The Illusion of Life
Disney Animation
Titre original : Disney Animation : The Illusion of Life Éditeur : Hyperion Books Date de publication France : Le 19 octobre 1995 Genre : Beau livre |
Auteur(s) : Ollie Johnston Frank Thomas Autre(s) Date(s) de Publication : Abbeville Press (US) : 1981 Abbeville Press (US), Édition Populaire : 1984 Nombre de pages : 576 |
La critique
Le 31 janvier 1978, Frank Thomas et Ollie Johnston, deux des Neuf Vieux Messieurs les plus connus et les plus appréciés du public, prennent conjointement leur retraite, après avoir participé l'un et l'autre durant 43 ans à magnifier et à révolutionner sans cesse l'art de l'animation aux côtés de Walt Disney. Pour autant, la contribution des deux immenses artistes au domaine de l'animation ne s'est pas arrêtée en 1978, au contraire ; Frank Thomas et Ollie Johnston continuent en effet, durant leur retraite, à transmettre leur savoir à la nouvelle génération d'animateurs, troquant même à plusieurs reprises le crayon contre la plume. Les deux Vieux Messieurs se consacrent ainsi, dès 1978, à l'écriture de leur premier livre, Disney Animation : The Illusion of Life, qui est édité durant l'année 1981 par Abbeville Press. En 1995, Hyperion Books, une branche de Disney Publishing Worldwide, republie l'ouvrage massif dans une version révisée, avec un titre inversé, devenant The Illusion of Life : Disney Animation.
Unanimement considéré comme la bible de l'animation, l'ouvrage est une véritable référence dans son domaine, abordant dans les moindres détails la manière dont les artistes des Walt Disney Animation Studios sont parvenus à insuffler dans leurs films « L'Illusion de Vie » (« The Illusion of Life »). Agrémenté de 489 illustrations en couleur et de milliers de dessins en noir et blanc, des esquisses et crayonnés aux études préliminaires, des storyboards en passant par des photos et des celluloïds, le livre est à plus d'un titre un incontournable pour tous les fans d'animation.
Recherches de Don DaGradi pour une scène de Peter Pan
Franklin ''Frank'' Thomas est né le 5 septembre 1912 à Santa Monica, dans l'État de Californie, aux États-Unis. Passionné très jeune par les arts, le jeune homme entre en 1931 à l'université de Stanford, où il fait la connaissance de Ollie Johnston. Diplômé en Arts en 1933, il suit ensuite des cours au Chouinard Art Institute, avant de postuler au sein des studios Disney. Le 24 septembre 1934, Frank Thomas est officiellement embauché en qualité d'Animateur Intervalliste au sein des studios enchantés. L'artiste gravit ensuite rapidement les échelons, en devenant d'abord l'assistant de l'animateur Fred Moore, avant d'être promu Animateur Junior, un poste où il travaille sur plusieurs courts-métrages et cartoons, dont Le Cirque de Mickey, L'Éléphant de Mickey et Hiawatha, Le Petit Indien. Son talent lui vaut d'être repéré, en même temps que plusieurs autres jeunes animateurs, par Walt Disney et David Hand, qui ont alors un projet autrement plus ambitieux : Blanche Neige et les Sept Nains. Pour le premier long-métrage animé des studios Disney, Frank Thomas travaille sur plusieurs séquences mettant en scène les compagnons de Blanche Neige, et notamment celle du bain, ainsi que celle où les nains pleurent la mort de la princesse.
Durant plus de 43 ans, Frank Thomas travaille sur la quasi-totalité des longs-métrages animés de Disney, souvent en qualité de Directeur de l'Animation. Le public lui doit notamment la supervision de l'animation de Madame de Trémaine (Cendrillon), du Capitaine Crochet (Peter Pan), de Flora, Pâquerette et Pimprenelle (La Belle au Bois Dormant) ou encore de la romantique scène du restaurant de Tony dans La Belle et le Clochard, où Lady et le Clochard se délectent d'un plat de spaghettis. Récompensé d'un Disney Legends Award en 1989, en même temps que les autres Vieux Messieurs, celui qui était surnommé le « Laurence Olivier de l'animation » s'éteint le 8 septembre 2004.
