Les Doublages Québécois
L'article
Autrefois métier de l'ombre, le doublage est maintenant de plus en plus reconnu dans l'univers du cinéma et de la télévision. De temps à autres, plusieurs actrices et acteurs américains célèbres prêtent ainsi leurs voix à des alter ego animés. Il est possible ainsi de penser aux versions originales anglaises de grands films d'animation, tels Le Bossu de Notre-Dame avec Demi Moore, Histoire de Jouets (Toy Story) mettant en vedette Tom Hanks et Tim Allen ou La Belle et le Clochard et Peggy Lee. Il n'est donc pas rare, ni nouveau que les studios d'animation de Disney fassent appel à des « stars » pour assurer la voix de personnages principaux ou secondaires. Il en va de même pour les doublages étrangers à l'image de Jean Reno marquant toute une génération de spectateurs avec la voix grave de Mufasa ou Frank Dubosc pour son doublage controversé du père surprotecteur qu'est Marin, dans Trouver Nemo (Le Monde de Nemo). La seule différence entre aujourd'hui et il y a 15 ans, c'est que les studios utilisent désormais ces doublages de vedettes comme argument de vente, alors qu'auparavant leurs noms étaient tus.
Le Québec connaît lui-aussi un phénomène identique avec, depuis bon nombre d'années, une recrudescence de doublages de « stars », et pas seulement chez Disney. Toutefois, comme en France, cette pratique remonte assez loin dans l'histoire de l'animation disneyenne. Bien entendu, comme la compagnie aux grandes oreilles n'a commencé à doubler ses films d'animation qu'à la fin des années 1980 dans la Belle Province, il faut attendre 1992 pour apercevoir un premier soupçon de doublage fait par des artistes connus du grand public québécois.
Le premier cas est assez particulier. En effet, lorsque la firme de Mickey entreprend des auditions pour faire doubler le rôle-titre d'Aladdin, un nom s'impose : Joël Legendre. Ce jeune chanteur /animateur débutant n'avait pourtant jamais fait de doublage. Disney lui paiera donc une séance de formation pour apprendre les rudiments du métier. Cependant, comme le voulait la politique de l'époque, aucune publicité ne mentionne le nom de Joël Legendre qui, à l'instar de Paolo Domingo en France, fait la voix parlée et chantée du voleur d'Agrabah. Qui plus est, le jeune homme n'est pas encore très connu des Québécois. Ce n'est qu'au début des années 2000 que sa carrière prend son envol et qu'il commence à animer des émissions phares dans la province. Entre-temps, il deviendra, entre autres, la voix officielle québécoise de Leonardo DiCaprio et double quelques autres rôles chez Disney. Les plus importants étant Ling dans Mulan et Mulan II (Mulan 2 : La Mission de l'Empereur), la voix chantée d'Hercule et Smitty dans Monstres, Inc. (Monstres & Cie), rôles tenus respectivement par Pierre-François Pistorio, Emmanuel Dahl et Emmanuel Curtil en France. Aujourd'hui, tous les Québécois connaissent la grande carrière de doubleur de Joël Legendre et son plus grand rôle restera certainement celui d'Aladdin, qui a su marquer toute une génération.
Toujours pour Aladdin, Disney fait aussi appel à une vedette connue pour doubler Lea Salonga, qui assure elle la voix chantée anglaise de Jasmine : il s'agit de Martine Chevrier. Chanteuse pop tournant beaucoup à la radio québécoise à la fin des années 1980 et aux débuts des années 1990, cette dernière s'est depuis évaporée du show-business et a pratiquement été oubliée du public. Lors de la sortie d'Aladdin, sa carrière était encore florissante même si Disney ne misera pas sur son nom pour vendre le film. En effet, Martine Chevrier n'apparaît qu'au générique et n'est pas du tout mentionné dans la presse au moment de la sortie. En France, c'est la jeune Karine Costa qui décrochera le rôle. Doubleuse attitrée de Lea Salonga, Martine Chevrier reviendra doubler Jasmine dans Aladdin et le Roi des Voleurs, ainsi que dans le DVD de la franchise des princesses : Disney Princess - Contes Enchantés : Saisissez vos Rêves (Disney Princesses - Les Histoires Merveilleuses : Vis tes Rêves), puis assurera aussi le rôle chanté de Mulan dans le film éponyme et sa suite, alors que ce sera Marie Galey qui s'en chargera dans l'Hexagone. Ces doublages seront les seules traces d'existence de la chanteuse après son retrait de la sphère publique.
