Lilipuce
Date de création : Le 20 novembre 1998 Nom Original : P.T. Flea Créateur(s) : Bud Luckey (Conception Visuelle) William Joyce (Conception Visuelle) Jorgen Klubien (Conception Visuelle) Rick Maki (Conception Visuelle) |
Apparition : Cinéma Parcs Voix Originale(s) : John Ratzenberger Voix Française(s) : Edgar Givry |
Le portrait
En 1998, les studios Pixar se penchent sur le monde mystérieux des insectes avec leur deuxième long-métrage, 1001 Pattes (a bug’s life). Racontant les mésaventures d’une colonie de fourmis assaillie chaque année par une cohorte de sauterelles pique-assiettes, le film met en scène toute une galerie de bestioles parmi lesquelles un directeur de cirque bondissant nommé Lilipuce.
Lilipuce entre dans l’histoire à la vingtième minute du film. « Revenez !!! ». Complètement paniqué, il tente de rattraper son public qui, après avoir assisté à un numéro de cirque lamentable, est en train de quitter les lieux. S’il est effondré de voir ses spectateurs s’en aller, l’insecte ne perd toutefois pas son sens des affaires. « Et puis quoi, encore ? Allez vous faire voir chez les guêpes ! », lance-t-il ainsi à une mouche qui exige d’être remboursée.
« Le public se fait la malle ! ». Débarquant en coulisses, Lilipuce exige que ses artistes aillent le reconquérir sur le champ. « Les clowns, en piste ! Et qu’ça saute ! », hurle-t-il à la coccinelle Marcel, la chenille Heimlich et au phasme Fil qui profite du moment pour se plaindre des rôles de brindille ou de tringle qu’on lui attribue tout le temps. « T’espérais quoi avec ton physique ? Jouer le Prince Charles ?! », lui répond avec sarcasme Lilipuce, qui ne s’encombre pas de ce genre de jérémiades.
Le sketch de ses clowns ne redore toutefois pas le blason du cirque. Pire ! Moqué, Marcel est déjà prêt à en découvre avec certaines mouches. Il faut donc à tout prix rectifier le tir. « Grouille ! On est dans la mouise », lance Lilipuce au papillon Gypsy, vivement invitée à secouer Manny, la mante religieuse médium, pour qu’il exécute illico presto son numéro de divination. Mais une fois encore, c’est un fiasco en règle.
Pour éviter que l’hémorragie de spectateurs ne se poursuive, Lilipuce décide d’intervenir personnellement. « Les flammes de l’Enfer !!! ». Se saisissant d’une allumette, la puce est désormais prête à sortir le grand jeu. Le prochain numéro sera dantesque. Un parcours constitué d’allumettes est installé. Mis à feu, il mène vers une feuille de papier tue-mouches gorgée de liquide inflammable. Tous les artistes devront alors se coordonner pour éviter une mort certaine. Pour rendre le numéro encore plus sensationnel, chaque insecte a les yeux bandés !
Ébahies, les mouches sur le départ font le choix de regagner leur place afin d’assister au spectacle. Mais c’est à nouveau une catastrophe. Les cloportes Chivap et Chichi sont incapables de s’entendre. En se disputant, ils mettent le feu au parcours d’allumettes avant que le signal ne leur soit donné. L’araignée Rosie commence à tisser sa toile alors que Manny, bousculé, actionne le minuteur. Cake, le scarabée rhinocéros, saute sur la catapulte. Projeté dans les airs, Chichi envoie valser Lilipuce qui se retrouve lui-même collé sur la feuille de papier tue-mouches. Parvenant à s’extraire du piège, l’insecte pense être sain et sauf. Mais c’est sans compter sur la feuille qui, alourdie par le liquide inflammable, retombe sur lui. La gerbe de feu est impressionnante. Lilipuce est complètement cramoisi ! « Vous êtes virés... », annonce-t-il, blasé, à sa troupe…
Lilipuce ne revient dans le film que bien plus tard. Depuis le renvoi de ses artistes, les événements se sont précipités. Sans emploi, les insectes du cirque ont accepté de suivre Tilt jusque sur l’île des fourmis. Pensant avoir à faire à un impresario, tous ont alors découvert que la colonie était en réalité à la recherche de mercenaires pour l’aider à lutter contre les sauterelles qui, chaque année, leur volent leur nourriture. Acceptant, bon gré, mal gré, d’aider Tilt, les insectes du cirque ont participé à la construction d’un ersatz d’oiseau destinée à faire fuir les ennemis.