Animation du Capitaine Crochet (Peter Pan) par Frank Thomas
Oliver ''Ollie'' Johnston, quant à lui, est né le 31 octobre 1912 à Palo Alto, dans l'État de Californie. Suivant un parcours scolaire similaire à celui de Frank Thomas, Ollie Johnston entre à l'université de Stanford en 1931 pour y étudier le journalisme, tout en suivant en parallèle des cours d'art. En 1933, il quitte l'université pour assister, comme son ami Frank Thomas, à des cours au Chouinard Art Institute. Le 21 janvier 1935, c'est au tour d'Ollie Johnston d'être officiellement engagé en qualité d'Animateur Intervalliste aux studios Disney. Il travaille à ce poste sur les cartoons Le Jardin de Mickey et Le Rival de Mickey, avant de remplacer, le 23 mars 1936, Frank Thomas au poste d'assistant de Fred Moore. Aux côtés de ce dernier, iI participe à la mise au net de dessins de Fred Moore et de ses collaborateurs sur Blanche Neige et les Sept Nains, dont il anime d'ailleurs lui-même quelques morceaux de séquences, comme celle où les nains se jettent à terre pour se cacher, après avoir découvert que quelqu'un occupe leur lit. Promu Animateur Junior après la production de Blanche Neige et les Sept Nains, Ollie Johnston est chargé, avec Frank Thomas et Milt Kahl, de la création du personnage éponyme de Pinocchio. Pour le film du petit pantin, Ollie Johnston anime quelques-unes des scènes les plus emblématiques du film, du réveil de la marionnette à son enfermement dans une cage par le terrifiant Stromboli, en passant par la séquence des mensonges durant laquelle le nez du garnement s'allonge.
Tout comme son ami, Ollie Johnston participe tout au long de sa carrière à l'animation de scènes et de personnages emblématiques des films d'animation Disney. Ainsi, il a montré toute l'étendue de son talent en animant les personnages de Pierre, dans Pierre et le Loup (La Boîte à Musique), Alice (Alice au Pays des Merveilles), Pongo et Perdita (Les 101 Dalmatiens), Arthur et Archimède (Merlin l'Enchanteur) ou encore le Prince Jean et Triste Sire (Robin des Bois).
Récompensé en 2005 par la Médaille Nationale des Arts, reçue des mains du Président George W. Bush, Ollie Johnston disparaît le 14 avril 2008 ; il était le dernier survivant des Neuf Vieux Messieurs.
Inséparables, les deux amis ont écrit ensemble quatre ouvrages sur l'animation : Disney Animation : The Illusion of Life (1981), Too Funny for Words: Disney's Greatest Sight Gags (1987), Bambi - The Story and the Film (1990) et Les Méchants Chez Walt Disney (1993).
Animation du Prince Jean (Robin des Bois) par Ollie Johnston
Compte tenu de l'illustre carrière des deux auteurs, le lectorat est assuré, avant même d'en ouvrir la couverture, que The Illusion of Life : Disney Animation est un livre exceptionnel. Une fois ôtée la superbe jaquette de papier protégeant l'ouvrage, qui montre Pinocchio s'animer et gagner en couleurs peu à peu, en même temps que les ruelles du village qu'il traverse pour se rendre à l'école, le lecteur découvre une couverture bleue entoilée, décorée d'une illustration dorée embossée représentant Geppetto achevant de peindre les derniers détails de sa marionnette. L'édition originale publiée par Abbeville Press, ainsi que l'édition limitée proposée en 1995 par Hyperion Books, avaient, elles, opté pour une toile rouge du plus bel effet avec, une fois encore, des illustrations représentant le plus célèbre des petits pantins. Et quel meilleur choix que celui de la petite marionnette pour représenter cette fameuse « Illusion de Vie » ? L'analogie entre les créatures de papier qui prennent vie à l'écran et l'enfant de bois doté d'une conscience est particulièrement bien sentie, au point d'ailleurs que Pinocchio est resté l'emblème du livre depuis 1981, lui conférant un charme tout particulier.
Un reproche se doit cependant d'être fait à l'édition proposée par Hyperion Books, et notamment au niveau de la qualité de son papier. Un peu trop fin et manquant d'opacité, il laisse malheureusement entrevoir les textes et illustrations qui sont imprimés au dos des pages, venant donc parfois parasiter légèrement par transparence les dessins en noir et blanc et les illustrations dont le fond est très clair et uni.
Triste Sire (Robin des Bois), recherches de Ken Anderson
Dès la préface, les auteurs définissent très sommairement ce qu'est la fameuse « Illusion de Vie » : « Il y a un ingrédient spécial dans notre type d'animation, qui produit des dessins qui semblent réfléchir, prendre des décisions et agir de leur propre gré : C'est ce qui crée l'Illusion de Vie » (p.9). Frank Thomas et Ollie Johnston expliquent en outre qu'ils ont choisi d'axer leur propos sur l'évolution et les révolutions techniques de l'animation, délaissant ainsi en grande partie l'histoire des studios et des artistes.
