58 Minutes pour Vivre
Die Hard 2
Le synopsis
À la veille de Noël, John McClane attend sa femme à l’aéroport de Washington, D.C. alors qu’un avion transportant le Général Ramon Esperanza, un baron de la drogue sud-américain extradé aux États-Unis, doit atterrir dans la soirée. Des terroristes menés par un ancien colonel des forces spéciales américaines piratent alors le système de contrôle aérien dans l’objectif de libérer le prisonnier... |
La critique
Puisqu’il est particulièrement difficile de succéder à un chef-d’œuvre, 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 s’attelle à une tâche quasi impossible en donnant une suite à Piège de Cristal. S’il ne parvient effectivement pas à égaler le film original, il constitue cependant un très bon divertissement qui tient en haleine et trouve une place digne au sein de la saga Die Hard.
La série de films d’action voit le jour en 1988 avec Piège de Cristal, inspiré du roman éponyme de Roderick Thorp de 1979, suite de l’ouvrage Le Détective (1966) qui avait été adapté au cinéma en 1968 avec Frank Sinatra dans le rôle titre. Le long-métrage fait alors un véritable carton, générant plus de 84 millions de dollars en Amérique du Nord et plus de 57 millions de dollars dans les marchés extérieurs, pour un budget de 28 millions. Il réalise ainsi l’exploit de dépasser les carcans dans lesquels les films du genre sont enfermés et reste dans les mémoires en marquant l’imaginaire collectif grâce notamment à un Bruce Willis génial en flic issu de la vraie vie. La mise en scène de John McTiernan, efficace et réaliste, est également magistrale et constitue la réussite majeure de ce film décidément bien différent des autres.
Devant une recette aussi juteuse, 20th Century Fox et les producteurs Lawrence Gordon (Les Aventures de Rocketeer, Hellboy) et Joel Silver (L’Arme Fatale) décident rapidement de mettre une suite en chantier. Le scénariste Steven E. de Souza (Running Man) rempile à son tour et se voit cette fois épaulé par Doug Richardson (Bad Boys) pour adapter un roman de l’auteur américain Walter Wager intitulé 58 Minutes auquel fait ouvertement référence le titre français de 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2.
John McTiernan est rapidement contacté pour repasser derrière la caméra après le succès du premier opus. Initialement partant pour l’aventure, il est toutefois contraint de décliner pour des raisons d’agenda, étant déjà engagé par le tournage du thriller À la Poursuite d’Octobre Rouge (1990). Les dirigeants de 20th Century Fox, impressionnés par les retours quotidiens qu’ils ont du tournage des (Les) Aventures de Ford Fairlane (1990) dirigé par Renny Harlin, décident alors de recruter le réalisateur.
Né le 15 mars 1959 à Riihimäki en Finlande, le cinéaste débute avec des publicités ou des films d’entreprise avant d’écrire et de réaliser en 1986 Frontière Interdite. Il s’installe ensuite à Los Angeles et se voit proposer la réalisation du (Le) Cauchemar de Freddy (1988). Important succès commercial, ce film d’horreur lui offre l’opportunité de réaliser Alien³ (1992) avant qu’il ne décide d’abandonner le projet en raison d’une production chaotique. Après 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2, il est surtout connu pour avoir notamment dirigé Cliffhanger : Traque au Sommet (1993) avec Sylvester Stallone et Au Revoir à Jamais (1996) avec Geena Davis et Samuel L. Jackson. Cinéaste finlandais le plus connu aux États-Unis, il s’essaye également au cinéma chinois à la fin des années 2010 avec La Filature (2016) et Legend of the Ancient Sword (2018).
Le tournage de 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 représente un véritable défi pour Renny Harlin, notamment en raison du climat. Le long-métrage se déroulant une veille de Noël sous la neige, le tournage nécessite en effet des quantités de neige que la production ne parvient pas à trouver naturellement, les températures étant trop chaudes sur chaque lieu de tournage traversé. Des camions de neige sont alors importés depuis le Canada et un canon à neige est emprunté à une station de ski locale tandis que tous les subterfuges sont utilisés pour donner l’illusion d’un manteau blanc et d’une chute de flocons (couvertures de fausse neige, flocons de pommes de terre, sel, ventilateurs, etc.). Ironiquement, et alors que le froid peine jusqu’alors à arriver dans le Colorado, un blizzard contraint le tournage à s’arrêter durant plusieurs jours.
