Films "Live"

20th Century Studios

De 1960 à 1999

Créé le 31 mai 1935 - sous le nom de Twentieth Century-Fox Film Corporation à l’époque - 20th Century Fox est l’un des plus grands studios de cinéma de ce XXème siècle. Après plus de deux décennies fastes - aussi bien financièrement qu’artistiquement - le studio fait face à de grosses difficultés financières.

Après le départ de Darryl F. Zanuck - un des piliers originels et responsable de la production - à la fin des années 50 et le décès de son remplaçant Buddy Adler un an après sa prise de poste, Spyros Skouras - président de Twentieth Century-Fox Film Corporation depuis 1942 - tente de maintenir la société à flot. Mais trois gros projets cinématographiques, aussi ambitieux que déraisonnés, ne vont pas arranger la situation. Il s’accapare celui de Zanuck et lance la production du film Le Jour le Plus Long (1962) pour un budget de 10 millions de dollars. La comédie Something Got to Give avec Marylin Monroe - la star du studio durant les années 50 - entre aussi rapidement en tournage dans le but de renflouer les caisses. Mais les absences et les difficultés de l’actrice sur le plateau retardent et coûtent énormément à la production. Virée, réengagée, puis retrouvée morte quelques jours plus tard, le film sans son actrice reste inachevé (avant de faire l’objet d’une nouvelle adaptation en 1963). Au même moment, le dépassement des coûts du film Cléopâtre (1963) est exorbitant. Estimées à 2 millions de dollars, les dépenses avoisinent finalement les 31 millions (dont un joli million rien que pour Elisabeth Taylor). Le film le plus cher du moment conduit la firme au bord de la banqueroute !
En 1962, Zanuck - toujours actionnaire - revient sur le devant de la scène et convainc ses pairs après huit heures de conseil d’administration de le nommer à la tête de la présidence de Twentieth Century-Fox Film Corporation à la place de Skouras. Un rôle-titre qu’il relègue très vite à son fils : Richard D. Zanuck (qui sera le producteur privilégié de Tim Burton entre 2001 et 2012). Tous deux produisent rapidement de nombreux films à petits budgets, suffisamment rentables pour redonner au studio une légitimité professionnelle et une stabilité financière. Une fois remis sur pied, père et fils misent sur des productions coûteuses et risquées, mais gagnantes.
Le tournage de Cléopâtre aussitôt achevé, la direction ferme le studio qui réalise le film et licencie une grosse partie de ses employés, sans attendre la sortie de l’œuvre… qui rencontre le succès et une nomination à l’Oscar du Meilleur Film en 1964 (tout comme Le Jour le Plus Long l’année précédente). Le studio finit par rouvrir ses portes suite au triomphe de La Mélodie du Bonheur en 1965, soit à l’époque le plus gros succès de tous les temps qui détrône Autant en Emporte le Vent (détenteur du titre pendant 26 ans). Le chef-d’œuvre remporte cinq Oscars pour dix nominations (dont Meilleur Film, Meilleur Réalisateur et Meilleure Musique). Twentieth Century-Fox Film Corporation retrouve enfin ses lettres de noblesse et d’autres longs-métrages sont pressentis à l’Oscar du Meilleur Film : La Canonnière du Yang-Tsé (1966), L’Extravagant Docteur Dolittle (1967), Butch Cassidy et le Kid et Hello, Dolly ! (1969) et M*A*S*H (1970), jusqu’à ce que Patton (1970) et French Connection (1971) le remportent successivement en 1971 et 1972.

À l’aube des années 70 - celles de la science-fiction - sort le premier volet d’une saga culte : La Planète des Singes (1968). Quatre suites lucratives verront le jour jusqu’en 1973. Cependant, le succès mitigé de L’Extravagant Docteur Dolittle (1967) et Tora ! Tora ! Tora ! (1970) continuent de faire perdre des sommes astronomiques à Twentieth Century-Fox Film Corporation, qui mise sur les grosses productions tout en ayant une mauvaise gestion de ses fonds.
Porté responsable, Richard D. Zanuck est congédié par son propre père devant toute l’assemblée en 1971, officiellement pour différences créatives, officieusement pour différends familiaux entre les deux hommes. Soutenu par sa mère - également actionnaire - l’ex-madame Zanuck destitue Darryl F. Zanuck quelques mois plus tard. Le chef d’exploitation Gordon T. Stulberg, le chef de la direction Dennis C. Stanfill et le responsable de la production Allan Ladd Jr. prennent alors la tête de la firme et parviennent à inverser la tendance. La société prospère et se diversifie dans le secteur du disque, de la radio et de la télévision avec l’acquisition de nouveaux réseaux.
Twentieth Century-Fox Film Corporation poursuit la production de films à grand spectacle, tel L’Aventure du Poséidon (1972) et s’associe ensuite avec Warner Bros. pour monter la superproduction La Tour Infernale (1974), avant d’offrir au public le cultissime The Rocky Horror Picture Show (1975) qui détient le record de la plus longue exploitation en salle de l'histoire du cinéma. Mais c’est en 1977, grâce à la persévérance de Ladd, que le studio et Lucasfilm marquent l’Histoire avec le premier épisode de la grande saga Star Wars nommé La Guerre des Étoiles (désormais rebaptisé Star Wars : Un Nouvel Espoir) de George Lucas, le film le plus rentable de l’époque avec 775 millions de dollars de recettes. Pour clore cette décennie riche en prémices de sagas (les premières et les plus importantes de la firme), Alien, Le Huitième Passager de Ridley Scott sort en 1979. Là encore, c’est le premier opus d’une longue épopée spatiale et d’une future rencontre entre deux monstres du cinéma : Alien et Predator.