Il est clair, à la lecture de The Illusion of Life : Disney Animation, que les deux auteurs et artistes prétendaient à une exhaustivité quasi-totale de leur sujet. Pour ce faire, ils ont rassemblé des milliers de documents, tenu des entrevues avec leurs anciens collègues artistes, et entrepris bien entendu de faire part de leur propre expérience dans le domaine de l'animation, pour livrer un ouvrage des plus passionnants, qui dépasse même le cadre de l'animation pure : The Illusion of Life : Disney Animation se doit véritablement d'être considéré non seulement comme un livre sur l'animation Disney, mais aussi, plus largement, comme un ouvrage important sur l'histoire du cinéma. Pour conclure leur préface, Ollie Johnston et Frank Thomas précisent que leur livre s'adresse à tous les lectorats, y compris à un public qui n'est pas nécessairement omniscient sur le sujet de l'animation :
Ce livre est écrit pour l'étudiant qui veut savoir comment l'animation Disney a été réalisée ; pour l'historien, qui veut savoir pourquoi elle a été réalisée de cette manière ; pour l'artiste, qui n'a jamais envisagé l'animation en tant que profession ; pour le grand public, qui se demande toujours ''Qu'est ce qui les fait vraiment bouger ?'' Nous espérons que certains lecteurs seront stimulés à porter ces traditions et à élever cet art à un niveau encore supérieur ». (p.9)
Blue Sketch pour le film Rox et Rouky
C'est donc dire que Frank Thomas et Ollie Johnston visaient un public particulièrement large avec The Illusion of Life : Disney Animation, ce qui aurait fort bien pu se retourner contre eux, compte tenu de l'ambition de leur ouvrage. S'il avait été trop technique, le livre aurait été incompréhensible pour le grand public, et à l'inverse s'il avait versé dans l'explicatif à outrance, avec des définitions à rallonge pour s'assurer de la compréhension sans faille des uns ou des autres, il aurait été bien trop verbeux, à la limite de l'indigeste. Frank Thomas et Ollie Johnston réussissent donc avec lui un petit tour de force en parvenant à s'adresser à tous les publics, toujours de manière passionnée et passionnante.
L'humour, voire l'espièglerie, s'invitent également de manière surprenante dans les pages de The Illusion of Life : Disney Animation, en venant accompagner ponctuellement les discours techniques par de petites anecdotes et des illustrations souvent très drôles. Dans la première partie du livre, qui présente les jeunes années des studios et les avancées techniques réalisées dans les cartoons et courts-métrages, de nombreuses caricatures et photos d'artistes incongrues sont présentées. Les anecdotes retraçant les facéties d'un ou de plusieurs artistes de l'époque sont également à mourir de rire dans ces premiers chapitres, comme celle décrivant Fred Moore faisant écouter à tout le studio à quel point les voix des Nains sont hilarantes lorsque la bande est passée à l'envers pour être rembobinée (p.120), ou encore le mauvais tour que joue Al Taliaferro à Ted Thwaites, en inversant fréquemment les étiquettes des boîtes de conserve de ses repas (p.143-4) !
La deuxième partie du livre, consacrée exclusivement à la dissection de l'animation Disney et de tous les éléments la composant, de la musique au développement de l'histoire, en passant par les recherches préliminaires, le développement des personnages, la manière d'animer les regards, les gestes, le mouvement ou les émotions, est en revanche plus sérieuse, même si les auteurs ne rechignent pas à glisser ça et là une pointe d'humour, toujours bien sentie.
L'un des chapitres fondamentaux du livre, et l'un des plus parlants pour quiconque souhaite comprendre comment fonctionne la magie de l'animation Disney, cette « Illusion de Vie », s'intitule « The Principles of Animation » (« Les Principes de l'Animation »). Au nombre de douze, ces règles ont été développées durant les années 30 au sein des studios Disney ; toujours en vigueur depuis lors, ces principes, qui empruntent des concepts issus tour à tour de la physique et du cinéma et du théâtre, s'attardent sur les nombreux éléments qui rendent l'animation vivante et réaliste. En 2013, ce chapitre a par ailleurs été reproduit et annoté par des animateurs contemporains dans l'application Disney Animated sur iPad, conçue par Touch Press en collaboration avec Disney Interactive, preuve ultime de la pertinence de ces préceptes depuis les années 30.