Il faudra attendre 1996 et Le Bossu de Notre-Dame pour observer une campagne publicitaire québécoise misant sur le doublage. En effet, lorsque Disney transpose à l'écran le chef d'œuvre de Victor Hugo, l'entreprise choisit quelqu'un de très connu dans la francophonie pour doubler en paroles et en chant Esméralda : Lara Fabian. Installée dans la province durant les années 1990, elle prête donc sa voix au personnage féminin principal de ce grand classique de Disney, tandis qu'en France, Rebecca Dreyfus et Claudia Meyer, deux « inconnues », doubleront la bohémienne. Pour la première fois, Disney va miser sur la renommée d'un doubleur québécois pour faire la promotion de son film. Impressionnée par son interprétation, la compagnie avait d'ailleurs un temps envisagé de mettre sa version de Que Dieu Aide les Exclus (Les Bannis ont Droit d'Amour) sur le CD de la bande originale américaine et même intégrer son doublage à la version française européenne. Pour des raisons inconnues, cela ne s'est jamais réalisé, enlevant de fait même l'occasion à Lara Fabian de s'illustrer sur le marché américain. Il va sans dire, qu'à l'époque, la presse québécoise ne s'était pas retenue de parler de ce doublage et de ce contrat. Il s'agissait d'une des premières fois que le « star system » du Québec s'intéressait réellement à la version doublée d'un film. Il faut dire que Disney comptait beaucoup sur Lara Fabian, mentionnant son nom dans les bandes-annonces et même sur la jaquette de la VHS (et plus tard, du DVD) du film ! Néanmoins, Esméralda sera doublée par une autre comédienne (Violette Chauveau, une habituée des princesses Disney) dans Le Bossu de Notre-Dame II (Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le Secret de Quasimodo).
Pour Le Roi Lion II : La Fierté de Simba (Le Roi Lion 2 : L'Honneur de la Tribu), Disney joint une autre fois à la distribution québécoise des chanteurs du cru très connus. Il faut dire que la compagnie misait gros pour la suite de son plus grand succès alors. Elle demande donc à Sylvain Cossette, chanteur ayant déjà fait sa place dans le milieu musical de la province, d'interpréter Il Vit en Toi, la chanson d'ouverture du film. Pour le générique de fin, elle fait appel à Martine St-Clair et à Charles Biddle Jr. pour former le duo chantant une version pop de L'Amour Saura Gagner (L'Amour nous Guidera). La première est connue depuis les années 1980 grâce à la comédie musicale Starmania et est depuis très présente dans le monde de la chanson québécoise. Le deuxième, moins célèbre, est un chanteur bien connu dans le milieu du jazz québécois. Bizarrement, Disney ne communique pas la distribution québécoise à la presse, laissant les interprètes dans l'ombre malgré leurs grandes carrières solos qui auraient pu profiter aux ventes de la cassette vidéo. En France, c'est François Mpondo qui chante la chanson d'ouverture, alors que la chanson du générique américain n'est pas doublée.
C'est en 2000, avec Un Empereur Nouveau Genre (Kuzco, l'Empereur Mégalo), que l'occasion se présente pour un nouveau doublage de « star » (encore une fois passé inaperçu chez les médias). Pour la première fois, le Québec et la France font doubler un même rôle par des célébrités et, dans ce cas, il s'agit rien de moins que du personnage principal du film ! Tandis qu'en Europe, Didier Gustin, imitateur et acteur, se charge de la version française, au Canada, Kuzco est doublé par un comédien et animateur québécois novice en doublage : Marc-André Coallier. Connu du public depuis le début des années 1990, il entre dans la peau du lama et lui donne une voix assez particulière qui demande aux spectateurs un temps d'adaptation. Cependant, maintenant habitués, les Québécois ne pourraient séparer cette voix du personnage égocentrique qu'est l'empereur. Marc-André Coallier récidivera dans la suite sortie directement en vidéo quelques années plus tard, résumant sa carrière de doublage à deux films et à un seul rôle. Sur le même projet, collabore un autre grand chanteur de la sphère canadienne : René Simard. Célèbre depuis sa tendre enfance, le chanteur connaît un réel temps mort lors de la sortie du film. Il y interprète donc Un Monde Parfait, la chanson d'ouverture du long-métrage, ainsi que sa reprise à la toute fin.
Avec Mon Frère l'Ours (Frère des Ours), Disney fait à nouveau doubler des personnages par des vedettes québécoises. Comme pour les versions originale et française, où les rôles sont assurés par Olivier Baroux et Kad Merad, la compagnie de la souris fait appel à des humoristes pour prêter leurs voix à Fluke et Tuke (Truc et Muche), les deux élans doux-dingues. Ghislain Taschereau et Pierre Brassard interprètent respectivement les deux bêtes, rôles qu'ils reprendront aussi dans la suite. Tous deux sont d'anciens membres de l'émission humoristique absurde 100 Limite dans laquelle ils se sont révélés au Québec. Devenus depuis animateurs, comédiens et chroniqueurs, ils se prêtent totalement au jeu pour donner une bonne touche d'humour au film. Leur complicité est grande et se fait ressentir dans leurs répliques tout au long du métrage.
