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Disneyland Park

Tomorrowland

A vista into a world of wondrous ideas, signifying man's achievements...a step into the future, with predictions of constructive things to come.
Tomorrow offers new frontiers in science, adventure and ideals: the Atomic Age...the challenges of outer space...and the hope for a peaceful and unified world.

Une vision sur un monde d'idées merveilleuses, illustrant les réalisations de l'homme... un aperçu du futur, en imaginant les innovations à venir.
Le futur ouvre de nouvelles frontières en matière de science, d'aventure et d'idéaux : l'ère atomique... les défis de l'espace... et l'espoir d'un monde pacifique et unifié.

Walt Disney, Co-Fondateur, The Walt Disney Company - 17 juillet 1955.

C’est avec ces mots que Walt Disney inaugure le cinquième Land de Disneyland Park le 17 juillet 1955.

Par la terre ou par les airs, l’entrée de ce monde du futur se fait en contournant le majestueux Astro Orbitor, dont les véhicules d’inspiration steampunk permettent d’avoir une vue panoramique des aventures que l’explorateur du futur pourra découvrir. Après avoir passé les deux majestueuses façades rétro-futuristes, Star Tours: The Adventures Continue propose un voyage vers une galaxie lointaine, très lointaine qu’il faudra défendre tandis qu’en face, c’est une autre partie de la galaxie, placée sous la domination de l’infâme empereur Zurg, qu’il faudra libérer en se servant des Astro Blasters de Buzz l'Éclair dans Buzz Lightyear Astro Blasters.

Si cette dernière mission est réussie, Alien Pizza Planet, sous l’iconique fusée Moonliner, permettra aux victorieux rangers de l’espace de se sustenter avant de retourner dans le vide intergalactique via le Spatioport de Tomorrowland qui abrite Space Mountain et ses arêtes d’un blanc écarlate. Les boutiques The Star Trader et Little Green Men Store permettent alors d’acheter tous les équipements nécessaires afin de réussir ces différentes missions ou tout simplement de se procurer les derniers accessoires à la mode galactique pour voyager avec style.

Il est également possible de se divertir entre deux vols spatiaux au sein du Tomorrowland Theater idéalement situé en-dessous de l’entrée du Spatioport. Mais le monde du futur n’est pas seulement tourné vers l’espace avec lequel il est en relation permanente via l’Observatron.

Il explore en effet aussi de nouvelles mobilités, telles que les voitures hybrides qui peuvent être testées à Autopia ou les sous-marins de Finding Nemo Submarine Voyage. Avant de repartir vers le présent, une visite dans le futur ne serait pas complète sans un dîner au Galactic Grill et une pause musicale devant la scène rétractable Tomorrowland Terrace. Seul le voyage retour en Disneyland Monorail permettra au voyageur du futur de tester l’autoroute aérienne connectant Tomorrowland à l’époque d’où il est venu.

Tomorrowland Station permet aussi de monter à bord du Disneyland Railroad pour quitter le futur et faire un voyage de 65 millions d’années vers le passé de Primeval World via une excursion au sein du Grand Canyon Diorama.

Tomorrowland n’est pas un Land comme les autres au sein de Disneyland et a été depuis son ouverture en 1955 la zone la plus problématique du Parc à tous les niveaux.

Tout d’abord, l’idée même de présenter aux visiteurs un aperçu du futur est un challenge presque impossible reconnu déjà à l’époque par Walt Disney lui-même : « Tomorrow is a hack of a thing to keep up with » (« Le futur est une chose très difficile à suivre » en français). Presque impossible car les prédictions sont difficiles à faire par nature et aussi parce que depuis le milieu du vingtième siècle, les avancées technologiques sont si nombreuses et rapides que le temps de concevoir et construire une attraction, cette dernière sera inévitablement dépassée en quelques années ; ce qui inévitablement « ringardise » rapidement son propos puis le Land entier.

Ensuite, imaginer le futur coûte très cher en recherches, en développement et en construction, que ce soit pour le Land et ses attractions ou pour le support narratif que constitue l'émission d’anthologie Disneyland lancée en 1954 pour promouvoir le Parc. Ainsi, si de nombreux contenus de cette série sont liés à Adventureland, Frontierland, Fantasyland ou Main Street, U.S.A., il y en a très peu faisant écho à Tomorrowland. Sur la première saison, l’unique épisode Man in Space, diffusé quatre mois avant l’inauguration du Parc, est dédié à Tomorrowland.