Alors que tout le monde célèbre dans la joie et la bonne humeur la victoire prochaine des fourmis, Lilipuce débarque soudain sur l’île à bord de sa roulotte construite à l’aide de deux boîtes de gâteaux tirées par deux mille-pattes. « Fourmis du jour ! Bonjour ! », lance-t-il, extatique, « Youpi ! Youplabou ! Salut à vous ! ». Retrouvant rapidement sa mauvaise humeur légendaire, Lilipuce est en fait à la recherche de ses artistes disparus. Le numéro avec les allumettes a en effet littéralement conquis le public. L’insecte souhaite donc retrouver sa bande afin de transformer l’essai.
En déroulant une affiche du cirque, Lilipuce révèle malgré lui la véritable identité de ceux que toute la colonie de fourmis prenait pour des mercenaires. Le tollé est général. Les artistes sont dès lors priés de partir au plus vite. Tilt, accusé d’être l’instigateur de cette mascarade, est chassé lui aussi…
Sur le chemin qui les ramène en ville, la troupe est rattrapée par la princesse Couette. À la recherche d’alliés pour combattre les sauterelles qui menacent à présent de tuer sa mère, la Reine, elle parvient finalement à convaincre Tilt et les insectes de faire demi-tour. Avant de partir, Rosie ligote Lilipuce dans une toile afin qu’il ne s’interpose pas.
De retour sur l’île, Tilt, Couette et leurs soutiens arrivent à déployer leur oiseau de fortune. Terrifiées, les sauterelles prennent rapidement la poudre d’escampette. Mais l’oiseau est si convaincant que Lilipuce, libéré de sa toile, est lui-même roulé dans la farine. « Les flammes de l’Enfer !!! ». Persuadé que ses artistes sont en grave danger, il se saisit d’une allumette, saute sur un bidon d’alcool à brûler et incendie le faux oiseau. La supercherie est ainsi dévoilée. Le Borgne, le chef des sauterelles, est déjà prêt à prendre sa revanche….
Une lutte sans merci débute alors entre les sauterelles et les fourmis qui, galvanisées par Tilt, ont enfin compris qu’elles ne devaient pas se laisser faire. Après un combat épique, les horribles locustes sont finalement vaincues. Le Borgne est dévoré par un véritable oiseau. La victoire des fourmis est totale.
À la faveur de la bonne humeur générale qui règne au sein de la fourmilière, Lilipuce parvient à convaincre ses insectes de repartir avec lui. Mieux, sa troupe est même augmentée par l’arrivée de quelques fourmis acrobates. Plouc, le demi-frère du Borgne, est lui aussi engagé dans la compagnie comme homme à tout faire !
« Leur joie, je m’en fiche comme de ma première chenille », commente Lilipuce qui a tout du même du mal à retenir ses larmes au moment de quitter l’île des fourmis.
Lilipuce fait une apparition amusante dans le bêtisier diffusé durant le générique du film. Alors qu’il récite l’une de ses répliques, il percute violemment la caméra avec sa tête avant de s’effondrer sur le sol !
Trois ans après avoir révolutionné le cinéma d’animation avec Toy Story, les studios Pixar sont de retour dans les salles dès 1998 avec 1001 Pattes (a bug’s life). Réalisé par John Lasseter, ce deuxième long-métrage en images de synthèse propose aux spectateurs de découvrir la vie tumultueuse d’une colonie de fourmis prise d’assaut chaque année par une horde de sauterelles.
Parmi les innombrables insectes intervenant dans le film, se trouve notamment une toute petite puce nommée Lilipuce. Particulièrement colérique, la bestiole dirige une troupe de cirque dont le succès est particulièrement mitigé. Incapable de garder son sang-froid, Lilipuce tente de sauver les meubles en enchaînant des numéros tous plus consternants les uns que les autres. Il est alors prêt à risquer la vie de ses artistes pour ne pas perdre sa clientèle.
Le personnage de Lilipuce est un hommage amusant à Monsieur Loyal, le maître de cérémonie qui officie dans la plupart des cirques du monde. En version originale, son nom, P.T. Flea, fait en particulier référence à Phineas Taylor (P.T.) Barnum, l’un des plus grands producteurs de spectacles du XIXe siècle. Né le 5 juillet 1810 à Bethel, dans le Connecticut, il enchaîne les petits boulots avant de débuter une carrière de forain à New York. Il séduit bientôt le public avec des numéros impliquant initialement Joice Heth, présentée comme la nourrice de George Washington, puis divers animaux empaillés, des statues de cire et des personnes au physique déroutant. Assurant sa renommée grâce à ses freak shows, Barnum fonde bientôt le Barnum’s American Museum. Créateur du P.T. Barnum’s Great Circus Museum and Menagerie qu’il installe sous une toile de tente monumentale, il s’associe finalement avec son rival, James Anthony Bailey, pour produire The Barnum & Bailey’s Greatest Show on Earth, un spectacle incroyable qui réunit des dizaines de milliers de spectateurs à chaque fois qu’il arrive en ville. P.T. Barnum disparaît au sommet de sa gloire le 7 avril 1891.
