Les Simpson

Saison 12

Avec sa douzième saison, Les Simpson confirme que ses grandes heures sont dans le rétroviseur, ne parvenant pas à retrouver l’équilibre entre humour et émotions. L’ensemble regorge néanmoins une nouvelle fois de références et blagues bien senties et de quelques épisodes mémorables.

Mike Scully reste à la barre en tant que showrunner des (Les) Simpson pour cette Saison 12, et ce pour la dernière année même si cinq épisodes produits sous sa coupe seront diffusés dans le cadre de la saison suivante. Né le 2 octobre 1956 à Springfield - cela ne s’invente pas ! - dans le Massachusetts, Michael C. Scully grandit avec le souhait de devenir musicien ou joueur de hockey. Plus tard, il quitte l’université après son premier jour et enchaîne les petits boulots dans un magasin de vêtements, tantôt en tant que concierge d’une clinique, tantôt en tant que moniteur d’auto-école. Il tire profit de ces années pour développer sa motivation à écrire et à percer dans la comédie, le poussant à s’installer à Los Angeles en 1982 où il écrit pour quelques sitcoms comme The Royal Family (ABC, 1991-1992).
Il est recruté par David Mirkin en 1993 pour écrire pour Les Simpson, suite au départ de Conan O’Brien. Son travail sur certains épisodes réussis comme Le Hockey qui Tue (Saison 6, épisode 8) ou Marge et son Petit Voleur (Saison 7, épisode 11) lui permet de porter la casquette de showrunner de la série dès la Saison 9. Avec une ambition qui est alors de son propre aveu de ne pas « détruire la série », il encadre l’équipe de scénaristes au sein de laquelle il emporte l’adhésion, devenant un manager apprécié. Néanmoins, le public comme la critique possèdent un jugement sévère sur son passage à la tête de la série, vu comme un début de descente après d’excellentes saisons considérées comme l’âge d’or des (Les) Simpson. Aux épisodes centrés sur une intrigue familiale où l’humour laissait de la place à l’émotion, se substituent sous la direction de Scully des enchaînements de gags de moins en moins réalistes et empruntant largement leur héritage aux cartoons classiques.

Après trois années où ces faiblesses ont déjà été constatées, la Saison 12 ne fait pas exception. Les épisodes possèdent un rythme frénétique où s’enchaînent les événements les plus absurdes et aberrants en s’affranchissant totalement de toute réalité physique. Un gag visuel avec un personnage blessé, comme un Homer en feu dans La Bataille des Deux Springfield par exemple, n’engendre aucune conséquence dans la scène suivante. Il est ainsi impossible de déterminer la thématique d’un épisode durant ses premières minutes. Les scénaristes eux-mêmes en viennent à ironiser sur cette narration dans Tennis la Malice : après une introduction rocambolesque où il refuse de dépenser de l’argent pour les futures funérailles de Grand-Père Simpson, Homer décide de construire un court de tennis dans le jardin de la famille, un dialogue relevant explicitement le « tout ça pour ça » qui sera venu en tête du spectateur.
Si ce procédé n’est pas en soi gênant et conduit à de nombreuses scènes et situations cocasses souvent marquées par des parodies amusantes, il empêche le plus souvent d’installer un récit cohérent dans des épisodes dont la durée de 22 minutes est déjà courte pour une intrigue avec un début, un développement et une conclusion. L’absence de scénarios véritablement construits nuit alors au développement des personnages et des relations qu’ils entretiennent entre eux, à commencer par les membres de la famille Simpson.

Homer est avant tout « Jerkass Homer » au cours de cette saison, et enchaîne les gags et autres aventures absurdes qui voient son intégrité physique être menacée. Aussi, le père de famille perd son pouce (Triple Erreur), se casse la jambe (La Garderie d’Homer) et se fait retirer un crayon présent dans son cerveau depuis l’enfance dans Le Cerveau ! Dans ce même épisode, il se découvre une intelligence insoupçonnée qui le marginalise et réinvente sa relation avec sa fille Lisa, bien que cette piste soit trop peu exploitée par les scénaristes. Son lien avec ses enfants est également mis à mal dans La Garderie d’Homer alors qu’il s’occupe à merveille des enfants de Springfield, suscitant la jalousie de Bart et Lisa qui n’avaient jamais entrevu chez lui un tel instinct paternel qui se révèle également pourtant lorsqu’il devient surprotecteur et s’attache à éviter tous les risques domestiques (La Brute et les Surdoués) ou lorsque Krusty l’appelle à l’aide pour élever sa fille (Une Fille de Clown). Homer reste cependant bel et bien un père indigne qui exploite Bart pour arnaquer les gens dans Les Escrocs ou est prêt à tout pour humilier Marge et ses enfants sur un court dans Tennis la Malice. Son irresponsabilité va jusqu’à ouvrir un cabinet clandestin d’ostéopathie (L'Orgueil du Puma). Il devient en outre le bouffon de M. Burns, qui l’humilie dans La Dignité d’Homer. 
Homer exprime cependant durant cette Saison 12 une âme de citoyen. Révolté par la création d’un deuxième code téléphonique à Springfield, seuls les riches citoyens pouvant conserver leur indicateur, il crée dans La Bataille des Deux Springfield la nouvelle Springfield et en devient le maire. Dans Homer Fait la Grève de la Faim, il se prive de s’alimenter jusqu’à ce que soit révélée la vérité sur le départ de la franchise de baseball des Isotopes vers Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Ses travers reviennent néanmoins rapidement, et s’il devient lanceur d’alerte et obtient le prix Pulitzer dans Le Site Inter (pas) Net d'Homer, il invente rapidement de fausses informations qu’il propage sur son blog afin de maintenir son nouveau statut.