Le premier de ces douze principes, celui du « Squash and Stretch » (« Écraser et Étirer »), indique par exemple qu'un corps ou un objet relativement souple en action, que ce soit une balle qui rebondit sur le sol ou un personnage qui mâche un aliment, ne conserve pas sa forme mais est sujet à des distorsions. Le principe du « Squash and Stretch », qui est sans doute le plus connu de tous et, selon les auteurs, la plus importante des découvertes à l'époque, permet aux animateurs d'insuffler une fluidité et un réalisme dans les mouvements des personnages, mais aussi de donner naissance à des gags désopilants. Il est en tout cas fascinant de voir que, depuis les années 30, ces douze règles se retrouvent dans l'ensemble des productions animées de Disney, du principe des « Arcs », qui veut que la majorité des mouvements organiques s'effectuent en suivant un axe circulaire jusqu'à la règle de l' « Anticipation », qui dit que les mouvements et actions d'un personnage doivent être correctement présentés et introduits par des marqueurs visuels clairs.
Frank Thomas et Ollie Johnston citent ainsi le cartoon Pluto Jongleur de 1934, et notamment la scène animée par Norman Ferguson dans laquelle Pluto s'assoit sur du papier collant, comme historique dans l'histoire de l'animation Disney. Pour la première fois selon les auteurs, un personnage animé à l'écran semble véritablement doué de vie et crédible, en cela qu'il donne le sentiment d'avoir une personnalité et une réflexion propres en essayant de se tirer d'un bien mauvais pas, le tout grâce à l'utilisation des douze principes de l'animation (p.100)
Animation de Norman Ferguson pour Pluto Jongleur
Au fil des 576 pages du livre, Ollie Johnston et Frank Thomas s'attardent minutieusement à décortiquer chacun des principaux aspects de leur art. Le neuvième chapitre, « Our Procedures » (« Nos Procédures »), revient par exemple en détail sur les principaux postes des artistes et les actions effectuées par chacun dans la réalisation d'un film d'animation. Les auteurs y présentent notamment la mission des « Stylists » Mary Blair, Gustaf Tenggren ou encore Ken Anderson, qui étaient chargés de réaliser des peintures et dessins suggérant des ambiances, des gammes de couleurs ou des mises en situation. Les rôles des réalisateurs, des intervallistes ou encore des acteurs, venus prêter leur voix ou servir de modèle aux personnages emblématiques des écuries Disney, au point de parfois transformer complètement le rôle d'un personnage, voire la direction d'un film par leur interprétation, sont également développés.
Le chapitre suivant, lui, s'attarde sur la délicate création des décors, le choix des couleurs, la minutieuse besogne des employé•e•s du département Ink & Paint ainsi que les merveilles techniques réalisées par les spécialistes des effets, et notamment les mouvements d'eau, présents très tôt dans les films d'animation Disney, des vagues se fracassant sur les rochers dans Fantasia à la mer de larmes versées par Alice, ou encore l'écume et les remous causés par la terrible baleine Monstro, poursuivant le radeau de Geppetto et Pinocchio.
Eleanor Audley
Au-delà des procédures de l'animation, expliquées avec une extrême minutie, l'expérience de lecture prodiguée par The Illusion of Life : Disney Animation ne serait pas complète sans la prolifération, à chacune des pages, d'illustrations diversifiées accompagnant parfaitement ce que les auteurs présentent dans leurs écrits. Le lectorat ne peut dès lors qu'être saisi par la beauté des recherches et peintures de Gustaf Tenggren pour Pinocchio, représentant des scènes du village ou des fonds marins, les détails des décors réalisés par Claude Coats pour La Belle et le Clochard ou encore la froideur hypnotique qui se dégage des dessins de Maléfique, réalisés par Marc Davis. Les milliers de dessins en noir et blanc, quant à eux, rendent parfaitement compte de l'entreprise fastidieuse d'animer parfaitement les mouvements des personnages, et il est indéniable que leur omniprésence dans l'ouvrage participe à rendre le livre vivant, tant il est plaisant pour le lectorat de laisser aller son regard d'un dessin à l'autre, observant les héros s'animer sur la page. Le livre se transforme également à l'occasion en « flip-book », grâce à la présence de personnages représentés dans un encart sur la page de droite. Feuilletées rapidement, les pages donnent l'illusion que Mickey Mouse, Ichabod Crane (Le Crapaud et le Maître d'École) ou encore Jiminy Cricket prennent vie au sein du livre.
