Monstres Academy
Titre original : Monsters University Production : Pixar Animation Studios Date de sortie USA : Le 21 juin 2013 Genre : Animation 3D 3-D |
Réalisation : Dan Scanlon Musique : Randy Newman Durée : 104 minutes |
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
Poursuivant depuis l’enfance le rêve de devenir une Terreur, Bob Razowski intègre en première année la prestigieuse Monstres Université. Son plan de carrière tout tracé se retrouve pourtant vite menacé par sa rencontre avec Jacques Sullivent, dit Sulli, véritable crack dans son domaine de prédilection. Aveuglés par leur compétition, tous deux finissent par se faire renvoyer de l’université... |
La critique
Le fiasco d'un Cars 2 à la démarche plus commerciale qu'artistique et la grosse déception de Rebelle, convenue au possible ont manifestement fait perdre à Pixar de sa superbe. L'annonce d'une suite à Monstres & Cie, un de leur premier film, faisait donc logiquement craindre le pire ; le génie semblant décidément déserter le studio de Luxo Jr. Il était manifestement rentré dans le moule de la multinationale qui l'a absorbé des années auparavant misant sur des succès faciles, des suites sans âme ou ambition. Seul Toy Story a en effet échappé au phénomène des productions à visées uniquement commerciales, conservant une authentique démarche artistique pour les deux suites formant sa trilogie. Plein d'appréhensions accompagnent par conséquent la sortie de Monstres Academy ; compréhensibles aussi bien à la vue des dernières productions du studio mais aussi à ses différentes bandes-annonces, incontestablement peu inspirées...
Mais voilà - et c'est heureux ! - contre toute attente, Monstres Academy étonne agréablement. En respectant parfaitement ses personnages, en s'appuyant sur un humour bien dosé, en livrant un univers superbement travaillé, le film, qui lorgne du côté des comédies étudiantes et universitaires en la transposant au pays des monstres, relève en effet un défi de taille : être un Pixar digne de ce nom ! Il dispose ainsi de ce charme indéniable qui fait reconnaitre entre mille une production du studio à la lampe de bureau. Pixar renoue ici avec son talent de conteur d'histoires ; ses galeries de personnages enthousiasmants, et son sens de création d'univers attachants...
Monstres & Cie, le quatrième film de
Pixar, devient donc la troisième franchise du studio après Toy
Story et Cars. Rien d'étonnant à cela.
Lors de sa sortie, le film est plébiscité par la critique et le public
rapportant alors quelques 562 millions de dollars dans le monde dont 289 rien
qu'aux Etats-Unis. Il est également nommé pour 4 oscars : Meilleure Chanson,
Meilleure Musique, Meilleur Son et Meilleur Film d'Animation. Lors de la
première année où la fameuse cérémonie propose la catégorie du Meilleur Film
d'Animation ; Monstres & Cie
s'incline toutefois face à Shrek ; l'académie préférant manifestement
récompenser le trash au charme. Le film ne repart pour autant pas bredouille :
il remporte l'Oscar de la Meilleure Chanson pour If I Didn't Have You,
écrite par Randy Newman récompensé pour la première fois de sa carrière après 15
nominations ! A la sortie du DVD, un cartoon est proposé avec les deux personnages principaux
du film, La Nouvelle Voiture de Bob,
et se voit lui aussi accueilli très favorablement.
Monstres & Cie est parallèlement décliné
dans les parcs à thèmes Disney du monde entier. En 2006, Monsters, Inc. Mike
& Sulley to the Rescue! ouvre à Disney California Adventure à Anaheim
en Californie. L'année suivante, c'est au tour de Monsters, Inc. Laugh Floor
d'être proposé à
Walt Disney World Resort, au
Magic Kingdom. Enfin, en 2009,
Monsters, Inc. Ride & Go Seek s'installe à Tokyo Disneyland au Japon. Bob
et Sulli sont en outre des characters permanents de tous les resorts Disney sans
exception, preuve de leur immense popularité...