Face à un Homer aussi omniprésent, Marge est peu mise en évidence au cours de cette saison mais apparaît en filigrane comme une mère au foyer à la vie difficile, mise en difficulté par un époux irresponsable. Elle est ainsi sujette à une addiction envers un cocktail (Les Escrocs) tandis que le spectateur la voit gérer tant bien que mal la préparation des enfants pour le départ à l’école, pendant qu’un Homer paresseux ne fait rien (La Brute et les Surdoués). Marge voit une manière de s’évader de ce morne quotidien en donnant des cours d’art en prison dans L’Orgueil du Puma, après avoir admiré les œuvres d’un détenu. Elle fait alors tout pour obtenir sa libération et lui permettre de s’émanciper par son art. Hélas, la confiance de Marge finit par être trahie. Cet idéalisme et cette bonté ne l’empêchent pas de faire preuve d’un sens aigu de la compétition dans Tennis la Malice, où elle fait tout son possible pour pulvériser Homer sur le court, sans doute dans un esprit de vengeance bien méritée sur son quotidien.
Déjà mis à l’épreuve durant les saisons précédentes, le mariage entre Marge et Homer semble parfois fragile. Il n’est toutefois que peu questionnée par les scénaristes, à l’exception d’une courte mais néanmoins intense scène de l’épisode La Brute et les Surdoués. Se retrouvant seuls à table sans les enfants, les deux époux ne savent pas quoi se dire en face à face, laissant Homer engager une interrogation sur leur mariage qui est toutefois rapidement interrompue par de nouvelles péripéties. Dommage car ce court dialogue promettait des développements intéressants qui auraient servi le personnage de Marge et sa quête d’émancipation.

Bart reste quant à lui le parfait vilain petit chenapan, sans une once de nuance. Il maltraite Seymour Skinner et parvient à semer le chaos alors que les élèves et le principal sont coincés au sein de l’école en raison d’une tempête de neige dans À Bas le Sergent Skinner. Il se retrouve également impliqué dans le trafic de feux d’artifice et explosifs de Gros Tony (Triple Erreur) et triche pour franchir le premier l’arrivée du marathon de Springfield (Bart et son Boys Band). Quand il n’en prend pas l’initiative, son père l’incite à arnaquer les plus fragiles, y compris les seniors (Les Escrocs).
Par ailleurs, cette Saison 12 voit Bart connaître de nouvelles « carrières ». Il est ainsi recruté pour faire partie d’un boys band aux côtés de Milhouse, Nelson et Ralph dans Bart et son Boys Band, et reprend avec son acolyte Milhouse la boutique du Vendeur de BD dans Le Pire Épisode. Entrepreneur de talent, Bart voit le naturel revenir au galop lorsqu’il organise des projections de vidéos pirates. Enfin, une fois n’est pas coutume, Bart se retrouve impuissant face à sa Némésis Tahiti Bob, qui l’hypnotise pour tuer Krusty le Clown à l’aide d’un gilet explosif dans La Vengeance du Clown.

Sa petite sœur, Lisa, affirme à nouveau ses convictions écologistes. Dans Touche pas à ma Forêt !, elle monte dans le plus haut séquoia de la ville, menacé d’abattage par l’entreprise du Riche Texan. Elle ressent alors un conflit intéressant entre son activisme et son besoin affectif de se trouver auprès de sa famille, des plus naturel pour une enfant. Au-delà de son engagement précurseur, Lisa se démarque par son intelligence. Inventrice d’un robot correcteur de syntaxe (Triple Erreur), elle est agressée par la nouvelle de l’école et parvient à expliquer scientifiquement l’antagonisme entre brutes et « intellos » de l’école (La Brute et les Surdoués). Cette intelligence qui l’ostracise souvent dans la société et au sein de sa famille la rapproche très ponctuellement de son père, avec qui elle se connecte comme jamais dans Le Cerveau. Souvent à la marge, Lisa vit cependant quelques flirts, d’abord avec un activiste dans Touche pas à ma Forêt !, puis avec un élève partageant son intelligence et ses centres d’intérêt dans Triple Erreur.
Une nouvelle fois, cette Saison 12 ne constitue pas l’heure de gloire de Maggie qui reste avant tout un élément de décor ou l’actrice de quelques gags, mais a droit à très peu de lumière.