La complexité d’imaginer le futur, d’en définir une vision claire et de trouver un moyen de la concrétiser font que la conception originale de Tomorrowland prend énormément de retard et que son budget initial est progressivement entamé par le coût des autres Lands. Jusqu’au printemps 1955, Walt Disney envisagera même d’ouvrir sans Tomorrowland qui serait alors annoncé avec une « ouverture ultérieure ». Au moment où le Parc est inauguré, même si Tomorrowland est finalement ouvert au même titre que les autres Lands, sa construction n’est en fait pas terminée et les chantiers toujours en cours sont dissimulés avec des ballons et des bannières. En réalité, seule une attraction est pleinement opérationnelle : le Circarama Theater. Cette salle de cinéma à 360 degrés propose un film de douze minutes proposant un voyage entre Beverly Hills et Monument Valley. Si la technologie de projection est bien novatrice, le contenu n’est pas vraiment en lien avec le thème du Land.

Les deux autres offres de cette zone lors de son inauguration sont Hall of Chemistry, une exposition sur la chimie conçue et financée par la société Monsanto sans aucun apport créatif de Disney et l’attraction Tomorrowland Autopia qui sera en fait en panne la majorité du temps. Le Land proposé est dès lors à des années lumières de la promesse faite aux investisseurs et aux médias lors de l’annonce du projet. Walt Disney avait en effet annoncé la mise en service d’un monorail, d’un dispositif de plongée sous-marine pour les enfants, d’un tapis roulant de transport et autres innovations. Le seul élément véritablement dans le thème est la fusée TWA Moonliner, conçue en collaboration avec la compagnie aérienne américaine Trans World Airlines ou TWA. Haute de vingt-quatre mètres, il s’agit à l’ouverture de la structure la plus haute du Parc et devient presque par défaut l'icône de Tomorrowland. Autre élément décoratif remarquable et symbolique du Land, l’horloge monumentale Clock of the World permet à tout instant, après avoir parcouru l’Avenue of the Flags de connaître l’heure dans n’importe quel pays du globe ou presque. Malgré un Land du futur loin de ses promesses à l’ouverture, le triomphe public et financier de Disneyland offre à Walt Disney l’opportunité de rectifier le tir très vite et de développer à grande vitesse cette zone du Parc. Le développement qui va débuter dès les premières semaines d’ouverture et se poursuivre pendant une vingtaine d'années est tel que Tomorrowland est le seul Land de Disneyland dont il ne reste aujourd’hui absolument rien par rapport à son inauguration en 1955.

Si Tomorrowland va en effet très vite proposer une offre de qualité aux visiteurs, dont plusieurs attractions majeures du Parc devenus iconiques, ce sera très régulièrement en dénaturant le concept d’origine, trop compliqué à mettre en œuvre de manière cohérente et sans doute trop abstrait pour proposer des attractions plus parlantes au grand public.

Pendant la première année d’exploitation, plusieurs attractions sont ajoutées pendant l’été comme Rocket to the Moon en juillet, 20.000 Leagues Under the Sea et Phantom Boats sur le Tomorrowland Lake en août. Si Rocket to the Moon, une simulation d’un vol de la Terre à la Lune, est parfaitement dans le thème et la promesse du Land, 20.000 Leagues Under the Sea est elle juste une exposition des décors du film importés en urgence des Walt Disney Studios de Burbank pour remplir un bâtiment vide tandis que Phantom Boats se résume à une simple balade en bateau comparable à celles proposées dans n’importe quelle base de loisirs.

Seront aussi ajoutées des expositions des plus improbables comme Bathroom of Tomorrow présentant ni plus ni moins que les toilettes du futur ou Hall of Aluminium Fame devant notamment faire rêver les ménagères des années cinquante avec l’usage innovant de l’aluminium en allant du papier alimentaire jusqu'aux débouchés industriels. Trop terre à terre et davantage des expositions publicitaires que de véritables attractions, ces expositions seront vite oubliées.

1956 voit l’arrivée de deux nouvelles attractions : Astro-Jets et Skyway to Fantasyland. Elles symbolisent la dichotomie de Tomorrowland avec d’un côté un manège classique dans le thème du Land proposant un vol dans des véhicules spatiaux et de l’autre un voyage en télécabines semblable à celles équipant les stations de ski. Incontestablement sympathique mais pas futuriste.

