Sixième Sens
Titre original : The Sixth Sens Production : Hollywood Pictures Date de sortie USA : Le 6 août 1999 Genre : Thriller |
Réalisation : M. Night Shyamalan Musique : James Newton Howard Durée : 107 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Le docteur Malcolm Crowe, psychologue réputé, est hanté par un échec professionnel qui a conduit un de ses jeunes patients à sa perte. Aussi, quand il est saisi du cas de Cole Sear, un garçon de 8 ans aux symptômes a priori similaires, met-il un point d'honneur à le sortir de ce qu'il estime être une simple mauvaise passe. Pourtant la découverte du terrible secret de l'enfant change la donne tant la difficulté est grande : son imaginaire est, en effet, visité par des esprits menaçants... |
La critique
Sixième Sens marque assurément une date dans la filmographie des studios Disney. Il est, en effet, à ce jour, le plus gros succès du label filialisé Hollywood Pictures. A sa sortie, il est pour la firme de Mickey sa plus belle réussite, en nombre d'entrées, pour un film "live", détrôné, il est vrai, depuis, par Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl et ses suites. Paradoxe suprême, Sixième Sens signe également le champ du signe du troisième label disneyen. Après lui, seuls sept films sont, en effet, sortis par Hollywood Pictures, avec, en outre, une mise en sommeil de quatre ans, entre 2001 et 2006. L'échec cuisant des (Les) visiteurs en Amérique a, indéniablement, creusé la tombe du label, qui renait toutefois en 2006 avec un film d'horreur, Stay Alive, puis vivote, les années suivantes, avec Primerval et L'invisible.
Dès lors, il est légitime de s'interroger sur la raison qui a poussé la Walt Disney Company à sortir Sixième Sens sous un label de seconde zone, moribond qui plus est. En fait, elle est aussi simple que révélatrice du manque d'ambition artistique de la Direction Générale de la firme de Mickey d'alors. Personne chez Disney n'a cru, en effet, que ce "petit" film d'auteur, d'un réalisateur inconnu, avec une trame fantastique, aurait la moindre chance de succès. Et pourtant... Sixième Sens va engranger quelques 293 millions de dollars de recettes pour un budget initial de 55 millions. Avec lui, Night Shyamalan fait une entrée fracassante dans le monde très fermé des réalisateurs en vogue à Hollywood.
De son vrai nom Manoj Nelliyattu Shyamalan, le père de Sixième Sens est né le 6 août 1970 à Pondichéry, en Inde. Il grandi ensuite dans la banlieue chic de Philadelphie aux États-Unis. Très jeune, il réalise de nombreux courts métrages amateurs, largement inspirés de son réalisateur fétiche : Steven Spielberg. Après avoir signé deux longs métrages totalement ignorés du grand public (le premier, Praying with Anger, tourné en Inde, remonte à 1992), il frappe à la porte des studios Disney pour leur proposer Sixième Sens. Peu convaincu du potentiel de l'histoire, le staff de Mickey lâche tout de même la participation de Bruce Willis. L'acteur est, en effet, après Armageddon, encore sous contrat chez Disney pour deux autres films. L'utilisation de la star est d'ailleurs censée contrebalancer le revers que constitue la sortie du film sous le label adulte de Disney, Hollywood Pictures, et non le généraliste, Touchstone, (la nature de l'histoire lui ayant bien sûr ôté tout espoir de bénéficier de la signature historique, Walt Disney). Le traitement sera évidemment tout autre après le succès de Sixième Sens, Night Shyamalan signant alors trois autres films... Chez Touchstone !
Le succès fulgurant de Sixième Sens repose à la fois sur un scénario remarquablement écrit mais aussi une réalisation haletante. Tout dans le film est, à l'évidence, sans faille. A commencer par le casting qui fait des merveilles. Bruce Willis joue ainsi, remarquablement, à contre courant, un homme humble, discret et sensible tandis que le jeune Haley Joel Osment, véritable révélation, crève littéralement l'écran. Le renversement final constitue, quant à lui, sans nul doute, l'apogée du projet qui bluffe des millions de spectateurs à travers le monde. Mieux, il invite bon nombre de ces mêmes spectateurs à venir le revoir pour l'envisager sous un nouvel angle. Ce procédé, qui consiste à chambouler l'histoire dans ses dernières minutes, devient vite la marque de fabrique de Night Shyamalan qui joue d'ailleurs à Alfred Hitchcock en apparaissant lui-même dans ses œuvres... Le film est logiquement nommé pour six Oscars (Meilleur Acteur dans un rôle secondaire pour Haley Joel Osment, Meilleur Actrice dans un rôle secondaire pour Toni Collette, Meilleur Réalisateur, Meilleur Film, Meilleur Montage et Meilleur Scénario) et les rate injustement tous.
Sixième Sens est à ne manquer sous aucun prétexte : il est à découvrir une première fois pour être charmé et, les fois suivantes, pour prendre une leçon de cinéma.
A noter :
Les enfants de moins de douze ans sont invités grandement à passer leur chemin.