S’ils servent souvent de figurants ou de personnages participant passivement aux gags, certains personnages secondaires sont les protagonistes d’épisodes qui leur sont consacrés. Dans Une Fille de Clown, Krusty rencontre sa fille, Sophie, née d’une mère connue durant la guerre du Golfe. N’ayant aucun instinct paternel, il fait appel à l’aide d’Homer pour apprendre à endosser son nouveau rôle, et se rend émouvant en s’attachant à rendre heureuse la petite fille. Le clown décide en outre d’arrêter son émission dans La Vengeance du Clown, lassé par les exigences et la censure des dirigeants de la chaîne qui brident toute son imagination.
Dans le même épisode, Tahiti Bob fait un retour fracassant et parvient à se faire libérer de prison, avant de mettre en œuvre son énième plan pour éliminer Bart Simpson. Cette fois, il souhaite également faire tomber Krusty qui a eu le malheur de heurter son ego en perdant les archives des émissions auxquelles il a participé. Le clown maléfique conserve cependant encore un peu de bonté et semble avant tout manquer d’affection et de reconnaissance.

Un tel désespoir peut également être perçu chez le Vendeur de BD, héros malgré lui du (Le) Pire Épisode, dont le titre reprend l’expression favorite du personnage et sa propension à critiquer sans vergogne l’ensemble des œuvres de la pop culture. Victime d’un infarctus, il est sauvé in extremis après que Bart et Milhouse ont appelé les secours. Il charge les deux enfants de gérer sa boutique durant sa convalescence, après s’être rendu compte qu’il n’avait aucun ami à qui la confier. Il essaye alors désespérément de faire des rencontres et trouve un peu plus qu’une amie en Agnes Skinner.
Le fils de cette dernière, Seymour Skinner, provoque lui aussi l’empathie des téléspectateurs dans À Bas le Sergent Skinner. Alors qu’il est coincé avec les élèves au sein de l’école dont les portes sont bloquées par la neige, il tente vainement de maintenir l’ordre en revêtant notamment sa tenue de soldat du Vietnam. Il n’y parvient pas et se retrouve humilié, la tête dans la neige. Heureusement, il semble continuer à filer le parfait amour avec Edna Krapabelle lorsque Bart les surprend dans La Dignité d’Homer.

Dans Le Miracle de Maude, Ned Flanders peine quant à lui à surmonter le deuil de son épouse Maude. Son attirance pour la chanteuse de rock chrétien Rachel Jordan, rencontrée au cours de la Saison 11, ne suffit pas à lui faire passer une obsession devenue morbide. L’aide apportée par les Simpson lui permet alors d’entamer un nouveau départ.
Le jeune Milhouse Van Houten exprime de son côté une frustration face au charisme naturel de son meilleur ami Bart Simpson, lorsque les deux enfants gèrent la boutique du Vendeur de BD dans Le Pire Épisode. Sa frustration est clairement exprimée et contribue à l’empathie ressentie pour ce personnage déjà attachant de petit garçon mal dans sa peau. Il connaît heureusement son quart d’heure de gloire aux côtés de Bart, Nelson et Ralph dans Bart et son Boys Band, en intégrant le groupe Party Posse.

De nouveaux personnages apparaissent au cours de la saison, et se voient prêter leur voix par des guest stars de premier choix ! Michael Keaton joue ainsi le rôle d’un détenu, Jack Crowley, parvenant à attirer la sympathie de Marge Simpson grâce aux peintures qu’il réalise en prison dans L’Orgueil du Puma. Évidemment connu pour ses collaborations avec Tim Burton dans Beetlejuice (1988) ou en tant que Batman dans le film éponyme en 1989 et Batman : Le Défi en 1992 avant Dumbo chez Disney en 2019, le comédien a également incarné pour Marvel Studios le Vautour, un ennemi du Tisseur dans Spider-Man : Homecoming (2017). Il met ici en œuvre son jeu plein d’ambiguïté, permettant à la fois de partager l’empathie ressentie par Marge face au prisonnier et la déception suite à la trahison du personnage.
Une autre star majeure du cinéma fait son apparition durant cette saison dans Les Escrocs, en la personne d’Edward Norton. Révélé dans Peur Primale (1996) et excellant en tant que néo-nazi dans American History X (1996), avant d’incarner plus tard le personnage-titre de L’Incroyable Hulk (2008), l’acteur joue ici Devon Bradley, un truand arnaquant Homer et Bart en se faisant passer pour un agent du FBI lorsque ceux-ci se jouent des seniors de la maison de retraite. À moins que l’épisode ne cache d’autres surprises dans son dernier acte ! La performance de Norton est réussie dans ce rôle aux multiples trompe-l'œil, l’acteur semblant visiblement s’amuser.

