À la Poursuite de Demain
La Bande Originale du Film
Éditeur : Walt Disney Records Date de sortie USA : Le 18 mai 2015 Genre : Bande originale |
Durée : 73 minutes |
Liste des morceaux
01. A Story About a Future – 0:54
02. A Prologue – 01:29
03. You’ve Piqued My Pin-Trist – 03:27
04. Boat Wait, There’s More ! – 01:08
05. Edge of Tomorrowland – 05:17
06. Casey V Zeitgeist – 01:23
07. Home Wheat Home – 0:42
08. Pin-Ultimate Experience – 04:53
09. A Touching Tale – 01:36
10. World’s Worst Shop Keepers – 03:34
11. Just Get in the Car – 01:42
12. Texting While Driving – 0:47
13. Frank Frank – 01:18
14. All House Assault – 04:04
15. People Mover and Shaker – 05:26
16. What an Eiffel ! – 06:56
17. Welcome Back, Walker ! – 02:31
18. Sphere and Loathing – 02:21
19. As the World Burns – 04:24
20. The Battle of Bridgeway – 02:52
21. The Hail Athena Pass – 0:59
22. Electric Dreams – 04:40
23. Pins of a Feather – 05:19
24. End Credits – 05:26
La critique
Sorti en mai 2015 sur le sol américain et réalisé par Brad Bird, à la barre de (Les) Indestructibles (2004) et de sa suite (2018), mais également de Ratatouille (2007), À la Poursuite de Demain (2015) est un film de science-fiction inspiré du Tomorrowland (d’où son titre en version originale) de tous les parcs Disney, mêlant vision du futur et ode à l’innovation, mais également et de façon notable du Discoveryland de Disneyland Paris.
S’il n’est pas un succès en salles, le film demeure néanmoins une curiosité à voir, divertissante et bien imaginée : il s’accompagne en outre d’une bande originale convenue mais bien ancrée dans l’histoire narrée.
À la Poursuite de Demain (2015)
La bande originale de À la Poursuite de Demain est intégralement composée par Michael Giacchino.
Collaborateur proche de Brad Bird, le compositeur rendu célèbre pour son travail sur la série Lost : Les Disparus (2004) a également écrit la partition de (Les) Indestructibles et Les Indestructibles 2, L’École Fantastique (2005), Esprit de Famille (2005), Ratatouille, Là-Haut (2009), Cars 2 (2011), John Carter (2012), La Planète des Singes : L’Affrontement (2014), Vice-Versa (2015), Zootopie (2016), Doctor Strange (2016), Rogue One : A Star Wars Story (2016), Spider-Man : Homecoming (2017), La Planète des Singes : Suprématie (2017), Coco (2017), Spider-Man : Far From Home (2019), Jojo Rabbit (2019), Spider-Man : No Way Home (2021), Buzz L’Éclair (2022), et Thor : Love and Thunder (2022).
En dehors des longs-métrages, il a aussi composé la musique de plusieurs courts-métrages des studios Pixar tels que L’Homme Orchestre (2005), Extra-Terrien (2006), Passages Nuageux (2009), Doug en Mission Spéciale (2009), George et A.J. (2009), Jour Nuit (2010), La Luna (2011), Toy Story : Angoisse au Motel (2013), Toy Story : Hors du Temps (2014) et Premier Rendez-Vous ? (2015).
Michael Giacchino
Michael Giacchino a par ailleurs signé les musiques des jeux-vidéo Mickey Mania (1994) et Donald in Maui Mallard (1995), mais aussi du jeu Les Indestructibles – La Terrible Attaque du Démolisseur (2005).
Il s'est également chargé de la musique originale des attractions Space Mountain : Mission 2 (2005) au Discoveryland du Parc Disneyland à Paris, Star Tours : The Adventures Continue (2011) et de Ratatouille : L’Aventure Totalement Toquée de Rémy (2014).
Non content d’être l’un des compositeurs les plus populaires et reconnus, Michael Giacchino s’est adonné à la réalisation pour le téléfilm Werewolf by Night (2022) diffusé sur Disney+, mais aussi aux caméos, en apparaissant dans Star Wars : Le Réveil de la Force en interprétant le stormtrooper FN-3181, dans l’épisode IX en jouant un seigneur Sith, mais également dans le film À la Poursuite de Demain, en prenant le rôle d’un opérateur de l’attraction It’s a Small World au début du film.
Michael Giacchino dans À la Poursuite de Demain
Brad Bird a donc toute confiance en Michael Giacchino lorsqu’il lui confie la mission de mettre en musique le film qu’il réalise. Les deux artistes se considèrent déjà plus amis que collègues. En outre, le réalisateur avait besoin d’un compositeur capable de rester sur une musique orchestrale classique, sans trop d’expérimentations, et Giacchino est alors le choix parfait.
Cette amitié avec Brad Bird représente un avantage et un gain de temps pour Giacchino, car sa proximité avec le réalisateur lui permet de connaître en avance le scénario complet avant même les premières prises de vue. Ainsi, certaines idées ont déjà le temps de mûrir dans sa tête, et dès le début de son travail, elles sont déjà pleinement réfléchies.
Michael Giacchino ne s’inspire pas d’une bande originale déjà existante. Son inspiration se porte en effet principalement sur ce que l’histoire du film a à raconter, mais également sur le caractère des personnages et de leur ressenti, afin de traduire cet ensemble en musique.