Malgré tous ces signes de succès, la mise en chantier de Monstres Academy
n'est pas un long fleuve tranquille. Au contraire, ce film a été l'un des
catalyseurs de tous les désaccords apparus entre Steve Jobs, alors propriétaire
de Pixar, et Michael Eisner, PDG lui de The Walt Disney Company. Les
faits remontent ainsi à 2001. Les deux studios envisagent d'abord logiquement de
faire un troisième opus de Toy Story ; le
deuxième, sorti en 1999, ayant dépassé toutes les espérances, autant artistiques
que commerciales. Mais, bien vite, ils se déchirent sur le montage juridique de
l'exploitation de l'œuvre. Liés par un contrat de distribution prévoyant cinq
films partagés peu ou prou à 50/50 (1001 Pattes est
le premier et Monstres & Cie
le second), Pixar estime, en effet, pour sa part, que ce troisième opus est
partie intégrante du quota négocié tandis que Disney refuse lui de le voir
comptabilisé de la sorte, sous l'argument que Toy
Story préexistant à l'accord, rend, de fait, ses suites indépendantes de
cette négociation. Chacun campe sur ses positions jusqu'au point de rupture…
Et tant pis si les premiers films nés de l'accord précédemment signé ont
rapporté, à eux-seuls, plus de 2,5 milliards de dollars. Pixar se sent lésé et
supporte de plus en plus mal l'idée de partager le butin à hauteur de la moitié
avec Disney. Il est, en effet, le responsable de la création et de la production
et confie simplement à son partenaire, le marketing et la distribution. Ce
dernier dispose, en plus, des droits d'exploitation sur les histoires et les
personnages ; l'accord lui laissant même la primauté de décision sur
d'éventuelles suites. Ainsi, Pixar a les mains liées ; s'il décide de changer de
distributeur, il perd non seulement le droit d'exploiter ses anciens personnages
mais ne peut pas, en outre, empêcher la réalisation de suites menées par
d'autres !
Le Monde de Nemo sort dans un climat de guerre
froide entre les deux partenaires qui n'est rien à comparer avec celui qui
domine lors de la présentation des (Les)
Indestructibles.
Dès 2004, les deux studios tentent de trouver un nouvel accord pour poursuivre
leur partenariat que tout le monde loue pour être une machine à fabriquer des
pépites artistiques et commerciales. Pixar entend redéfinir sa place face à
l'ogre Disney : il souhaite désormais financer seul ses productions (il a un
trésor de guerre pour cela !) et voir son allié de toujours confiné au simple
rôle de distributeur, rétribué en tant que tel, perdant au passage tout droit
sur les œuvres, leurs personnages ou leurs destinées... Disney refuse tout de go
le strapontin qui lui est proposé. Pixar se braque. Le divorce est consommé, les
deux tourtereaux annoncent à la mi-2004 l'échec de leurs négociations ; Pixar se
mettant alors en quête d'un nouveau partenaire. Steve Jobs et Michael Eisner ne
se prennent même plus au téléphone : la rupture semble irrémédiable. En
coulisses, les manœuvres continuent pourtant. Le patron d'Apple, toujours aux
manettes, annonce qu'il souhaite désormais voir les longs-métrages Pixar sortir
en été, une saison qu'il juge plus profitable. C'est la plus grosse période pour
le box-office américain et une sortie en juillet-aout permet une vente en vidéo,
idéale, à Noël !
Cars - Quatre Roues, le dernier film de l'accord
avec Disney, est ainsi le premier à se voir appliquer ce nouveau calendrier. Il
est donc décalé à juin 2006, un recul qui est autant un gain de temps précieux.
Car il s'agit pour le patron pixarien de jouer la montre : Hollywood bruisse, en
effet, de rumeurs. Michael Eisner ne serait plus en odeur de sainteté à la tête
de The Walt Disney Company...
Parallèlement, Disney fait mine d'organiser la riposte et de reprendre la
main. Le 16 juin 2005, la compagnie annonce ainsi l'ouverture d'un nouveau
studio d'animation : Circle 7 Animation. Situé à Glendale, dans d'anciens
locaux d'ABC, à proximité de DreamWorks Animation et de Walt Disney
Imagineering, il se destine à produire uniquement des suites des films Pixar
comme Toy Story, Monstres & Cie
et Le Monde de Nemo. Toy Story 3 et
Monstres & Cie 2 sont donc rapidement mis en chantier. La suite des
aventures de Bob et Sulli a même un titre Monsters, Inc. 2 : Lost in
Scaradise. Dans le pitch de base, les deux amis retournent voir Bouh pour se
rendre compte que la fillette a déménagé. Ils décident donc de la chercher dans
le monde des humains et de ne pas rentrer tant qu'ils ne l'ont pas revue. Cette
situation devant bien évidemment entraine tout un tas de catastrophes… Le
constat est affligeant tant l'imagination semble absente : il ne s'agit là, en
effet, rien de plus qu'un Monstres & Cie
« inversé » !