Cette dichotomie va se poursuivre les années suivantes avec des ajouts souvent innovants mais parfois hors sujets. Par exemple, House of the Future en 1957, le Viewliner Train ou le Disneyland-Alweg Monorail System en 1959 sont des marqueurs de l’histoire de Disneyland et sont complètement alignés avec le concept du Land. La première attraction présente toutes les innovations architecturales, techniques et industrielles que pourront découvrir les familles américaines dans le futur. La plupart d’entre elles seront d’ailleurs vraiment développées et mises en œuvre comme par exemple le four à micro-ondes. La seconde est une proposition de transport du futur, qui, même si elle ne rencontrera pas le succès escompté dans le monde réel, était à l’époque avant-gardiste et constituait une première aux États-Unis.

En 1959 ouvrent également Matterhorn Bobsleds et Submarine Voyage, deux attractions majeures dans leur échelle et leur thématisation basées sur une technologie innovante avec d’abord les premières montagnes russes tubulaires et ensuite la première attraction sous-marine. Le succès public est immédiat et personne ne se pose véritablement la question de leur présence au sein de Tomorrowland. Factuellement, une montagne au centième de sa taille importée de Suisse parcourue de bobsleighs et des sous-marins nucléaires militaires sont bien trop ancrés dans le présent et ne proposent aucune vision du futur.

Les moyens financiers ne manquant pas à cette époque et le besoin d’augmenter la capacité du Parc étant de plus en plus pressant, Walt Disney décide d’apporter plus de cohérence à l’ensemble en reconstruisant une très grande partie du Land afin d’unifier son apparence architecturale et de proposer de nouvelles attractions. C’est ainsi qu’est inauguré en 1967 le « New Tomorrowland » qui s’affirme comme la version la plus aboutie, la plus originale et avec l’offre d’attractions la plus complète. Le slogan dans cette version sera « A world on the move » (comprendre « Un monde en mouvement ») concrétisée par des attractions extérieures toujours en mouvement, quelque soit l’endroit où le regard du visiteur se pose : les véhicules de Rocket Jets qui tournent sur leur plateforme surélevée, le Disneyland - Alweg Monorail System qui connecte désormais Tomorrowland et le Disneyland Hotel, le Carrousel Theater dont tout le bâtiment tourne sur lui-même et surtout les véhicules techniquement incroyables du PeopleMover qui circulent au-dessus du Land pour un circuit panoramique aérien.

Toujours dans cet esprit scientifique, la très innovante attraction Adventure Thru Inner Space, ancêtre de la future Body Wars à EPCOT (Walt Disney World Resort) où les visiteurs sont réduits à une taille microscopique à qui Star Tours, construite au même endroit, fera quelques clins d’œil. La légendaire artiste Mary Blair contribua à embellir l’architecture du land avec l’ajout au sein du Corridor of Murals (l’entrée de Tomorrowland) de deux superbes mosaïques dans le même style que celle réalisée pour le Contemporary Resort de Walt Disney World Resort.

À peine douze ans après l’ouverture du Parc, cette version de Tomorrowland aura coûté plus cher que la construction totale de Disneyland et sera complétée en 1975 par Mission to Mars (mise à jour de Rocket to the Moon) et surtout en 1977 par l’ajout de Space Mountain, prévue dès 1967 mais retardée par des défis techniques.

Tomorrowland, jadis un Land incomplet et sans réelle identité, est alors dans son âge d’or où les quelques incohérences qui restent sont effacées, comme le discret retrait au début des années 70 de Matterhorn Bobsleds de la liste de ses attractions pour se retrouver dans le portfolio de Fantasyland.

Après l’ouverture de Space Mountain en 1977, Tomorrowland reste dans son jus à une époque où Disneyland et Walt Disney Productions entrent dans une période créative et financière très délicate : la société reste en effet sur ses acquis et a peur du changement ou de l’innovation. Cet esprit d’innovation, pourtant au cœur des valeurs de l’entreprise et du thème de Tomorrowland, revient fort heureusement en 1986 et en 1987 avec respectivement les ajouts de Captain Eo et de Star Tours, deux attractions qui marquent indéniablement l’histoire de Disneyland.

Ces deux attractions deviennent en effet d’immenses succès publics perdurant de nombreuses années. Pourtant, le futur finit par rattraper une nouvelle fois le présent et Tomorrowland se ringardise encore, nécessitant une énième refonte. À l’exception de ces derniers ajouts, le Land reste en effet ancré dans les années 60 et 70, peinant à se renouveler.