Suite aux départs successifs de Stulberg en 1974, Ladd en 1979 puis Stanfill en 1981, de nouveaux propriétaires acquièrent le studio, vendu pour plus de 700 millions de dollars en 1981 aux investisseurs Marc Rich et Marvin Davis. À l’occasion, le logo de la compagnie subit un petit lifting et la fanfare est réorchestrée. Mais la situation financière de la société se détériore à nouveau après quelques films non remboursés.
En 1984, Rich fuit les États-Unis pour fraude fiscale tandis que Davis engage Barry Diller - alors président de Paramount Pictures - qui parvient à redresser le studio via le cinéma. En 1985, Rupert Murdoch - le PDG du groupe de divertissement et de communication australien nommé News Corporation - intègre la firme et développe la télévision grâce au riche catalogue de films et d’émissions télévisées (en 1986, naît Fox Broadcasting Company). Davis, mécontent de cette trop grande diversité, lui cède ses parts et Murdoch devient citoyen américain pour que le rachat du studio soit approuvé par la Federal Communications Commission. Twentieth Century Fox Film Corporation perd alors son trait d’union.
La société renoue avec le succès jusqu’à la fin des années 80. En 1988, la saga Die Hard avec Bruce Willis fait un démarrage musclé avec Piège de Cristal. En 1990, c’est une autre saga comique qui voit le jour avec Maman, J’ai Raté l’Avion.

Pourtant, Diller est accusé de trop se concentrer sur la télévision au détriment du cinéma. Le producteur/réalisateur Joe Roth en 1991 est donc recruté pour lui succéder et Twentieth Century Fox Film Corporation se retrouve rapidement en tête des studios avec 18% des ventes au box-office en 1991. Il part cependant très vite pour prendre la tête de Walt Disney Motion Pictures Group. En 1994, Bill Mechanic quitte les studios Disney pour intégrer le groupe, secondé par Peter Chernin. Tous deux supervisent avec succès la production et la distribution mondiale de films, ainsi que de programmes sportifs et télévisés grâce à l’essor du câble et d’internet.
Toujours en 1994, le fameux logo du studio - désormais en images de synthèses - se modernise et se rallonge légèrement. La ville de Los Angeles et le célèbre panneau HOLLYWOOD apparaissent en arrière-plan, tandis que la mention « A News Corporation Company » s’affiche au premier-plan. La même année, naît la filiale Fox Searchlight Pictures, consacrée aux films d’auteurs. Un an plus tard, la division Twentieth Century Fox Home Entertainment, est créée pour distribuer les produits de programmation vidéo et interactive.
En 1996, Braveheart (1995) de Mel Gibson remporte l’Oscar du Meilleur Film, un titre que le studio n’avait pas décroché depuis plus de vingt ans. En 1997, Twentieth Century Fox Film Corporation et James Cameron créent l’événement cinématographique de cette fin de siècle avec la sortie de Titanic, le chef-d’œuvre aux 11 Oscars et culte pour des générations entières. Film de tous les records, les recettes s’élèvent à plus de deux milliards de dollars et la fresque reste en tête du box-office mondial jusqu’en 2009 (détrôné par son propre réalisateur avec Avatar). Le siècle se termine également en beauté avec la sortie du premier épisode d’une fameuse prélogie : Star Wars : La Menace Fantôme (1999).

Après trois décennies synonymes de blockbusters et de sagas - dont certaines sont plus que jamais actives - Twentieth Century Fox Film Corporation voit décidément les choses en grand. Tandis qu’en coulisses les rebondissements sont également de mise, le studio clôt magistralement cette fin de siècle et s’apprête à entrer dans le XXIème siècle pour deux nouvelles décennies riches en spectacles - aussi bien à l’écran que derrière le rideau…