The Illusion of Life : Disney Animation constitue donc un travail d'archives considérable. En plus des ces innombrables dessins et autres storyboards, quelques documents de travail particulièrement rares sont également reproduits dans le livre, tel un extrait retranscrit d'une réunion de travail datant du 27 juin 1936. Walt Disney, ainsi que Joe Grant et Larry Morey, y discutent de la scène durant laquelle le Chasseur Humbert s'approche de Blanche Neige, le poignard à la main, et de la meilleure façon de présenter la séquence. En annexe, le lectorat pourra enfin se régaler de quelques documents supplémentaires, comme un discours prononcé par Vladimir Tytla le 8 juin 1938 face à de jeunes animateurs ou des analyses de Mickey Mouse (par Fred Moore), Donald Duck (par Fred Spencer), Pluto (par Norman Ferguson) et Dingo (par Art Babbitt), dans lesquelles les artistes présentent la personnalité des personnages avant de donner quelques clés pour les dessiner.
Recherches de Gustaf Tenggren pour Pinocchio
Le 26 avril 1981, NBC diffuse l'émission Disney Animation : The Illusion of Life, dans le cadre de l'émission Disney's Wonderful World, présentée par l'actrice Haley Mills (Pollyanna, La Fiancée de Papa) et basée en partie sur les travaux de recherches d'Ollie Johnston et de Frank Thomas. Le spectatorat y découvre notamment les coulisses de la création d'un film d'animation, et plus particulièrement de Rox et Rouky, ainsi qu'un aperçu de Taram et le Chaudron Magique. L'émission est alors ponctuée d'interventions de Ward Kimball, Ken Anderson, Eric Larson, Milt Kahl, Marc Davis, Wolfgang Reitherman, les tout jeunes John Musker et Glen Keane, et évidemment, Ollie Johnston et Frank Thomas. Quelques mois après la diffusion de l'émission, Abbeville Press publie Disney Animation : The Illusion of Life, proposé dans deux éditions. La première, classique avec une couverture rigide et entoilée de rouge, et une seconde, en édition limitée « Deluxe » qui inclut quelques trésors. Cette édition comporte en effet un superbe fourreau représentant Geppetto regardant par la fenêtre ; une découpe dans le carton permet, une fois le livre inséré, de faire apparaître Pinocchio par l'ouverture. En outre, chaque copie de cette édition est signée de la main des deux auteurs, et contient en prime un pied (environ 30 centimètres) de pellicule originale d'un film Disney. En 1984, Abbeville Press réédite l'ouvrage, cette fois avec une couverture souple, et sous-titré « Popular Edition » (« Édition Populaire »), à un prix plus abordable que les précédentes éditions.
Recherches de Vance Gerry pour Les Aventures de Bernard et Bianca
Le 19 octobre 1995, Hyperion Books republie l'ouvrage avec le titre inversé : The Illusion of Life : Disney Animation. Là encore, deux versions sont proposées, dont une édition limitée à 3500 exemplaires. Numérotée et signée par Ollie Johnston et Frank Thomas, cette édition rangée dans un fourreau contient une page dépliable, sur laquelle figure une photo des deux artistes, entourés de seize personnages qu'ils ont animés. Quelques petits défauts d'impression sont malheureusement à déplorer dans l'édition proposée par Hyperion Books, et notamment la disparition d'un dessin représentant la libellule Evinrude (p.234) ; l'espace normalement réservé à l'illustration demeure vierge. Dans l'index de l'ouvrage, il est également mentionné qu'Evinrude fait son apparition dans... Fantasia, au lieu de (Les) Aventures de Bernard et Bianca ! La libellule est décidément bien infortunée...
Depuis 1981, jamais un éditeur français ne semble s'être penché, au grand désespoir des fans non-anglophones, sur le merveilleux ouvrage.
The Illusion of Life : Disney Animation est sans aucun doute le livre incontournable pour tous les fans d'animation Disney. À la fois clair dans son propos et extraordinairement précis, l'ouvrage est aussi plaisant à lire qu'à admirer, tant la magie émane de chacune de ses pages illustrées. Parfois amusant, toujours pertinent et encore formidablement instructif aujourd'hui, à l'ère de l'animation assistée par ordinateur, The Illusion of Life : Disney Animation n'a pas pris une ride, pas plus qu'il n'a usurpé son titre de bible de l'animation.