Circle 7 Animation était-il une vraie structure ou un simple coup de
bluff destiné à démontrer la capacité de Disney à se passer de Pixar ? Les
animateurs recrutés jurent que le studio était bien réel et parfaitement viable.
Les analystes du secteur en sont eux moins convaincus... La question ne sera
jamais tranchée, car Roy Disney
gronde en coulisse. Il sort du bois à la première occasion et mène intensivement
une action de lobbying dénommée "Save Disney". Il déstabilise ainsi la Direction
de l'époque et contraint, en 2005, Michael Eisner à précipiter son départ en
obtenant pas moins qu'un vote de défiance lors de l'Assemblée Générale des
Actionnaires de la firme toute entière. Bob Iger,
alors numéro 2, le remplace en qualité de PDG. Sa première décision consiste
bien vite à renouer avec Pixar dont il organise le rachat dès 2006. Il place
également John Lasseter
à la tête de la division Animation de la nouvelle entité Disney-Pixar. Circle
7 Animation est fermé dans la foulée et tous ses projets stoppés manu
militari. Pixar entend, en effet, revenir seul aux commandes des éventuelles
suites de ses films ! Même si la mise en chantier a été plus longue que pour
Toy Story 3, il est déjà presque évident que Monstres & Cie
aurait une suite… Un jour...
Finalement, le projet est officiellement lancé mais sans Pete Docter, le
réalisateur du premier opus, qui laisse sa place à Dan Scanlon.
Né en 1976, ce dernier fait ses premières armes dans l'animation de
longs-métrages qui sortent directement en vidéo en tant qu'animateur sur
Joseph, le Roi des Rêves chez DreamWorks Animation puis en tant que
storyboarder sur La Petite Sirène 2 : Retour à
l'Océan et 101 Dalmatiens 2 : Sur la Trace
des Héros chez DisneyToon Studios. Il rentre
chez Pixar en septembre 2001, un mois avant la sortie de Monstres & Cie. Il travaille alors sur le
scénario et les storyboards de Cars - Quatre Roues
puis est promu réalisateur sur le cartoon, Martin et la Lumière Fantôme.
Pixar lui confie ensuite le scénario et la réalisation du long-métrage
Monstres Academy.
La fin de Monstres & Cie était parfaite. Difficile donc pour les artistes de Pixar de repartir de là. Ils font donc le choix judicieux de mettre en place un préquel, le premier du genre pour Pixar ; les seules suites du studio (Toy Story 2, Toy Story 3 et Cars 2) se passant en effet après leur film de référence. Le réalisateur qui s'est, en réalité, rendu compte de l'incroyable potentiel de ces personnages que sont Sulli et Bob, a ainsi voulu approfondir leur relation en montrant son origine et surtout comment leur belle amitié s'est construite. Les artistes de Pixar cherchent alors le bon angle d'attaque en se concentrant d'abord sur Bob ; puis les débats internes les font envisager de se recentrer sur Sulli pour reprendre enfin l'idée de traiter les deux sur un pied d'égalité avant de revenir finalement sur Bob, seule option qui est jugée offrir le meilleur potentiel au récit global. S'il est le personnage comique de Monstres & Cie où l'émotion et laction sont principalement portées par Sulli ; dans Monstres Academy, les rôles se trouvent donc inversés. Bob est de la sorte au centre des débats et c'est par lui que tout arrive. Le personnage surprend alors son monde en réussissant en plus de faire rire, à émouvoir et toucher l'auditoire, permettant de la sorte au spectateur de s'identifier à lui. Là où Martin tapait sur les nerfs dans Cars 2, Bob confirme son incroyable capital-sympathie !