La fille de Krusty, Sophie, est quant à elle doublée par Drew Barrymore dans Une Fille de Clown. Révélée par Steven Spielberg dans E.T. l'Extra-terrestre (1982), la comédienne connaît une célébrité tonitruante dans les années 90 et 2000, jouant notamment dans Scream (1996) ou Charlie et ses Drôles de Dames (2000). L’actrice fait ici ressentir la déception de la petite fille face à un père défaillant. Néanmoins, comme c’est souvent le cas au cours de cette saison, il peut être regretté que son rôle et la relation du personnage avec Krusty ne soient pas davantage approfondis, ce qui aurait permis à Drew Barrymore de délivrer une palette plus large d’émotions.
Deux jeunes garçons suscitant l’admiration - voire un peu plus - de Lisa Simpson sont également interprétés par des comédiens prometteurs. Joshua Jackson, notamment connu pour ses rôles dans la série Dawson (The WB, 1998-2003) et chez Disney dans Les Petits Champions (1992), Les Petits Champions 2 (1994) et Les Petits Champions 3 (1996), incarne Jesse Grass, un adolescent activiste pour la défense de l’environnement dans Touche pas à ma Forêt !. Véritable Gretha Thunberg avant l’heure, ce personnage prouve une nouvelle fois le talent prophétique des scénaristes des (Les) Simpson, le jeune homme exprimant ce que la génération suivante ressentira. Par ailleurs, un autre jeune garçon dont Lisa tombe sous le charme est interprété par Frankie Muniz, qui vient alors de connaître la célébrité avec les premières saisons de Malcolm (Fox, 2000-2006). Le comédien joue là aussi le rôle d’un jeune élève brillant prénommé Thelonious, rencontré par hasard par Lisa dans l’école élémentaire de l’ouest de Springfield dans Triple Erreur. Il peut alors être regretté que son apparition soit si courte car la rencontre entre les deux personnages est prometteuse.

Comme à son habitude, Les Simpson parvient également à inviter des stars de la musique pour des rôles conséquents. Ce n’est rien de moins que le groupe britannique mythique The Who qui est au cœur de l’épisode La Bataille des Deux Springfield. C’est en effet furieux d’avoir raté des tickets pour leur concert en raison de la création d’un deuxième indicatif téléphonique pour Springfield qu’Homer fait sécession et crée la nouvelle Springfield. Il souhaite alors convaincre le groupe d’y jouer, dans un conflit ouvert avec l’ancienne ville. Le groupe résout le problème, le riff de Won’t Get Fooled Again parvenant à rompre le mur séparant la ville, en prélude d’un concert joué devant la foule en délire sur ses ruines. Si Roger Daltrey et John Entwistle assurent le doublage de leur alter ego animé depuis l’Angleterre, Pete Townshend est doublé par son frère Paul. Le chanteur et guitariste pensait en effet qu’il n’aurait pas à assurer le doublage et que son rôle serait assuré par un acteur, à l’image du procédé utilisé dans le film animé des Beatles Yellow Submarine (1968). À noter que le batteur représenté à l’image est Keith Moon, en hommage au musicien décédé en 1978.
Dans un genre quelque peu différent, le boys band fondé en 1995 NSYNC figure évidemment dans l’épisode Bart et son Boys Band qui parodie largement ce type de formations de jeunes hommes typiques des années 90. Immédiatement d’accord pour jouer dans la série, le groupe est enthousiaste comme le montrent les images des enregistrements figurant dans le générique de fin de l’épisode. Ces sessions réalisées dans le rire aboutissent à une performance réussie tout en autodérision. À noter que Justin Timberlake, alors membre du groupe, a enregistré ses dialogues séparément en raison d’un deuil familial. Enfin, Shawn Colvin, chanteuse américaine de country-folk célèbre dans son pays, incarne à nouveau Rachel Jordan, la chanteuse de rock chrétien dont est épris Ned Flanders dans Le Miracle de Maude, après une première apparition dans la Saison 11 (Adieu Maude, épisode 14).

D’autres célébrités apparaissent au cours de cette Saison 12 dans leur propre rôle, là aussi systématiquement avec la dose nécessaire d’autodérision. Alors que l’introduction d’Une Fille de Clown se déroule au sein d’un festival du livre, apparaissent en personne les romanciers Stephen King, Amy Tan et John Updike. Dans Tennis la Malice, les superstars du sport à la balle jaune Venus et Serena Williams, Andre Agassi et Pete Sampras jouent leur propre rôle. Impliquées malgré elles dans la rivalité entre Marge et Homer qui les sollicitent pour jouer en double, les sœurs Williams finissent par évincer leurs embarrassants partenaires pour jouer aux côtés des joueurs de meilleur calibre que sont Agassi et Sampras. Cette séquence particulièrement amusante prouve que le talent de ces sportifs de haut niveau va au-delà des courts, la production ayant de plus apprécié la gentillesse et la générosité des sœurs Williams, ce qui ne gâche rien !
Enfin, le comédien Patrick McGoohan reprend dans Le Site Inter (pas) Net d'Homer le rôle de Numéro 6 qu’il tenait dans la série Le Prisonnier (ITV, 1967-1968).

