reçoit le César de la Meilleur Actrice dans un Second Rôle. Officière de la Légion d’honneur, Denise Grey s’éteint le 13 janvier 1996 dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année.

Les Autres Apparitions de Madame de Bonnefamille

Comme les autres personnages des (Les) Aristochats, Madame de Bonnefamille apparaît dans les différentes adaptations en bande dessinée réalisées dès 1969 pour préparer la sortie du film puis au durant les années 2000.

Les Aristochats (1969)
Les Aristochats (2013)

Dans un autre registre, le restaurant Bonfamille’s Cafe porte son nom. Ouvert le 17 mai 1991 au sein du Disney’s Port Orleans Resort, l’un des complexes hôteliers de Walt Disney World, en Floride, l’établissement servait de la cuisine créole. Il a fermé le 5 août 2000.

Élégante femme ayant connu jadis une prolifique carrière sur scène, Madame de Bonnefamille est un très beaux personnage et un second rôle aussi sympathique qu’amusant qui, malgré lui, est à l’origine de toute l’intrigue des (Les) Aristochats.

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