Il est difficile pour Renny Harlin de passer après John McTiernan tant le travail du réalisateur américain sur le premier volet est remarquable. Et malgré un certain nombre de bonnes trouvailles et une mise en scène qui s’avère très plaisante, la comparaison n’est pas à l’avantage du Finlandais. Les scènes d’action ne sont ici pas aussi subtiles que dans Piège de Cristal, avec des mouvements de caméra moins naturels et quelques effets qui ont désormais mal vieilli. Certaines séquences - et notamment la scène finale - donnent dans la surenchère et sont totalement invraisemblables, là ou le premier opus marquait par son réalisme. Il n’en reste pas moins que l’ensemble est relativement bien exécuté pour un résultat spectaculaire et divertissant qui ne présente pas de faute majeure de mise en scène. La saga quitte simplement le pur réalisme du premier film pour proposer des tableaux plus proches des autres longs-métrages d’action, Harlin parvenant à ce but avec efficacité.
Après un huis-clos situé au sein d’un gratte-ciel dans Piège de Cristal, c’est désormais dans l’aéroport de Dulles, près de Washington, D.C., que se déroule 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2, bien que le tournage se tienne dans les aéroports de Los Angeles et de Denver. Le cadre est donc cette fois-ci élargi et les sensations différentes. John McClane doit ainsi courir dans un dédale de passages souterrains pour rejoindre les différentes salles et pistes où l’action l’appelle. Devant l’immensité réelle d’un aéroport, il semble toutefois que les personnages passent trop rapidement d’un point à un autre, contribuant à la faible plausibilité des événements présentés. L’idée d’un aéroport comme lieu central est néanmoins excellente et offre de nombreuses possibilités qui sont exploitées à merveille pour les scènes d’action qui se déroulent dans la salle de tri des bagages, à proximité des longs tapis roulants ou sur les pistes. Celles-ci regorgent en effet de trouvailles ingénieuses et jubilatoires.
Plus largement, le thème de l’aviation paraît particulièrement angoissant pour le spectateur de l’après-11 septembre 2001. Ici, la sécurité des aéroports semble il est vrai appartenir à un autre temps où il est par exemple possible pour un passager de monter dans un avion avec un pistolet à impulsion électrique. 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 aborde de manière malheureusement prophétique le détournement d’avion, que celui-ci soit directement effectué par un passager ou surtout par le biais du piratage du contrôle aérien. Les terroristes prennent, en effet, en main la communication entre le sol et les avions. Les scènes présentant cette substitution au contrôle aérien sont d’ailleurs passionnantes et particulièrement crédibles, les équipements utilisés à l’écran étant les mêmes que dans la réalité. Une vraie réussite qui instaure une grande tension et est à l’origine d’une scène tragique et spectaculaire.
Dans l’ensemble, s’il est regrettable de comparer constamment 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 à son prédécesseur, ce réflexe reste inévitable tant le long-métrage possède une structure similaire à celle du film d’origine et ne cesse d’y faire référence, ce que Bruce Willis lui-même déplore. Les événements de la Nakatomi Plaza et l’intervention héroïque de McClane sont en effet constamment rappelés dans les dialogues. Par ailleurs, les deux œuvres possèdent toutes deux une introduction permettant de comprendre la situation sentimentale de John McClane, des scènes lui faisant appréhender la menace à laquelle il doit faire face, des bagarres contre des sbires, un événement tragique au centre du récit et une scène d’affrontement final avant les retrouvailles du couple ponctuées de la chanson classique des fêtes Let it Snow! Let it Snow! Let it Snow!. Les deux intrigues se déroulent il est vrai lors d’une veille de Noël, sans que cela n’ait d’incidence particulière, si ce n’est celle de montrer l’ironie encore plus grande de la situation de McClane au cours d’une période durant laquelle chacun aspire à passer du temps en famille.