Si la Saison 12 des (Les) Simpson enchaîne donc les gags et les personnalités invitées au détriment de scénarios permettant le développement des personnages récurrents de la série, quelques thématiques se dégagent et témoignent tant des sujets tenant à cœur des scénaristes que de l’époque de sa production. 
Dans cette série moquant l’Amérique moyenne, la satire de la société de consommation tient toujours une place importante. Bart est ainsi tenté par la mise à jour purement marketing et relevant de l’obsolescence programmée d’une console de jeux vidéo et cherche un petit boulot pour se la payer (Touche pas à ma Forêt !), tandis que le naming des stades et salles de concerts est parodié avec la « Yahoo Search Engine Arena » (La Bataille des Deux Springfield). D’abord tenté, Homer ne se laisse finalement pas influencer par une représentante de commerce vendant des objets visant à sécuriser son domicile pour les enfants et éviter les accidents domestiques (La Brute et les Surdoués).

Les inégalités sociales et le fossé entre riches et pauvres, déjà abondamment évoqués dans la série, sont à nouveau à l’ordre du jour de cette Saison 12. La séparation entre les deux classes sociales est d’ailleurs matérialisée par un mur séparant la ville dans La Bataille des Deux Springfield, les élites se précipitant pour créer un entre-soi. Cet écart conduit alors à l’humiliation de la classe défavorisée : dans La Dignité d’Homer, le père de famille ne parvient pas à payer une addition au restaurant, avant de devenir le bouffon de son employeur, M. Burns. Les scénaristes mettent alors en avant le fait que les pauvres, devant la nécessité vitale d’obtenir de l’argent, doivent parfois renoncer à leur dignité.
En outre, les élites financières sont montrées comme peu respectueuses de l’environnement. Dans Touche pas à ma Forêt !, le Riche Texan souhaite ainsi abattre des espaces naturels pour un projet industriel et n’a aucun scrupule à abattre le plus haut séquoia de Springfield. Y compris lorsque l’arbre devient un mémorial en la mémoire de Lisa, alors passée pour décédée, il n’hésite pas à trahir sa promesse de sanctuariser le lieu pour en faire un parc d’attraction aussi opportuniste que lucratif. Dans l’esprit des scénaristes, les gros industriels sont donc une catastrophe pour l’environnement, cette dénonciation semblant là aussi avoir un temps d’avance tant elle apparaîtra plus tard de manière bien plus récurrente dans l’actualité.

La Saison 12 est en revanche bien marquée dans son époque par les multiples mentions à Internet, qui se démocratise alors, en 2000, dans les foyers américains. Moquée à plusieurs reprises et représentée comme un outil pouvant tout et rien faire à la fois, la toile est particulièrement présente dans Le Site Inter (pas) Net d'Homer. Le père de famille y tient en effet un blog anonyme et rédige des articles tel un lanceur d’alerte, avant de sombrer dans les fausses informations et la calomnie en ligne. Les Simpson identifie ainsi d’ores et déjà, bien que la représentation soit aujourd’hui plutôt datée compte tenu de l’évolution rapide des outils, les multiples travers de ce réseau presque sans limites.
De manière plus corporatiste, il est difficile de ne pas lire dans les reproches exprimés par Krusty le Clown envers les dirigeants de sa chaîne dans La Vengeance du Clown un message des scénaristes quant à des exigences sur le contenu de la série. Sont en effet parodiées la censure ou les tentatives de médias de museler la parole des créatifs. Le scénariste Al Jean a expliqué avoir expérimenté de telles pressions de la part de dirigeants d'une chaîne avant de revenir travailler sur Les Simpson en 1999, recevant des notes avec des consignes. Il est d’ailleurs fortement probable que Jean fasse référence à The Walt Disney Company, avec qui il fut sous contrat durant trois ans pour produire d’autres séries pour ABC, dont Teen Angel (ABC, 1997-1998). À voir année après année la différence entre le ton de la série et celui des autres médias du groupe de Rupert Murdoch auquel appartient la chaîne Fox, ainsi que les nombreux sarcasmes exprimés à l’encontre de Fox dans Les Simpson, il semble que l’équipe de la série soit heureusement parvenue à conserver son indépendance et sa liberté d’expression.