Claude Legault, Frédérique Dufort et Guy Jodoin
Cinq ans plus tard, pour la sortie de Volt (Volt, Star Malgré lui), Disney frappe un grand coup dans la distribution québécoise de son film. Pour la première fois depuis Le Bossu de Notre-Dame, une vraie campagne publicitaire tournant autour de la distribution québécoise est mise en place. Pour interpréter les rôles de Volt et de Rhino, la compagnie fait ainsi appel à deux comédiens et animateurs extrêmement populaires dans la province : Claude Legault et Guy Jodoin. Tous deux connus dès le début des années 1990, leurs carrières s'envolent littéralement lorsqu'ils participent à un projet commun : Dans une Galaxie Près de chez Vous, une série télévisée jeunesse co-écrite par Claude Legault. Après quatre saisons et deux films, cet univers, ses personnages et ses répliques sont devenus cultes pour toute une génération de Québécois. Depuis, Claude Legault a participé à diverses séries québécoises parmi les plus populaires dans la province et Guy Jodoin est devenu un des animateurs télévisés les plus choyés du public québécois. Disney prévoit donc un gros coup publicitaire en choisissant ces deux vedettes vierges de doublage pour donner voix aux personnages principaux du film. En France, elle confie aussi ces deux rôles à des acteurs de renom : Richard Anconina double donc Volt et Gille Lelouche tient le rôle de Rhino. Aussi, la division québécoise confie à Frédérique Dufort, une jeune actrice déjà habituée au métier du doublage, le rôle de Penny. Disney France, elle, préfère Camille Donda, la voix française officielle de Miley Cyrus. Le marketing autour de la sortie du film est énorme et tous les journaux papier ou télévisés parlent du doublage québécois. Disney va même jusqu'à effacer les noms de John Travolta et de Miley Cyrus sur l'affiche et les éditions vidéo de Volt pour les remplacer par ceux de la distribution québécoise ! Une première pour Disney dans la province ! Seule ombre au tableau, malgré leur bon jeu, le manque d'expérience en doublage des deux comédiens s'entend et ils peinent légèrement à masquer leur accent. Leurs voix détonnent ainsi un peu avec le parlé « international » des autres personnages du long métrage.
Quelques mois plus tard, Disney retente la recette publicitaire de Volt (Volt, Star Malgré lui), mais cette fois-ci pour un film de Pixar : Là-Haut. Tout comme dans l'Hexagone, Charles Aznavour y double brillamment Carl Fredricksen. Le chanteur étant une sommité dans l'univers musical francophone que ce soit en Amérique ou en Europe, il aurait été tout à fait ridicule de ne pas faire bénéficier le Québec de sa magnifique performance. Fait notable, il s'agit de la première fois (mais pas la dernière fois, au grand dam de certains) qu'un doublage québécois et français de Disney partage les répliques d'un même acteur. Toutefois, le doublage québécois se différencie de son homologue européen en ce qui concerne Doug. Si en France, Guillaume Lebon, doubleur prolifique autant du côté des films d'animation que des films « live », tient le rôle ; au Québec, Disney fera appel à un humoriste à la popularité croissante. En effet, Rachid Badouri est un jeune humoriste d'origine marocaine apparu sur la scène médiatique seulement deux ans auparavant. Malgré sa carrière débutante, il n'en est pas à sa première expérience de doublage (Au Royaume DésEnchanté et Les Rois du Surf) et cela s'entend. Son jeu est particulièrement bon et drôle tandis que sa voix correspond parfaitement au personnage de Doug. La machine publicitaire est donc encore une fois au rendez-vous pour ce doublage. Les noms du chanteur et de l'humoriste ont eux-aussi l'honneur d'apparaître sur l'affiche québécoise du film, alors que l'affiche française préfère bouder Charles Aznavour !
Comme la recette semble marcher sur le plan médiatique, Disney fait doubler par des « stars » québécoises les personnages principaux de deux de ses films sortis en 2012. En juin, Rebelle retient, tout comme Lorie pour la saga des films Clochette, les services d'une chanteuse : Marilou. Elle personnifie ainsi la princesse Mérida et chante deux des chansons du film de Pixar, alors que la France demande à l'actrice Bérénice Bejo d'entrer dans la peau de l'Écossaise et à Maeva Méline de s'occuper de la bande originale. Découverte à l'âge à seulement huit ans, la jeune Marilou fait surtout parler d'elle lorsqu'elle chante pour Céline Dion, en duo avec Garou et enregistre deux albums. En 2012, elle revient sous les feux de la rampe, après quelques années plus à l'écart, avec le doublage de Mérida et la sortie de son troisième album solo. Bien que très à l'aise sur la partie chantée, la jeune chanteuse de 21 ans a un peu plus de mal avec son jeu d'actrice. Si son doublage est dans l'ensemble très bon, il pêche ainsi à côté du travail des autres comédiens chevronnés prêtant leurs voix aux autres personnages.