Une fois de plus, Holly McClane se trouve dans une situation de danger, passagère d’un avion contraint de tourner en rond au-dessus de l’aéroport sans possibilité d’atterrir, alors que la jauge de carburant descend de manière menaçante. Dès lors, cette coïncidence semble quelque peu tirée par les cheveux et a pour unique but d’apporter artificiellement une tension supplémentaire. Il en va de même pour la dénonciation du journalisme sensationnaliste matérialisé par la présence de Dick Thornburg dans l’avion, bien que le propos soit ici nuancé avec Sam Coleman, une journaliste qui aide McClane à l’aéroport. Enfin, la suite propose également un retournement de situation quelque peu trop évident, là où Piège de Cristal était moins prévisible. De manière générale, ce deuxième opus est le film de la saga se rapprochant le plus de l’original, les films suivants s’en démarquant davantage, pour le meilleur comme pour le pire.
La grande force de 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 est une nouvelle fois de s’appuyer sur le personnage de John McClane, magistralement interprété par Bruce Willis. Né le 19 mars 1955 à Idar-Oberstein (Allemagne) avant d’emménager aux États-Unis deux ans plus tard, il débute véritablement sa carrière en 1985 dans la série de ABC, Clair de Lune. Dans cette comédie qui rencontre alors un important succès, Willis joue le directeur d’une agence de détectives privés. Il est choisi pour interpréter le rôle de McClane dans Piège de Cristal après le refus de nombreux acteurs célèbres pour leurs rôles dans des films d’action de l’époque (Harrison Ford, Richard Gere, Mel Gibson, Nick Nolte, Burt Reynolds, Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone). Le film de 1988 fait alors décoller sa carrière, qui le voit jouer par la suite dans des classiques tels que Pulp Fiction (1994), Armageddon (1998), Sixième Sens (1999) ou Sin City (2005). Il apporte en effet sa patte au personnage de McClane en prenant d’importantes libertés par rapport au script, avec le soutien de John McTiernan. McClane semble être issu de la réalité, loin de l’archétype du héros de film d’action habituel. Sorte d’anti-héros empli d’imperfections et qui enchaîne les vulgarités et les sarcasmes, il cherche simplement à s’en sortir et à sauver sa femme du gratte-ciel dont elle est prisonnière.
Dans 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2, McClane se rapproche davantage du héros. Il abandonne quelque peu son côté macho et, s’il flirte brièvement avec une hôtesse au comptoir d’une compagnie aérienne, il rappelle rapidement à l’intéressée son indisponibilité en lui montrant son alliance. Si sa motivation première reste de sauver sa femme coincée dans un avion, il n’attend pas d’avoir conscience de cette menace pour enquêter à l’aéroport sur les personnes suspectes qu’il rencontre. Cet aspect plus classique du rôle de détective, avec notamment la recherche d’empreintes digitales, est ainsi développé par rapport au premier opus. Ce conformisme se limite toutefois à cela tant le policier n’hésite pas à défier l’autorité, que celle-ci soit constituée par le chef de la police de l’aéroport, le directeur du contrôle aérien ou un major des forces spéciales de l’armée américaine. Une fois de plus, il est seul contre tous et possède plusieurs coups d’avance sur les autres. Ses scènes d’action sont cette fois moins réalistes, notamment lors d’un combat final d’anthologie, mais les combats restent brutaux avec un McClane se retrouvant à terre (ou presque !) à de multiples reprises.
Il faut dire que Bruce Willis est au sommet de sa forme et incarne à merveille ce policier marqué par les épreuves qu’il traverse au fur et à mesure des scènes. Incité à improviser au vu de son apport sur le premier volet, il contribue grandement à l’humour présent dans le film. Il prononce avec brio de nombreuses répliques bien senties mais également des phrases où le personnage se parle à lui-même, déplorant le caractère ubuesque des situations dans lesquelles il se retrouve plongé.
Après avoir affronté Hans Gruber, John McClane se voit confronté à une menace incarnée de manière moins charismatique car elle est cette fois bicéphale, voire tricéphale. Le Colonel William Stuart, qui a renié son appartenance à l’armée américaine, dirige en effet avec son équipe de terroristes un plan pour récupérer au sol le Général Esperanza, baron de la drogue sud-américain, et s’échapper avec lui vers une destination lointaine par le biais d’un avion préparé sous la menace par les employés de l’aéroport. Si la motivation terroriste était rapidement éliminée dans Piège de Cristal, celle-ci étant une simple couverture pour des braqueurs, l’objectif des antagonistes est ici politique avec l’interception d’un homme extradé par les États-Unis. La cause n’est toutefois pas développée davantage, n’étant pas l’objet du long-métrage qui se veut avant tout être un divertissement d’action.