Outre son irrévérence envers son média de diffusion, Les Simpson conserve évidemment dans cette Saison 12 une tradition bien établie avec son premier épisode, Simpson Horror Show XI, diffusé le 1^er novembre 2000 ! Après une introduction voyant les Simpson grimés en membres de la famille Monstre de la sitcom Les Monstres (CBS, 1964-1966), le premier segment, P-P Papa F-F Fantôme, voit Homer confronté à une funeste prédiction dans son horoscope du jour : il va en effet décéder aujourd’hui. L’immanquable étant arrivé en mangeant un brocoli, il se voit refuser les portes du paradis par Saint-Pierre, qui lui laisse vingt-quatre heures pour réaliser une bonne action sur Terre en tant que fantôme. Référence au film Papa est un Fantôme (1990), cette séquence est particulièrement amusante et réussie. Scary Tales Can Come True (le titre, non traduit dans la version française, signifie littéralement « Les histoires effrayantes peuvent devenir réalité ») parodie quant à elle plusieurs contes des frères Grimm : Cendrillon, Hansel et Gretel, Boucle d’Or et les Trois Ours et Raiponce. Les Simpson vivent alors dans une maison en forme de citrouille au cœur d’une forêt de contes de fées quand Homer et Marge décident d’abandonner Bart et Lisa. Les péripéties qui suivent, loufoques et méta, sont particulièrement drôles.
Le dernier segment, La Nuit du Dauphin, est sans doute l’un des plus réussis de l’ensemble des épisodes d’Halloween de la série, et est d’ailleurs l’un des préférés de Matt Groening, son créateur. Dans ce qui ressemble à une dénonciation du traitement des animaux marins au sein des parcs animaliers, un dauphin nommé Snorky subit des sévices par les « soigneurs » du Marine World de Springfield. Prenant pitié pour lui, Lisa parvient à le libérer. En réalité roi des dauphins et désireux de se venger contre les humains, Snorky organise une guerre entre les dauphins et l’ensemble de l’humanité. Dans un récit vaguement inspiré du film de science-fiction Le Jour du Dauphin (1973) et des (Les) Oiseaux d’Hitchcock (1963), le sang (humain) coule à flots, avec un contraste hilarant entre l’image d’animal bienveillant des dauphins et la violence dont ils font ici preuve. Une pure réussite !

D’autres épisodes proposent au cours de cette Saison 12 une structure unique et originale. Le plus réussi est sans aucun doute Triple Erreur, qui bénéficie d’une narration non-linéaire particulièrement astucieuse. Ainsi, des événements se déroulant au cours de la même journée sont présentés successivement selon les points de vue de Homer, de Lisa puis de Bart. Ces différents angles sont amusants et reflètent les spécificités de chaque personnage, à l’image de leur attitude face au réveil matinal. Surtout, chaque séquence apporte un élément d’explication à un fait montré dans la précédente, le tout devenant pleinement cohérent et explicite dans les dernières minutes. Il en ressort un épisode haletant, durant lequel le spectateur rit et déchiffre avec délectation les subtilités du développement d’une intrigue bien ficelée tout en étant particulièrement drôle.
Inspiré du long-métrage Go, sorti en 1999 avec notamment à l’affiche Katie Holmes et Timothy Olyphant, qui présentait également une narration non-linéaire, le scénario de Matt Selman, auteur de l’épisode, fait aussi référence à la cinématographie de Quentin Tarantino, passé maître de ce type d’œuvres avec Reservoir Dogs (1992) et Pulp Fiction (1994). Triple Erreur est sans conteste le meilleur épisode de la saison.

Malheureusement, cette Saison 12 s’achève avec un épisode moins réussi, Histoires de Clochard. Après le succès des (Les) Simpson dans la Bible (Saison 10, épisode 18), les scénaristes décident d’écrire un nouvel épisode constitué de trois histoires reliées par un thème, dans lesquelles les personnages de la série incarnent des protagonistes d’histoires légendaires. Il est ici décidé de reprendre des récits exagérés (« tall tales » en anglais). Après avoir gagné un séjour dans le Delaware, les Simpson sont donc à l’aéroport, où Homer refuse de payer une taxe de cinq dollars. La famille se retrouve à monter in extremis dans un train de marchandises pour rejoindre l’État de la côte Est du pays. Elle y rencontre un clochard qui chante et leur raconte trois histoires qui structurent l’épisode. 
Le premier segment voit Homer incarner le géant du folklore américain Paul Bunyan. La deuxième séquence reprend quant à elle la légende de Johnny Pépin de Pomme, bien connu chez Disney pour le segment éponyme de Mélodie Cocktail (1948). Le personnage est ici féminisé pour Lisa, qui incarne Connie Appleseed plantant des pommiers pour que la population cesse de tuer des buffles pour s’alimenter. Le troisième et dernier segment s’inspire de l’histoire de Tom Sawyer et Huckleberry Finn, respectivement incarnés par Bart et Nelson. Ces différentes histoires sont malheureusement peu inspirées et les gags révèlent une imagination limitée. Si les scénaristes ont apprécié travailler sur cet épisode, les délais pour écrire étaient plus courts que pour un épisode classique. Il en résulte un goût d’inachevé pour le spectateur, qui peine à voir l’intérêt d’un tel voyage dans ces récits légendaires pour un résultat aussi décevant. Le narrateur clochard aurait pu être incarné par Jim Carrey, qui a dû renoncer pour des raisons d’agenda et a été remplacé par Hank Azaria, membre du casting régulier de la série doublant Moe entre de nombreux autres personnages. Un autre rendez-vous manqué de plus pour ces Histoires de Clochard décidément ratées.