Mais voilà, une ligne de dialogue de Monstres & Cie pose problème : Bob vannant Sulli par un "Tu es jaloux de moi, physiquement, depuis la maternelle. Avoue-le !". Dan Scanlon et ses scénaristes essayent donc de trouver une justification pour confirmer la teneur de cet échange sans qu'elle ne vienne perturber la crédibilité du second opus tout entier. Ils ont d'abord fait des tests où Bob et Sulli se rencontrent tout petit puis se retrouvent à l'université. Mais cela ne fonctionne pas. Il fallait vraiment que leur rencontre ait lieu durant leurs années fac car, c'est à ce moment précis de la vie, qu'un adulte en devenir découvre qui il est réellement et ce qu'il veut faire. La situation est grave ! Le projet de développement de Monstres Academy est bloqué : Pixar, toujours très à cheval sur la cohérence de son catalogue ne pouvait balayer d'un revers de la main ce dialogue. C'est donc finalement Pete Docter et John Lasseter en personne - et en légitimité ! - qui insistent auprès de Dans Scanlon pour passer outre. Certes, il est honorable de rester le plus fidèle possible au premier film mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de sa qualité finale. Dès lors, les auteurs considèrent que cette phrase est une vanne courante chez les monstres, une expression qui signifie qu'ils se connaissent simplement « depuis longtemps ». Si mince soit-elle, cette astuce n'est absolument pas incongrue. Elle a surtout le mérite d'avoir débloqué le processus de création et finalement d'éviter la lourdeur d'un passage évidemment dispensable car cherchant uniquement à la justifier...
Cet épisode de tractations et autres tergiversations montre comment Pixar s'est attaché à construire un film parfait. Et force est de constater qu'il y est parvenu. A tel point même qu'il devient difficile de savoir lequel des deux opus est le mieux tellement ils sont différents et complémentaires à la fois. Certes, Monstres & Cie a ce petit zeste de charme venu de la seule présence de Bouh ; mais Monstres Academy n'est pas lui, pour autant, dépourvu d'émotion ! Il apporte en effet un message peu commun pour un film Disney ou Pixar. Sa réflexion sur l'éducation, les études, l'ambition personnelle ou les moyens pour parvenir à ses rêves semble en effet assez convenue de prime abord mais sa conclusion étonne réellement par la force insoupçonnable qu'elle apporte au récit. En apprenant plus sur Sulli et surtout sur Bob, le spectateur en découvre aussi plus sur lui-même : le processus d'identification est incroyablement percutant. Et que dire de la relation entre Bob et Sulli, en particulier la façon dont elle s'est construite, si ce n'est qu'elle apparait totalement naturelle, jamais poussive ou artificielle, toujours crédible et sincère. Une vraie et belle réussite !
Au delà de l'écriture qui reprend décidément ses lettres de noblesse chez Pixar, l'univers de Montres Academy est remarquablement travaillé. Le spectateur retrouve ici tous les codes du film d'étudiant américain ou de campus universitaire. Il y a ainsi les clubs plus bizarres les uns que les autres, les maisons estudiantines plus ou moins prestigieuses, les élèves populaires et prétentieux, les loosers rejetés de tous, les tournois entre maisons... Le tout est rehaussé par des détails et un visuel à la fois époustouflants tout en étant foncièrement doux et bienveillants. Les studios Pixar n'ont d'ailleurs pas eu à aller très loin pour trouver l'inspiration : la fameuse université de Berkeley se trouvant, en effet, à quelques minutes en voiture d'Emeryville. L'influence de ce campus nord-californien est dès lors omniprésente durant tout le film. Le spectateur se sent de la sorte enveloppé dans un cocon qui fait du bien et lui permet de ressortir de sa séance, non seulement sans l'impression d'avoir être pris pour un imbécile, mais aussi et surtout avec un moral gonflé à bloc ; une joie de vivre. Il faut dire que le film distille des séquences vraiment drôles via ses personnages, ses répliques ou ses jeux de mots. Toute la famille trouvera son bonheur ; même lorsque Monstres Academy joue la carte de la frayeur en offrant une scène qui prend des airs finalement savoureux de petit hommage à E.T., l'Extraterrestre.
Les personnages étaient une grande force de Monstres & Cie
; ils le sont aussi dans son préquel.
Bob, second rôle comique du film de référence, prend ici le premier rôle et sait
être émouvant et touchant. Il est ainsi la preuve qu'il est un personnage bien
moins monodimensionnel qu'un Martin qui a réussi l'exploit de
passer de sympathique dans Cars - Quatre Roues à
insupportable dans Cars 2. Ici, Bob se présente
avec son rêve de vie : devenir Terreur d'Elite. Et il a l'intention de mettre
toutes ses chances de son côté afin de le réaliser. Le personnage permet de
faire une belle allégorie sur les étudiants qui partent de rien mais qui, à
force de perséverance, arrivent à passer tous les obstacles et embrasser la carrière qu'ils
visaient.