Il est donc décidé de donner un coup de jeune en profondeur de l’ensemble de la zone, sur une échelle et un budget comparables au « New Tomorrowland » de 1967. Le projet est appelé en interne « Tomorrowland 2055 » mais sera annulé en raison des pertes financières d’Euro Disney Resort qui impacteront tous les investissements financiers au niveau des Parcs. Disney fait à cette occasion un virage à 180 degrés car le projet passe en quelques mois d’une refonte complète et ambitieuse à une refonte a minima. La « refonte » se résume en effet à une nouvelle peinture sur l’ensemble des bâtiments censée reprendre l’architecture et les couleurs du Discoveryland de Disneyland Paris, au déplacement des Astro-Jets à l’entrée du Land et au remplacement du PeopleMover par Rocket Rods, l’attraction signature de la refonte, si mal conçue qu’elle sera définitivement fermée au bout de deux ans. Cette version du Land est inaugurée en 1998 et signe instantanément un échec total de l’aveu des médias et des visiteurs. Le manque d’ambition et de budget est flagrant et la seule véritable nouveauté, Rocket Rods, ne fonctionne que trop rarement avec des véhicules en panne quotidiennement et des erreurs de conception qui fragilisent les structures datant de 1967. Pis, l’ajout de l’attraction Astro Orbitor à l’entrée du Land, un clone de l’ancien Astro-Jets entourée de rochers, crée un goulot d’étranglement qui rend la gestion des flux quasiment impossible à cet endroit. Enfin, cette version de Tomorrowland a la particularité de proposer moins d’attractions que la précédente, ce qui constitue en soit, un comble. Si cela n’était pas suffisant, Submarine Voyage ferme quelques mois après l’inauguration sans aucune explication et sans remplacement, du moins pour le moment.

Depuis la fermeture de Rocket Rods en 2000, le kilomètre et demi de rails du défunt PeopleMover et tous les ouvrages d’art qui les supportent (ponts, passerelles, tunnels, etc.) trônent misérablement au milieu du Land. Si cette « relique » est la partie la plus visible de l’iceberg, les autres ajouts mineurs du Tomorrowland de 1998 sont retirés, comme Cosmic Waves, un ensemble de fontaines interactives, ou définitivement en panne comme l’Observatron, une sculpture mobile et musicale construite à partir des restes de la structure des Astro-Jets.

Ce n’est qu’à l’aube du cinquantième anniversaire de Disneyland Park en 2005 que le destin de Tomorrowland est quelque peu repris en main. Visuellement tout d’abord, il est décidé de revenir aux couleurs de 1967 et tous les bâtiments désormais de couleur marronnasse sont repeints en blanc et bleu clair. Ensuite, les rails et les véhicules de Space Mountain sont intégralement remplacés afin de proposer une attraction « comme neuve » aux visiteurs. Enfin, l’attraction Buzz Lighyear Astro Blasters ouvre ses portes en lieu en place… de la file d’attente de Rocket Rods.

Si ces décisions sont saluées par les visiteurs, elles ne cachent ni la misère thématique ni les sous-investissements. Ainsi, le gigantesque Tomorrowland Expo Center qui jadis avait été construit pour héberger le Carousel of Progress sur deux niveaux n’est pas entretenu et l’imposante machinerie qui sert à le faire pivoter sur lui-même finit par ne plus être réparable. Il est par ailleurs occupé par des animations ou des expositions sans envergure dans une infime partie de ses locaux comme par exemple Marvel Super Hero HQ ou Star Wars Launch Bay. Au début des années 2020, le premier étage sert de lounge pour les membres du Disney Vacation Club. 

Près de dix années après leur fermeture, les sous-marins de Tomorrowland reprennent du service en 2007 avec l’ouverture de Finding Nemo Submarine Voyage. Si le thème n’a encore une fois aucun lien avec le concept du Land, remplaçant les sirènes et les poissons par des personnages issus d’un film d’animation du Studio à la Lampe, l’attraction redonne vie au lagon et apporte un peu de capacité bienvenue à la zone. De nombreux projets de refonte de Tomorrowland ont été envisagés sans être véritablement concrétisés. En 2018 et en 2019, une modification à la marge de l’entrée du Land a bien été annoncée afin de la rénover et de lui apporter davantage de personnalité mais même ce petit investissement a été stoppé au milieu du chantier sans aucune explication.

Si le Land reste problématique, il demeure populaire avec trois attractions majeures dont le succès ne s’est jamais démenti : Space Mountain et ses variations saisonnières comme Hyperspace Mountain ou Ghost Galaxy, Star Tours: The Adventures Continue et Buzz Lightyear Astro Blasters. Comme Walt Disney le pressentait à l'ouverture de son Parc, imaginer le futur est un défi récurrent, le présent, qu’un prologue.

Voici la liste de toutes les attractions de Tomorrowland, à Disneyland Park de Disneyland Resort.