Enfin, un autre flop de cette Saison 12 est constitué par le nouveau voyage de la famille à l’international ! Après avoir visité l’Australie (Bart contre l’Australie, Saison 6, épisode 16) et le Japon (Le Pire du Soleil Levant, Saison 10, épisode 23), les Simpson partent en effet en safari en Afrique dans Le Safari des Simpson après avoir un gagné un voyage sur le continent dans un vieux paquet de biscuits en formes d’animaux retrouvé dans leur grenier (ou presque !). 
Alors que les précédents voyages de la famille étaient relativement précis dans leur destination, les Simpson visitent ici « l’Afrique » dans une approximation clichée bien trop récurrente dans le point de vue occidental. Le réalisateur de l’épisode lui-même, Mark Kirkland, regrette en lisant le scénario que celui-ci n'ait aucun sens d’un point de vue géographique. Il s’attache alors à incorporer quelques éléments plus réalistes, comme la manière dont dansent les Maasai rencontrés par les Simpson, mais ne peut réparer les dégâts d’un scénario mal ficelé enchaînant les péripéties sans substance.

Cette Saison 12 des (Les) Simpson réussit cependant une nouvelle fois à faire des références nombreuses au catalogue passé et présent de The Walt Disney Company ! Bien que Le Site Inter (pas) Net d'Homer n’ait rien à voir avec le long-métrage Disney de 1969 L’Ordinateur en Folie ni avec son remake en téléfilm de 1995 Un Cerveau Artificiel, le titre original de l’épisode (The Computer Wore Menace Shoes) est une référence à celui des deux œuvres (The Computer Wore Tennis Shoes). Le titre anglophone des (Les) Escrocs (The Great Money Caper) est également une référence à celui de La Grande Aventure des Muppets (The Great Muppet Caper), long-métrage de 1981 avec les célèbres marionnettes de Jim Henson. C’est cette fois visuellement que Le Safari des Simpson fait référence au classique animé Le Roi Lion (1994), au travers d’un plan voyant les animaux de la savane marcher dans l'ombre devant le soleil levant. La scène du (Le) Miracle de Maude où le Professeur Frink utilise le Flubber est quant à elle évidemment une référence au film éponyme de 1997 avec Robin Williams.
La saga Star Wars n’est comme souvent pas en reste. Dans Le Pire Épisode, la mère de Martin Prince souhaite céder au Vendeur de BD une boîte contenant plusieurs artefacts liés à la production de la saga intergalactique : le script original de Star Wars : Un Nouvel Espoir (1977) rédigé par George Lucas, la bande d’une fin alternative où Luke Skywalker apprend que son père n’est autre que Chewbacca, ainsi qu’un ruban adhésif destiné à limiter les mouvements de la poitrine de Carrie Fisher ! Une référence à Star Wars : Le Retour du Jedi (1983) peut également être perçue dans Homer Fait la Grève de la Faim lorsque Duffman se retourne contre son employeur, Howard K. Duff, et le balance par-dessus une barrière, rappelant le volte-face de Vador contre l’Empereur.

Parmi les autres références à la compagnie aux grandes oreilles, Moe Szyslak participe dans La Vengeance du Clown à une parodie de Qui Veut Gagner des Millions ?, émission produite par Disney dont la version américaine explose alors tous les records d’audience sur ABC depuis son démarrage en août 1999 (vingt-huit millions de téléspectateurs en moyenne !). La célèbre phrase du présentateur Regis Philbin, « Is that your final answer? » (devenue dans la version française du jeu « C’est votre dernier mot ? » dans la bouche de Jean-Pierre Foucault) est d’ailleurs citée dans l’épisode Le Cerveau. Enfin, outre un poster montrant dans Le Pire Épisode l’actrice Rita Hayworth en tant que She-Hulk, la super-héroïne ayant depuis intégré le Marvel Cinematic Universe, une réplique d’Homer dans Le Cerveau est notable. Il se sent en effet exclu de tous les lieux en raison de son intelligence élevée, y compris du Disney Store !
Ces références à Disney auraient pu s’étoffer dans La Vengeance du Clown avec une chanson intitulée Hullaba Lula reprenant l’air de Zip-a-Dee-Doo-Dah, la célèbre ritournelle de Mélodie du Sud (1946). Le morceau est en effet enregistré durant les sessions de l’épisode mais la production n’a pas obtenu à temps le droit de l’utiliser auprès de la compagnie de Mickey. Il est finalement publié en 2007 en tant que piste bonus de l’album The Simpsons: Testify.