Sulli, quant à lui, n'est pas encore le monstre plein de douceur et de sympathie
connu de tous. Un peu arrogant, tout lui tombe tout prêt dans la main ! Bien plus en
retrait que dans le premier film, il est au cœur de la leçon du récit qui veut
qu'il faut savoir s'ouvrir aux autres, mais surtout, apprendre à s'investir que
cela soit dans son travail comme en amitié.
Si Léon est lui aussi de retour mais dans un rôle qui amusera beaucoup les fans
; la grande majorité des monstres sont ici de nouvelles recrues. L'univers permet en
effet une imagination débordante et sans limites. Difficile de les citer tous,
mais parmi les nouveaux personnages, sont d'abord à retenir les acolytes de Oozma Kappa. Ils sont la bande de loosers du campus : avec Don, le plus vieux
étudiant de l'université ; Terri et Terry les jumeaux siamois ; Squishy
(doublé en français par Malik Bentalha), le timide de service ; Art (dont Jamel
Debbouze assure la voix en français), le pote zen de la confrérie. A remarquer
également la Doyenne Hardscrabble assumée en français par
Catherine Deneuve. Elle a notamment pour mission d'identifier les monstres qui
font peur et les autres. Ainsi, tous les étudiants en Terreur ont à relever
un défi de taille : ils doivent être capables de l'impressionner...
L'animation et les effets spéciaux sont exceptionnels comme il est d'usage chez Pixar.
Alors, certes, rien de vraiment époustouflant mais "simplement" des textures plus vraies
que nature et des couleurs douces et apaisantes.
La musique, quant à elle, si elle est efficace, ne reste pas forcément dans les
mémoires. Ainsi, Randy Newman qui reprend son rôle de compositeur dans la suite,
sait parfaitement retranscrire la vie étudiante et contribue à l'envoutement que
le film produit sur le spectateur. Malheureusement, aucun air ne ressort vraiment
sauf bien-sûr quand il reprend ceux du premier film pour souligner les passages
autour de la société Monstres & Cie.
Enfin, il convient de noter le soin apporté jusqu'au générique qu'il est
conseillé de suivre jusqu'à la dernière minute : une petit surprise attendant le
spectateur en toute fin de séance.
Pour assoir la notoriété du film, les studios Pixar ont décidé de s'amuser avec le marketing de Monstres Academy et d'utiliser à plein les potentiels de son thème. Ainsi, en plus des traditionnelles bandes annonces et autres extraits habituels, le studio s'est amusé à créer un site plus vrai que nature présentant la fameuse Monstres Academy. Il n'est pas moins qu'une copie conforme d'un vrai site d'université américaine au point même que certaines vraies écoles devraient s'en inspirer ! Programmes des cours, histoire de l'école, témoignages d'élèves et de professeurs, vie sur le campus, activités physiques... Toutes les informations présentées par une "vraie école" sur son site sont mises en avant et transposées dans l'univers des monstres. Même une boutique est ouverte. Mais le plus incroyable, c'est que le site est bourré de détails incroyables sur l'établissement avec des plans et des descriptions impressionnantes qu'aucun art-of ne pourrait mieux rendre. Si l'idée peut paraitre farfelue, elle est en fait symptomatique de l'esprit Pixar. En plus de s'amuser comme des petits fous, ses artistes ont simplement parfaitement bien compris leur cible. L'écart qui sépare les deux films est de onze ans. Les enfants qui ont découvert Monstres & Cie en 2001 sont maintenant en capacité d'être à l'université ou sur le point de l'être. Quoi de mieux que d'aller les chercher dans leur environnement pour leur donner envie de venir retrouver des amis perdus de longues dates ?!
Monstres Academy rassure le spectateur. Pixar n'a donc pas perdu sa
baguette magique ! Le film est une agréable surprise, d'autant plus grande que
peu sont ceux qui auraient parié sur sa qualité. Après les grosses déceptions
que sont Cars 2
et Rebelle, Pixar revient en effet à ses fondements
en livrant un film certes classique dans sa construction mais regorgeant de
personnages attachants, d'humour bien senti, de messages ambitieux et d'univers
foisonnants.
Monstres Academy est assurément une nouvelle pépite à
succès.