L’allusion au monde du cirque va bien au-delà du simple nom de P.T. Flea. Le personnage se déplace en effet à bord d’une roulotte semblable à celles qu’utilisent les forains. Pour s’accorder avec le monde des insectes, les artistes de Pixar s’amusent à représenter l’engin sous la forme de deux boîtes à gâteaux en carton de marque Casey Jr. Cookies. Ils font alors référence à Casey Jr., le train du cirque dans Dumbo, le classique des studios Disney sorti en 1941. Les deux boîtes indiquent par ailleurs que les cookies sont fabriqués par la firme J. Grant Bakery, un hommage à Joe Grant, artiste de génie et coscénariste de Dumbo ayant officié chez Disney dans les années 1940 et 1950 puis durant les décennies 1990 et 2000.
Dans la plupart des versions internationales de 1001 Pattes (a bug’s life), toute référence à P.T. Barnum est toutefois abandonnée. Le personnage est en effet beaucoup moins connu en dehors des États-Unis où son souvenir est encore très prégnant. Dans la version française, le nom de l’insecte est ainsi changé en Lilipuce. Avec ce nouveau nom, les traducteurs font un clin d’œil aux (Les) Voyages de Gulliver, le célèbre roman de Jonathan Swift publié en 1721 et dans lequel le héros fait notamment naufrage sur l’île de Liliput dont les habitants, les Liliputiens, sont minuscules.
Plusieurs artistes de Pixar ont participé au développement du personnage de Lilipuce, en particulier William Joyce, Jorgen Klubien et Rick Maki.
Né à Shreveport, en Louisiana, le 11 décembre 1957, William Joyce s’illustre notamment grâce à ses dessins publiés en Une du New Yorker. Également peintre, l’artiste se distingue par ailleurs comme auteur de livres pour enfants, en particulier Georges Rétrécit, Rolie Polie Olie et Une Journée avec Martin Robinson adapté au cinéma par les studios Disney sous le titre Bienvenue Chez les Robinson. Engagé aux studios Pixar dans les années 1990, Joyce travaille en outre sur la conception des personnages de Toy Story et 1001 Pattes (a bug’s life). Il planche aussi sur Robots et Epic : La Bataille du Royaume Secret produits par Blue Sky, ainsi que sur Les Cinq Légendes réalisé par Dreamworks, S.K.G., trois longs-métrages animés inspirés de son œuvre. Fondateur avec Brandon Oldenburg des Moonbot Studios, William Joyce remporte l’Oscar du Meilleur Court-Métrage d’Animation en 2012 pour Les Fantastiques Livres Volants de M. Morris Lessmore.
Originaire de Copenhague, au Danemark, où il voit le jour le 20 mai 1958, Jorgen Klubien débute sa carrière dans les années 1980 en tant qu’animateur sur Peter le Chat et Otto er et Næsehorn. Installé aux États-Unis, il travaille ensuite sur Pee-Wee Big Adventure, Fievel et le Nouveau Monde, Oliver & Compagnie, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous, L’Étrange Noël de Monsieur Jack, Le Roi Lion, Pocahontas, Une Légende Indienne, James et la Pêche Géante et Mulan. Engagé chez Pixar, il participe à la conception des personnages de 1001 Pattes (a bug’s life), Toy Story 2, Monstres et Cie et Cars – Quatre Roues. Il rejoint ensuite les rangs de Dreamworks, S.K.G. où il participe à la production de Dragons et Shrek 4 : Il Était une Fin. Sa filmographie compte également des films comme Frankenweenie, Capitaine Superslip, Dumbo, Le Parc des Merveilles, ainsi que Pinocchio i Hollywood et The Academy of Magic dont il est le réalisateur.