Le Colonel Stuart est interprété par William Sadler, notamment connu par la suite pour son rôle du Président des États-Unis Matthew Ellis dans Iron Man 3 (2013) et dans la série Les Agents du S.H.I.E.L.D.. Parfaitement introduit dans une scène qui le voit effectuer des exercices d’arts martiaux totalement nu, sur une idée de Renny Harlin qui souhaite le présenter de manière inhabituelle, le personnage est menaçant à souhait et s’avère vite impitoyable. Il croise le chemin de McClane dès les premières scènes avec un échange tendu, présageant de la confrontation à venir. Sadler signe ici une interprétation réussie sans pour autant révolutionner ce genre de personnage. Son entraînement de plusieurs mois au tai-chi et au karaté lui permet de faire preuve à l’écran d’une maîtrise impressionnante des arts martiaux, contribuant à la menace que constitue le personnage dans son affrontement face à John McClane.
Franco Nero joue, quant à lui, le rôle du baron de la drogue Ramon Esperanza. L’acteur italien est principalement connu pour avoir incarné le rôle titre de Django (1966) de Sergio Corbucci qui a inspiré le Django Unchained (2012) de Quentin Tarantino dans lequel il signe également un caméo. En 2011, il double le personnage de l’Oncle Topolino de Luigi dans Cars 2 pour Pixar. Originaire du Val Verde, pays imaginaire déjà utilisé dans Commando (1985) du producteur Joel Silver et du scénariste Steven E. de Souza, ce personnage de narcotrafiquant extradé vers les États-Unis est inspiré du Général Manuel Noriega, dirigeant de fait du Panama et poursuivi à la fin des années 80 par une cour américaine pour trafic de drogue et racket. Capable d’une grande violence, Esperanza est lucide sur le danger que constitue McClane vis-à-vis de son projet d’évasion. L’incarnation de Nero, teintée d’un accent italien lorsqu’il prononce ses répliques en espagnol, est efficace sans être mémorable.
John Amos (À la Maison Blanche) interprète le Major Grant, dont l’autoritarisme militaire fait rapidement des étincelles avec le caractère libre de McClane. L’acteur rend crédible ce personnage charismatique qui impose son autorité sur les forces de police de l’aéroport et qui révèle progressivement des prises de liberté avec le rétablissement de l’ordre. Dennis Franz (New York Police Blues) est le Capitaine Carmine Lorenzo, chef de la police de l’aéroport de Dulles. Apparaissant très vite dépassé par les événements, il tient tête par principe à McClane pour conserver un semblant de maîtrise sur ses équipes et son district. Il symbolise ainsi l’inefficacité d’une police sclérosée que transcende le flic joué par Bruce Willis. Fred Thompson (À la Poursuite d’Octobre Rouge), lobbyiste et Sénateur républicain entre 1994 et 2003 hors des quelques périodes durant lesquelles il exerce le métier d’acteur, incarne ici Ed Trudeau, le directeur du contrôle aérien de l’aéroport. Digne, le personnage ne cède pas à la panique et prend des décisions fortes même s’il prend conscience trop tardivement de l’importance de McClane. Art Evans (Le Flic de San Francisco) est Leslie Barnes, le spécialiste du contrôle aérien qui paraît être le seul à pouvoir apporter une aide concrète et véritablement utile dans la lutte contre les terroristes. L'acteur est aussi fiable que son personnage, professionnel ordinaire qui se retrouve malgré lui au milieu de l'extraordinaire tout en sachant garder sang-froid et ingéniosité.