Les références au reste de la pop culture sont évidemment nombreuses. L’énorme succès de 1999 Matrix est ainsi cité trois fois durant la saison, l’effet de bullet time figurant dans le gag du canapé d’Une Fille de Clown, dans Touche pas à ma Forêt ! lorsque Bart travaille dans un restaurant et dépose les menus sur la table tel un ninja, puis enfin lorsque les membres de NSYNC sautent à l’eau dans Bart et son Boys Band. Moins contemporain, la saison comporte également des hommages à des œuvres des années 60. Outre la série Le Prisonnier parodiée dans Le Site Inter (pas) Net d'Homer avec l’isolement d’Homer sur une île, Les Oiseaux (1963) déjà cités dans le Simpson Horror Show XI sont la référence de la scène où les goélands attaquent les pauvres habitants de Springfield recouverts de poisson dans La Dignité d’Homer. 
Le roman Des Fleurs pour Algernon (1966) de Daniel Keyes, ainsi que son adaptation en film de 1968, Charly, inspirent largement l’intrigue du (Le) Cerveau. L’ouvrage narre en effet à la première personne l’histoire de Charlie Gordon, un homme souffrant d’un handicap mental qui prend un traitement le rendant prodigieusement intelligent. Cette solution miraculeuse n’est malheureusement que temporaire et l’homme voit, impuissant, ses capacités intellectuelles décroître. L’analogie est donc évidente avec un Homer devenant très intelligent, à ceci près qu’il décide d’y mettre fin tant ses capacités supérieures lui pèsent. Par ailleurs, avant que ne soit retiré le crayon inhibiteur de son cerveau dans ce même épisode, Homer a une imagination débordante voyant s’y dérouler une scène de King Kong (1933). En outre, l’introduction de cet épisode se déroulant dans un festival d’animation, c’est l’occasion de montrer à l’écran une statue du personnage-titre du (Le) Géant de Fer (1999) de Brad Bird, un ancien des (Les) Simpson, ou de représenter des personnages de Mon Voisin Totoro (1988) du Studio Ghibli. 

Le Pire Épisode regorge lui aussi de références. Le comics Bongo Comics vu à l’écran pour mentionner des comics de moins bonne qualité vise à taquiner son auteur, le créateur des (Les) Simpson Matt Groening. Alors que le Vendeur de BD parle le klingon, le langage parlé par le peuple éponyme de Star Trek, les jouets robotiques avec lesquels s’affrontent Bart et Milhouse font référence aux Transformers, apparus dans les années 80 et déclinés en série animée et en bande dessinée avant de devenir une franchise cinématographique. Toujours dans l’univers des jouets, l’introduction de Homer Fait la Grève de la Faim voit les Simpson se rendre à Blockoland, une parodie réussie de Legoland. Un dialogue très amusant voit Bart commettre un lapsus en prononçant le nom de Lego, Marge le corrigeant instantanément. Une telle publicité est en effet malvenue dans une série télévisée, sauf pour des scénaristes aussi irrévérencieux que ceux des (Les) Simpson !
La franchise Harry Potter, qui n’est alors encore qu’une série de livres, est en outre montrée dans Triple Erreur avec une version semble-t-il réinterprétée par Ned Flanders lorsqu’il en lit un extrait à ses fils Rod et Todd, puisqu’il envoie Harry et ses amis en enfer pour pratique de la sorcellerie. Par ailleurs, la célèbre troupe du Cirque du Soleil est parodiée en « Cirque de Purée » dans À Bas le Sergent Skinner. Enfin, Le Safari des Simpson introduit le personnage du Dr. Joan Bushwell, claire parodie du Dr. Jane Goodall, scientifique renommée pour son action en faveur de la protection des chimpanzés à laquelle National Geographic a consacré le long-métrage documentaire Jane (2017).

Si l’animation de cette Saison 12, réalisée par le studio Film Roman depuis la Saison 4, est dans la lignée des précédentes, efficace pour une production télévisée hebdomadaire sans être extraordinaire, elle expérimente dans Tennis la Malice l’encrage et la peinture numériques, après un premier essai sur l’épisode Radioactive Man (Saison 7, épisode 2). La technique sera généralisée à compter de la Saison 14, le temps pour les équipes de production de s’y adapter pleinement.

La Saison 12 des (Les) Simpson est diffusée sur Fox aux États-Unis du 1^er novembre 2000 au 20 mai 2001. C’est la première fois qu’une saison débute aussi tard dans l’année (hormis la Saison 1 débutée en décembre mais comptant seulement 13 épisodes), avec un Simpson Horror Show diffusé en novembre, après Halloween, en raison de la diffusion sur Fox des World Series de baseball. Ce choix imposé semble avoir porté ses fruits, les audiences connaissant une augmentation notable par rapport à la saison précédente avec une moyenne de 14,7 millions de téléspectateurs. En France, Canal+ diffuse ses épisodes entre le 28 août 2001 et le 5 novembre 2001.
Si le succès critique est relativement mitigé, sans être pour autant particulièrement négatif en raison de la présence de quelques épisodes particulièrement qualitatifs, la Saison décroche plusieurs nominations aux Annie Awards et aux Emmy Awards, et remporte l’Annie Award de la Meilleure performance pour un programme animé de primetime ainsi qu’un Emmy du Meilleur programme animé pour l’épisode Le Cerveau.

Les Simpson conclut avec cette Saison 12 la période au cours de laquelle Mike Scully était à sa tête avec un bilan toujours aussi mitigé, plombé par des gags redondants empêchant le développement de ses personnages. Le plaisir ressenti au visionnage de certains épisodes particulièrement excellents ou lors de l’apparition de guest stars de premier choix est néanmoins réel et traverse les années, confirmant qu’une série mythique le reste même lorsque son âge d’or est derrière elle.