Au niveau du processus, et en terme d’organisation, Michael préfère travailler chronologiquement par rapport à l’histoire du film. D’après lui, cela permet notamment au public de mieux imaginer le film visionné, rien qu’en écoutant la bande originale.
Le compositeur en regarde alors une séquence, puis part en studio afin de songer à la scène en question, et écrire la partition la plus adaptée. Il envoie ensuite son travail à Brad Bird, en lui expliquant ce qu’il a ressenti en voyant la scène en question.
Il s’agit d’un véritable travail d’équipe durant lequel Giacchino présente ses morceaux, puis les peaufine selon les commentaires du réalisateur. Une fois chaque morceau validé, le reste de son travail consiste à raccorder le tout pour former un ensemble cohérent.
Michael Giacchino durant les sessions d'enregistrement
Comme le souhaite Brad Bird, la musique de Michael Giacchino est globalement classique, incluant des thèmes et des variations entêtants. La bande originale de À la Poursuite de Demain est aussi entièrement orchestrale et accompagnée d’un chœur; elle se construit autour de quelques thèmes récurrents subissant différents arrangements selon l’ambiance de la scène qu’ils accompagnent.
S’ils identifient les émotions ressenties par les personnages, les thèmes musicaux illustrent surtout les idées et les actions qui les accompagnent. La musique met alors en valeur le concept du film reposant sur la notion de créativité, d’idées de génies, de progrès scientifique pour le bien des humains et de l’environnement dans lequel ils vivent. Les thèmes musicaux se veulent alors grandioses, optimistes, progressifs avec une teinte d’émerveillement.
La bande originale de À la Poursuite de Demain est globalement une réussite. Elle représente à la perfection la thématique du film. La bonne idée est particulièrement le fait de lui donner une trame, un fil rouge, tout au long de la partition, grâce à un thème revenant à plusieurs reprises sous diverses formes.
La notion d’optimisme liée aux grandes idées et prouesses scientifiques et technologiques se fait ressentir dès le premier titre, A Story About a Future. Ce thème va alors réapparaître à plusieurs reprises et sous plusieurs orchestrations, étant somptueusement interprété dans You’ve Piqued My Pin-Trist grâce à une introduction évasive. Le morceau se fait ensuite plus dynamique avec les cuivres reprenant le thème, tandis que les instruments à cordes et le piano jouent un accompagnement actif.
Les situations les plus distordues sont également bien représentées comme dans le morceau Edge of Tomorrow dans lequel l’orchestre passe d’un thème comique à un plus inquiétant voire stressant, avant de terminer sur une note beaucoup plus chaleureuse.
Le morceau Casey V Zeitgeist contient quant à lui une introduction très émouvante avant de se transformer en un thème plus rapide rythmiquement parlant.
Pin-Ultimate Experience est pour sa part une grande réussite. Reprenant un accompagnement dynamique déjà présent dans You’ve Piqued My Pin-Trist, il en est son prolongement et invite l’auditeur à embarquer de façon rassurante pour une aventure vers l’inconnu. Tout en crescendo, les cinq minutes du morceau passent très vite et aucune longueur n’est à relever. Chaque instrument est à sa place, le tempo et les nuances parfaitement dosées.
Séquence émotion, le morceau Electric Dreams reprend le thème principal posément avec une réverbération impeccablement déterminée sur le piano avant son grand final magnifiquement interprété par les chœurs et les cordes, avant qu’un xylophone ne conclue le tout avec calme.
À partir du titre World’s Worst Shop Keepers, et ce jusqu’au morceau All House Assault, la musique devient inquiétante tout en restant énergique, symbolisant la course contre la montre dans laquelle sont embarqués les protagonistes. Là encore, il est aisé pour l’auditeur ayant vu le film de se reconstituer la séquence en question.
Il n’est absolument pas regrettable que le compositeur se contente d’une bande originale musicalement classique. Il est évident qu’il n’est pas nécessaire de se lancer dans une musique plus expérimentale. L’utilisation des cordes et la mise en avant des cuivres pour le thème principal suffisent en effet amplement à traduire les idées d’innovation et de découverte.
Malheureusement, en dehors d’un thème récurrent et différemment orchestré, le reste de la bande originale, si elle accompagne très justement chaque scène, demeure assez oubliable. Un sentiment de répétition se fait clairement ressentir à la longue, et les morceaux venant casser ce rythme, comme World’s Worst Shop Keepers et Just Get in the Car ne parviennent pas à avoir autant d’impact. Ils sont certes adaptés, mais du fait de leur construction classique, n’ont rien de véritablement novateur ou particulier à proposer à l’auditeur.
De plus, certains morceaux contiennent des changements d’ambiance radicaux, et, sortis du film, ne s’apprécient pas autant avec une simple écoute. Le titre What an Eiffel ! en est certainement l’exemple le plus parlant.
Le film À la Poursuite de Demain a le privilège de s’accompagner d’une musique totalement raccord avec la thématique de son histoire. Si elle peut sembler par moments un poil trop ordinaire, la bande originale du long-métrage inspiré de Tomorrowland réussit néanmoins à valoriser certaines scènes en étant aussi grandioses que ce qu’elles représentent, tout en restant sur un schéma classique comme beaucoup d’autres bandes originales devenues cultes avec le temps.