En parallèle de cette galerie de vilains et d'agents de l'aéroport figurent des personnages secondaires de Piège de Cristal qui signent leur retour dans 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2. Bonnie Bedelia (La Tête dans les Nuages) retrouve son rôle de Holly Gennero McClane. Sa relation avec son mari est cette fois au beau fixe et son amour pour lui se ressent lorsqu’ils partagent une conversation téléphonique ou quand elle prend conscience du danger qu’il affronte au sol. Cantonnée ici à un rôle sans véritable enjeu en étant enfermée dans un avion, elle n’est sujette qu’à une intrigue secondaire qui justifie également le retour du personnage de Dick Thornburg, toujours interprété par William Atherton (SOS Fantômes). Le journaliste, qui avait exposé la vie privée du couple McClane à la télévision avant d’être frappé en retour au visage par Holly, a gagné un procès contre cette dernière, la justice la contraignant à se tenir à distance de lui. Cependant, il se trouve dans le même avion qu’elle, à quelques sièges de distance. Antipathique, le reporter reste caricatural jusqu’à la fin de l’opus où le traitement qui lui est accordé respecte le parallélisme entre l’original et la suite. Si le spectateur retrouve ces personnages avec plaisir, il peut regretter l’absence d’écriture d’une véritable intrigue originale et intéressante qui apporte au récit général. Il n’en reste pas moins que les scènes qu’ils partagent forment une respiration dans le rythme haletant imposé par la situation au sein de l’aéroport.
Enfin, Reginald VelJohnson (La Vie de Famille) apparaît dans le rôle toujours aussi sympathique du Sergent Al Powell dans une scène où il apporte son aide par téléphone à John McClane, devenu son collègue au sein de la police de Los Angeles.
La musique de 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 est une grande réussite. Son compositeur, Michael Kamen (Les Trois Mousquetaires, Les 101 Dalmatiens, X-Men), reprend ses partitions après avoir officié mélodieusement sur Piège de Cristal. Entre temps, il a pu perfectionner son art sur le seizième James Bond, Permis de Tuer (1989), ainsi que sur L’Arme Fatale 2 (1989), également produit par Joel Silver. Il retrouve la saga en 1995 avec Une Journée en Enfer - Die Hard 3.
Une nouvelle fois, il compose une bande originale symphonique peu habituelle pour les films d’action. Elle évoque dans certains thèmes le travail du mythique John Williams (Star Wars, Indiana Jones, Maman, J’ai Raté l’Avion !). Rythmant les scènes d’action dont elle ajoute à l’aspect épique, elle souligne en outre les dialogues et les confrontations verbales entre personnages en jouant avec les contrastes. La musique de Michael Kamen contribue incontestablement au sentiment légitime d’assister à un film à grand spectacle.
58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 est achevé dans les jours qui précèdent sa sortie américaine le 4 juillet 1990, les copies arrivant toutes fraîches dans les salles de cinéma. Renny Harlin achève en simultanée les montages de l’opus et des (Les) Aventures de Ford Fairlane dans un véritable marathon qui trouve une issue heureuse. Le long-métrage dépasse en effet toutes les attentes et rapporte près de 240 millions de dollars dont 118 millions aux États-Unis. Doté d'un budget de 70 millions de dollars en hausse de 42 millions par rapport à celui de Piège de Cristal, il génère ainsi une recette qui lui est supérieure de près de 100 millions de dollars dans le monde. Les critiques sont quant à elles davantage mitigées que pour le film original, soulignant les problèmes de crédibilité de l’intrigue. Elles mettent toutefois en avant la qualité du divertissement proposé par cette suite et l’interprétation de Bruce Willis. En France, où il sort le 3 octobre 1990, il dépasse également le score du premier film qui avait réuni 655 000 spectateurs en attirant près d’un million de spectateurs dans les salles.
Devant ce succès, un autre volet voit le jour en 1995 (Une Journée en Enfer - Die Hard 3) avec l’arrivée de nouveaux producteurs et scénaristes ainsi que le retour de John McTiernan derrière la caméra. La saga est ensuite relancée douze ans plus tard avec Die Hard 4 : Retour en Enfer (2007) et poursuivie en 2013 avec Die Hard : Belle Journée Pour Mourir.
Sans parvenir à égaler le chef d’œuvre Piège de Cristal malgré une structure narrative proche, 58 Minutes pour Vivre - Die Hard 2 poursuit la saga Die Hard en proposant une intrigue haletante autour d’un aéroport dont le contrôle aérien est pris en main par des terroristes. Plus que jamais porté par un Bruce Willis au sommet de sa forme, il s’éloigne de la crédibilité brute du premier opus pour proposer un grand spectacle décomplexé. S’il peut décevoir dans la comparaison, il reste un très bon divertissement pour des générations de dur(e)s à cuire !