Rick Maki débute dans les années 1980 avec des participations à Métal Hurlant, Les Malheurs de Heidi, Les Maîtres de l’Univers et Blanche Neige et le Château Hanté. En janvier 1990, il débute une période de dix-huit ans chez Disney et travaille notamment sur Le Bossu de Notre-Dame, Hercule, Tarzan, Fantasia 2000, Dinosaure, Atlantide, l’Empire Perdu, La Planète au Trésor – Un Nouvel Univers, Frère des Ours, Bienvenue chez les Robinson, Il Était une Fois et La Princesse et la Grenouille. Pour Pixar, il collabore en parallèle sur 1001 Pattes (a bug’s life) et Le Monde de Nemo.
L’apparence finale de Lilipuce est définie par Bud Luckey. Né à Billings, dans le Montana, le 28 juillet 1934, l’artiste sert dans l’armée américaine durant la Guerre de Corée avant de devenir illustrateur pour les forces alliées de l’OTAN. Engagé sur différents fronts, il quitte l’Air Force et utilise sa prime de départ pour s’offrir des cours à l’Institut Chouinard entre 1957 et 1960. Son diplôme en poche, il devient l’assistant d’Art Babbit chez Quartet Films. Animateur sur The Alvin Show, Bud Luckey travaille sur différentes publicités de la marque Kellogg’s puis sur Sesame Street avec Jim Henson et Brisby et le Secret de NIMH de Don Bluth. En 1992, il est le cinquième artiste engagé chez Pixar. Là, il participe à la production de presque tous les films des studios, de Toy Story à Toy Story 3. Créateur du personnage de Woody, mais aussi voix originale de Rick Dicker dans Les Indestructibles et de Bourriquet dans Winnie l’Ourson, il est nommé aux Oscars en 2004 en tant que réalisateur de Saute-Mouton. Bud Luckey prend finalement sa retraite en 2014. Il disparaît le 24 février 2018 à l’âge de quatre-vingt-trois ans.
En version originale, Lilipuce est interprété par John Ratzenberger. Né à Bridgeport, dans le Connecticut, le 6 avril 1947, l’acteur débute en tant qu’opérateur avant de partir pour Londres où il commence à monter sur scène. Au cinéma, il apparaît dans The Ritz en 1976, puis dans Un Pont Trop Loin, Superman, Star Wars : L’Empire Contre-Attaque, Gandhi, Le Nouvel Espion aux Pattes de Velours… Au générique de quelques séries télévisées comme Drop Dead Diva, il participe au doublage de tous les longs-métrages Pixar, de Toy Story à En Avant, en prêtant sa voix à Bayonne, Lilipuce, le Yéti, le banc de poissons-lunes, le Démolisseur, Mack, Mustafa, John, le chef de chantier Tom, Gordon, Fritz, Earl, Bill, Juan Ortodoncia et l’ouvrier du bâtiment Felix. John Ratzenberger raconte que Lilipuce reste son personnage préféré.
En France, le rôle est confié à Edgar Givry. Né à Saint-Raphaël le 9 août 1953, le comédien débute au théâtre dès l’âge de seize ans grâce aux cours de Jean-Laurent Cochet. À l’affiche de nombreuses pièces, il apparaît aussi au cinéma dans La Race des Seigneurs, Indochine, Le Dîner de Cons, Le Placard, L’Élève Ducobu… Très présent à la télévision, Edgar Givry est par ailleurs très actif dans le monde du doublage. Voix française de John Malkovitch, Timothy Dalton, Jeremy Irons et Richard Dean Anderson, il interprète aussi Kermit la grenouille, Don Karnage dans Super Baloo, le Miroir magique dans Shrek, Saroush dans Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo, Lord Milori dans Clochette et le Secret des Fées et l’Empereur Palpatine dans LEGO Star Wars.
Lilipuce fait un caméo dans le générique de fin de Cars – Quatre Roues. Il apparaît sous la forme d’une voiture dans l’adaptation de 1001 Pattes (a big’s life) que regarde Mack au cinéma.
Au moment de parler de la puce du rat, le court-métrage Notre Ami le Rat recycle par ailleurs quelques images de Lilipuce issues de 1001 Pattes (a bug’s life).
L’affiche du cirque sur laquelle trône Lilipuce est notamment visible dans l’attraction Tuck & Roll's Drive 'Em Buggies.
Tuck & Roll's Drive 'Em Buggies
En activité du 7 octobre 2002 au 4 septembre 2018 au parc Disney California Adventure, elle propose aux visiteurs accueillis sous le chapiteau de Lilipuce de s’amuser en embarquant à bord de bolides reprenant la forme de Chivap et Chichi.
Personnage secondaire particulièrement croustillant, Lilipuce apporte une bonne dose d’humour à 1001 Pattes (a bug’s life) grâce à ses apparitions comiques et surtout ses répliques cinglantes.