Benoit Brière et Philippe Laprise
Quelques mois plus tard, en novembre, Les Mondes de Ralph bénéficie lui-aussi d'un doublage médiatisé. En effet, Disney confie à Philippe Laprise, un humoriste connu du public québécois depuis seulement quelques années, le rôle de Ralph La Casse. Pour le coup, la France utilise la même stratégie en faisant doubler Ralph par l'acteur et humoriste François-Xavier Demaison. Encore une fois, un gros battage médiatique entoure la distribution vocale du film. Il faut dire que Philippe Laprise a une carrure très semblable à Ralph et Disney en tire parti ! Son interprétation est d'ailleurs très bonne, même si son accent québécois se fait entendre à quelques moments au cours du long-métrage. De plus, le nom de Benoit Brière, l'acteur et dramaturge québécois prêtant sa voix à Sa Sucrerie, est aussi communiqué dans les médias auxquels il accorde lui aussi des entrevues pour parler de son expérience au micro. Toutefois, ce rôle est loin d'être son premier doublage chez Disney (Les Bagnoles 2 (Cars 2), La Princesse et la Grenouille, Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence), sans qu'il n'ait jusque-là été fait de publicité sur son nom auparavant… Fait remarquable, Disney aime tellement son interprétation du roi, qu'il lui est demandé de revenir en studio pour adapter quelques dialogues afin que sa voix puisse aussi être entendue dans la version franco-française !
Malheureusement, après Les Mondes de Ralph, la compagnie aux grandes oreilles continue de surfer sur la vague des célébrités, sacrifiant alors la qualité des doublages québécois. Effectivement, elle a l'idée saugrenue de demander à des athlètes québécois en pleine heure de gloire de s'adonner au doublage. Après un essai dans Les Bagnoles 2 (Cars 2), où Jacques Villeneuve, ancien pilote de F1, interprétait son propre rôle (un commentateur du World Grand Prix), c'est au tour de George Saint-Pierre (Capitaine America et le Soldat de l'Hiver), champion d'Ultime Fighting et de Johanne Rochette, médaillée olympique en patinage artistique, de se prêter au jeu. Le premier double sans grande conviction Art dans L'Université des Monstres (Monstres Academy). Or, aussi charismatique soit-il, Georges Saint-Pierre ne sait pas jouer ! Le personnage d'Art se retrouve alors séparé vocalement des autres monstres en raison de son accent québécois et de son ton peu inspiré. Même constat pour Rochelle dans Les Avions (Planes). Même si Joannie Rochette semble tout donner pour personnifier l'avion québécois, son ton reste toujours pareil, monotone. De plus, la patineuse a énormément de difficultés à se débarrasser de son accent, un comble lorsqu'elle donne la réplique à Maël Davan-Soulas, doubleur aguerri fraîchement débarqué de France ! Ces distributions suscitent aussi une certaine grogne dans le milieu artistique de la province. Certains acteurs trouvent aberrant de se faire « voler » des rôles au profit de sportifs non expérimentés. Le spectateur lambda, lui, remarque bien que quelque chose cloche avec ces voix à l'accent à peine camouflé et dont les lignes semblent être lues et non jouées. Il devra toutefois prendre son mal en patience, car Disney a annoncé que pour Les Avions : Les Pompiers du Ciel (Planes 2), les sœurs Dufour-Lapointe, championnes olympiques en ski acrobatique, avaient été approchées pour doubler de petits rôles...
Chloé, Maxime et Justine Dufour-Lapointe
Il est vrai que doubler les films Disney avec des acteurs québécois est toujours un plus. Retrouver les couleurs locales avec des versions faites dans la province fait toujours plaisir au public ainsi qu'aux fans. Cependant, il est désolant que la qualité du doublage se voit appauvrie parce qu'une major du cinéma décide de prendre des vedettes inexpérimentées dans cette technique ou tout simplement dépourvues d'aucune formation en jeu, et ce, uniquement pour faire de l'argent ! Rien ne vaut un bon acteur qui sait retransmettre l'émotion du personnage. Il est évident que des centaines d'acteurs québécois seraient prêts à doubler un personnage Disney dès demain matin. Aux yeux de tous les fans de la Belle province, les meilleurs doublages sont ainsi ceux des années 1990 qui réunissaient tous les doubleurs les plus expérimentés. Et puis, s'il faut absolument médiatiser la version québécoise, pourquoi ne pas mettre en avant les travailleurs de l'ombre que sont les comédiens qui se spécialisent dans le doublage, faire rayonner leur métier ? Doubleur est un vrai métier qui ne s'improvise pas !